13 Aug
13Aug


« Satan allait susciter Voltaire, Rousseau, la Franc-Maçonnerie, l’athéisme philosophique, enfin la Révolution proprement dite, c’est-à-dire la grande Révolte de la société contre l’Eglise, de l’homme contre le Fils de l’homme, de la terre contre le ciel. »
Mgr de Ségur, Le Sacré-Coeur de Jésus, 10e édition, Paris : Tolra, libraire-éditeur, 1876, p. 50


PHASE PRÉPARATOIRE

5 JUIN 1960 – 10 OCTOBRE 1962


1960

5 juin

Motu proprio Superno Dei nutu instituant dix commissions préparatoires et trois
secrétariats.


14 novembre

Ouverture solennelle des travaux préparatoires. Jean XXIII présente aux membres des
commissions et secrétariats les orientations qu’il souhaite pour le Concile.


1961

25 mars – Annonciation


Article de l’Osservatore romano : Le latin, langue de l’Eglise. L’Eglise veut une langue universelle, immuable
et non vulgaire. Arguments :


1. Le latin ne favorise ni ne lèse personne car c’est la LANGUE DE TOUS.
2. Langue précise et unique pour tous les prêtres afin de recevoir instantanément les Actes du
MAGISTERE et paroles du Souverain Pontife ; lire dans le texte les Pères latins, les docteurs et les
théologiens des siècles passés.
3. La TERMINOLOGIE est exacte, immuable, universelle.
4. La LITURGIE devient d’un accès aisé.
5. Une culture supranationale est communiquée.
6. Contribue à resserrer l’UNITE de tous les membres de la sainte Eglise.
7. La langue ne s’altère pas.


9 mai

Lettre du cardinal Ruffini au cardinal Ottaviani
« Je l’ai dit et je le redis : le modernisme, condamné par saint Pie X, est aujourd’hui librement répandu sous des aspects encore plus graves et plus délétères qu’il ne l’était alors. »


15 mai

Encyclique Mater et magistra.



20 juin

Première réunion de la Commission centrale préparatoire.
Le Saint Office publie un monitum sur « l’authentique vérité historique et objective» de la sainte Écriture et condamne les pères Lyonnet et Zerwick.



24 août


Le cardinal Ruffini dans l’Osservatore romano critique l’allusion aux genres littéraires dans l’interprétation des saintes Ecritures. « Que dirait saint Pie X – qui condamna énergiquement le modernisme- face à des erreurs qui le font revivre et le rendent d’autant plus redoutable qu’il est accrédité par des hommes qui sont à bien des titres dignes d’une considération particulière ? »
Le cardinal Pizzardo envoya cet article aux recteurs de tous les séminaires d’Italie à l’attention de leurs professeurs.



31 octobre


Programme du parti communiste de l’Union soviétique au XXIIe congrès reprenant les indications du rapport Illitchev pour combattre la religion et répandre l’athéisme militant.


8 novembre


Une formule de profession de foi synthétisant la profession de foi tridentine et le serment antimoderniste est envoyée par la commission théologique à la Commission centrale préparatoire :


     "J’admets avec une foi sincère le péché originel, par lequel tous les hommes ont péché en leur premier parent Adam, (comme) le péché proprement dit, transmis par génération et propre à chacun.


     Je reconnais les preuves extérieures de la Révélation, et particulièrement les miracles et les prophéties comme des signes très certains de l'origine divine de la religion chrétienne et je tiens qu’elle est tout à fait adaptée à l’intelligence humaine, même d’aujourd’hui. Je crois également que l’Église, considérée en soi, de par son unité
universelle, sa sainteté suprême et sa fécondité inépuisable en toutes sortes de biens, son admirable diffusion et sa stabilité invincible, est un motif perpétuel de crédibilité et un témoignage irréfutable de son héritage divin.


     Je reçois sincèrement la doctrine de la foi transmise des apôtres jusqu’à nous par les pères orthodoxes toujours dans le même sens et avec les mêmes expressions. Pour cette raison, même si dans l'Église la compréhension de la vérité révélée s’accroît, je rejette comme hérétique l’invention de l’évolution des dogmes, qui, au fil temps, passeraient d'un sens à l'autre, différent de celui que l'Église a enseigné une fois pour toutes.

     Je tiens que le dépôt de la foi, c’est-à-dire la parole de Dieu écrite ou transmise par les apôtres, est complet. Je tiens fermement que la Sainte Écriture, exempte de toute sorte d’erreur, doit être expliquée sous la direction du magistère de la foi, selon la règle de la Tradition et selon l'analogie de la foi.

     Je professe que la foi n'est pas qu'un obscur sentiment religieux, ou un sentiment de l'âme, mais un véritable assentiment de l'intelligence à la vérité reçue extrinsèquement par l'enseignement reçu ex audita, assentiment par lequel nous croyons vrai, à cause de l'autorité de Dieu dont la véridicité est absolue, tout ce qui a été révélé et attesté par un Dieu personnel, auquel, croyant, nous soumettons totalement notre intelligence et notre volonté, avec l'inspiration et l'aide de la grâce de Dieu.


     Je reçois de même avec une foi vive toutes les autres vérités que les conciles œcuméniques ont définies et déclarées, et surtout le saint concile de Trente et le premier
concile œcuménique du Vatican, surtout celles qui concernent la primauté et le magistère infaillible du Pontife romain ; je condamne et rejette toutes les erreurs qui ont été rejetées et condamnées par ces mêmes conciles et par les lettres encycliques, notamment Pascendi et Humani Generis.


     Cette vraie foi catholique, en dehors de laquelle nul ne peut être sauvé, dont je fais actuellement profession, volontairement et sincèrement, je veux, avec l’aide de Dieu, la conserver intègre et inviolable et en faire profession constamment jusqu’à mon dernier soupir et, autant qu’il dépendra de moi, veiller à ce que mes subordonnés ou ceux qui relèveront de mon autorité, la professent, l’enseignent et la prêchent. Ainsi, moi, N., devant Dieu et Jésus-Christ, qui me jugera pour la vie ou pour la peine éternelle, je m'engage et je jure."



25 décembre


Bulle Humanae salutis convoquant le Concile.


1962

22 janvier

Commission préparatoire : discussions sur la Révalation.


AU MOMENT DU CONCILE VATICAN II, une « nouvelle théologie » moderniste se propageait, avec, notamment, un nouveau concept de Révélation : celle-ci n’était plus une «locution de Dieu qui atteste », à laquelle il faut répondre par une adhésion de l’intelligence à la vérité révélée, elle «appartient plutôt à la catégorie des impressions, qu’à celle de l’expression » réclamant « l’adhésion de tout l’homme, le cœur, l’esprit et l’âme, à l’Esprit divin à l’intérieur ». 

     Nous sommes là au cœur de ce qui sépare les modernistes des vrais catholiques. Selon la foi catholique, Dieu s’est révélé en parlant aux hommes un langage humain, par les prophètes d’abord, puis par Notre-Seigneur Jésus-Christ et les Apôtres. Cette Révélation est transmise par un enseignement – un magistère – qui s’adresse à l’intelligence. 

     Nous y répondons, si nous le voulons et si Dieu nous y aide par sa grâce, par l’adhésion de la foi, adhésion de l’intelligence à la vérité révélée. L’intelligence est la faculté de l’être, la puissance de notre âme qui nous fait connaître l’être des choses. C’est par elle, et par elle seulement, que nous pouvons entrer en contact avec la réalité au-delà des phénomènes, que ce soit dans le domaine naturel comme dans le domaine surnaturel. Ainsi, nous pouvons par la foi entrer en contact avec Dieu qui se révèle à nous. Et il n’y a pas d’autre moyen de pénétrer dans le monde surnaturel.


     Mais les modernistes, imbus de la philosophie moderne, dénient à notre intelligence cette capacité de connaître les réalités telles qu’elles sont en elles-mêmes. Nous ne pouvons atteindre la réalité que par le moyen des sentiments, des émotions, des impressions qui se produisent lorsque nous rentrons en contact avec elle. Cette règle vaut autant pour le monde surnaturel que pour le domaine naturel : nous ne le connaissons que par l’expérience d’une rencontre. Cette expérience est traduite plus ou moins bien par des concepts. Ces concepts sont inadéquats à traduire toute la réalité de l’expérience : ils sont donc relatifs et changeants. De plus les expériences peuvent se multiplier : il y a place pour une évolution de la foi. C’est cette conception moderniste de la Révélation et de la foi que le schéma avait prévu de condamner dans ces deux chapitres.


Les erreurs qui devaient être condamnées sont devenues l’enseignement ordinaire de l’Église conciliaire. 

Le cardinal Ottaviani attirait l’attention sur le fait que cette constitution a pour objet d’une part de reconnaître la part de vérité dans ce que beaucoup disent sur l’aspect historique de l’objet de la Révélation, et d’autre part de réprouver ce qui se dit de faux sur ce sujet. Il ne manque pas de personnes qui, imbues d’anti-intellectualisme, voudraient déclarer que la Révélation est constituée d’événements salutaires, auxquels les paroles des envoyés de Dieu seraient ajoutées de manière seulement subsidiaire, ce qui veut dire que la foi chrétienne peut être aidée par ces paroles, mais non pas dirigée par elles.


     L’intention des rédacteurs a été de confirmer et de compléter l’enseignement du concile Vatican I. Notamment, on précise la notion de Révélation en affirmant qu’elle est «une locution de Dieu qui rend témoignage (locutio Dei attestantis) ». Cette affirmation, tirée des paroles mêmes de la sainte Écriture, est prouvée par de nombreuses citations du magistère de l’Église, soit extraordinaire, soit ordinaire.
La suite dans Le sel de la terre n°92, p. 34 et sv.


2 février 

Motu proprio Concilium fixant au 11 octobre 1962 la date d’ouverture du Concile.



22 février 

Constitution apostolique Veterum sapientia sur l’emploi de la langue latine.



13 avril


Des évêques s’écartent de la foi catholique sur la notion de magistère ordinaire universel.
Le Père Sébastien TROMP S.J., de la commission de théologie préparatoire au concile, fit une importante déclaration au sujet de ce « magistère ordinaire universel », c’est-à-dire de l’enseignement courant des évêques dispersés, unanimes à enseigner comme à croire de foi divine un article de foi, un point de doctrine, qui oblige à l’assentiment de foi (VATICAN I, Dz 1792, DS 3011) et mentionne « ces modernistes qui disent qu’il faut faire une refonte de tous les points de doctrine qui n’ont pas encore été définis par le magistère extraordinaire», c’est-à-dire par un jugement solennel, et critique les évêques hollandais qui nient implicitement ce point de doctrine (cf Le Sel de la terre n°106, p.12).



25 avril


S’exprimer comme un protestant ou un idéaliste ?
Le cardinal Béa préconise pour le futur concile d’expliquer la doctrine « suivant la mentalité et les habitudes de langage de l’homme moderne ou de tel ou tel groupe de frère séparé [hérétique] ». Il sera rejoint par le Pape Jean XXIII le 11 octobre suivant, souhaitant que la doctrine « soit exposée et approfondie à la lumière des recherches modernes et du langage de la pensée contemporaine ».



Juin


Un plan à l’œuvre
Le cardinal Suenens réunit les cardinaux Döpfner, Liénart, Montini et Siri pour discuter d’un plan pour le concile. Il agite l’intégrisme comme épouvantail et critique les schémas. Il suggère que le Pape crée une commission limitée à quelques membres entre les mains du Pape.



8 juin


Presse libérale
Article du Times magazine : Une seconde réforme pour les catholiques et les protestants, sur le livre de Hans Küng Concile et retour à l’unité qui théorise la convergence des mouvements biblique, liturgique et œcuménique pour «renouveler » l’Eglise. Un renouveau conciliaire qui sera son tombeau.



19 juin


Un affrontement dramatique
Source : Le sel de la terre n° 39


     Commission centrale. Controverse entre cardinaux et supérieurs de congrégations libéraux et traditionnels au sujet du schéma traditionnel présenté par le cardinal Ottaviani sur l’Etat catholique et la tolérance religieuse, et celui, libéral, du cardinal Béa. Mgr Lefebvre parle : « De la liberté religieuse » : non placet [je vote non], car elle se fonde sur des principes faux et solennellement réprouvés par les souverains pontifes, par exemple par Pie IX qui appelle cette erreur “un délire” (Dz 1690).

Le schéma sur la liberté religieuse ne prêche pas le Christ et semble donc faux.
Du schéma catholique du cardinal Ottaviani : « De l’Église », chapitres IX-X : placet [je vote oui]. Mais la présentation des principes fondamentaux pourrait être faite davantage par rapport au Christ-Roi comme dans l’encyclique Quas primas. […] Notre concile aurait pour but de prêcher à tous les hommes le Christ et d’affirmer qu’il revient à la seule Église catholique de prêcher authentiquement le Christ : le Christ salut et vie des individus, des familles, des associations professionnelles et des autres sociétés civiles. Le schéma de la Commission théologique expose la doctrine authentique à la manière d’une thèse et il ne montre pas assez le but de cette doctrine, qui n’est autre que le Règne du Christ. (…) Du point de vue du Christ source de salut et de vie, toutes les vérités fondamentales pourraient être exposées de manière « pastorale » comme on dit, et de cette manière sont expulsées même les erreurs du laïcisme, du naturalisme, du matérialisme, etc. »



20 juin     Peu de dévotion mariale 

Le cardinal Montini se range du côté du cardinal Liénart pour refuser le titre de Médiatrice à Notre Dame. 



Monitum du Saint Office contre la fausse théorie de la forme

« De nos jours, on peut constater en milieu catholique une forte influence de ce qu’on nomme « Théorie de la Forme » mise en œuvre par des non-catholiques comme Bultmann et Dibelius notamment. Le Saint-Office d’abord, dans un Monitum du 20 juin 1961, qui dépassait de loin le simple motif de prudence pastorale (« afin que ne soit pas troublée la conscience des fidèles ni blessées les vérités de la Foi ») puis, tout récemment, la Commission biblique pontificale, (dont nous demandons au lecteur d’étudier avec le plus grand soin tout le texte publié dans La Documentation catholique n° 1425, 7 juin 1964, colonnes 711-718) ont dû intervenir. » Louis Jugnet, Itinéraires n°86


Une session de la commission centrale préparatoire 

30 juin     Dangers du père Teilhard de Chardin : rappel opportun du Saint Office et analyses

Monitum du Saint Office mettant en garde contre Teilhard de Chardin : «ambiguïtés et même de graves erreurs en matière philosophique et théologique, offensant la doctrine catholique. » Les évêques sont appelés à « défendre les âmes, surtout celles des étudiants, des dangers inhérents aux œuvres du père Teilhard de Chardin. » Une erreur reste une erreur, quand bien même son auteur a obtenu un droit de cité dans une encyclique (Pape François, deux références dans Laudato si). Voici quelques articles et ouvrages pour aller plus loin sur les dangers de cet auteur, encore régulièrement cité dans la presse progressiste et conciliaire : 

  • La Nation Française de juin 1965, p.11 : Teilhard est-il Chrétien ?

  • Itinéraires n°91, mars 1965 : La Religion teilhardienne (p.144-183) et L’étrange foi du père Teilhard de Chardin par Henri Rambaud.

  • L. Bounoure, Face au prophétisme de Teilhard, Bruxelles, 1963 et Recherche d’une doctrine de la vie, Paris, 1964.

  • Le philosophe Etienne Gilson, qui avait connu personnellement le père Teilhard, le dénonçait à juste titre en des termes non équivoques : « Cela me ramène au doute qui me hante : [Teilhard de Chardin] était tout simplement incon­séquent, ou plutôt il était le plus sournois, le plus rusé des hé­résiarques, lucidement conscient de ce qu’il faisait et détermi­né à gangréner l’Église de l’intérieur, en continuant à en faire partie ? Bien sûr, ce que j’appelle pourrir l’Église signifiait pour lui la renouveler ; cela signifiait peut-être procéder à une réforme en comparaison de laquelle, comme il le dit lui-même, celle opérée par la doctrine du Verbe, au deuxième siècle de notre ère, paraîtrait superficielle ? Il y a un orgueil luciférien dans ce projet. C’est le triomphe du naturalisme et de la laïcité qui prospèrent à notre époque. » Lettre du 14 août 1967 à A. Del Noce, in Pensées d’un homme libre, 30 Giorni, avril 1991.


  • « Le lecteur connaît peut-être le dessein de certains occultistes, personnages effrayants, qui se sont mis, en toute conscience et liberté, au service du démon pour préparer son règne ; leur dessein grandiose est de changer l’Eglise du dedans, de l’intégrer sans heurt (après l’avoir transformée) dans une super-église universelle qui ne serait autre que le royaume de l’Antéchrist. On a quelquefois demandé si le Père Teilhard de Chardin n’était pas en collusion avec certains grands initiés de la famille des Stanislas de Gaïta, Roca ou Saint-Yves d’Alveydre. Je ne connais pas de raison fondée de parler de collusion formelle, délibérée, explicite. En revanche il ne paraît pas douteux qu’il y ait convergence spontanée. Sans doute le célèbre Père jésuite et les « mages » de l’initiation se situent dans des sphères très différentes. Le prêtre paléontologue est avant tout un inventeur de système qui, au lieu de soumettre son esprit au Magistère infaillible, gardien de la Révélation, entend au contraire soumettre la doctrine révélée à sa doctrine personnelle. Les grands initiés dont j’ai cité les noms sont des esprits pratiques, préoccupés de dresser les plans réalistes d’une organisation très perfide qui soit capable de fonctionner à l’intérieur des diverses religions et qui vise premièrement à changer de fond en comble puis à absorber l’Eglise catholique. Ces grands initiés n’ont rien de l’inventeur d’un vaste système évolutionniste. Il reste que le Père Teilhard, avec son système, arrive à point pour servir leur projet. Il leur présente l’ensemble des dogmes chrétiens tels qu’il les a préalablement révisés et refondus. C’est exactement ce qu’il faut pour faire « muer » l’Eglise (si c’était possible) et lui permettre de s’intégrer, ou plutôt de se désintégrer, dans une super-église universelle. -Ainsi l’organisation des grands initiés et les conceptions du Père Teilhard se prêtent un appui réciproque. Le système teilhardien profite merveilleusement à l’organisation de l’église initiatique et cette pseudo-église a tout intérêt à répandre et monnayer le système teilhardien. Ne cessons de combattre l’un et l’autre et grandissons dans l’amour de Dieu en poursuivant cette lutte sans répit. » Père Calmel, Théologie de l’histoire, DMM, 3e édition, 2015, p.156.




13 juillet 

Jean XXIII autorise l’envoi des sept premiers schémas – (series prima) aux Pères conciliaires.


6 août

Motu proprio Appropinquante Concilio promulguant le règlement du Concile.


Août 

Lettre des cardinaux Liénart, Döpfner, Alfrink, König et Suenens au Pape, ils y critiquent les sept premiers schémas.


18 août

Rencontre secrète à Metz entre le cardinal Tisserand et l’archevêque schismatique Nikodim, fonctionnaire du KGB. Accord signé pour que des observateurs russes schismatiques soient présents au concile, en échange du silence de l’Eglise lors du concile sur le communisme.


8 septembre 

Le Secrétariat pour l’unité des chrétiens communique la liste des observateurs non-catholiques au Concile.


Septembre

Radio-message de Jean XXIII au monde entier à un mois de l’ouverture du Concile.


7 septembre

Discours de Jacques Mitterand, grand maître du grand Orient de France, lors de leur assemblée générale 

  • « Notre mission à nous est de servir l’avenir. Servir l’avenir, ce n’est pas seulement, dans les temps modernes, défendre les droits de l’homme qui sont notre chose (…) ce n’est pas seulement servir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, qui est notre principe, façonné par nous. C’est dans le même temps, servir la république, et c’est aussi se dresser dans le monde occidental contre les forces de réactions sociales représentées par l’Église catholique romaine. »

  • « Ecoutez bien : un jour, un savant s’est levé de leurs rangs (…), Teilhard de Chardin. Il a commis (…) le péché de Lucifer qui a été si reproché par Rome aux maçons (…). Teilhard a élevé l’homme sur l’autel et, l’adorant, il n’a pas pu adorer Dieu. »

  • « Non contents d’être, chez nous, dans nos temples, garantis par la république, nous sommes en même temps la contre-Eglise (…) »



10 octobre

Journal du cardinal Siri : la croix viendra des évêques français et allemands.


Le patron le veut « Lors d’une réunion de la Commission centrale préparatoire du Concile, où siégeaient soixante-dix cardinaux, une trentaine d’évêques et les supérieurs des congrégations religieuses, j’ai posé la question suivante : “Le cardinal Ottaviani vient de dire qu’il ne faut pas que les experts choisis aient été condamnés par le Saint-Office, or j’en connais trois qui l’ont été, comment se fait-il qu’ils figurent sur la liste des experts ?” Le cardinal n’a pas répondu sur le moment, mais à l’issue de la réunion, quand il est passé près de moi, il m’a pris par le bras et m’a dit : “Je le sais bien, mais c’est le patron qui le veut…” », c’est-à-dire le pape Jean XXIII lui-même.

Mgr Lefebvre, C’est moi l’accusé qui devrais vous juger, p. 213





« Les principes de la Révolution desserviront toujours et partout les intérêts de l’Église, parce que la lutte contre l’Église catholique, apostolique et romaine est la raison d’être et l’essence même de la Révolution. Leur opposition n’est pas accidentelle, due aux circonstances, aux lieux, aux contingences d’un moment... Ce sont des ennemis essentiels. On a dit : « L’Église est le bien absolu. La Révolution est le mal absolu. » C’est vrai autant que cela peut l’être. Car l’Église, c’est Jésus-Christ. Et la Révolution, c’est Satan. »
Chanoine A. Roul, L’Eglise Catholique et le Droit Commun, Éditions Doctrine et Vérité, 1931, p. 517


« (…) allez voir si le peuple ira longtemps écouter le soi-disant primat des Gaules crier: Le Seigneur soit avec vous; et d'autres lui répondre: Et avec votre esprit. Nous traiterons ailleurs, d'une manière spéciale, de la langue liturgique. »
Dom Guéranger, Les Institutions Liturgiques, tome 1, chap. IV, p. 405, 2e édition, 1878



« Le concile s’est alors déroulé avec son esprit nouveau, avec un esprit d’écoute, favorable au monde, ouvert à l’esprit de liberté, à l’esprit de démagogie . Cela s’est traduit par un esprit collégial qui détruisait la notion de l’autorité . L’autorité ne pouvait plus s’exercer sans être obligée de demander à tous les sujets quelle était leur pensée . Et ces sujets, comme il est écrit dans le Décret des religieux, ont droit à participer à l’exercice de l’autorité, même chez les religieux . C’est la destruction de l’autorité ! Comment l’autorité peut- elle s’exercer s’il faut qu’elle demande à tous les membres de participer à l’exercice de l’autorité ? Ce fut l’une des caractéristiques du concile : contre l’autorité du pape, les évêques se sont dressés ; contre l’autorité des évêques, contre toute autorité, même contre l’autorité du père de famille, contre l’autorité des supérieurs des congrégations religieuses, une opposition s’est levée. »
Mgr Lefebvre, homélie à Ecône du 3 octobre 1987



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