20 Sep
20Sep

Aspects sur la vie de l’Eglise au XIXe siècle

  • L’Eglise enseigne et étudie

     Les études de philosophie, théologie et d’histoire prirent un essor considérable sous l’impulsion du Pape Grégoire XVI. Il encouragea l’œuvre entreprise par l’abbé Migne, qui eut pour fruit les mémorables Patrologies latines et grecques. Léon XIII favorisa le renouveau des études de saint Thomas et de son école, au point que le code de Droit canonique de 1917 imposera la sagesse de saint Thomas dans les séminaires et universités catholiques. Cette bienheureuse impulsion partie de Rome eut des résultats exceptionnels sur le clergé. 

     Par ailleurs, la clairvoyance combative romaine eut un bel écho chez de nombreux évêques et prêtres, ainsi que des fidèles. 

Le cardinal Pie (1815-1880) fut un vaillant défenseur du Christ Roi, un héraut des droits de l’Eglise envers l’Etat selon la formule du Seigneur Dieu « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu » qui s’applique aussi à César devant rendre à Notre Seigneur honneur, soumission et dévotion publiques, et enfin un promoteur infatigable de l’infaillibilité du Pontife romain. Ordonné prêtre en 1839, nommé évêque de Poitiers en 1849, créé cardinal en 1879, les livres qui lui sont consacrés ainsi qu’à sa doctrine sont : Chanoine Catta, La doctrine sociale et politique du cardinal Pie, N.E.L., 1959 ; Père Théotime de Saint-Just, O.F.M., La royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ d’après le cardinal Pie ; Cardinal Pie de A à Z, éditions de Paris, 2005. Mgr Freppel (1827-1891), évêque d’Angers et député du Finistère, se démarqua par ses œuvres sociales et professionnelles, mettant en exergue avec bonheur les principes politiques et sociaux de la sainte Eglise. Les ouvrages le présentant sont : Cornut, S.J., Monseigneur Freppel, Retaux, 1893 ; Guy de la Rochebrochard, Monseigneur Freppel, imprimerie Farré et Fils, Cholet, 1976 ; Frère Pascal du Saint Sacrement, deux volumes aux éditions CRC, Sagesse et charité puis Un évêque de combat. Dom Guéranger fut l’abbé fondateur de Solesmes, il eut un immense retentissement par sa redécouverte du chant grégorien, œuvre d’Eglise si puissante pour élever les âmes, convertir et conduire au Ciel. Voir Dom Delatte, Dom Guéranger, éditions de Solesmes, 1984. Mgr de Lassus (ouvrage sur sa vie chez Via Romana), Mgr de Ségur (voir aux éditons du Sel une biographie) eurent un rôle intellectuel extrêmement bienfaisant, leurs ouvrages sont réédités aux éditions saint Rémi par exemple. 

Chez les laïcs, citons de grands défenseurs de la sainte foi: 

  • Joseph de Maistre (1753-1821), qui s’efforça de montrer que vérités religieuses étaient les seules à même de fonder la vie politique de façon pérenne. Citons ses Considérations sur la France, Essai sur le principe générateur des constitutions politiques, Du Pape, Soirées de Saint Pétersbourg.

  • Louis de Bonald (1754-1840) par ses Théorie du pouvoir civil et religieux, et Réflexions sur la révolution de 1830, Albatros, 1989. Michel Toda a écrit Bonal, théoricien de la contre-révolution, Clovis, 1998.

  • Donoso Cortès (1809-1853) et son Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme (1851), réédition DMM, 1986.

  • Louis Veuillot (1813-1883), directeur du journal L’Univers, voir Benoît Le Roux, Louis Veuillot, un homme, un combat, Téqui, 2005.

  • L’Eglise prie

Le XIXe siècle fut le témoin d’une restauration des ordres religieux et monastiques, dont les Bénédictins de Solesmes et de Subiaco, les Trappistes, et les Dominicains. Les Jésuites eurent de nouveau droit de cité. Une floraison de saints éclot telle un blanc manteau de lys dans le jardin de Dieu, comme sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (+1897), la bienheureuse Elisabeth de la Trinité (+1906), le bienheureux Pierre-Julien Eymard, le saint Curé d’Ars, Charles de Foucauld (+1916).


  • L’Eglise chante

 Dom Guéranger inaugura la restauration du chant grégorien à Solesmes, qui s’étendit dans toute l’Europe, et favorisa tant la piété des fidèles et la dignité et sainteté du culte divin, dont la liturgie du saint sacrifice avait été canonisée par saint Pie V à la fin du XVIe siècle dans son Ordo missae romain. 

  • L’Eglise conquiert les âmes

 Les missions sont une œuvre éclatante de sainteté et de zèle pour le salut des âmes. Restaurée le 7 août 1814, la Compagnie de Jésus comptait à la fin du siècle plus de quatre mille missionnaires disséminés sur tout le globe. La Congrégation des Missions étrangères de Paris produisit des fruits magnifiques de sainteté et de conversion en Afrique, en Asie et en Océanie, où les missionnaires multipliaient les actes héroïques et les conversions. Voir Mgr François Trochu, Vie de saint Théophane Vénard (1830-1861) ; Jean Espinasse, Tibet, « mission impossible », lettres du Père Etienne-Jules Dubernard (1864-1905), Fayard, 1990. Les Oblats de Marie Immaculée se démarquèrent dans le grand Nord et les Indes, voir R.P. Duchaussois, Aux glaces polaires, et Sous le feu de Ceylan. Par ailleurs, l’Angleterre vit le spectacle d’un grand mouvement de conversion, appelé le mouvement d’Oxford, à la suite des futurs cardinaux Newman et Manning. John Henry Newman (1801-1890), pasteur anglican, d’une profonde érudition et estimé dans le milieu universitaire, fit des études approfondies sur l’Eglise en voyant le spectacle désolant de l’église anglicane. Il comprit la nature de la tradition chrétienne authentique, et se convertit par la grâce de Dieu le 8 octobre 1845. Il laisse un Essai sur le développement de la doctrine chrétienne (1845). Henry Manning (1808-1892) prit le même chemin, fut nommé cardinal et évêque de Westminster, et se démarqua par son action auprès des ouvriers. 

  • L’Eglise éduque les pauvres

 Les familles indigentes étaient les premières victimes de la révolution, souvenons-nous de la loi portée par Isaac Le Chapelier qui détruisit les corporations de métiers, si bienfaisantes pour le soutien de ses membres les plus pauvres. L’Eglise de Dieu multiplia les instituts qui œuvrèrent avec charité et tact à leur éducation. Citons notamment l’Institut de saint Jean Bosco (1815-1888), les patronages du Père Timon David (1823-1891), voir à ce sujet de Carrouché, Un précurseur, Timon David, réédition Les amis de saint Jean Bosco, Beaumont-Pied-de-Bœuf (53), et les Pères de saint Vincent de Paul. 

  • L’Eglise soigne les indigents et les malades

 Les révolutionnaires avaient volé aux œuvres religieuses et aux évêques leurs moyens de bienfaisance. Les malades se retrouvèrent donc les grandes victimes des injustices de ces hommes impies. Le Père des pauvres, le Saint Esprit, comme l’appelle la séquence liturgique de la messe de la Pentecôte, suscita de nombreuses congrégations vouées au soin des malades, ainsi des Petites Sœurs des Pauvres, des Sœur du Bon Pasteur d’Angers, des Dominicaines des campagnes et de tant d’autres. 

  • L’Eglise travaille silencieusement à la restauration de la Chrétienté

Les prêtres furent les premiers apôtres du règne de Jésus-Christ sur les âmes et sur les sociétés, nommons le saint Curé d’Ars (+1859), apôtre du retour à Dieu par la confession, auquel Mgr Trochu a consacré une belle biographie, mais aussi le Père Emmanuel, curé du Mesnil Saint Loup (cf sa biographie par Dom Bernard Maréchaux), qui s’appuya en particulier sur le chant liturgique pour redonner vie à sa paroisse, et encore le curé de Pontmain qui apprit à ses paroissiens à aimer et prier la Sainte Vierge. Tant d’autres se dévouèrent pour le salut de l’âme de leurs fidèles, ils en furent aimés et vénérés en retour.

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