« L’histoire est un vaste drame dont Jésus-Christ est le héros, et qui a pour dénouement le triomphe de l’Eglise à la suite de mille combats. »
Dom Prosper Guéranger, Jésus-Christ roi de l’histoire, p.55.
« Rome ne peut pas être détruite en un jour mais il faut la laisser tomber en poussière et en cendres d’une manière graduelle et inoffensive ; et alors nous aurons une nouvelle religion et un nouveau décalogue. »
Georges Tyrrel (moderniste), Lettres à Henri Brémond, p.287
« La philosophie sans foi et sans loi du XVIIIe siècle a passé des spéculations dans l’ordre pratique ; elle est constituée la reine du monde et elle a donné le jour à la politique sans Dieu. La politique ainsi sécularisée, elle a un nom dans l’Evangile : on l’appelle « le prince de ce monde, le prince de ce siècle » ou bien encore « la puissance du mal, la puissance de la Bête » et cette puissance a reçu un nom aussi dans les temps modernes, un nom formidable qui, depuis soixante-dix ans, a retenti d’un pôle à l’autre : elle s’appelle la Révolution. Avec une rapidité de conquête qui ne fut jamais donnée à l’islamisme cette puissance émancipée de Dieu et de son Christ a subjugué presque tout son empire, les hommes et les choses, les trônes et les lois, les princes et les peuples. »
Cardinal Pie, Discours pour la solennité de la réception des reliques de saint Emilien, in Œuvres, t. III, p. 516-518, cité par le chanoine Étienne Catta,, Nouvelles Éditions Latines, 1959, réédition 1991, pp. 106-107.
« Se libérer l’esprit de toutes les fumées révolutionnaires et libérales. « Ce n’est pas tout que de reconnaître l’erreur, a dit l’auteur de Vers un ordre social chrétien : il faut l’abjurer ». L’abjurer, c’est-à-dire briser avec elle sans réserve et sans retour. Il y a mieux à faire, cependant : restaurer en soi, dans leur vigoureuse intégrité, les idées et les principes catholiques. Restaurer en soi l’idée catholique du bien et du mal, et de leur distinction adéquate : du bien qu’il faut aimer, du mal qu’on n’a le droit ni d’aimer ni de vouloir ni de faire, mais seulement de haïr. Restaurer en soi l’idée catholique de la vérité et de l’erreur et de leur distinction adéquate : de la vérité, qui est le bien de l’intelligence, de l’erreur qui est son mal, et le mal de l’homme et le mal des peuples. Restaurer en soi l’idée catholique de la loi , qui est juste ou qui n’est pas. Restaurer en soi l’idée catholique du droit , de sa conformité nécessaire à la fin dernière, de sa primauté sur la force physique qui doit le servir, non l’asservir, qui est faite pour le protéger, qui ne le remplace pas. Restaurer en soi l’idée et le principe catholique d’autorité qui sont à la base de l’ordre surnaturel comme de l’ordre naturel, de l’Église comme de l’État, comme de la famille — le substituant au principe faux et criminel de la liberté révolutionnaire. Restaurer en soi l’idée catholique de hiérarchie, la substituant au concept funeste de l’égalité révolutionnaire : hiérarchie des droits, le droit divin étant au-dessus de l’humain, le droit ecclésiastique au-dessus du droit civil—hiérarchie des personnes et des sociétés, l’infidèle étant au-dessous du fidèle, l’État au-dessous de l’Église, l’Église au dessous du Christ et Dieu au-dessus de tout. Restaurer en soi l’idée catholique de tradition. Relire à cet effet la Lettre de Pie X à l’Épiscopat français sur le Sillon. (…) Enfin s’assimiler, autant qu’il est possible, la vérité catholique tout entière et toute pure. Car c’est elle qu’il faut, et rien d’autre ne suffit. « Avec un demi-christianisme, disait le Cardinal Pie, on ne sauvera rien : les demi-moyens et les demi-remèdes n’ont plus d’efficacité. Je déclare qu’avec un minimum de religion, le salut public est devenu impossible. Être franchement, pleinement chrétien, dans la croyance comme dans la pratique — affirmer toute la loi doctrinale comme toute la loi morale : c’est nécessaire, mais ce nécessaire sera efficace » (Œuvres pastorales, IX, page 227). « Je n’en doute pas plus que vous, écrivait de son côté le Comte de Chambord au Comte de Mun, la vérité nous sauvera, mais la vérité tout entière... Oui, l’avenir est aux hommes de foi, mais à la condition d’être en même temps des hommes de courage, ne craignant pas de dire en face à la Révolution triomphante ce qu’elle est dans son essence, et à la contre-Révolution ce qu’elle doit être dans son oeuvre de réparation et d’apaisement » (Lettre du 20 novembre 1878). « Il n’y a de réfection sociale possible qu’à la condition d’être totale, proclamait plus récemment le Marquis de la Tour-du-Pin... L’axiome : Res eodem modo conservantur quo generantur peut nous servir de guide en un double sens : si l’on conserve les principes de la Révolution—tels que ceux dits des Droits de l’homme — on continuera d’en ressentir les effets antisociaux dans tout ce qu’on entreprendra pour en endiguer les conséquences. Si, au contraire, on pense mieux en toutes choses, et pas en quelque suns seulement, l’instinct de conservation, dont Dieu a pourvu les sociétés humaines non moins que chaque homme en particulier, prendra le dessus sur l’esprit de destruction qui vient de l’ennemi du genre humain et suggérera les moyens, non pas de retourner à tel ou tel régime d’un autremoment historique, mais d’adapter au mieux les principes éprouvés aux conditions contemporaines. » Vers un ordre social chrétien, p. 506. »
Chanoine A. Roul, L’Eglise catholique et le Droit commun, Éditions Doctrine et Vérité, 1931, pp. 521-532.
« De même qu'il n'est permis à personne de négliger ses devoirs envers Dieu et que le plus grand de tous les devoirs est d'embrasser d'esprit et de cœur la religion, non pas celle que chacun préfère, mais celle que Dieu a prescrite et que des preuves indubitables établissent comme la seule vraie entre toutes, ainsi les sociétés politiques ne peuvent sans crime se conduire comme si Dieu n'existait en aucune manière, ou se passer de la religion comme chose étrangère et inutile, ou en adopter une indifféremment selon leur bon plaisir : ils ont au contraire l'obligation d'honorer Dieu sous la forme et de la manière que lui-même a montré qu'il exigeait. Dieu a divisé le genre humain entre deux puissances, la puissance ecclésiastique et la puissance civile : celle-là est proposée aux choses divines, celle-ci aux choses humaines (...). Toutefois, leur autorité s'exerçant sur les mêmes personnes, il peut arriver qu'une même chose, quoique à des points de vue différents, ressortisse au tribunal et au jugement des deux pouvoirs. Il est donc nécessaire qu'il y ait entre les deux, un système bien ordonné de relations, non sans analogie avec celui qui, dans l'homme, constitue l'union de l'âme et du corps. »
Leon XIII - Encyclique Immortale Dei - Sur la constitution chrétienne des États-1885
"Que veut-on signifier lorsqu'on proclame qu'on a laïcisé l'école et que l'État est pleinement laïque, sinon que l'on en a chassé Dieu ? Le laïcisme tend à substituer la souveraineté de l'homme à l'autorité de Dieu, du Christ et de son Église. (...) Le naturalisme revêt son œuvre de déchristianisation des noms hypocrites de "sécularisation" et de "laïcisation". Le but poursuivi, c'est de chasser Dieu de partout, de le supprimer (...). Les lois dites "laïques" sont des lois injustes, impies et dont vous devez travailler à obtenir l'abrogation ou la modification. (...). La loi de séparation du 09.12.1905, en rompant les liens qui unissaient l'Église et l'État, consomma l'apostasie nationale et fit de l'État un État athée.
Cette loi, dictée par la franc-maçonnerie, répondait au but poursuivi par la secte (...). La loi de séparation consacre l'athéisme de l'État français, qui ne reconnaît plus Dieu, gouverne, légifère, agit comme si Dieu n'existait pas (...). Jules Ferry, le père de l'école neutre, répondant à l'un de ses collègues qui lui posait cette question : "Mais enfin, quel est votre idéal ?", disait : "Mon but serait d'organiser l'humanité sans Dieu !" Oui, légalement, l'école laïque est l'école sans Dieu, ou plutôt l'école contre Dieu. Le but poursuivi par les auteurs de ces lois scolaires était de détruire lentement et sûrement la religion en France. "
Mgr de Durfort (1863 - 1935)
"La génération présente est témoin de l’un des plus grands spectacles qui jamais ait occupé l’œil humain : c’est le combat à outrance du christianisme et du philosophisme. La lice est ouverte, les deux ennemis sont aux prises et l’univers regarde."
Joseph de Maistre (1753 – 1821)
« Il faut affirmer clairement qu’aucune autorité humaine, aucun Etat, aucune Communauté d’Etats, quel que soit leur caractère religieux, ne peuvent donner un mandat positif ou une autorisation positive d’enseigner ou de faire ce qui serait contraire à la vérité religieuse et au bien moral. »
Pie XII , Discours Ci riesce aux juristes - 1953