14 Aug
14Aug

« La Révolution n’est pas née de l’Évangile ; elle est née contre l’Évangile, des passions que réprouve l’Évangile. Elle en est la contradiction et la haine. [...] L’Église [...] a condamné vingt fois la Révolution ; elle la condamnera jusqu’à la fin. [...] Entre l’Église et la Révolution il n’y [...] a point [de moyen de s’entendre]. Ou l’Église tuera la Révolution, ou la Révolution tuera l’Église. C’est un duel à mort. Qu’est- ce donc que la Révolution ? D’abord la Révolution est une idée ; sans cela elle n’agiterait pas le monde. Ensuite c’est une idée opposée à la doctrine formelle de l’Église ; c’est une hérésie comme l’arianisme, le pélagianisme ; qui aura son cours comme ces grandes hérésies ; qui fera peut-être plus de mal, parce qu’elle s’attaque aux fondements mêmes des sociétés ; mais qui disparaîtra comme ces hérésies sous les foudres toutes puissantes de l’Église. Dans l’évolution complète de l’idée révolutionnaire, il y a trois degrés successifs. Il y a le libéralisme : la doctrine de ceux qui, par bon sens ou par timidité, s’arrêtent à mi-chemin. Il y a ensuite le radicalisme, qui nous menace en ce moment : la doctrine de ceux qui, par passion ou par logique, iront jusqu’au bout. Et enfin il y a le socialisme qui s’affirme timidement et attend l’avenir. Et, en dépit de toutes les dénégations, les trois ne font qu’un. Le premier engendre le second, qui engendre le troisième. »
Mgr Bougaud, Le christianisme et les temps présents, 4 édition, Paris : Librairie Poussielgues Frères, 1890, Tome 4 , 3e partie, chap. II, pp. 386-387.


« Pour tout dire d’un seul mot : l’émancipation progressive de l’Europe de la tutelle du catholicisme, sa sortie de l’ordre divin et la substitution, en toutes choses, de la souveraineté de l’homme à la souveraineté de Dieu : voilà le caractère distinctif de l’époque moderne ; voilà ce que nous appelons la Révolution ; voilà le mal ! [p. 7] Avant de parler de la Révolution française, indiquée en première ligne comme cause du mal actuel, il est nécessaire de dire ce qu’est la Révolution en général. Cela est nécessaire, d’une part, afin de bien connaître la nature de cette puissance redoutable qui, épiant la société comme le tigre sa proie, se promet de la broyer sous ses dents de fer et de réaliser le chaos ; d’autre part, afin de savoir avec certitude quelle est sa véritable origine et quels sont les nouveaux Palus-Méotides d’où sont sortis les barbares dont elle nous menace, de manière à ne pas nous tromper sur les moyens de la combattre et à mesurer nos efforts à la grandeur du péril. Il n’y a pas aujourd’hui deux questions en Europe, il n’y en a qu’une : c’est la question révolutionnaire. L’avenir appartiendra-t-il, oui ou non, à la Révolution ? Tout est là. La Révolution ! ce mot devenu populaire se répète en même temps à Paris, à Londres, à Berlin, à Madrid, à Vienne, à Naples, à Bruxelles, à Fribourg, à Turin, à Rome, et partout il retentit comme le bruissement de la tempête. Excepté ceux qui l’ont gravé sur leur front comme signe de ralliement, ce mot fait instinctivement frissonner tout homme qui aux souvenirs du passé rattache les prévisions de l’avenir. Cet instinct n’est pas trompeur : la Révolution n’est ni morte ni convertie. Elle n’est pas morte : mille voix proclament son existence : elle-même la révèle fièrement devant les cours d’assises chargées de frapper ses adeptes. Elle n’est pas convertie : quoi qu’elle en dise, la révolution est toujours la même : l’essence des êtres ne change pas. Dans sa haine toujours ancienne et toujours nouvelle, la Révolution menace également le trône des rois et la borne des champs, le coffre-fort du capitaliste et la caisse d’épargnes de l’ouvrier. Pour elle rien n’est sacré : ni l’ordre religieux, ni l’ordre social, ni les droits acquis, ni la conscience, ni la liberté, ni même la vie. Elle hait tout ce qu’elle n’a pas fait, et tout ce qu’elle n’a pas fait elle le détruit. Donnez-lui aujourd’hui la victoire, et ce qu’elle fut hier vous verrez qu’elle le sera demain. Aussi, le triomphe ou la défaite de la Révolution est la question intime, qui tient tous les esprits en suspens. Pour elle ou contre elle, tous agissent et parlent sous son influence. Elle entre dans tous les calculs, elle pèse sur toutes les vies. Pendant que l’Église prie pour empêcher une victoire justement redoutée, les gouvernements ont l’œil toujours ouvert sur la marche de la Révolution. Dans le monde industriel et commercial, on ne vend plus, on n’achète plus, on ne forme plus de spéculations tant soit peu importantes, sans regarder à l’horizon ; et les chances favorables ou défavorables à la Révolution, devenues le régulateur de la confiance, modifient les transactions et se cotent à la Bourse. Tous comprennent que la Révolution triomphante ou vaincue est le dernier mot du duel à outrance qui se livre sous nos yeux, et qui peut finir, par la victoire de la Révolution, d’un moment à l’autre. Mais qu’est-ce que la Révolution ? Poser une semblable question c’est en montrer l’importance. Si, arrachant le masque à la Révolution, vous lui demandez : Qui est-tu ? elle vous dira : « Je ne suis pas ce que l’on croit. Beaucoup parlent de moi, et bien peu me connaissent. Je ne suis ni le carbonarisme qui conspire dans l’ombre, ni l’émeute qui gronde dans la rue, ni le changement de la monarchie en république, ni la substitution d’une dynastie à une autre, ni le trouble momentané de l’ordre public. Je ne suis ni les hurlements des Jacobins, ni les fureurs de la Montagne, ni le combat des barricades, ni le pillage, ni l’incendie, ni la loi agraire, ni la guillotine, ni les noyades. Je ne suis ni Marat, ni Robespierre, ni Babeuf, ni Mazzini, ni Kossuth. Ces hommes sont mes fils, ils ne sont pas moi. Ces choses sont mes oeuvres, elles ne sont pas moi. Ces hommes et ces choses sont des faits passagers, et moi je suis un état permanent. « Je suis la haine de tout ordre religieux et social que l’homme n’a pas établi et dans lequel il n’est pas roi et Dieu tout ensemble ; je suis la proclamation des droits de l’homme contre les droits de Dieu ; je suis la philosophie de la révolte, la politique de la révolte, la religion de la révolte ; je suis la négation armée ; je suis la fondation de l’état religieux et social sur la volonté de l’homme au lieu de la volonté de Dieu ; en un mot, je suis l’anarchie ; car je suis Dieu détrôné et l’homme à sa place. Voilà pourquoi je m’appelle Révolution, c’est-à-dire renversement, parce que je mets en haut ce qui, selon les lois éternelles, doit être en bas, et en bas ce qui doit être en haut. »
Mgr Gaume, La Révolution, Paris : Gaume Frères, 1856, Vol. 1, pp. 7 et sv. 




« -Mais enfin Eminence, il y a quand même contradiction entre la liberté religieuse et ce que dit le Syllabus.-Mais, Monseigneur, nous ne sommes plus au temps du Syllabus ! » 

Echange le 14 juillet 1987 entre Mgr Lefebvre et le cardinal Ratzinger, S. Exc. Mgr Lefebvre, Nos rapports avec Rome, n°167 spécial du Combat de la Foi catholique



« Vigilate ! C’est qu’il ne s’agit plus aujourd’hui, comme en d’autres temps, de soutenir la lutte contre des formes déficientes ou altérées de la civilisation religieuse et la plupart du temps gardant encore une âme de vérité et de justice héritées du christianisme ou inconsciemment puisées à son contact. Aujourd’hui, c’est la substance même du Christianisme, la substance même de la religion qui sont en jeu ; sa restauration ou sa ruine est l’enjeu des luttes implacables qui bouleversent et ébranlent sur ses bases notre continent et avec lui le reste du monde. (…) Combien restent sourds et inertes à l’avertissement du Christ à ses apôtres : « Vigilate et orate ut non intretis in tentationem ! ». Vigilate ! Et pourtant l’Eglise, répétant la parole même du Christ, les avertit. Depuis les derniers règnes surtout, les avertissements se sont faits plus précis, les encycliques se succèdent (…) » 

Cardinal Pacelli, futur Pie XII, chaire de Notre Dame de Paris, 13 juillet 1937




« Voilà qui suffit, et surabondamment, pour montrer par combien de routes le modernisme conduit à l’anéantissement de toute religion. Le premier pas fut fait par le protestantisme, le second est fait par le modernisme, le prochain précipitera dans l’athéisme. » 

Saint Pie X, encyclique Pascendi, 8 décembre 1907




« L’Evangile social dont s’inspire l’Etat est encore la déclaration des droits de l’homme, laquelle n’est autre chose, Sire, que la négation formelle des droits de Dieu. » Cardinal Pie, entrevue avec Napoléon III, 15 mars 1859




« Le concile n’a créé aucune « nouvelle théologie », il a seulement porté à la lumière et approuvé la théologie déjà existante [néo-moderniste, condamnée par Pie XII et auparavant par saint Pie X]. » 

Père Henrici s.j., Communio, novembre-décembre 1990, p.13



"Le chrétien ne doit pas se retirer du monde, mais il doit agir dans le monde, toujours animé par les principes de l'Évangile. Il ne doit pas fuir les problèmes sociaux, mais les affronter avec une foi vivante." 

Cardinal Alfredo Ildefonso Schuster ( 1880 - 1954)



« La foi n’est pas seulement un acte intérieur ; elle est la source d’un ordre, d’une loi, d’une civilisation. Une foi qui ne façonne pas le monde est une foi morte. » 

Jordán Bruno Genta (1909 - 1974)


« Si, en effet, la FM est un organisme d’éducation et non d’action, mais un organisme d’éducation tendant à l’action, à la lutte, à la guerre intellectuelle, c’est par la création d’organismes analogues que nous avons la chance de lutter avantageusement contre elle. Les associations que nous organisons ne seraient-elles que des organismes d’action, électorale ou autre, sans que leurs membres aient été formés par une éducation préalable, tendant à leur faire connaître l’adversaire qui leur fait partout face sans qu’ils l’aperçoivent ? Alors ces associations se battront dans le vide, comme on l’a fait depuis un siècle. Ne sont-elles, au contraire, que des organismes d’éducation, sans que cette éducation tende à l’action, à la lutte, à la guerre contre ce qui tend constamment à l’action, à la lutte et à la guerre contre la France et contre les traditions qui sont les sources de sa vie ? Alors quelque agitation qu’elles se donnent, quelque zèle qu’elles déploient, elles laisseront périr et la France et ses traditions, parce qu’elles ne frapperont pas sur ceux qui, au contraire, ne sont occupés qu’à frapper. » Paul Copin-Albancelli (1851 -1939)


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