Brève chronologie du catholicisme depuis la révolution à nos jours
Brève chronologie du catholicisme depuis la révolution à nos jours
21 Sep
21Sep
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Contra factum non fit argumentum
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Introduction générale
Autorité et liberté : voilà deux des grandes notions à travers lesquelles Notre Seigneur Jésus-Christ se révèle à nous, pauvres pécheurs : son autorité divine, venue nous apporter la vraie liberté intérieure en nous délivrant de l'esclavage déhonorant de la mort, du péché et du démon : une triple victoire qui le constitue Roi de nos âmes par son sacrifice libérateur de la Croix.
Sa loi de charité vient ainsi nous donner la vraie paix divine en nous établissant dans l'ordre vrai : face à notre néant et à notre péché, qui sommes-nous devant Dieu, infini et la sainteté même ? C'est par sa grâce divine qui nous guérit que Jésus-Christ Notre Seigneur nous conduit au Ciel.
Ces vérités, les catholiques de tous les siècles en ont vécu, en particulier dans les sociétés chrétiennes fondées sur l'Eglise, la loi de charité et les sacrements à la base de la vie sociale.
Or, voici que la révolte du vieil homme pécheur, instiguée par le démon et nos passions révoltées, détourne de plus en plus les hommes de la voie du salut opéré par Notre Seigneur le seul Rédempteur et le seul Sauveur de l'humanité déchue. L'humanisme païen tout d'abord, puis la révolte protestante, nous abaissent vers la terre par la sensualité, la convoitise des biens de ce monde avant de déchirer la Chrétienté d'Europe au XVIe siècle.
Les âmes sont encore davantage détournées de la vie divine lorsque la révolution survient, timidement avec la révolte des insurgés franc-maçons américains face à l'Angleterre protestante, avec rage et hardiement dans la France très chrétienne du roi catholique. Une révolution violente. Satanique. Chassant Notre Seigneur, vrai Homme et vrai Dieu, de la nation française puis des pays voisins, l'expulsant des conseils, assemblées, tribunaux, armées...Cette violence de la haine anti-catholique fit de nombreux martyrs, témoins de la foi, qui empourprèrent de leur sang généreux la terre de France et des nations catholiques d'Europe.
Comment l’Église réagit-elle ?
Par la constance de ses confesseurs, docteurs, apôtres, prêtres, familles et saintes âmes. Par la constance de Rome en la personne du Pape, Pie VI puis Pie VII, face à ce déferlement de haine sortie de l'enfer, à proclamer la foi, ses exigences, la fidélité à garder aux souverains légitimes, la place de la sainte Eglise dans la société, et les droits et l'honneur de Dieu.
Si, malheureusement, des prêtres et des fidèles tombèrent dans le schisme de l'Eglise constitutionnelle inféodée au régime, de nombreux autres, avec des religieux, des relgigieuses, des fidèles de toutes les conditions, tirent bon dans la tourmente et confessèrent hardiement leur foi de toujours et leur amour pour Notre Seigneur Jésus-Christ. Pensons aux Vendéens décimés par les colonnes infernales, crime prémédité par les constitutionnels à Paris. Pensons aux prêtres martyrs des pontons de Rochefort et de Nantes, aux martyrs de septembre 1792 à Paris, aux martyrs d'Avrillé...
Cette révolution, enfin fut réalisée au nom des idéaux de "liberté, égalité, fraternité". Ceci avait été pensé de longue date dans les loges maçonniques.
Que signifient-ils ? La liberté des révolutionnaires, qui est encore celle des Etats modernes basés sur le peuple souverain, veut dire que l'homme possède le droit de croire ou de ne pas croire comme bon lui semble n'importe quelle religion, et qu'aucune autorité ne peut lui imposer. Cela détruit immédiatement toute l'autorité de Dieu devant laquelle l'homme pécheur se dresse pour revendiquer son autonomie et son refus de sa révélation. Car comment peut-on dire sciemment à Notre Seigneur en Croix venu nous racheter et nous conduire au Ciel "non, je ne vous reconnais pas, je n'ai pas besoin de vous" ? Mais précisément le rôle de l'autorité familiale, civile, et sacerdotale puis épiscopale et pontificale, est de nous aider à aller au Ciel en pratiquant la vertu et en nous aidant à éviter le mal, l'erreur et le péché.
L'égalité ensuite. Pas de hiérarchie naturelle pour les révolutionnaires, alors que toute société est fondée sur le principe d'autorité et la hiérarchie sociale !
La fraternité enfin. Que peut-elle bien être sans un Père au Ciel qui nous réunit tout par l'incarnation de son Verbe éternel incarné pour nous sauver ?
Voilà comment l’Église rappelle les vérités. Voilà comment les franc-maçons, à l'origine de ces bouleversements, s'y opposent pour bâtir leur société dans les nuées.
Toute la suite de l'histoire de ces deux-cents trente dernières années est celle de la pénétration de ces idéaux universalistes sans Dieu, centrés sur l'homme, à l'intérieur de l'Eglise, grâce au travail de sape de la maçonnerie et de ses agents. Elle est aussi l'histoire de la résistance que de nombreux clercs et fidèles y opposèrent, et Rome jusqu'à Pie XII.
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Préambule sur la contre-Eglise au sens de société opposée à la sainte Eglise catholique
« Le mystère d’iniquité », écrit l’apôtre St. Paul, « se forme dès à présent, [attendant] seulement [pour paraître au grand jour] que ce qui l’arrête maintenant ait disparu » (2. Thessaloniciens II, 7).
Quand la foi aura disparue presque partout, quand l’apostasie générale sera arrivée, alors se manifestera l’Antéchrist.
Selon St. Paul, l’Antéchrist « s’assiéra dans le Temple de Dieu » (2. Thessaloniciens II, 4). Commentant ce passage paulinien, St. Augustin enseigne que l’Antéchrist sera un homme individuel, mais que l’on peut également appliquer le mot « Antéchrist », au sens figuré, à une société antichrétienne toute entière. Cet Antéchrist collectif, qui doit préparer la voie à l’Antéchrist individuel, s’assiéra « in templo Dei ».
En latin, fait remarquer St. Augustin, la préposition « in » peut se traduire par « dans » ou par « à la place de ». L’expression « in templo Dei » est donc susceptible d’être interprétée d’une manière littérale et d’une manière figurée:
· Au sens littéral, ce sera un homme qui entrera dans le Temple pour s’y faire honorer personnellement comme un être divin.
· Au sens figuré, ce sera une société apostate, une fausse Église qui usurpera la place de la véritable Église. Ce sera une société d’apostats s’érigeant en « Temple de Dieu », une clique d’infiltrés qui prétendront représenter l’Église du Christ. « Ce passage, qui a rapport à l’Antéchrist, s’entend non seulement du prince des impies, mais en quelque sorte de tout ce qui fait corps avec lui, c’est-à-dire de la multitude des hommes qui lui appartiennent ». Il faut interpréter « non pas «dans le Temple de Dieu», mais bien plutôt «en Temple de Dieu», comme si l’Antéchrist était lui-même le Temple de Dieu, qui n’est autre chose que l’Église » (St. Augustin: Cité de Dieu, livre XX, ch. 19). Ainsi donc, l’Antéchrist sera (ou est d’ores et déjà!) une secte hérétique prétendant représenter l’Église catholique.
Saint Augustin rapporte comment va se dérouler le triomphe au grand jour du mystère d’iniquité.
« D’autres pensent que les mots: «vous savez ce qui le retient » (2. Thessaloniciens II, 6) et «d’ores et déjà le mystère d’iniquité est à l’œuvre» (2. Thessaloniciens II, 7) se rapportent uniquement aux méchants et aux simulateurs qui sont dans l’Église. Jusqu’au moment où, se multipliant, ils atteindront un nombre suffisant à former le grand peuple de l’Antéchrist. C’est le mystère de l’iniquité, parce qu’i! se cache. Les paroles de l’Apôtre seraient donc une exhortation aux fidèles à demeurer fermes dans la foi [...] « jusqu’à ce que cela se manifeste en sortant du milieu», c’est-à-dire jusqu’à ce que le mystère d’iniquité qui est momentanément caché surgisse du milieu de l’Église » (Cité de Dieu, livre XX, ch. 19).
Une autre interprétation de 2. Thessaloniciens mérite d’être rapportée ici, même si elle provient d’un exégète guère connu. Cet exégète est un moine français, qui vécut de 1092 à 1156. Il s’appelle Pierre le vénérable. C’est un saint canonisé (fête le 25 décembre), autrefois célèbre pour son érudition, mais aujourd’hui tombé dans l’oubli. Et c’est bien dommage, car cet auteur semble avoir eu des lumières spéciales pour exposer la Sainte Écriture. Voici, en effet, son commentaire de l’épître aux Thessaloniciens, commentaire qui éclaire singulièrement notre époque:
« Le Christ a permis ceci: que l’Antéchrist - tête de tous les schismatiques - siègerait dans le Temple de Dieu, que les siens [= les chrétiens] seraient exilés, et que ceux qui ne sont pas les siens occuperaient un jour le Siège de Pierre » (St. Petrus Venerabilis: De miraculis libri duo, livre II, ch. 16).
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Préambule historique sur la contre-Eglise
"Sachant que la plupart des entreprises de subversion qui se sont attaquées à la Chrétienté avaient une origine gnostico-cabalistique, on peut essayer de reconstituer le scénario suivant : après l’échec de la tentative de subversion néo-manichéenne, qui avait failli submerger l’Occident au 12° siècle avec les cathares, il a subsisté un noyau de gnostiques qui, appuyés par les talmudistes, ont appliqué une tactique nouvelle qui, curieusement, rappelle la tactique de Lénine :
d’abord (1ère étape) s’assurer en Europe une base territoriale où ils seraient à l’abri du pouvoir pontifical et de ses organes de répression – ce fut le rôle de la Réforme protestante qui réussit à détacher de Rome une partie de l’Allemagne puis l’Angleterre et la Scandinavie (le rôle de Luther serait à approfondir dans cette perspective) - ; ensuite (2° étape), dans un des territoires ainsi « libérés », établir un noyau dirigeant qui puisse fonctionner clandestinement sous une couverture officielle et légale, qui puisse assurer sa propre pérennité malgré les aléas possibles de l’histoire (ce qui suppose d’abord le choix d’une implantation géographique particulièrement sûre et ensuite la possibilité d’assurer le recrutement et la succession par cooptation), qui puisse enfin disposer des moyens financiers, diplomatiques et militaires que donne le contrôle d’un État souverain dont on assurera désormais la sécurité, l’expansion et la puissance, tout en utilisant clandestinement tout cela dans un but de subversion mondiale.
En effet, rien n’est plus facile, quand on dispose de ses ressources, que d’orienter la politique étrangère de cet État dans le sens de ses desseins secrets et de lui appliquer sa stratégie. C’est ce qu’a fait le parti communiste de l’URSS pendant trois quarts de siècle. Mais les communistes ne faisaient peut-être que reprendre une méthode mise au point et appliquée constamment, depuis John Dee et ses émules, par l’Intelligence Service. Or, pour réussir ailleurs que dans un seul pays, il fallait créer une Contre-Église internationale qui s’implanterait partout et qui réussirait à changer les mentalités des chrétiens.
Pour cela, de même que Lénine et Trotski créeront en 1919 des partis communistes dans le monde entier par le Kommintern, les rose+croix anglais vont bâtir la franc-maçonnerie. C’est ce qui explique que, depuis le 17° siècle, la Grande-Bretagne est le carrefour de toutes les subversions."
(p 33-34) C. Lagrave « Les origines du « Nouvel Ordre Mondial » », Christian Lagrave, 48 pages, Éditions Le Sel de la terre, décembre 2009
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1517
Révolte de Luther
1545-1563
Concile de Trente
L’Église affirme sa doctrine sur la justification, le péché originel, la présence réelle eucharistique, le saint sacrifice de la Messe, les sacrements, le canon des Ecritures, la Tradition comme source de la Révélation divine,
1638
Vœu de Louis XIII consacrant la France à Notre Dame en remerciement pour l’héritier au trône obtenu après des prières
1717
Fondation de la Franc-maçonnerie moderne
28 avril 1738
Le pape Clément XII condamne la Franc-maçonnerie par la constitution In eminenti.
18 mai 1751
Le pape Benoît XIV condamne la Franc-maçonnerie par la constitution Providas.
Joseph de Maistre (1753-1821)
Auteur traditionnel
S’efforça de montrer que vérités religieuses étaient les seules à même de fonder la vie politique de façon pérenne. Citons ses Considérations sur la France, Essai sur le principe générateur des constitutions politiques, Du Pape, Soirées de Saint Pétersbourg.
Louis de Bonald (1754-1840)
Auteur traditionnel
Théorie du pouvoir civil et religieux, et Réflexions sur la révolution de 1830, Albatros, 1989. Michel Toda a écrit Bonal, théoricien de la contre-révolution, Clovis, 1998.
1787
« Les francs-maçons doivent exercer l’empire sur les hommes de tout état, de toute nation, de toute religion, les dominer sans aucune contrainte extérieure, les tenir réunis par des liens durables, leur inspirer à tous un même esprit, souffler partout le même esprit, dans le plus grand silence et avec toute l’activité possible, diriger tous les hommes sur la terre pour le même objet. C’est dans l’intimité des sociétés secrètes qu’il faut savoir préparer l’opinion. »
Le chef des Illuminés de Bavière, Weishaupt, Ecrits originaux de l’ordre et de la Secte des Illuminés, 1787, Munich, cité par l’abbé BARRUEL dans ses Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme, DPF, 1974, nouvelle édition.
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La révolution
Le 17 juin 1789, le Tiers État se proclame Assemblée Nationale, la Révolution commence. Un symbole du caractère satanique de la révolution est donné par le chiffre de la bête donné par le livre de l’Apocalypse, transcrit en numérotation romaine : 666 = DCLXVI, ce qui peut s’entendre « décès de Louis XVI ».
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Les faiblesses de la monarchie française dans les temps qui précèdent la révolution
1749 : le gouvernement prétend prendre possession des biens des communautés religieuses par l’édit sur la mainmorte.
1763 : l’ordre des Jésuites est interdit.
25 mars 1768 : un édit en douze articles est édicté qui reculait l’âge des vœux, limitait le nombre des couvents dans les villes, supprimait les monastères où les moines et religieux étaient trop peu nombreux. C’est ainsi que l’ordre de Granmont disparut.
Louis XVI favorisa par ailleurs les protestants et les juifs, en nommant par exemple le banquier protestant genevois Necker comme principal ministre d’Etat en 1777 et 1788, en offrant sur sa cassette personnelle les frais de reconstruction d’une synagogue dans l’Est…
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Chronologie de faits marquants sous la révolution
17 juin 1789 : le Tiers État se proclame Assemblée Nationale, la Révolution commence
25 août 1789 : Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui sape l’autorité religieuse et familiale
28 octobre 1789 : l’assemblée interdit l’émission des vœux de religion
2 novembre 1789 : l’assemblée dépouille l’Eglise de ses biens
13 février 1790 : l’assemblée supprime les ordres religieux
Consistoire secret du 9 mars 1790 : « Les décrets rendus par les Etats Généraux de la nation française attaquent et bouleversent la religion, ils usurpent les droits du Saint-Siège, ils violent les traités conclus solennellement. »
29 mars 1790 : Pie VI condamne la révolution française
10 juillet 1790 : Pie VI condamne la constitution civile du clergé dans une lettre au roi Louis XVI
12 juillet 1790 : constitution civile du clergé, schismatique et sacrilège
27 novembre 1790 : obligation aux ecclésiastiques de prêter serment à la Constitution civile du clergé sous peine de bannissement.
Quod aliquantum, du 10 mars 1791
Bref Caritas du 13 avril 1791 condamnant la constitution civile du clergé, schismatique
Adeo nota, 23 avril 1791 : « La déclaration des droits de l’homme est si contraire à la religion et à la société ».
5 et 6 septembre 1792 : massacres à Paris, 12 000 victimes dont 7 évêques et près de 300 prêtres exécutés
21 janvier 1793 : assassinat du roi Louis XVI en haine de la foi catholique
Allocution consistoriale du 17 juin 1793 condamnant l’assassinat du roi
20 octobre 1793 : interdiction de tout culte hors des églises et arrestation de tous les prêtres
10 novembre 1793 : profanation de la cathédrale Notre Dame de Paris par le culte à la déesse raison sous la forme d’une prostituée
26 novembre 1793 : tout culte hormis celui rendu à la raison est interdit
Constantiam vestram du 10 novembre 1798
15 février 1799 : Pie VI est chassé de Rome sous le Directoire, conduit à Briançon le 1er mai, à Valence le 14 juillet où il est rappelé à Dieu le 28 août.
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Comment expliquer la révolution ?
L’UNITE d’action, le déclenchement SIMULTANE des évènements, qu’on pense à la grande peur, non moins que les rédactions similaires des cahiers de doléance en des régions éloignées, la CONSTANCE DANS LA DESTRUCTION, ne peuvent s’expliquer sans une rigoureuse et efficace ORGANISATION.
Contrairement à ce que disait François Hollande à l’occasion d’une visite officielle à des loges maçonniques lors du tricentenaire de leur fondation officielle, la Franc-maçonnerie n’est donc pas uniquement l’instigatrice de la révolution par ses idées, mais également par ses agents, son argent, ses ordres.
Ses ordres, son argent, ses agents, elle les met au service d’une passion antichrétienne remarquable par sa constance et sa froide persévérance. Ainsi, le culte de la déesse raison, les lois anticatholiques, le calendrier révolutionnaire, l’endoctrinement de la jeunesse dans l’athéisme et la persécution sanglante prouvent que la révolution est une guerre religieuse. Cependant, si Voltaire et ses émules purent semer le doute et l’incrédulité avec tant de succès, et conduisirent la France catholique à la guillotine, ils durent ces résultats à Jansénius et ses disciples qui avaient amoindri la résistance du clergé et des fidèles. En effet, en coupant la France de la Tradition et de la Rome éternelle, jansénisme et gallicanisme l’avaient détournée de sa vocation et l’avaient livrée sans défenses à l’athéisme, avant que la propagande des philosophes et l’action maçonnique ne précipitassent le Chrétienté dans le sang et les ruines. Cela fit suite aux grandes étapes du démon pour nous éloigner de Notre Seigneur Jésus-Christ : défiance des rois envers Rome, renaissance des auteurs païens de l’antiquité, révolte protestante, révolution politique découronnant Notre Seigneur.
Défiance des autorités royales européennes envers Rome à la fin du moyen-âge, pensons à Philippe le Bel insultant le Souverain Pontife et convoquant les Etats généraux pour appuyer son forfait du concours populaire. Renaissance païenne qui détourna les intelligences des réalités éternelles pour les tourner vers la vanité du monde, le profit, le bien-être et la sensualité. Révolte protestante qui éloigna les âmes de la source vive de l’autel où le divin sacrifice est renouvelé, rendu présent pour se déverser en flots de grâces sur nos âmes. Enfin, révolution politique qui détourne de Jésus Roi et de ses ministres, le roi de France en particulier, proclamé lieutenant, tenant lieu du Christ, par sainte Jeanne d’Arc.
Pour rebâtir la chrétienté, c’est autour des quatre piliers que sont la fécondité de Rome, maîtresse de vérité, la primauté de la contemplation de Dieu et de ses mystères révélés, le culte accompli par le prêtre ministre de Jésus-Christ à l’autel, et le trône soutenu par sa protection accordée à l’Eglise, qu’il nous faut revenir. Rejetons ces républiques sorties de l’enfer, comme disait le Padre Pio. En 1793, c’est dans les régions où le Père de Monfort prêcha au début du XVIIIe siècle, ainsi que ses successeurs, que se manifesta la résistance la plus forte et la plus courageuse à la révolution persécutrice. A la suite des Vendéens et des chouans, la source de notre vigueur et de nos victoires, c’est le Sacré Cœur et notre chapelet, la sainte Eucharistie, la confession, l’amour de la Croix, c’est la Tradition. Puis, la contre-révolution va chercher à recréer des corps sociaux dignes de ce nom : familles chrétiennes, corporations de métier, ateliers familiaux, cités sagement administrées, arts exécutés dans la recherche de la beauté, architecture sacrée et civile ancrées dans l’harmonie et la proportion, appuyés par les principes d’autorité, de primauté du bien commun, du respect des anciens et de la Tradition catholique, et de nature subordonnée à la grâce.
1794 « Une seconde épreuve sera plus terrible encore, lorsque des chrétiens devenus infidèles ne se contenteront pas de renoncer à quelques points de la religion catholique, mais les attaqueront tous à la fois. »
Père Pierre de Clorivière, Vues sur la révolution
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Pie VII 14 mars 1800 Pie VII élu pape.
Ratifie les concordats avec la France, la Bavière, le Piémont-Sardaigne, Naples, la Russie et la Prusse.
Le concordat avec la France
Lorsque Bonaparte conclut avec l’Eglise un concordat, il y eut lieu de se réjouir de la paix retrouvée, de la liberté laissée à l’Epouse de Jésus-Christ de sanctifier les âmes au grand jour. Cependant, le concordat commençait par ces mots : « Le gouvernement de la République reconnaît que la religion catholique est la religion de la grande majorité des Français. »
Cette constatation était un état de fait reconnu, et non la proclamation de la royauté sociale et politique de Notre Seigneur Jésus-Christ. C’était cantonner la foi catholique aux consciences. L’empereur voulut de plus mettre la main sur la nomination des évêques, et la formation des séminaristes dans des écoles spéciales, afin de former une Eglise nationale à sa main, vecteur des idées nouvelles. La politique étrangère de l’empereur confirmait le caractère anticatholique de sa politique intérieure. Ses guerres de conquête poursuivaient celles commencées en 1792. Par le fer et le feu, les troupes françaises répandaient les principes de la sécularisation. Elles brûlaient des églises, tuaient des religieux, et installaient au pouvoir des fils de la révolution dans des républiques sœurs.
5 août 1805
Pie VII croit à l’authenticité des plans du pouvoir occulte exposés ce jour-là à Florence par Simonimi à l’abbé Barruel, transmis par ce dernier au Pape, qui exposent notamment :
« Que dans notre seule Italie, ils avaient pour partisans plus de huit cents ecclésiastiques, tant séculiers que réguliers, parmi lesquels beaucoup de curés, de professeurs publics, de prélats, quelques évêques et quelques cardinaux, que, dans peu, ils ne désespéraient pas d’avoir un Pape de leur parti ; que la famille des Bourbons était la plus grande ennemie, que dans quelques années ils espéraient l’anéantir… »
17 mai 1809
Napoléon Bonaparte annexe les Etats pontificaux
10 juin 1809
Pie VII excommunie l’empereur puis celui-ci l’enlève et le conduit à Grenoble.
20 août 1809
Pie VII est emprisonné à Savonne jusqu’en 1812 puis à Fontainebleau jusqu’en 1814.
Victime de Napoléon Ier par ses mauvais traitements lors de sa captivité, rentré à Rome en 1814 après 5 ans de captivité, il y meurt en 1823.
Donoso Cortès (1809-1853)
Auteur traditionnel
Essai sur le catholicisme, le libéralisme et le socialisme (1851), réédition DMM, 1986.
Louis Veuillot (1813-1883)
Auteur traditionnel
Directeur du journal L’Univers, voir Benoît Le Roux, Louis Veuillot, un homme, un combat, Téqui, 2005.
7 août 1814
Pie VII rétablit la Compagnie de Jésus
28 avril 1814
Napoléon une fois renversé après les Cent jours et sa défaite à Waterloo, le roi Louis XVIII rétabli sur son trône, une charte fut élaborée, qui précisait les rapports de l’Etat avec l’Eglise. Pour les catholiques, quelle attitude adopter face à l’apport de la révolution, aux changements introduits dans la société ? Quelle conciliation, opposition, reconstruction envisager ? La réponse à ces questions détermine depuis deux cents ans la ligne de partage entre les fidèles écoutant la voix de la Tradition, prêts à la folie de la Croix jusque dans leur famille, métier, cité et pays, et ceux qui désirent une voie médiane, prête aux compromis y compris doctrinaux pour avoir une place au soleil des régimes sans Dieu. La charte votée par le Sénat dès le retour du roi Louis XVIII sur le trône, outre qu’elle établissait la séparation entre le pouvoir exécutif du roi, et législatif indépendant, chère aux Francs-maçons, passait sous silence notre religion catholique. Cette situation de compromis était instable.
Le Pape Pie VII écrit à l’évêque de Troyes, Mgr de Boulogne, pour qu’il manifestât au roi sa désapprobation :
« Non seulement on y permet la liberté des cultes et de conscience, mais on promet appui et protection à cette liberté, et, en outre, aux ministres de ce qu’on appelle les cultes. Il n’est certes pas besoin de longs discours pour vous faire connaître clairement de quelle mortelle blessure la religion catholique en France se trouve frappée par cet article. Par cela même qu’on établit la liberté de tous les cultes sans distinction, on confond la vérité avec l’erreur, et l’on met au rang des sectes hérétiques, et même de la perfidie judaïque, l’Epouse sainte et immaculée du Christ, l’Eglise hors de laquelle il ne peut y avoir de salut. (…) Notre étonnement et notre douleur n’ont pas été moindres quand nous avons lu le 23e article de la Constitution, qui maintient et permet la liberté de la presse, liberté qui menace la foi et les mœurs des plus grands périls et d’une ruine certaine. »
Cardinal Pie (1815-1880)
Vaillant défenseur du Christ Roi, héraut des droits de l’Eglise envers l’Etat selon la formule du Seigneur Dieu « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu » qui s’applique aussi à César devant rendre à Notre Seigneur honneur, soumission et dévotion publiques, et enfin promoteur infatigable de l’infaillibilité du Pontife romain. Ordonné prêtre en 1839, nommé évêque de Poitiers en 1849, créé cardinal en 1879, les livres qui lui sont consacrés ainsi qu’à sa doctrine sont : Chanoine Catta, La doctrine sociale et politique du cardinal Pie, N.E.L., 1959 ; Père Théotime de Saint-Just, O.F.M., La royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ d’après le cardinal Pie ; Cardinal Pie de A à Z, éditions de Paris, 2005.
1819
Instruction permanente de la Franc-maçonnerie de la Haute vente des carbonnari en 1819 : « Vous voulez établir le règne des élus sur le trône de la prostituée de Babylone, que le clergé marche sous votre étendard en croyant toujours marcher sous les clefs de la bannière apostolique (…). Vous aurez prêché une révolution en tiare et en chape (…). Ce plan réussira même un jour au-delà de nos calculs les plus improbables. »
13 septembre 1821
Encyclique Ecclesiam contre la Franc-maçonnerie, extraits :
« (…) tout prouve que les Carbonari ont principalement pour but de propager l’indifférence en matière de religion, le plus dangereux de tous les systèmes ; de donner à chacun la liberté absolue de se faire une religion suivant ses penchants et ses idées ; de profaner et de souiller la Passion du Sauveur par quelques-unes de leurs coupables cérémonies ; de mépriser les sacrements de l’Église (auxquels ils paraissent par un horrible sacrilège en substituer quelques-uns inventés par eux), et même les mystères de la religion catholique ; enfin, de renverser ce Siège Apostolique contre lequel, animés d’une haine toute particulière à cause de la primauté de cette Chaire, ils trament les complots les plus noirs et les plus détestables. »
Mgr Freppel (1827-1891)
Evêque d’Angers et député du Finistère, se démarqua par ses œuvres sociales et professionnelles, mettant en exergue avec bonheur les principes politiques et sociaux de la sainte Eglise. Les ouvrages le présentant sont : Cornut, S.J., Monseigneur Freppel, Retaux, 1893 ; Guy de la Rochebrochard, Monseigneur Freppel, imprimerie Farré et Fils, Cholet, 1976 ; Frère Pascal du Saint Sacrement, deux volumes aux éditions CRC, Sagesse et charité puis Un évêque de combat.
6 juin 1830
Au cours de la messe de la fête de la Sainte Trinité, où l'Évangile rappelle que « tout pouvoir lui a été donné, sur la terre comme au Ciel » (Mt 18, 18), Notre Seigneur apparaît à sainte Catherine Labouré comme un Roi avec une Croix sur la poitrine. Un Roi croisé donc... Au même moment, la flotte du roi de France cinglait vers Alger, et dans l'esprit de Charles X, du maréchal de Bourmont et des meilleurs officiers de l'Armée, cette expédition était une véritable Croisade, destinée à reconquérir toute l'Afrique du Nord sur l'Islam.
Mais voici que la vision montre le Christ dépouillé de ses ornements et des attributs de son pouvoir. Il sembla à la sœur que la Croix coulait sous ses pieds :« C'est là que j'ai eu les pensées que le Roi de la terre serait perdu et dépouillé de ses habits royaux, et de là toutes les pensées que j'ai eues je ne saurais l'expliquer, sur la perte que l'on faisait. »
L'alliance du trône et de l'autel sera rompue par la révolution maçonnique qui allait porter au pouvoir le roi libéral Louis-Philippe.
Nuit du 18 au 19 juillet 1830
Apparition de la Très Sainte Vierge Marie à sainte Catherine Labouré
« Mon enfant, le Bon Dieu veut vous charger d'une mission. Vous aurez bien de la peine, mais vous vous surmonterez en pensant que vous le faites pour la gloire du Bon Dieu... Vous connaîtrez ce qui est du Bon Dieu, vous en serez tourmentée, jusqu'à ce que vous l'ayez dit à celui qui est chargé de vous conduire, vous serez contredite. Mais vous aurez la grâce. Ne craignez pas, dites tout avec confiance et simplicité... »D'un geste de la main, Elle montrait à sa confidente le pied de l'autel en lui disant qu'elle n'aurait qu'à venir là répandre son cœur, pour recevoir réconfort et lumière surnaturelle afin d'accomplir sa mission. (...)
L'entretien roule ensuite sur la communauté :
« Mon enfant, j'aime répandre mes grâces sur la communauté. Je l'aime heureusement. J'ai de la peine : il y a de grands abus, la règle n'est pas observée, la régularité laisse à désirer. Il y a un grand relâchement dans les deux communautés. Dites-le à celui qui est chargé de vous... »
Elle descend ensuite dans les détails de la vie quotidienne pour corriger tout ce qui ne va pas ! C'est cela une vraie réforme (…).
Enfin la Sainte Vierge en vient à parler de la France :
« Les temps sont très mauvais, des malheurs vont fondre sur la France : le trône sera renversé [dix jours après, c'était fait], le monde entier sera renversé par des malheurs de toutes sortes (la Sainte Vierge avait l'air très peinée en disant cela, note sœur Catherine). Mais venez au pied de cet autel, là les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur, elles seront répandues sur les grands et sur les petits... »
Et la Sainte Vierge continue :
« Le moment viendra où le danger sera grand, on croira tout perdu, là je serai avec vous, ayez confiance, vous reconnaîtrez ma visite et la protection de Dieu et celle de saint Vincent sur les deux communautés. »« Il y aura bien des victimes, Monseigneur l'archevêque mourra. Mon enfant, la Croix sera méprisée, le sang coulera dans les rues [ici, note sœur Catherine, la Sainte Vierge ne pouvait plus parler, la peine était peinte sur son visage]. Mon enfant, me dit-elle, le monde entier sera dans la tristesse. À ces mots, je pensai : quand est‑ce que ce sera ? J'ai très bien compris : quarante ans. »
Quarante ans, l'espace d'une génération, comme dans l'Évangile ! (...) On peut dire que la France avait quarante ans pour se convertir ; elle ne le fera pas, hélas ! et quarante ans après, jour pour jour, la guerre franco-allemande sera déclarée, entraînant un cortège de calamités... C'est en pleurant que la Sainte Vierge prédit tout cela en 1830, comme Jésus avait pleuré sur Jérusalem infidèle ! (…)Après avoir ainsi révélé l'avenir sous des couleurs si sombres, l'Immaculée voulut donner à ceux qui se réfugieraient auprès d'elle, implorant son secours, et se rangeant sous son étendard pour la reconquête de son beau Royaume, un moyen sûr et infaillible, accessible à tous, de passer à travers ces temps difficiles où « on croirait tout perdu » : la Médaille miraculeuse.
27 novembre 1830
« Sur un ciel bleu, étoilé par en haut, aurore par en bas, dans un soleil : la Très Sainte Vierge, voile aurore, robe blanche, manteau bleu céleste, les pieds sur un croissant, écrasant la tête du serpent avec le talon. Douze étoiles sont autour de sa tête, un léger nuage sous le croissant. Particularité essentielle : la Sainte Vierge tient légèrement le globe du monde dans ses mains, et elle l'éclaire d'une vive lumière. »
Aurore... Le mot revient deux fois : sur le fond du tableau, “ par en bas ”, comme il se doit pour annoncer le lever du soleil, et dans la couleur du voile, “ blanc aurore ”. Ses pieds reposent « sur une boule blanche, ou du moins il m'apparut que la moitié ». On lit dans le Livre des Proverbes, à propos de la Sagesse : « Lorsqu'Il fortifia les fondements de la terre, je suis à ses côtés, enfant chérie ; je suis, faisant ses délices... jouant sur le globe de la terre. »Cette enfant chérie de Dieu écrase la tête du serpent : « un serpent de couleur verdâtre avec des taches jaunes », précisera la sœur. L'Immaculée engage ici son dernier combat contre le Serpent maudit, dont l'issue victorieuse est connue depuis les origines (Gn 3, 15).
Elle tient, – et c'est là la nouveauté –, dans ses mains, « d'une manière très aisée » ,une boule d'or surmontée d'une petite croix d'or. La voyante entend alors une voix intérieure lui dire : « Cette boule que vous voyez représente le monde entier, particulièrement la France et chaque personne en particulier. » La croix qui surmonte le globe du monde est le signe de la souveraineté du Christ Sauveur. L'Immaculée tenant ce globe dans ses mains, participe à cette souveraineté. (…)Ses yeux, écrit la religieuse, étaient tantôt levés vers le Ciel, tantôt abaissés vers la terre :« Quand Elle priait, sa figure était si belle, si belle, qu'on ne pourrait la dépeindre. »
C'est de voir Marie implorer la Miséricorde divine qui a le plus ravi l'âme de sainte Catherine Labouré, lui donnant cet attrait si particulier pour la représentation de la Vierge au globe, appelée aussi Vierge puissante. « Ses traits étaient alors empreints d'une gravité mêlée de tristesse qui disparaissait lorsque le visage s'illuminait des clartés radieuses de l'amour, surtout à l'instant de sa prière ».
En réponse à la prière de Marie, des anneaux apparaissent à ses doigts, au nombre de trois à chaque doigt. Chaque anneau est orné de pierreries, d'où jaillissent des rayons plus beaux les uns que les autres. (...) « C'est le symbole des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent », entend sœur Catherine, qui entre sans peine dans le mystère de cette médiation de grâces :« ... En me faisant comprendre combien il était agréable de prier la Sainte Vierge et combien Elle était généreuse envers les personnes qui la prient, que de grâces elle accordait aux personnes qui les lui demandent, quelle joie Elle éprouve en les accordant... »
Au contraire, les pierreries d'où il ne sort pas de rayons, « ce sont les grâces que l'on oublie de me demander ».
Les rayons étaient devenus si intenses que le globe d'or avait disparu. Les mains de l'Immaculée s'étaient comme inclinées dans un geste à la fois très maternel et très souverain. Une sorte de tableau se forma autour d'elle, en ovale, avec ces mots écrits en lettres d'or, partant de la main droite, passant au-dessus de la tête, pour finir à hauteur de la main gauche : «Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » (...) Puis une voix se fit entendre : « Faites frapper une médaille sur ce modèle, toutes les personnes qui la porteront avec confiance recevront de grandes grâces. »Il sembla ensuite à la sœur que le tableau se retournait, présentant au centre la lettre M, surmontée d'une croix ayant une barre à sa base, symbole de l'autel où se perpétue le Sacrifice de la Croix, et au-dessous, les deux Cœurs de Jésus et de Marie, le premier entouré d'une couronne d'épines, le second transpercé d'un glaive.Inquiète de savoir comment orner le revers de la médaille, la voyante entendit un jour pendant sa méditation une voix lui dire distinctement : « L'M et les deux Cœurs en disent assez. » De fait ! Le monogramme de Marie, c'est son Nom même, infiniment agréable à Dieu, terrible aux démons et si aimable. (...)
La médaille miraculeuse :
L'Immaculée est au pied de la Croix et de l'Autel, comme elle apparaîtra dans la vision de Tuy, Corédemptrice avec son Fils. C'est en effet durant la Passion de Jésus et de Marie, que l'union de leurs Cœurs fut la plus grande. (…)Avec ce rappel, discret mais certain, de ce qui avait été, pendant la Révolution et après, le signe de ralliement de la fidélité monarchique et catholique : les deux Cœurs à jamais unis de Jésus et de Marie. Quant aux douze étoiles, elles ont été placées par le graveur au revers de la médaille, alors qu'elles auraient dû couronner la tête de la Sainte Vierge.
1832
Le pape Grégoire XVI condamne la 1ère vague de catholicisme libéral de Lamennais, dans son encyclique Mirari vos.
3 avril 1843
"Nous devons arriver par de petits moyens bien gradués, quoique assez mal définis, au triomphe de la révolution par un Pape." Nubius à Volpe, Franc-maçonnerie de la Haute vente des carbonnari
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Pie IX
Il accorde une constitution et une représentation à ses sujets, et refuse de faire la guerre à l’Autriche.
19 septembre 1846
Le 19 septembre 1846, l’auguste Vierge Marie apparaissait dans le diocèse de Grenoble, sur la montagne de La Salette qui domine le village de La Salette de plus de 2500 pieds.Comme témoins de Son apparition, Marie choisit deux petits bergers qui ne se connaissent que depuis la veille: Maximin Giraud âgé de onze ans et Mélanie Calvat âgée de quatorze ans. Maximin a raconté l’apparition comme suit:
«Il est midi. Assis au sommet de la montagne, Mélanie et moi faisons notre frugal repas… quand tout à coup, Mélanie s’arrête, son bâton lui échappe des mains. Effrayée, elle se tourne vers moi en disant: ‘Vois-tu là-bas cette grande lumière? — Oui, je la vois.”
«Cette lumière devant laquelle celle du soleil semble pâlir, paraît s’entr’ouvrir, et nous distinguons dans son intérieur la forme d’une Dame encore plus brillante… Quoiqu’à une distance de vingt mètres environ, nous entendons une voix douce disant: ‘Avancez, Mes enfants, n’ayez pas peur. Je suis ici pour vous annoncer une grande nouvelle.’ La crainte respectueuse qui nous avait tenus en arrêt s’évanouit, nous courons à Elle. La belle Dame S’avance aussi, et suspendue en face de nous, à dix centimètres du sol, commence ainsi Son discours:
«Si Mon peuple ne veut pas se soumettre, Je suis forcée de laisser aller le bras de Mon Fils. Il est si lourd et si pesant que Je ne puis le retenir. Depuis si longtemps que Je souffre pour vous autres; si Je veux que Mon Fils ne vous abandonne pas, Je suis chargée de Le prier sans cesse et vous n’en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, vous ne pourrez récompenser la peine que J’ai prise pour vous! J’ai donné six jours pour travailler, Je Me suis réservé le septième et on ne veut pas Me l’accorder; c’est cela qui appesantit tant le bras de Mon Fils. Aussi ceux qui mènent les charrettes ne savent plus jurer sans y mettre le nom de Mon Fils: ce sont ces deux choses qui appesantissent tant Son bras. Si la récolte se gâte ce n’est qu’à cause de vous autres… Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les bras des personnes qui les tiendront. Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront mauvaises et les raisins pourriront.”
«Puis, continue Maximin, Elle nous demanda: Faites-vous bien vos prières Mes enfants?’ Tous les deux nous répondîmes d’une seule voix: Non, madame, pas guère. — Ah! Mes enfants, il faut bien la faire, soir et matin. Quand vous n’aurez pas le temps, récitez au moins un Pater et un Ave Maria, et si vous en avez le temps, il faut en dire davantage… Il ne va que quelques femmes âgées à la messe. Les autres travaillent le dimanche, tout l’été, et l’hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe rien que pour se moquer de la religion. Le Carême, ils vont à la boucherie comme les chiens…» Elle termina Son discours par ces mots prononcés en français: «Eh bien! Mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple!”
«Immobiles comme des statues, les yeux fixés sur la belle Dame, nous La voyions glisser sur la cime de l’herbe sans la faire fléchir… Là, en notre présence, Elle S’éleva insensiblement, resta quelques minutes entre le ciel et la terre, à une hauteur de deux mètres. Puis, la tête et le corps se confondirent avec la lumière qui L’encadrait. Nous ne vîmes plus qu’un globe de feu s’élever dans le firmament…»
Notre Mère du ciel est venue pleurer des larmes de corédemptrice sur les hauteurs dénudées de la terre dans le but de fléchir la colère de Dieu, de prier pour la conversion des pécheurs et d’attendrir nos coeurs endurcis. Impuissant devant l’endurcissement de Jérusalem, Son Fils pleura sur elle et sur ses enfants. Marie pleure aussi sur Son peuple et sur le monde, demandant que les hommes avouent leurs égarements et qu’ils réparent leurs torts.
1848
Le pape assiste à la révolution européenne menée par ceux qui se disent descendants d’Abraham, comme 120 ans plus tard. Chassé de Rome en 1848 par la révolution judéo-maçonnique, qui assassine son ministre Rossi, menée par Mazzini et sa « jeune Italie », et Garibaldi. Il fuit à Gaëte, mais rentre à Rome grâce à l’armée de Louis-Napoléon Bonaparte.
9 novembre 1848
Pie IX condamne la franc-maçonnerie par Qui pluribus.
15 mars 1850
Loi Falloux
« Les divergences qui éclatèrent alors pour la première fois [en France, à l’occasion de la loi Falloux sur l’enseignement] ne feront dans la suite que s’accroître selon la loi de leur marche angulaire (…) Un large sillon divisait désormais les catholiques en deux groupes, ceux qui avaient comme premier souci la liberté de l’Eglise et le maintien de ses droits dans une société encore chrétienne, et ceux qui, premièrement s’efforçaient de déterminer la mesure de Christianisme que la société moderne pouvait supporter pour ensuite inviter l’Eglise à s’y réduire. »
Dom Delatte, abbé de Solesmes, Vie de Dom Guéranger
8 décembre 1854
Le pape définit le dogme de l’Immaculée Conception.
15 mars 1856
Entretien de Mgr Pie avec Napoléon III :
"-Peut-être la Restauration n’a-t-elle pas fait plus que vous. Mais laissez-moi ajouter que ni la Restauration, ni vous n’avez fait pour Dieu ce qu’il fallait faire, parce que ni l’un, ni l’autre n’avez relevé son trône ; parce que ni l’un, ni l’autre, vous n’avez renié les principes de la Révolution, dont vous combattez cependant les conséquences pratiques, parce que l’évangile social, dont s’inspire l’État, est encore la Déclaration des Droits de l’Homme, laquelle n’est autre chose, Sire, que la négation formelle des Droits de Dieu.
Or, c’est le droit de Dieu de commander aux États comme aux individus. Ce n’est pas pour autre chose que Notre Seigneur est venu sur la terre ! Il doit y régner en inspirant les lois, en sanctifiant les mœurs, en éclairant l’enseignement, en dirigeant les conseils, en réglant l’action des gouvernements comme des gouvernés.
Partout où le Christ n’exerce pas son règne, il y a désordre et décadence. Or, j’ai le devoir de vous dire qu’Il ne règne pas parmi nous, et que notre Constitution n’est pas, loin de là, celle d’un État chrétien et catholique. Notre Droit public établit bien que la Religion catholique est celle de la majorité des Français ; mais il ajoute que les autres cultes ont droit à une égale protection. N’est-ce pas proclamer équivalemment que la Constitution protège la Vérité et l’erreur ? Eh bien, Sire, savez-vous ce que Jésus-Christ répond aux gouvernements qui se rendent coupables d’une pareille contradiction ?
Jésus-Christ, Roi du Ciel et de la terre, leur répond : « Et moi aussi, gouvernements, qui vous succédez en vous renversant les uns les autres, moi aussi je vous accorde une égale protection. J’ai accordé cette protection à l’empereur votre oncle, j’ai accordé la même protection aux Bourbons, la même protection à Louis-Philippe, la même protection à la République et à vous aussi la même protection vous sera accordée. »
Et de conclure : Sire, quand de grands politiques comme votre Majesté m’objectent que le moment n’est pas venu, je n’ai qu’à m’incliner parce que je ne suis pas un grand politique. Mais je suis évêque et comme évêque je leur réponds : « Le moment n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner ? Eh bien, alors le moment n’est pas venu pour les gouvernements de durer »."
1858
Apparitions de Notre Dame à Lourdes, auprès de sainte Bernadette.
C'est à Lourdes, en France, au diocèse de Tarbes, que la bienheureuse Vierge Marie se montra dix-huit fois à une jeune fille pauvre, candide et pieuse nommée Bernadette Soubirous.
Au cours de la première apparition, qui eut lieu le 11 février 1858, Notre-Dame apprit à la jeune fille à faire dignement son signe de Croix ; puis, déroulant le chapelet qu'Elle portait suspendu au bras, Elle l'encouragea, par son exemple, à la récitation du Saint Rosaire, qu'Elle recommanda à toutes ses apparitions.
Le jour de l'Annonciation, le 25 mars 1858, Bernadette ayant demandé avec insistance le nom de celle qui avait eu la bonté de lui apparaître tant de fois, la Vierge Marie, rapprochant les mains sur la poitrine et levant les yeux au ciel, répondit : « Je suis l'Immaculée Conception. »
Elle confirmait ainsi la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception que le bienheureux Pape Pie IX avait défini quatre ans auparavant, le 8 décembre 1854.
La bienheureuse Vierge Marie a manifesté à Lourdes sa préférence pour le catholicisme intégral et le légitimisme monarchiste, exigences vitales du Règne de Son divin Fils Jésus. Son message est à la fois une confirmation du dogme de l'Immaculée Conception proclamé par le bienheureux pape Pie IX et une approbation du Syllabus dans lequel ce même Pontife a condamné l'esprit d'impiété et de libéralisme politique et social que nous voyons aujourd'hui triompher dans nos temps d'apostasie.
Tout commence en 1830, avec les apparitions de notre divine Mère à Catherine Labouré, rue du Bac, lui donnant à répandre dans tout l'univers la Médaille miraculeuse. (…) En même temps, Jésus se montra à la confidente de Marie sous les ornements de la majesté royale, mais glissant de ses épaules et tombant à terre, annonçant par là que bientôt la Révolution allait rejeter et renverser notre divin Roi de son trône, en contraignant le vrai roi Charles X à l'abdication et à l'exil.
Le Piémont enlève la Lombardie à l’Autriche en 1859, aidé par la France, puis avec le soutien des révolutionnaires il s’annexe l’Italie centrale et le royaume des Deux Siciles en 1860. Le Pape, entouré d’ennemis, confie sa défense à des volontaires, les zouaves pontificaux, vaincus par le nombre à Castelfidardo. Tous ses Etats lui sont enlevés hormis Rome et son territoire en 1860.
25 février 1861
Bref d’approbation de l’ouvrage de Jacques Crétineau-Joly L’Eglise romaine en face de la Révolution publié en 1859, authentifiant par là les documents sur le complot maçonnique de la Haute Vente italienne des Carbonnari dont le but était d’infiltrer l’Eglise par un Pape acquis aux idées de la révolution.
8 décembre 1864
Pie IX publie Quanta cura et Syllabus pour rappeler les droits de Dieu et de son Eglise dans la société.
Pie XI condamne ainsi la 2e vague de catholicisme libéral, menée par Mgr Dupanloup évêque d'Orléans et Charles de Montalembert.
1867
Les révolutionnaires envahissent les Etats Pontificaux mais sont repoussés à Mentana.
1870
Prisonnier au Vatican des troupes du roi Victor-Emmanuel qui s’est emparé de Rome pour en faire la capitale de l’Italie, car la France en guerre contre la Prusse retire ses troupes. Réduit à la possession du Vatican, il refuse de donner son accord à la loi des garanties et vit du Denier de saint Pierre : c’est la question romaine, résolue par les accords du Latran sous Mussolini près de 60 ans plus tard.
Il souffre des persécutions du kulturkampf en Allemagne et en Suisse.
18 juillet 1870 Il définit, par le premier concile du Vatican, le dogme de l’infaillibilité du pape, sous quatre conditions : parler comme chef de l’Église, aux fidèles, sur un sujet de foi ou de mœurs, avec l’intention manifestée d’obliger à croire de foi divine et catholique.
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Le premier concile du Vatican
Le XVIIIe siècle produisit les francs-maçons et les rationalistes, évidemment hostiles à toute infaillibilité: « Ce que nous devons imposer », peut-on lire dans une revue maçonnique, « c’est la conviction que chacun doit faire soi-même ses opinions, par les résultats de ses réflexions ou par les enseignements qu’il a reçus ou qui lui ont semblé bons. Et si chacun a la liberté de former soi-même son opinion, il doit respecter cette même liberté chez autrui, [...] se dire que, puisque l’erreur est une faiblesse commune à l’espèce humaine, il se pourrait bien que ce fût lui qui errât » (revue maçonnique Acacia, mars 1908).
Afin de dissiper l’erreur d’hommes contaminés par l’idéologie anti-infaillibiliste héritée du protestantisme, du gallicanisme et de la franc-maçonnerie, le pape Pie IX, au XIXe siècle, convoqua un concile au Vatican. Dans Pastor aeternus est indiqué le motif de la réunion de ce concile: « Comme en ce temps [...] il ne manque pas d’hommes qui en contestent l’autorité, nous avons jugé absolument nécessaire d’affirmer solennellement la prérogative [l’infaillibilité] que le Fils unique de Dieu a daigné joindre à la fonction pastorale suprême ». La franc-maçonnerie riposta en convoquant un « anti-concile ». Le courant anti-infaillibiliste séculaire culmina, en effet, dans la tenue d’un « anti-concile », qui eut lieu le jour même où commençait le concile du Vatican. Cet anti-concile des francs-maçons se tint à Naples, le 8 décembre 1869, c’est-à-dire exactement le jour de l’ouverture du concile du Vatican à Rome. L’invitation était ainsi conçue: « Aux libres penseurs de toutes les nations. Post tenebras lux! ».
Le lieu de la réunion était Naples, parce que cette ville « eut la gloire de s’opposer sans cesse aux prétentions et aux empiétements de la Cour de Rome après avoir, dans les jours les plus sombres du Moyen Âge, [...] repoussé constamment et énergiquement cet infâme tribunal de l’Inquisition. [...] Ainsi, le jour même, où, dans la ville éternelle, on ouvrira ce concile, dont le but évident est de resserrer les chaînes de la superstition, et de nous faire reculer vers la barbarie, nous libres penseurs [...], nouvelle franc-maçonnerie agissant à la lumière du soleil » etc., etc. (in: Schneemann: Acta..., col. 1254 - 1255). Le grand maître de la franc-maçonnerie française apporta son soutien officiel.
Les délégués français présents lors du contre-concile firent une déclaration finale fracassante: « Considérant que l’idée de Dieu est le soutien de tout despotisme et de toute iniquité; considérant que la religion catholique est la plus complète et la plus terrible personnification de cette idée; [...] les libres penseurs de Paris assument l’obligation de s’employer à abolir promptement et radicalement le catholicisme, et à solliciter son anéantissement, avec tous les moyens compatibles avec la justice, y compris au moyen de la force révolutionnaire, laquelle est l’application à la société du droit de légitime défense (ibidem, col. 1258 - 1259).
À l’époque du concile de Vatican I, un haut dignitaire de la maçonnerie se réjouit de « l’appui précieux que nous trouvons depuis plusieurs années dans un parti puissant, qui nous est comme un intermédiaire entre nous et l’Église, le parti catholique libéral. C’est un parti que nous tenons à ménager, et qui sert nos vues plus que ne pensent les hommes plus ou moins éminents qui lui appartiennent en France, en Belgique, dans toute l’Allemagne, en Italie et jusque dans Rome, autour du pape même » (in: Mgr Delassus: Vérités sociales et erreurs démocratiques, 1909, réédition Villegenon 1986, p. 399). Parmi les Pères conciliaires, il y avait, en effet, des évêques opposés à l’infaillibilité. Ils formaient un véritable clan, avec pour chef de file Mgr Dupanloup. Les anti-infaillibilistes avaient leurs appuis dans la presse, dans le monde politique et même dans la franc-maçonnerie, comme le rapporte un contemporain, témoin oculaire, le vicomte de Meaux (souvenirs cités par Jacques Ploncard d’Assac: L’Église occupée, deuxième édition, Chiré-en-Montreuil 1983, p. 100 - 102).
Les anti-infaillibilistes avaient pour eux les carbonari (francs-maçons italiens), qui allaient dépouiller le pape de sa souveraineté temporelle, ainsi que l’empereur français Napoléon III, qui était carbonaro lui aussi. Voyant que les Pères conciliaires allaient définir l’infaillibilité pontificale, la maçonnerie voulut interrompre le concile en suscitant une guerre militaire contre Pie IX.
Le pape, ayant eu vent de ce dessein, fit accélérer le processus et l’infaillibilité pontificale fut votée in extremis, à un jour près! Vote de Pastor aeternus le 18 juillet 1870; déclaration de guerre de la France à la Prusse le lendemain (19 juillet); évacuation de Rome par les Français (donc plus de protection militaire) le 5 août, ce qui permit aux « patriotes » italiens de prendre la Ville éternelle le 20 septembre et de chasser Pie IX de son État.
Bref du Pape PIE IX au Cercle de la jeunesse catholique de Milan
"(...) Car, à quiconque considère le caractère de la guerre soulevée contre l’Église, il apparaîtra clairement que toutes les machinations de l’ennemi visent à détruire la constitution de l’Église et à briser les liens qui unissent les peuples aux Évêques et les Évêques au Vicaire de JÉSUS-CHRIST. Quant au Pape, ils l’ont dépouillé de son domaine temporel afin que, le soumettant à une puissance étrangère, il fût privé de la liberté qui lui est nécessaire pour gouverner la famille catholique. (...)
Oui, hélas ! il y en a qui ont l’air de vouloir marcher d’accord avec nos ennemis, et s’efforcent d’établir une alliance entre la lumière et les ténèbres, un accord entre la justice et l’iniquité au moyen de ces doctrines qu’on appelle catholiques libérales, lesquelles, s’appuyant sur les principes les plus pernicieux, flattent le pouvoir laïque quand il envahit les choses spirituelles, et poussent les esprits au respect, ou tout au moins à la tolérance des lois les plus iniques, absolument comme s’il n’était pas écrit que personne ne peut servir deux maîtres. Or, ceux-ci sont plus dangereux assurément et plus funestes que des ennemis déclarés, et parce qu’ils secondent leurs efforts sans être remarqués, peut-être même sans s’en douter, et parce que, se maintenant sur l’extrême limite des opinions formellement condamnées, ils se donnent une certaine apparence d’intégrité et de doctrine irréprochable, alléchant les imprudents amateurs de conciliation et trompant les gens honnêtes, lesquels se révolteraient contre une erreur déclarée. De la sorte, ils divisent les esprits, déchirent l’unité et affaiblissent les forces qu’il faudrait réunir pour les tourner toutes ensemble contre l’ennemi.(...)"
8 mai 1873
Bref du Pape PIE IX adressé à la Fédération des Cercles catholiques de Belgique
"(...) Ce que Nous louons le plus dans cette religieuse entreprise, c’est que vous êtes, dit-on, remplis d’aversion pour les principes catholiques-libéraux, que vous tâchez d’effacer des intelligences autant qu’il est en votre pouvoir.
« Ceux qui sont imbus de ces principes font profession, il est vrai, d’amour et de respect pour l’Église, et semblent consacrer à sa défense leurs talents et leurs travaux ; mais ils n’en travaillent pas moins à pervertir son esprit et sa doctrine, et chacun d’eux, suivant la tournure particulière de son esprit, incline à se mettre au service, ou de César, ou de ceux qui inventent des droits en faveur de la fausse liberté. Ils pensent qu’il faut absolument suivre cette voie pour enlever la cause des dissensions, pour concilier avec l’Évangile le progrès de la société actuelle et pour rétablir l’ordre et la tranquillité ; comme si la lumière pouvait coexister avec les ténèbres, et comme si la vérité ne cessait pas dès qu’on lui fait violence en la détournant de sa véritable signification et en la dépouillant de la fixité inhérente à sa nature.
Cette insidieuse erreur est plus dangereuse qu’une inimitié ouverte, parce qu’elle se couvre du voile spécieux du zèle et de la charité ; et c’est assurément en vous efforçant de la combattre et en mettant un soin assidu à en éloigner les simples, que vous extirperez la racine fatale des discordes et que vous travaillerez efficacement à produire et à entretenir l’union étroite des âmes (...)"
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Léon XIII
Condamne le modernisme naissant appelé américanisme et méprisant les vertus d’humilité, de dévotion, de piété.
Met en garde contre la franc-maçonnerie dans Humanum genus, exposé des périls de la secte et de son esprit antichrétien.
Favorise le renouveau thomiste par l’encyclique Aeterni Patris du 4 août 1879. « Il n’est point de problème posé devant la conscience moderne qui ne trouve dans saint Thomas souvent la solution vraie et adéquate, toujours la solution vraie pour les résoudre. »
Le renouveau du thomisme doit son élan aux encycliques Æterni Patris de 1879 et Providentissimus de 1893 de Léon XIII par lesquelles il encourageait le retour aux études thomistes et patristiques. Il avait fondé l’Académie Saint-Thomas et réédité les oeuvres du Docteur Angélique. A l’université de Louvain, sous l’autorité du futur cardinal Mercier, et à l’Institut Catholique de Paris, sous l’impulsion de Mgr d’Hulst, des groupes d’étude se fondèrent. Le Néothomisme opposa bientôt une réponse vivante au Rationalisme desséché de la Sorbonne : dom Besse, le père Pègues, le père Vallée, le père Garrigou-Lagrange, le père Clérissac étaient des adversaires farouches du Modernisme de Loisy, de Laberthonnière et de Le Roy. Ils louaient la pensée maurassienne qui pour eux constituait le meilleur barrage contre la subversion politique qu’eux-mêmes combattaient sur le plan théologique. Et ils étaient approuvés par de nombreux évêques et même des cardinaux comme Sevin, primat des Gaules, de Cabrières, évêque de Montpellier, Andrieu, archevêque de Bordeaux ou Charost, archevêque de Rennes.
Echec de sa politique du ralliement aux institutions de la république en France ; ni démocrate ni libéral, il n’avait pas saisi la situation concrète. Le ralliement favorisa l’acceptation des principes de 1789 dans les milieux chrétien, divisa les catholiques entre monarchistes et ralliés, fit chuter de moitié le nombre de députés catholiques : en 1889, opposition catholique : 212 députés sur 576 sièges ; en 1898, opposition catholique : 90 députés sur 573 sièges. Il paralysa l’ardeur des catholiques dans leur lutte contre les lois antichrétiennes et donna par son ralliement un appui aux catholiques libéraux.
Cette politique n’empêcha pas les francs-maçons au Parlement de voter de nouvelles lois persécutrices anticatholiques. Déjà en 1880 les francs-maçons en France expulsèrent 5 000 religieux de 261 couvents.
Appui donné aux chrétiens sociaux : Le Play en France, Liberatore en Italie, Vogelsang en Autriche, l’union de Fribourg en Suisse.
Favorise le retour des schismatiques dans la sainte Eglise romaine, via le mouvement d’Oxford et son encyclique Apostolicae Curae au Royaume-Uni et un rapprochement avec les orientaux schismatiques.
1879
Encyclique du pape Léon XIII Aeterni Patris sur la philosophie à l'école réaliste de saint Thomas d'Aquin
1881
Encyclique Diuturnum illud sur la souveraineté des Etats
13 octobre 1884
Nous sommes, jour pour jour, trente trois ans avant la dernière apparatition de Notre Dame à Fatima et soixante dix-huit ans avant le premier coup d'Etat des libéraux-progressistes lors du deuxième concile du Vatican
"Le 13 octobre 1884, après que le pape Léon XIII eût terminé de célébrer la messe dans la chapelle vaticane, entouré de quelques cardinaux et membres du Vatican, il s’arrêta soudainement au pied de l’autel. Il se tint là environ dix minutes comme en extase, son visage blanc de lumière. Puis, partant immédiatement de la chapelle à son bureau, il composa la prière à saint Michel Archange avec instructions pour qu’elle soit dite partout après chaque messe basse. Lorsqu’on lui demanda ce qui était arrivé, il expliqua qu’au moment où il s’apprêtait à quitter le pied de l’autel, il entendit soudainement des voix :
« Après la Messe, j’entendis deux voix, une douce et bonne, l’autre gutturale et dure ; il semblait qu’elles venaient d’à côté du tabernacle. Il s’agissait du démon qui s’adressait au Seigneur, comme dans un dialogue. Voici ce que j’ai entendu : – La voix gutturale, la voix de Satan dans son orgueil, criant au Seigneur : “Je peux détruire ton Église.” – La voix douce du Seigneur : “Tu peux ? Alors, fais le donc.” – Satan : “Pour cela, j’ai besoin de plus de temps et de pouvoir.” – Notre Seigneur : “Combien de temps ? Combien de pouvoir ?” – Satan : “75 à 100 ans et un plus grand pouvoir sur ceux qui se mettent à mon service.” – Notre Seigneur : “Tu as le temps, tu auras le pouvoir. Fais avec cela ce que tu veux.”
Puis, j’ai eu une terrible vision de l’enfer : j’ai vu la terre comme enveloppée de ténèbres et, d’un abîme, j’ai vu sortir une légion de démons qui se répandaient sur le monde pour détruire les œuvres de l’Église et s’attaquer à l’Église elle-même que je vis réduite à l’extrémité. Alors, Saint Michel apparut et refoula les mauvais esprits dans l’abîme. Puis, j’ai vu Saint Michel Archange intervenir non à ce moment, mais bien plus tard, quand les personnes multiplieraient leurs prières ferventes envers l’Archange."
Revue de l’ordre séculier de Saint Augustin de décembre 1981
Le texte de l'exorcisme a été très vite mutilé, les phrases suivantes ont été supprimées peu après sa promulgation par les ennemis infiltrés dans la sainte Eglise :
Maintenant encore, vous-même saint Michel et toute l'armée des Anges bienheureux, combattez le combat du Seigneur, tout comme antan, vous avez lutté contre Lucifer, le choryphée de la superbe, et contre ses anges apostats. "Et voici, ils ne purent vaincre, et leur lieu même ne se trouva plus dans le ciel. Et il fut précipité, le grand dragon, l'antique serpent, celui qui est appelé le diable ou Satan, le séducteur du monde entier, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui" (Apoc. xii, 8-9)
Or, voici que cet antique ennemi, "homicide dès le principe" (Jn. viii, 44), s'est dressé avec véhémence, "déguisé en ange de lumière" (II Cor. xi, 14), ayant pour escorte la horde des esprits pervers, c'est en tout sens qu'il parcourt la terre, et partout s'y insère : en vue d'y abolir le nom de Dieu et de Son Christ, en vue de dérober, de faire périr et de perdre dans la damnation sans fin, les âmes que devait couronner la gloire éternelle. Le dragon maléfique transfuse, dans les hommes mentalement dépravés et corrompus par le cœur, un flot d'abjection : le virus de sa malice, l'esprit de mensonge, d'impiété et de blasphème, le souffle mortel du vice, de la luxure et de l'iniquité universalisée.
L'Eglise, épouse de l'Agneau Immaculé, la voici saturée d'amertume et abreuvée de poison, par des ennemis très rusés ; ils ont porté leurs mains impies sur tout ce qu'elle désire de plus sacré. Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l'impiété ; en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé. O saint Michel, chef invincible, rendez-vous donc présent au peuple de Dieu qui est aux prises avec l'esprit d'iniquité, donnez-lui la victoire et faites le triompher.
1885
Encyclique Immortale Dei sur l’Etat chrétien et son accord avec l’Église
1886
« Je crois que le culte divin, tel que le règlent la liturgie, le cérémonial, le rituel et les préceptes de l’Eglise Romaine, subira prochainement, dans un concile œcuménique, une transformation (…) qui le mettra en harmonie avec l’état nouveau de la conscience et de la civilisation chrétienne. »
Ex-chanoine Roca, prêtre apostat, La fin de l’ancien monde, 1886
1888
Encyclique Libertas sur la vraie liberté
1889
« Une immolation se prépare, qui expiera solennellement. La Papauté succombera, elle mourra sous le couteau sacré que forgeront les Pères du dernier Concile. »
Ex-chanoine Roca, prêtre apostat, Glorieux centenaire, 1889, p. 426-429
1891
Encyclique Rerum novarum sur la condition ouvrière et les remèdes à apporter aux mots des travailleurs
1892
"Ralliement"
Mauvaise politique de Léon XIII imposant aux catholiques de France la soumission à la république française, de fait antichrétienne, opposée à la loi naturelle, au Christ Roi et à la saine conception de l'Etat de justice ayant son origine dans la loi de Dieu. Il veut imposer ses vues à rebours de la réalité du régime, dans un domaine où les fidèles laïcs sont compétents, celui de la vie politique de leur pays.
La 3e vague de catholicisme libéral se développe à la faveur de ce ralliement : ce furent les "prêtres démocrates" puis le Sillon de Marc Sangnier qui en furent les fers de lance, et favorisèrent la pénétration des idéaux de la révolution dans l'Eglise : hérésie de la souveraineté du peuple, liberté mal comprise qui s'élève contre l'autorité de Dieu dans la société par ses intermédiaires les prêtres et les rois ainsi que les pères de famille, avant de ronger l'Eglise de l'intérieur.
Fruits amers de cette politique de ralliement
Déjà , trente quatre ans avant la mauvaise politique de Pie XI de condamner les lecteurs et adhérents de l'Action Fançaise, quatre vingt quatre ans avant la résistance de Mgr Lefebvre à la Rome conciliaire moderniste, le faux prétexte de l'obéissance est invoqué par l'autorité romaine.
Les supérieurs « résistants », réfractaires à la république maçonnique, se trouvaient désavoués par Rome, et le père Doré se plaignait amèrement au cardinal Rampolla des funestes conséquences de ce revirement :
Modifier en ce moment notre attitude, c’est assumer notre ruine […] c’est jeter le désarroi et le découragement le plus profond dans le cœur de tous les catholiques français ; c’est nous couvrir de ridicule ; c’est paralyser pour l’avenir toute action catholique et nous enlever même l’espérance d’essayer […] Nous pourrons encore prier et pleurer, mais agir et lutter désormais sera impossible(Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 209).
À Rome…
on continuait à espérer rendre ce gouvernement maçonnique moins hostile à l’Église, ce qui revenait à vouloir réconcilier le diable avec l’au bénite(A.Masella, Memorie inedite, VIII, p. 4436-4437).
Dom Sébastien Wyart, supérieur général des cisterciens hostiles à la soumission, fut convoqué par le pape et, au nom de l’obéissance, envoyé par ce dernier avec le père Picard, des Assomptionnistes, pour visiter secrètement les diocèses et y faire connaître les intentions du pontife.
Le programme de cette officieuse mission pontificale est synthétisé par l’abbé Barbier :
Loyalisme à l’égard des institutions politiques poussé jusqu’au reniement des catholiques qui ne la professent pas, constitution d’un parti se plaçant sur le terrain commun à toutes les honnêtes gens, c’est-à-dire en définitive d’un parti libéral(E. Barbier, Cas de conscience. Les catholiques français et la République, Lethieulleux, Paris, 1906, II, p. 466-467, qui reprend le témoignage de Dom Wyart, cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 210).
Le résultat de cette politique ne se fit pas attendre. Aux élections de 1898, les ralliés subirent un échec cuisant (32 élus, contre 44 monarchistes, 432 députés de gauche et 5 socialistes).
Le 26 juillet 1892 le père Maignen, neveu de Maurice Maignen le catholique social cofondateur de l’Institut des frères de Saint-Vincent de Paul en 1845, participant dans un esprit « intransigeant » à la fondation de l’ACJF (Association catholique de la jeunesse française), donna à ses pairs lecture d’un texte dans lequel il disqualifiait les consignes du pape au sujet de l’attitude des catholiques français vis à vis de la République :
L’autorité du pape existe pour édifier et non pour détruire, et les ordres de Léon XIII détruiraient l’Église de Dieu, si l’Église pouvait être détruite. Il ne nous est donc pas permis d’accepter sans arrière-pensée la République Française et d’user envers les ennemis de l’Église des ménagements que l’on veut nous imposer. Nous ne pourrions le faire sans charger nos consciences d’un crime dont Dieu nous punirait.(Archivio dei Religiosi di San Vincenzo de Paoli (ARSV), dossier Louise Lateau, Procès-Verbal de la séance du 20 février 1894, cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p.248-249).
8 décembre 1892
Léon XIII, Inimica vis
« Les sectaires maçons cherchent par des promesses à séduire le clergé inférieur. À quelle fin? [...] Ce qu’ils veulent,c’est de gagner doucement à leur cause les ministres des choses sacrées, et puis, une fois enlacés dans les idées nouvelles, d’en faire des révoltés contrel’autorité légitime ».
1893
Encyclique Providentissimus sur les études bibliques
1897
Mort de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus appréciait énormément un livre rédigé par le chanoine Arminjon, intitulé: Fin du monde présent et mystères de la vie future. On y trouve cette phrase: « Au moment où la tempête sera plus violente, où l’Église sera sans pilote,où le sacrifice non sanglant aura cessé en tout lieu, où tout semblera humainement désespéré, on verra, dit saint Jean,surgir deux témoins. L’un est Énoch,trisaïeul de Noé, l’ancêtre enligne directe de tout le genre humain. L’autre est Élie ».
Parvenu au soir de sa vie, il avait fêté ses 90 ans en 1900 mais restait lucide, Léon XIII dressait un bilan de son pontificat par l’encyclique Annum Ingressi (19 mars 1900). Il y déplorait l’influence maléfique de la secte franc-maçonne en écho à Humanum Genus, ainsi que la perte de ses États pontificaux.
Force lui était de constater que le ralliement, destiné à récupérer ces derniers, était un échec cuisant :
« Il m’ont trompé » répétait le pape à son entourage(T’sarclaès, Le pape Léon XIII, p. 676, cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 223). À aucun moment pourtant, Léon XIII ne douta du bien fondé de sa politique ; il confiait en juin 1903 lors d’une audience à l’ancien président du Conseil Jules Méline :
Je me suis rattaché sincèrement à la République (Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 223).
Le pape continuait aussi de soutenir les abbés-démocrates. L’abbé Naudet, reçu au Vatican, pouvait rapporter ces paroles d’approbation léonines :
c’est bien, mon fils, continuez, je suis content de vous(Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 223).
La critique la plus dure du pontificat de Léon XIII vint d’un article anonyme intitulé The policy of the Pope publié dans la Contemporary Review : Léon XIII s’était compromis avec Bismarck, avec la maçonnerie française et avec la Russie schismatique, sacrifiant le Zentrum allemand, les monarchistes français et la Pologne catholique.
1903
Mort de Léon XIII
Voici le portrait du candidat idéal, esquissé en 1903 par la revue maçonnique Acacia:
« Un pape qui desserrerait les liens du dogmatisme tendus à l’excès, qui ne prêterait pas l’oreille aux théologiens fanatiques et dénonciateurs d’hérésies,qui laisserait les exégètes travailler à leur guise, se bornant à maintenir une unité qui serait plutôt une solidarité entre les diverses branches de l’Église, qui n’entrerait pas en lutte avec les gouvernements, qui pratiquerait et recommanderait la tolérance entre les autres religions, même envers la libre-pensée, qui ne renouvellerait pas l’excommunication de la franc-maçonnerie »
Acacia, septembre 1903, in: Lecture et Tradition, no94, mars/avril 1982
À la mort de Léon XIII, les catholiques faillirent avoir un pape franc-maçon, et même un franc-maçon arrivé aux plus hauts grades des cultes lucifériens! Le cardinal Rampolla di Tindaro, secrétaire d’État de Léon XIII, allait tous les samedis dans une loge près de l’abbaye d’Einsiedeln (Suisse) et tous les quinze jours dans une arrière-loge à Zurich. Cette arrière-loge faisait partie de l’O.T.O., l’Ordo templi orientis. À cet Ordre du temple oriental étaient affiliés, entre autres, les organisations suivantes: l’Église catholique gnostique; l’Ordre du Temple (chevaliers templiers); l’Église occulte du saint Graal; la Fraternité hermétiste de la lumière; l’Ordre des rose-croix d’Hérédom; ainsi que diverses organisations maçonniques: les illuminés de Bavière, le rite ancien et primitif de la maçonnerie (système avec 32 degrés initiatiques); le rite de Memphis (97 degrés); le rite de Misraïm, fondé par le frère juif Bédarride (90 degrés); le rite écossais ancien et accepté (33 degrés); l’Ordre des martinistes (fondé par le luciférien Saint-Martin); le rite de Swedenborg (qui avait annoncé à l’avance la Révolution française) (renseignements fournis par Georges Virebeau: Prélats etfrancs-maçons, Paris 1978, p. 28 - 33).
Rampolla était un haut initié, puisqu’il appartenait aux huitième et neuvième grades de l’O.T.O., seuls grades autorisés à approcher le grand maître général national ainsi que le chef suprême de l’Ordre, appelé Fater superior (frère supérieur) ou O.H.O. (Outer head of the order). Il n’est pas sans intérêt de savoir que l’Ordo templi orientis fut fondé par Aleister Crowley, considéré comme le plus grand sataniste des temps modernes et qui se disait être l’Antéchrist! La décence interdit de rapporter en détail les orgies et rites lucifériens qu’il organisa avec ses disciples. Monseigneur Jouin, fondateur et directeur de la Revue internationale des sociétés secrètes, ayant eu en main les preuves de l’affiliation du cardinal Rampolla, chargea son rédacteur en chef, le marquis de La Franquerie, d’aller les montrer aux cardinaux et évêques de France. Félix Lacointa, directeur du journal Le bloc anti-révolutionnaire (ex-Bloc catholique), témoigna de son côté en 1929: « Au cours de notre dernier entretien [avec Mgr Marty, évêque de Montauban], comme nous le tenions au courant des découvertes faites récemment et que nous venions à parler du cardinal Rampolla di Tindaro, il voulut bien dire que, lors de la visite ad limina qu’il fit à Rome, quelque temps après la mort de l’ancien secrétaire d’État de Léon XIII, il fut appelé par un cardinal [Merry del Val, secrétaire d’État de saint Pie X] qui lui raconta avec force détails qu’à la mort du cardinal Rampolla, on découvrit dans ses papiers la preuve formelle de sa trahison. Ces documents accablants furent portés à Pie X: le saint pontife en fut atterré, mais voulant préserver du déshonneur la mémoire du prélat félon et dans le but d’éviter un scandale, il dit très ému: «Le malheureux! Brûlez!». Et les papiers furent jetés au feu en sa présence » (in: Virebeau, p. 28).
Le pouvoir occulte chargea le frère Rampolla de deux missions:
1. fonder, au sein même du Vatican, une loge (celle de « St. Jean de Jérusalem»), qui allait fournir les hauts dignitaires du Saint-Siège;
2. se faire élire pape à la mort de Léon XIII. Rampolla exécuta la première besogne, mais échoua de justesse à la deuxième tâche.
Au conclave, il concentra sur lui la majorité des voix, mais le cardinal Pucielsko y Puzyna, archevêque de Cracovie, montra un billet écrit par le gouvernement de la monarchie austro-hongroise. L’empereur François-Joseph opposait son veto à l’élection de RampoIla. Pourquoi? La police autrichienne avait eu vent de l’affiliation du cardinal. Mais comme ce motif ne fut pas divulgué durant le conclave, les cardinaux furent scandalisés par cette ingérence du pouvoir civil. Au scrutin suivant, le nombre de voix fut plus grand pour Rampolla qui, tout en protestant contre le veto, déclara qu’il n’accepterait pas. Le sacré collège élut alors Giuseppe Sarto, qui prit le nom de Pie X. Dans sa première encyclique, le nouveau pape, ignorant encore les raisons qui avaient motivé ce veto, protesta contre l’ingérence de l’Autriche au conclave.
Ce ne fut qu’après la mort de Rampolla qu’il apprit le pourquoi de l’intervention impériale.
Naissance du modernisme
Si le terme de « modernisme » a été employé par Pie X qui condamna cette somme d’erreurs, l’origine du mouvement date de la décennie 1890-1900, sous le pontificat de Léon XIII.
Même si le Ralliement n’est pas lié directement à l’américanisme et au modernisme, ces derniers résultent bien d’une tentative d’une partie du catholicisme d’interpréter la politique ecclésiastique de Léon XIII comme une « ouverture » au monde moderne.
Henri Béranger, l’un de ces « néos-chrétiens », affirme que par son action
Léon XIII parlant au siècle le langage du siècle, se détourna des rois pour se tourner vers les républiques […] Mais surtout par ses encycliques à la nation française, quand il eut ordonné l’adhésion efficace du clergé à la république et à la démocratie, il modifia profondément l’état des consciences dans notre génération(Cité par E. Barbier, III, Cas de conscience. Les catholiques français et la République, Lethieulleux, Paris, 1906, p. 224, cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 198).
« Ce fut dans cet humus que fermenta le modernisme » constate Roberto de Mattéi (Le Ralliement, p. 198). Aux disciplines traditionnelles des universités catholiques (philosophie, théologie et droit canon),
les libéraux réclamaient qu’on ajoutât une place pour la science, pour la nouvelle méthode critique, l’histoire et l’exégèse devant prendre le pas sur une théologie immobiliste et « fixiste » (…)
Les novateurs étendirent le concept de « progrès « du domaine scientifique et social au domaine religieux et moral. Ils rêvaient d’un nouveau christianisme fondé sur la « charité » qui aurait aboli les frontières et unifié les différentes religions(Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 198-199).
L’Institut Catholique de Paris se révéla sous le pontificat de Léon XIII un laboratoire des nouvelles tendances. C’est là que se forma, sous la conduite de MgrLouis Duchesne (et tous deux protégés par le recteur, Mgrd’Hulst), Alfred Loisy, professeur d’exégèse. Duchesne appliquait la méthode « historico-critique », tandis que l’abbé Marcel Hébert traduisait leurs idées dans le domaine philosophique.
La méthode historique appliquée au domaine de la foi, dans le sillage des aspirations d’Ernest Renan dont la Vie de Jésus (1863) avait fait grand bruit, conduisait à la dissolution des principales vérités de la foi. MgrDuchesne avouait dans une lettre à Friedrich von Hügel :
hésiter devant le Dieu personnel et créateur (Émile Poulat, Modernistica. Horizons, Physionomies, Débats, Nouvelles Éditions Latines, Paris 1982, p. 143-144).
Loisy, à l’esprit cinglant, haïssait l’Église traditionnelle et sa critique biblique désacralisait Ancien et Nouveau Testaments. Loisy ne sera condamné et mis à l’index par Rome que sous le pontificat de Pie X (le cardinal Rampolla défendit Loisy, qui, exclu de l’Institut Catholique, fut élu au Collège de France sous les acclamations du monde laïciste).
Hébert et lui apostasièrent, tandis que beaucoup de jeunes prêtres qu’ils avaient formés à l’Institut Catholique, imbus de libéralisme religieux, perdirent la foi.
Ce « néochristianisme « se répandit hors de l’Institut, par exemple en Sorbonne grâce à l’œuvre d’un jeune universitaire, Maurice Blondel et sa « philosophie de l’immanence de l’action ».
Ces thèses rejoignaient l’américanisme, ainsi que les travaux de divers théologiens protestants.
Léon XIII comprit cependant le danger, et publia plusieurs mises en garde — comme l’encyclique Providentissimus Deus du 18 novembre 1894 — qui demandaient que l’on revînt à la théologie thomiste et à l’obéissance au Magistère de l’Église.
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Saint Pie X
Élu pape le 4 août 1903 sous le nom de Pie X, Giuseppe Sarto choisit pour le seconder comme Secrétaire d’État le jeune Rafæl Merry del Val.
Saint Pie X prit aussitôt le contre-pied de son prédécesseur :
La Maçonnerie ne craint pas une opposition républicaine, elle ne craint qu’une opposition monarchique(Voir Charles Maurras, Le bienheureux Pie X, Sauveur de la France, Plon, Paris 1953, p. 6-7, qui rapporte le compte-rendu de l’audience accordée au journaliste monarchiste Louis Dimier paru dans L’Action Française du 1er mai 1904, cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 231).
Il remplaça le Ralliement par la résistance, comme en témoigne l’encyclique Vehementer nos du 11 février 1906, encourageant les catholiques à s’opposer par tous les moyens légaux au lois laïcistes.
Face à la spoliation de l’Église de France — qui perdit un patrimoine de 450 millions de francs et toute couverture juridique — saint Pie X ne plia pas :
Si la paix des consciences est rompue en France, ce n’est pas du fait de l’Église, mais du fait de ses ennemis(Saint Pie X, Encyclique Une fois encore sur l’Église catholique de France, du 6 janvier 1907, dans Pii P.X Acta, IV, p. 7-17, cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 232).
… écrit-il dans l’encyclique Une fois encore (1907).
La même année il publia l’encyclique Pascendi contre le modernisme.
En 1908 il consacra dans la basilique Saint Pierre 14 évêques « nés pour la guerre » (Dansette, Histoire religieuse, op.cit., p. 43, cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 233.), les premiers nommés sans accord du pouvoir civil.
Après la cérémonie il leur tint en privé un discours poignant, les appelant au martyre tout en enviant leur sort.
Devant cette fermeté la Troisième République n’osa pas mettre en œuvre jusqu’au bout la persécution, pour éviter de créer des martyrs, et renonça à fermer les églises et emprisonner les prêtres.
La politique sans concessions de Pie X, jugée hasardeuse par de nombreux modérés, se révéla visionnaire(Roberto de Mattéi,Le Ralliement, p. 234)
écrit Roberto de Mattéi. Aristide Briand lui-même le reconnaîtra :
Le pape ? (i. e. saint Pie X), c’est le seul qui ait vu clair ! (Cité par Jean Sévillia, Quand les catholiques étaient hors la loi, Perrin, Paris, 2005, p. 265, cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 234)
Du Ralliement au « Sillon »
Il existe une continuité entre l’Action libérale populaire, dirigée par le « rallié » Jacques Piou, et le Sillon de Marc Sangnier, avatars de la Démocratie-chrétienne. Jacques Piou écrivit ainsi dans la Revue des Deux Mondes un article intitulé « Les conservateurs et la démocratie » où il exprime non seulement son ralliement à la forme institutionnelle, mais encore à l’idéologie républicaine elle-même qu’il présenta comme éminemment catholique :
Les idées de liberté, d’égalité, de fraternité que les révolutions appellent leur conquête, n’ont pas été apportées par elles dans le monde. […] Jamais société civile ne réalisera mieux l’idéal démocratique que le société religieuse fondée par le Christ(Barbier, Cas de conscience. Les catholiques français et la République, Lethieulleux, Paris, 1906, III, p. 81, cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 237).
Marc Sangnier, ne dit pas autre chose quand il affirme du Christ que :
Lui seul maintient le principe démocratique ; il ne saurait donc y avoir de démocratie contre le christianisme(même référence supra).
Léon XIII et le cardinal Rampolla avaient encouragé Sangnier. Ce dernier avait écrit au fondateur du Sillon après le premier congrès du mouvement en décembre 1902 que :
le but et les tendances du Sillon ont beaucoup plu à Sa Sainteté(Cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 237).
En revanche, le cardinal Merry del Val invita, lui, l’association à se conformer à l’enseignement de l’Église dès le Congrès sillonniste de 1905.
L’abbé Emmanuel Barbier s’était montré particulièrement clairvoyant sur le Sillon :
En vertu de l’affinité entre le modernisme et la démocratie, l’immanence vitale, qui est le cœur de la thèse moderniste, passe de l’ordre religieux à l’ordre social, et ensuite passe de l’ordre social à l’ordre religieux(Barbier, Les démocrates chrétiens, p. 367, cité par Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 238).
Finalement saint Pie X condamna le mouvement (lettre Notre Charge Apostolique du 25 août 1910). Il soulignait l’affinité entre modernisme et démocratie :
On ne travaille pas pour l’Église, on travaille pour l’humanité(saint Pie X, Lettre Notre Charge Apostolique, du 25 août 1910, dans AAS, 2 (1910), p. 607-633).
Bilan du pontificat de saint Pie X
Son programme ?
⚜ Omnia restaurare in Christo⚜, tout restaurer dans le Christ, comme il l’explique dans son encyclique inaugurale E supremi apostolatus (4 octobre 1903).
⚜ Il veille à l’instruction du peuple chrétien par un CATECHISME simple et complet. Lors de la révolution des années 1970 dans l’Eglise, révolution appuyée hélas par nombre d’autorités ecclésiastiques dévoyées, qui publieront ou laisseront publier l’horrible catéchisme hollandais hérétique, la revue Itinéraires publiera de nouveau ce bon catéchisme.
⚜ Il CONDAMNE LE MODERNISME et reste vigilant pour le combattre dans l’Eglise, en témoigne la Sapinière ou Sodalitium pianum (écho du "parti piano", fidèle à la pensée de Pie IX dans son Syllabus, au XIXe siècle) de Mgr Benigni qu’il encourage : encyclique Pascendi (8 septembre 1907) face à la subversion des modernistes et décret Lamentabili avec le serment antimoderniste du 1er septembre 1910.
⚜ Il organise les débuts de la COMMISSION BIBLIQUE, couverte par le magistère ordinaire pontifical.
⚜ Il prépare le CODE DE DROIT CANON DE 1917, magnifique synthèse juridique de l’Eglise, qui fait un devoir aux séminaristes de s’abreuver auprès de saint Thomas d’Aquin, docteur commun.
⚜ Il CONDAMNE LE LAÏCISME des francs-maçons au pouvoir en France : encyclique VehementerNos (11 février 1906) condamnant la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en France.
⚜ Il appuie la restauration du CHANT SACRE, sur les principes du chant grégorien, dans la lignée de Dom Guéranger : motu proprio Tra le sollecitudini (22 novembre 1903) sur la musique sacrée.
⚜ Il veille à la FORMATION DES SEMINARISTES et au ministère sacerdotal.
⚜ Il réforme le BREVIAIRE pour remettre en honneur la récitation hebdomadaire des 150 psaumes par le clergé : bulle Divino afflatu (1er novembre 1911) sur la réforme du bréviare.
⚜ Il développe le culte eucharistique par la COMMUNION fréquente qu’il recommande, la communion des enfants qu’il prescrit, et les congrès eucharistiques qu’il multiplie : décret Sacra Tridentina (20 décembre 1905) encourageant la communion fréquente et quotidienne.
⚜ Extrait du discours de canonisation de Pie X par Pie XII :
« Mais ce dont il s’agissait précisément alors, c’est-à-dire la conservation de l’union intime de la foi et de la science, est un bien si grand pour toute l’humanité que cette seconde grande œuvre du Pontife est, elle aussi, d’une importance telle qu’elle dépasse largement les frontières du monde catholique.Lorsque, comme le modernisme, on sépare, en les opposant, la foi et la science dans leur source et leur objet, on provoque entres ces deux domaines vitaux, une scission tellement funeste que « la mort l’est à peine plus ». On l’a vu en pratique : au tournant du siècle, on a vu l’homme divisé au fond de lui-même, et gardant cependant encore l’illusion de conserver son unité dans une apparence fragile d’harmonie et de bonheur basés sur un progrès purement humain, se briser pour ainsi dire sous le poids d’une réalité bien différente. Le regard vigilant de Pie X vit s’approcher cette catastrophe spirituelle du monde moderne, cette déception spécialement amère dans les milieux cultivés. Il comprit qu’une foi apparente de ce genre, c’est-à-dire une foi qui au lieu de se fonder sur Dieu révélateur s’enracine dans un terrain purement humain, se dissoudrait pour beaucoup dans l’athéisme ; il perçut également le destin fatal d’une science qui, à l’encontre de la nature et par une limitation volontaire, s’interdisait de marcher vers le Vrai et le Bien absolus et ne laissait ainsi à l’homme sans Dieu, devant l’invincible obscurité où gisait pour lui tout l’être, que l’attitude de l’angoisse ou de l’arrogance.Le Saint opposa à un tel mal le seul moyen de salut possible et réel : la vérité catholique, biblique, de la foi acceptée comme « un hommage raisonnable » (Rom 12,1) rendu à Dieu et à sa révélation. »
1906
Mort de la bienheureuse Elisabeth de la Trinité
9 mars 1907
Saint Pie X déclara au chanoine Gaudeau : « Le kantisme, c’est l’hérésie moderne ».
A propos de Kant, voici ce qu’écrivait le Dictionnaire de la Franc-maçonnerie (Eugène Lennhoff et Oskar Posner, Almathea Verlag, Vienne-Munich, 1932) : « Bien que Kant n’appartînt pas à l’alliance (maçonnique), les idées de Kant ne sont nulle part autant chez elles que dans les loges allemandes. Sa philosophie peut être dite le fondement le plus profond de la pensée maçonnique. Ce serait à croire qu’elle fut conçue pour servir de base doctrinale de la Franc-maçonnerie. »
La lucidité du sage pontife ne s’y était pas trompée.
15 avril 1907
Discours de saint Pie X aux cardinaux :
« Nous qui devons défendre de toutes nos forces le dépôt qui nous a été confié, n’avons-Nous pas raison d’être angoissé devant cet assaut qui n’est pas une hérésie, mais le résumé de toutes les hérésies qui tendent à ébranler les fondements de la foi et à anéantir le christianisme ? « Oui, l’anéantissement du christianisme ! Car la Sainte Écriture n’est plus, pour ces hérétiques modernes, la source de toutes les vérités qui appartiennent à la foi, mais un livre quelconque ; l’inspiration des Livres saints se réduit pour eux aux doctrines dogmatiques entendues à leur façon et assez semblables à l’inspiration poétique d’Eschyle ou d’Homère. L’Église est l’interprète légitime de la Bible, mais ils la soumettent à une prétendue science critique qui s’impose à la théologie et la rend esclave. Quant à la tradition de l’Église, tout est relatif et sujet au changement, ce qui ramène à rien l’autorité des saints Pères. Tout cela, et mille autres erreurs, ils le propagent dans leurs brochures, leurs revues, leurs ouvrages ascétiques, jusque dans le roman [allusion à Il Santo, de Fogazzaro], et en termes ambigus, d’une manière nébuleuse, afin d’éviter une condamnation et de prendre les naïfs dans leurs filets. »
Octobre 1907
Excommunication de Tyrrel
7 mars 1908
Décret d’excommunication prononcé par la Sacrée Congrégation du Saint Office
Tout le monde sait que le prêtre Alfred Loisy, habitant actuellement dans le diocèse de Langres, a enseigné et publié plusieurs choses qui ruinent les fondements principaux de la foi chrétienne. Toutefois, on espérait encore que, peut-être trompé par l’amour de la nouveauté plus encore que par la mauvaise volonté, il se conformerait aux récentes déclarations et prescriptions du Saint-Siège en cette matière, et c’est pourquoi jusqu’ici on avait réservé les plus graves sanctions canoniques ; mais il est arrivé au contraire, qu’au mépris de tout, non seulement il n’a pas abjuré ses erreurs, mais qu’il les a confirmées avec obstination dans de nouveaux écrits et dans des lettres aux supérieurs. Comme il est donc tout à fait manifeste qu’après les avertissements canoniques formels, il s’obstine dans ses erreurs, la Suprême Congrégation de l’Inquisition, pour ne pas manquer à sa charge, et sur mandat exprès de Notre Saint Père Pie X, a prononcé la sentence de l’excommunication majeure contre le prêtre Alfred Loisy, nommément et personnellement. Elle déclare solennellement qu’il est frappé de toutes les peines encourues par ceux qui sont excommuniés publiquement et que, par suite, il est à éviter et qu’il doit être évité par tous.
Donné à Rome, au palais du Saint Office, le 7 mars 1908. Pierre Palombelli S.R. et Univ. Inquisitionis Notarius
1er septembre 1910
« Les modernistes n’ont cessé de rechercher et de grouper en une association secrète de nouveaux adeptes, et d’inoculer avec eux, dans les veines de la société chrétienne le poison de leurs opinions, par la publication de livres et de brochures dont ils taisent ou dissimulent le nom des auteurs. »
Motu proprio Sacrorum antistitum
Les modernistes esquivèrent les coups:
premièrement en tronquant le sens des encycliques (une censure devenait une approbation, Pascendi devenait un écrit de tel Monseigneur -mais mes petits amis infectés de venin moderniste, quelle signature en bas de cette encyclique ?- un document général devenait un écrit pour la seule Église d’Italie, un document pontifical exhortant à la saine philosophie était classé dans le domaine des opinions d'un auteur privé en philosophie comme dans l'article biaisé et partial, sentant mauvais le modernisme du Dictionnaire de théologie catholique sur saint Pie X, les derniers paragraphes sur sa lettre de 1914 au sujet de la saine philosophie à l'école de saint Thomas d'Aquin à promouvoir dans les études sacerdotales), et
deuxièmement en cherchant à classer les écrits antimodernistes des papes dans la catégorie « faillible », afin d’en minimiser l’importance.
On s’habitua ainsi à faire l’équation (erronée): solennel = infaillible; ordinaire = faillible. « L’infaillibilité du Syllabus qui eut ses partisans est aujourd’hui à peu près abandonnée », peut-on lire dans le Dictionnaire de théologie catholique (article « infaillibilité du pape »), alors que précisément ce document relève du magistère, de l'enseignement courant du pape qui rappelle des doctrines anciennes puisées dans saint Augustin en particulier, donc infaillible par analogie avec l'infaillibilité "solennelle" définie par le premier concile du Vatican ; par ailleurs la forme même de ce document, catalogue d'erreurs réprouvées par l'Eglise, appelle à y voir le faisceau des quatre conditions énumérées par le concile Vatican I définissant l'infaillibilité du pape : parler comme pape, sur un sujet de foi ou de moeurs, s'adresser aux fidèles, avec la claire intention d'obliger à croire.
Pourquoi cette mise en doute de l’infaillibilité du Syllabus l’a-t-elle emporté contre les partisans de l’infaillibilité? Tout simplement parce que les modernistes, condamnés par le Syllabus, se sont multipliés! Au lieu d’attaquer de front, en critiquant ouvertement le contenu, ils attaquent de biais, en prétextant que le mode par lequel est véhiculé le contenu ne serait pas infaillible.
Et le tour est joué.
Pour éviter les condamnations, les modernistes évitèrent les affirmations de principe (un écrit hérétique est facile à repérer et à mettre sur l’Index), mais inaugurèrent une pratique qui consistait à ne tenir aucun compte des condamnations doctrinales portées par les souverains pontifes. C’est jusque dans ce dangereux retranchement que Pie XI va les poursuivre, en dénonçant ceux qui « agissent exactement comme si les enseignements et les ordres promulgués à tant de reprises par les souverains pontifes, notamment par Léon XIII, Pie X et Benoît XV, avaient perdu leur valeur première ou même n’avaient plus à être pris en considération ». Le pape conclut par un jugement formel: « Ce fait révèle une sorte de modernisme moral, juridique et social; nous le condamnons aussi formellement que le modernisme dogmatique » (Pie XI: encyclique Ubi arcano, 28 décembre 1922).
Excursus sur une déviation dans la compréhension du rôle du magistère ecclésiastique, en germe depuis la définition du premier concile du Vatican, qui définit l'infaillibilité du pape sous quatre conditions. Cette déviation dans la tête de nombreux catholiques, y compris des prélats, bien avant le deuxième concile du Vatican, explique le détournement du magistère par les évêques et papes conciliaires, pour faire valoir leur nouvelle religion.
Extrait de l'éditorial du Sel de la terre, n°132, juin 2025
"Pour défendre la foi, il avait fallu affirmer de plus en plus l'importance du magistère ecclésiastique. Cette insistance a pu faire oublier que ce magistère est lui-même au service d'une Révélation, qui est déjà complète. L'effet d'une définition dogmatique n'est pas d'ajouter une vérité au dépôt de la foi, mais de certifier avec autorité qu'elle y appartient. Mgr Williamson aimait la comparer à la neige, qui rend plus visible un sommet montagneux. Il expliquait :
Ce n'est pas la définition qui fait la vérité. Elle ne fait que notre certitude de la vérité. L'ordre réel est le suivant : 1°) L'objet réel, la réalité. 2°) La vérité de la proposition qui énonce cette réalité. 3°) La définition qui vient renforcer notre connaissance de cette vérité. 4°) La certitude dans l'esprit du catholique pieux dès qu'il sait que telle vérité fait l'objet d'une définition. Je répète : 1°) Objet. 2°) Vérité. 3°) Définition. 4°) Certitude. [Dans Le Sel de la terre 23, p.21.]
Il développait ainsi sa comparaison :
(1) La montagne fait (2) le sommet, auquel (3) la neige n'ajoute que (4) la visibilité. Qui pensera à dire que c'est la neige qui fait le sommet, ou que c'est le sommet qui fait la montagne ? La Tradition, au moment de la mort du dernier des Apôtres, constituait déjà tout le corps de la doctrine révélée de l'Eglise [cf proposition de saint Pie X dans le décret Lamentabili au n°59 "Le Christ n’a pas enseigné un corps déterminé de doctrine, applicable à tous les temps et à tous les hommes, mais il a plutôt inauguré un certain mouvement religieux adapté ou qui doit être adapté à la diversité des temps et des lieux : proposition condamnée"] ; les définitions de diverses vérités n'ont rien ajouté de plus à ces vérités que leur certitude pour les croyants. Seulement, au fur et à mesure que la charité se refroidit, la ligne de neige au sommet descend. Mais de là à dire que, lorsqu'il n'y a pas de neige, il n'y a pas de montagne, ou bien, que là où il n'y a pas de définition à quatre conditions, il n'y a pas de vérité certaine, c'est perdre tout sens de la montagne, tout sens de la vérité, c'est la maladie du subjectivisme. [Ibid.]
La définition de l'infaillibilité, en 1870, eut, à cet égard, son danger :
L'effet accidentel de la définition de 1870 a été de renverser cet ordre dans l'esprit des catholiques et de mettre la définition avant la vérité, comme si c'était la définition qui faisait la vérité [...] Elle a été bonne per se [en soi], parce qu'elle a permis d'ancrer les esprits catholiques [...]. Mais dès que la définition fut chose faite, les libéraux ont changé de tactique : "Oui, d'accord, [...] il y a un magistère infaillible [...] mais en dessous de ce sommet qui ne voit pas maintenant que rien n'est absolument sûr ?" Et les libéraux de mettre en doute toute vérité au-dessous de ce sommet constitué par le corps de vérités définies infailliblement [...]. Les catholiques ont eu beau dire que non, que la définition ne fait pas la vérité, que le sommet ne fait pas la montagne, qu'il y a dans l'enseignement de l'Eglise tout un tas -une montagne- de vérités certaines en-dessous de celles du sommet. Rien n'y fit. Dans l'esprit des gens, petit à petit ce fut le sommet qui faisait la montagne et non plus la montagne qui faisait le sommet (-Ibid.- Face à cette erreur, Pie XII rappela dans Humani generis (§20) que le chrétien ne peut limiter chichement son adhésion de foi aux seuls dogmes définis de façon infaillible). Cette dévalorisation de la Tradition ouvrait la voie à une notion révolutionnaire du magistère, inaugurée à Vatican II. Mgr Lefebvre sut la démasquer. Dénonçant le coup de maître de Satan, il affirmait la nécessité de démythiser un enseignement conciliaire constamment dans l'équivoque, l'incohérence et la contradiction, qui réclame le respect dû au magistère sans vouloir lui-même satisfaire aux conditions d'un vrai magistère [être fidèle à la Tradition catholique et à l'enseignement constant des papes et des conciles dogmatiques à travers les siècles en particulier].
1912
Lettre d'éloges du Pape à Mgr Henri Delassus pour son jubilé sacerdotal.
1913
Mgr Henri Delassus, La mission posthume de sainte Jeanne d'Arc
"…Les Francs-Maçons s'attaquent aux murailles de l'Eglise, mais en même temps travaillent à l'intérieur d'autres démolisseurs plus malfaisants encore. Le Syllabus de Pie X et son Encyclique sur le modernisme ont montré où ils en sont arrivés. Dans les huit premières propositions que des catholiques, que des prêtres mêmes ont formulées et enseignent dans des livres et dans des revues qui, hélas ! ne sont point sans de nombreux lecteurs, l'autorité même des décisions doctrinales de l'Eglise est attaquée. Dans les onze qui suivent, IX à XIX, sont anéantie l'inspiration et l'inerrance de l'Ecriture Sainte. De XX à XXVI sont transformées, jusqu'à les détruire, les notions de révélation, de foi et de dogme. De XXVII à XXXVIII sont niées la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Sa science, Son expiation rédemptrice, Sa résurrection. Aux propositions XXIX à LI vient l'attaque contre les sacrements. Celles qui vont de LII à LVII s'élèvent contre l'Eglise, création humaine à laquelle Notre-Seigneur n'aurait même pas songé. Vient enfin de LVII à LXV l'exposé de l'évolutionnisme, fondement intellectuel de tout ce qui précède. On le voit, rien ne doit rester debout. Ce n'est plus une hérésie, comme il en a surgi dans les siècles précédents, c'est, ainsi que le dit Pie X dans son anxiété et sa douleur, "le résumé et le suc vénéneux de toutes les hérésies, qui tend à anéantir le christianisme". "Toutes ces erreurs, a dit encore le Pape, dans le même consistoire, se propagent dans des opuscules, des revues, des livres ascétiques, et jusque dans des romans ; elles s'enveloppent de certains termes ambigus, sous des formes nébuleuses, afin de prendre dans leurs lacets les esprits qui ne sont pas sur leurs gardes". La V. Anne-Catherine Emmerich voyait dans les rangs des hommes ainsi appliqués à renverser l'édifice divin, des prêtres et des religieux.
Le Pape dans son Encyclique a cru devoir porter sur ce point l'attention du monde catholique. C'est que, si l'action du prêtre pour le bien est infiniment plus puissante que celle du laïque, la perversion des idées, lorsqu'elle est propagée par lui, produit dans les esprits des résultats bien plus désastreux. Au mois de juillet de cette même année 1820, la Vénérable dit : "J'eus de nouveau la vision de l'église Saint-Pierre sapée suivant un plan formé par la secte secrète. Mais je vis aussi le secours arriver au moment de la plus extrême détresse". Plusieurs fois déjà elle avait dit voir la T. S. Vierge venir au secours de l'Eglise et la couvrir de sa protection. La même année, fin d'octobre, l'état de l'Eglise catholique lui fut de nouveau montré sous l'image de la basilique Saint-Pierre ; et la guerre qui lui est faite lui apparut sous les traits que nous présente l'Apocalypse de saint Jean, que la Vénérable ne connaissait point. A la fin de cette vision, elle assista de nouveau à l'intervention de la T. S. Vierge. Elle vit les travaux de la secte détruits et tout son attirail brûlé par le bourreau sur une place marquée d'infamie. Puis la basilique complètement restaurée. Après une autre vision, elle dit comment cette restauration serait entreprise par le clergé et les bons fidèles, dès avant la déroute de la franc-maçonnerie, mais alors "avec peu de zèle". Ces prêtres et ces fidèles lui semblaient n'avoir ni confiance, ni ardeur, ni méthode. "Ils travaillaient comme s'ils ignoraient complètement de quoi il s'agissait, et c'était déplorable". N'est-ce point ce dont nous sommes aujourd'hui les témoins attristés ? "Déjà toute la partie antérieure de l'église était abattue, il n'y restait plus debout que le sanctuaire avec le Saint-Sacrement.
J'étais accablée de tristesse. Alors je vis une femme, pleine de majesté, s'avancer dans la grande place qui est devant l'église. Elle avait un ample manteau relevé sur les deux bras. Elle s'éleva doucement en l'air, se posa sur la coupole et étendit sur l'église, dans toute son étendue, son manteau qui semblait rayonner d'or. Les démolisseurs venaient de prendre un instant de repos ; mais quand ils voulurent se remettre à I'œuvre, il leur fut absolument impossible d'approcher de l'espace couvert par le manteau. "Cependant, ceux qui rebâtissaient se mirent à travailler alors avec une incroyable activité. Il vint des ecclésiastiques et des séculiers, des hommes d'un très grand âge, impotents, oubliés, puis des jeunes gens forts et vigoureux, des femmes, des enfants, et l'édifice fut bientôt restauré entièrement". Il y a trente à quarante ans, Dom Guéranger écrivait dans la préface qu'il donna à l'ouvrage du P. Poiré, La triple couronne de la Vierge Marie : «Si Dieu sauve le monde, et Il le sauvera, le salut viendra par la Mère de Dieu. Par elle, le Seigneur a extirpé les ronces et les épines de la gentilité ; par elle il a successivement triomphé de toutes les hérésies ; aujourd'hui, parce que le mal est à son comble, parce que toutes les vérités, tous les devoirs, tous les droits sont menacés d'un naufrage universel, est-ce une raison de croire que Dieu et Son Eglise ne triompheront pas encore une dernière fois ? Il faut l'avouer, il y a matière à une grande et solennelle victoire ; et c'est pour cela qu'il nous semble que Notre-Seigneur en a réservé tout l'honneur à Marie ; Dieu ne recule pas comme les hommes devant les obstacles.
Lorsque les temps seront venus, la sereine et pacifique Étoile des mers, Marie, se lèvera sur cette mer orageuse des tempêtes politiques, et les flots tumultueux, étonnés de réfléchir son doux éclat, redeviendront calmes et soumis. Alors il n'y aura qu'une voix de reconnaissance montant vers Celle qui, une fois encore, aura apparu comme le signe de paix après un nouveau déluge». N'oublions pas, toutefois, que si Dieu et la Très Sainte Vierge Marie ne demandent qu'à nous sauver, Celui qui nous a donné la liberté ne peut en décliner le concours.
Aussi ne pouvons-nous être sauvés sans notre coopération bien réelle, «SI TU LE Veux», a dit la sainte Pucelle à Charles VII et en sa personne à la France à qui était promise la pérennité. C'est donc à nous de hâter par nos œuvres la miséricorde divine. La condition à laquelle il sera permis à la France de recouvrer son rôle n'est pas autre que celle qui fut autrefois intimée par Daniel à Nabuchodonosor : «Ton règne te sera rendu après que tu auras reconnu que ta puissance ne vient pas de l'homme, mais de Dieu». Ces mots résument tout l'enseignement de la sainte Pucelle. Lorsque la France aura fait cet acte d'humilité et de repentir, et que Dieu, faisant éclater sur elle Sa miséricorde, lui aura rendu dans le monde le rang qu'Il lui avait d'abord donné, l'Église adressera à toutes les nations l'invitation que David faisait à son peuple, celle d'offrir au Seigneur un immense concert d'actions de grâces (Ps. xcvii), pour le salut enfin accordé."
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Benoît XV
1er novembre 1914
Encyclique Ad beatissimi
"Et nous ne désirons pas seulement que les catholiques détestent les erreurs des modernistes, mais aussi qu'ils en évitent les tendances et l'esprit : qui en est infecté repousse avec dégoût ce qui sent l'ancienneté, il cherche avidement et partout la nouveauté, dans la manière de parler des choses divines, dans la célébration du culte sacré, dans les institution catholiques et jusque dans l'exercice de la piété privée. "N'innovez rien, contentez-vous de la tradition."(St Etienne Ier cité par st Cyprien)."
1916
Mort de Charles de Foucauld
1917
Apparitions de Notre Dame à Fatima
13 mai 1917
Apparition de Notre Dame et consécration épiscopale de Mgr Pacelli, futur pape Pie XII.
13 juillet 1917
Message de Notre Dame à Fatima
« Vous avez vu l'enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si l'on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d'âmes seront sauvées et on aura la paix. La guerre va finir.
Mais si l'on ne cesse d'offenser Dieu, sous le pontificat de Pie XI en commencera une autre pire encore. Lorsque vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c'est le grand signe que Dieu vous donne, qu'Il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la faim et des persécutions contre l'Église et le Saint-Père. Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si on accepte mes demandes, la Russie se convertira et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l'Église.
Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront détruites. À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, qui se convertira, et il sera concédé au monde un certain temps de paix. »
« Excellence,Sa Majesté l’Empereur vient de me faire savoir que « selon des informations qu’il a reçues hier, le Grand-Orient vient de décider en premier lieu de déposer tous les souverains à commencer par lui, l’empereur, puis de détruire l’Eglise catholique, d’emprisonner le Pape, etc., et pour finir, d’établir sur les ruines de l’ancienne société bourgeoise une république mondiale, sous le contrôle du grand capital américain. » (…) Que Dieu nous protège ainsi que sa Sainte Eglise dans cette terrible tourmente ! (…) »
Lettre du Cardinal Félix Von Hartman à Mgr Eugenio Pacelli, futur Pie XII, alors Nonce Apostolique en Allemagne. Source : recherches effectuées par le Dr Hesemann aux archives secrètes du Vatican, cote A.S.V., Arch. Nunz. Monaco d.B. 342. fasc. 13, p.95-96.
Bilan du pontificat de Benoît XV :
Dénonce les causes de la guerre et flétrit ses iniquités, seule la légitime défense peut justifier une guerre;
Propose des conditions de paix en 1917, refusées par les puissances anglo-saxonnes protestantes et la France maçonnique;
Obtient des adoucissements au sort des prisonniers, otages et blessés;
Continue son aide aux malheureux après la guerre;
Il se montra impuissant devant la maçonnique SDN (cf ouvrage de Léon de Poncins), et pas assez clairvoyant (cf inscription dans le marbre au Sacré Cœur de Montmartre).
Benoît XV avait été le camarade de Gasparri et le secrétaire personnel du cardinal Rampolla, tous deux affiliés à la franc-maçonnerie, avant de devenir minutante en 1887, puis Substitut à la Secrétairerie d’État (1901-1907). Il confiait à un prêtre français en désignant une miniature de son ancien maître Rampolla : « Je reste un disciple de Léon XIII et de celui-ci ».
Mgr Della Chiesa, futur Benoît XV, est écarté du Vatican par saint Pie X car proche du groupe Rampolla favorisant une ouverture à gauche en politique ; il fut nommé évêque de Bergame sous saint Pie X.
Il se montre peu clairvoyant en recevant et en encourageant Marc Sangnier du Sillon, qui s'éloignait de la saine doctrine sur la cité catholique.
Le 25 novembre 1921, il supprimait la Sapinière, ou Sodalitium Pianum, qui luttait contre l’infiltration moderniste avec le soutien effectif de saint Pie X.
Dès son élection, il exprimait aussi, par une lettre pastorale, sa « haute estime» à Marc Sangnier, que le saint Pape Pie X avait condamné avec le Sillon, et le reçoit même au Vatican (voir Mary BALL-MARTINEZ, La Sape de l’Église catholique (The Undermining of the Catholic Church), Hilmac éditeurs, Mexico, 1998, traduction française disponible auprès de M. Arnaud DE LASSUS, A.F.S., p. 22. Au sujet de la Sapinière, voir La Maçonnerie noire ou la Vérité sur l’Intégrisme, d’après les documents authentiques du Procès de Béatification de S. Pie X, Nicolas-Imbert, Ed. Niort, 1974, par Mgr DUCAUD-BOURGET (1897 † 1984), ).
Plus grave, il favorisa Roncalli, lui aussi du réseau Rampolla, alors diplomate, en retirant du Saint Office le dossier pour modernisme porté contre lui, dès son accession au pontificat. Il lui prépara l’accès à ce même trône qu’il favorisa par là à miner. Il nomma également le franc-maçon Gasparri comme secrétaire d’Etat, tandis que Montini devient minutante à la Secrétairerie d’Etat. Ces deux derniers sont de purs produits du réseau Rampolla.
Concernant ses relations avec la république en France, mû par le désir à tout prix d'entretenir un lien cordial, il va plus loin que Léon XIII dans le ralliement et entérine toutes les mesures anticatholiques prises par les franc-maçons au pouvoir en France. Pire, il donne un droit de regard à ce gouvernement, nid d'ennemis jurés de la foi catholique, sur la nomination des évêques : le pape se prive de la dernière liberté qu'il lui reste. Ainsi, ce ne sont plus la piété, le sens de l'Eglise, la rectitude doctrinale et la morale exemplaire qui guident le choix des pasteurs des diocèses, mais la docilité, la veulerie envers le pouvoir en place. Ainsi, à partir de 1921, seuls les prêtres favorables au ralliement, silencieux sur le laïcisme des franc-maçons, favorables à l'Etat sans Dieu issu de la révolution deviennent évêques, à de rares exceptions près comme Mgr Marcel Lefebvre. Les partisans d'une restauration monarchique traditionnelle et catholique sont écartés de la direction de l'Eglise en France. Puisque Benoît XV ne veut pas conduire la république française à Canossa, comme Daniel Rops dans son Histoire de l'Eglise, éd. Fayard, tome XI page 323 le mentionne, il précise au gouvernement français qu'il serait interrogé pour toutes les nominations épiscopales, afin qu'aucun candidat ne lui déplaisant au point de vue politique ne soit nommé (cf Prévost, L'Eglise et le ralliement, p.127). En refusant de combattre l'athéisme de fait du régime ni l'indépendance revendiquée de ses lois envers les lois de Dieu, comme Jacques Chirac le rappelera bien plus tard, l'Eglise en France allait s'enfermer dans une attitude soi-disant de conciliation et de paix avec le monde, mais il s'agit de la fausse paix de ceux qui ne proclament pas la vérité à temps et à contretemps, comme saint Paul le rappelait avec force à Timothée. Cette attitude désastreuse allait conduire à l'ouverture au monde immoral et apostat, ruineuse de notre foi catholique, par le concile du Vatican II et ses réformes.
Enfin la politique du pape en Grande-Bretagne fut mauvaise : Benoît XV ira jusqu’à condamner l’insurrection irlandaise en 1916 et à soutenir le gouvernement anglais, mais les Irlandais continuèrent à lutter jusqu’à l’obtention d’un statut d’autonomie en 1921.
De même au Portugal : avec le cardinal Gasparri ils tentèrent d’imposer par la lettre aux évêques du Portugal Celeberrima du 18 décembre 1919, en faveur du gouvernement maçonnique du Portugal, un ralliement tel que Léon XIII l’avait exigé des Français en 1892. Ce fut heureusement un échec. Les Portugais comprirent assez vite de quoi il s’agissait et ils abandonnèrent cette politique vaticane. Il est vrai que deux ans plus tôt, en 1917, Notre Dame était apparue à Fatima.
Bilan et retour sur la politique romaine et des prélats du ralliement, conciliante envers les gouvernements franc-maçons
Force est de considérer le Ralliement comme une débâcle. Non seulement l’anticléricalisme ne cessa pas, mais il se déchaîna de plus belle. Le Ralliement porta un coup fatal à l’alliance du Trône et de l’Autel qui depuis un siècle constituait un rempart contre le processus révolutionnaire dont le but est d’arracher les racines chrétiennes de la société.
Sur les ruines du courant monarchiste vont naître une droite nationaliste et positiviste, l’Action française — même si elle compta beaucoup de catholiques en son sein —, et un parti chrétien-démocrate a-confessionnel.
Ces deux mouvements niaient tous deux la Royauté sociale de Jésus-Christ et acceptaient la sécularisation comme processus irréversible de l’histoire. Dans le vide ainsi créé se lovèrent d’infâmes systèmes, communisme, fascisme, nazisme, tous étrangers et hostiles à la Cité catholique. La désacralisation de la société engendrée par le Ralliement, la perte de la métaphysique sociale, favorisèrent la pénétration de l’esprit du monde au sein de l’Église. À la mort de Léon XIII l’Église de France avait perdu tous ses biens et privilèges.
Dans L’Église et le Ralliement. Histoire d’une crise (1892-2000) Philippe Prévost observe toutefois que :
le pire était la disparition du courage et le ramollissement des consciences, même chez les évêques (L’Église et le Ralliement. Histoire d’une crise (1892-2000), Paris, Centre d’études contemporaines, 2001).
L’idée était de triompher par le compromis, en échappant aux luttes et souffrances qui accompagnent la vie de l’Église sur terre. Le Ralliement encouragea les catholiques tièdes et modérés, justifia chez les théologiens, philosophes et exégètes du « tiers-parti » qui ne voulaient pas passer pour « rétrogrades » les concessions à des thèses de plus en plus hétérodoxes. On a vu quels effets funestes avait provoqués le Ralliement au strict plan diplomatique, alors que la récupération de ses États italiens avait été une des motivations premières de Léon XIII.
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Pie XI
À la mort de Benoît XV, en 1922, deux lignes s’affrontèrent, celle des héritiers de Pie IX et de Pie X, derrière le cardinal Merry del Val, le parti traditionnel, et d’autre part les « rampolliens » représentés par le cardinal Gasparri. MgrGasparri, bloqué par les antilibéraux pour être lui même élu, poussa à l’élection du cardinal Achille Ratti devenu Pie XI, lequel reprit la politique léonine envers les États modernes. Le gouvernement français appuya cette élection d'Achille Ratti, membre du clan libéral.
Ainsi ne soutint-il guère les Cristeros du Mexique, appuya-t-il les républicains en Espagne, pratiqua-t-il une « Ostpolitik » vaticane avant la lettre avec la Russie(Antoine Wenger, Catholiques en Russie d’après les archives du KGB, 1921-1960, Desclée de Brouwer, Paris, 1988), retira-t-il son appui au Parti Populaire Italien et au Zentrum allemand, et excommunia-t-il injustement l’Action Française.
Ce ne fut qu’en 1937, sans doute trop tard, qu’il condamna communisme et socialisme national allemand.
Le pape réaffirme la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ, par l’encyclique Quas Primas et la fête liturgique du Christ Roi.
Il signe avec 26 Etats des concordats et accords pour protéger les droits de l’Eglise et affirmer ceux de Dieu, dont avec l’Italie, qui reconnait la souveraineté de l’Eglise sur le Vatican, et le catholicisme comme religion d’Etat, pendant plus de 40 ans, jusqu’à ce que le Vatican signe un nouveau traité dans les années 1980 qui supprime le catholicisme comme religion de l’Etat italien.
Il développe l’Action catholiquesous l’autorité des évêques, mais dans un sens différent de celui initié par saint Pie X : par le mandat, qui sera supprimé après le concile, les laïcs deviennent des apôtres mais avec une grande autonomie, évinçant parfois les prêtres. Ces derniers se rabattent alors sur l’action politique, rôle propre des fidèles pourtant. Les deux, prêtres et laïcs, sont souvent imbus de l’idée de changer la masse, d’évangéliser le milieu avant les personnes. Des déviations se font jour vers un gauchissement, les principes ne sont plus si nets en particulier avec le slogan « Voir, juger, agir » qui pourrait être celui de n’importe quelle organisation politique ou syndicale.
Il défend les droits de l’Eglise et de la famille face à l’Etaten matière d’éducation. Aujourd’hui en France par exemple l’Etat nous prend notre argent via les impôts pour financer son éducation publique sans Dieu, et les parents catholiques ont la double peine de repayer l’école de leurs enfants s’ils ont le souci de leur donner un enseignement conforme à la foi et à la morale de l’Evangile.
Il rappelle la doctrine sur le mariagepar l’encyclique Casti Conubii, la doctrine sociale par Quadragesimo anno où il rappelle l'incompatibilité entre le catholicisme et le socialisme, et sur l’éducation de la jeunesse.
1922
Les cardinaux et archevêques de France font une déclaration, et appuyent la campagne lancée par la presse de droite contre les lois laïques et pour la justice scolaire, afin que les parents catholiques cessent de payer double l'éducation, par leurs impôts le système public athée, et en plus les écoles catholiques pour leurs enfants. Ceci au grand déplaisir du nonce, qui y avait répondu, via le cardinal Dubois, par un Mémoire confidentiel.
27 février 1923
Le cardinal Dubois, archevêque de Paris, prélat franc-maçon, lors d'une réunion de l'Assemblée des cardinaux et archevêques de France, laisse entendre que l'Eglise en France pourrait peut-être apaiser la situation avec la république antichrétienne en cessant de contester les lois laïques. Il s'appuie sur l'argumentation de l'abbé Renaud, qui à la demande de ce cardinal, distribue durant cette année un mémoire rédigé par le militant "démocrate-chrétien" Emmanuel Desgrée du Loû. Ce mémoire recommande aux catholiques, pour les élections de 1924, d'accepter l'Etat et l'école athées, en prétendant que l'attitude intransigeante des conservateurs (en réalité contrerévolutionnaires) est la cause des lois de persécution de la république contre les catholiques.
Mais en face, lors de cette assemblée donc, le chanoine Gaudeau, souligne que les lois laïques sont précisément le moteur de la déchristianisation que l'abbé Renaud déplore : "Les trois principales lois laïques (...), les plus criminelles, les plus mortelles à la France comme à la religion, c'est la loi de l'école neutre, la loi de l'Etat athée, et la loi du divorce."
23 mai 1923
« Le concile pourrait être manœuvré par les pires ennemis de l’Eglise, qui s’apprêtent déjà, comme des indices certains le montrent, à faire la révolution dans l’Eglise, un nouveau 1789, objet de leurs rêves et de leurs espérances».
Le cardinal Billot met en garde le Pape Pie XI, qui avait interrogé plusieurs cardinaux sur l’opportunité de convoquer un concile.
G. CAPRILE, Le Concile Vatican II, éd. La Civilta catholica
1924
A la veille des élections et à la demande expresse du cardinal Andrieu, l’assemblée des cardinaux et archevêques de France demandait aux catholiques de ne donner leurs voix qu’à des candidats résolus à combattre la laïcité, mais, alors que cette lettre était déjà à la poste, sa publication fut interdite sur intervention du Saint-Siège.
10 mars 1925
Déclaration des cardinaux et archevêques français contre lois dites de laïcité
(cf article Cinquante ans trop tard ? dans Le Sel de la terre 131, p.112)
C'est un jalon important :
Historiquement : barrage que les évêques nommés par saint Pie X tentèrent d'ériger face à la 4e vague de catholicisme libéral, à la veille de la grande crise du catholicisme contemporain.
Doctrinalement : rappel autorisé de la doctrine politique de l'Eglise, sous une forme simple et pratique, adaptée à la situation française et renforcée par la réfutation des objections les plus courantes.
Depuis la Révolution, deux conceptions de la France se disputent le même territoire : deux traditions nationales s'affrontent ; deux patries se font concurrence, liées à deux religions : la religion traditionnelle, celle du Dieu fait homme pour sauver les hommes, et la religion moderne, celle de l'homme fait "dieu" pour évincer Dieu, et ne pas permettre in fine qu'un pied divin puisse s'immiscer dans la porte ouverte si une mince ouverture à Dieu était laissée même par la science, d'où une éducation verrouillée sans Dieu, sans Notre Seigneur et sans son Eglise, pour laquelle les parents au passage paient par leurs impôts en sus de payer une école intégralement catholique à leurs enfants. La laïcité, qui se prétend hypocritement neutralité, n'est qu'un masque de la seconde. Incapable de progresser à visage découvert, la religion de l'homme qui se prend pour Dieu compense cette faiblesse par la duperie d'un double langage, et un noyautage maçonnique, qui lui permet de tenir en laisse le pouvoir politique.
Des mots séduisants mais jamais définis -liberté, égalité, fraternité, progrès, démocratie, et, désormais, laïcité -sont les principaux leurres. Et malgré les enseignements des papes, malgré les distinctions et les explications, bien des catholiques se laissent duper. Naïveté, lâcheté, inconséquence ou déficience doctrinale en font des proies faciles. Le clergé, l'épiscopat lui-même sont atteints, et profondément divisés. Les évêques fidèles à la ligne de saint Pie X, qui était celle de Pie IX, estiment urgent de réagir, pendant qu'il est encore temps.
En 1917, l'historien Jean Guiraud, directeur du quotidien La Croix, y décrit la situation avec un grand réalisme. Il avait milité dans sa jeunesse dans l'Action libérale de Jacques Piou et à plusieurs reprises avait été épinglé par l'abbé barbier dans sa Critique du libéralisme, mais reconnaît désormais
"un mouvement qui, depuis une trentaine d'années, a entraîné la plus grande partie des catholiques de France, chefs et soldats, de concessions en concessions, d'abdications en abdications." La Croix, 28 juillet 1917
L'aveu est 'importance : loin d'être marginale, la dérive entraîne la plus grande partie des catholiques de France ; la mention "chefs et soldats" laisse entendre que le clergé a sa part de responsabilité. Et après avoir ajouté que certaines abdications manifestent "plus qu'une faiblesse : une complicité", Jean Guiraud détaille :
"On a déclaré tout d'abord qu'on accepterait provisoirement les lois qu'on avait auparavant anathématisées. (...) Puis on a généralisé le système, et, sous prétexte de faire preuve de loyalisme républicain, on a mis une sourdine à toute revendication catholique considérée comme inopportune ; et l'opportunisme a énervé nos forces. (...)
"Dans m'état de désorganisation où ils se trouvent, les catholiques ne sont en face de de leurs adversaires qu'une poussière : qu'ils prennent garde de ne pas devenir une boue !" C'est ce que me disait, ces jours derniers, l'un de nos grands parlementaires.
Il est facile de voir la raison de cette décadence, chaque jour plus rapide, qui se poursuit depuis plus de trente ans. Les catholiques ont oublié que, s'ils doivent être conciliants à l'égard des personnes, ils doivent être fermes sur les principes et que, s'ils peuvent faire des concessions sur les questions contingentes de la vie politique, économique et sociale, ils n'ont pas le droit d'en faire sur les questions essentielles et nécessaires de la vie religieuse.
Les vérités de la religion, les enseignements de l'Eglise, ses libertés nécessaires n'appartiennent en propre à aucun catholique, à aucune organisation particulière. C'est le bien de Dieu seul. Il ne nous les a pas livrés comme une propriété dont nous pouvons disposer à notre gré et selon les combinaisons politiques du moment, mais comme un dépôt sacré que nous devons jalousement conserver et défendre énergiquement contre toute diminution et toute profanation. Ces vérités, ces enseignements et ces libertés sont d'ordre surnaturel et, à ce titre, intangibles. Nous devons les servir et non les maquignonner ! Qu'en a-t-on fait depuis trente ans?
Pour un franc-maçon conséquent, ce sont les principes qui importent, et particulièrement le refus de toute loi naturelle ou surnaturelle supérieure aux hommes. Une majorité n'est vraiment "démocratique" et donc légitime que si elle admet les "sacrosaints" "dogmes" des lois laïques, voyez les blasphèmes qui s'enchaînent les uns aux autres ! Un catholique qui se prétend "républicain" sans avoir brûlé l'encens devant les nouvelles idoles du jour, la souveraineté du peuple, la volonté nationale souveraine sans loi naturelle ni divine, la liberté sans Dieu ni morale révélée, n'est qu'un imposteur. Jean Guiraud conclut son éditorial par un appel vibrant :
Il est temps de revenir à des conceptions plus hautes et plus chrétiennes, et qu'on tienne à nos adversaires ce langage que nous avons depuis trop longtemps désappris : Nous estimons qu'élever la société, la France, une institution, une loi, sur la négation de Dieu, l'asservissement de son Eglise, l'apostasie nationale ou individuelle de ses enfants, c'est faire œuvre radicalement, essentiellement mauvaise. Si vous avez décrété que la laïcisation est votre dogme, nous, nous croyons, avec une foi infiniment plus forte, aux dogmes divins, parce qu'ils procèdent, non de conciliabules humains, aux courtes vues et aux passions basses, mais de la Sagesse divine, se révélant à nous avec une autorité absolue et indiscutable. (...) En face de l'erreur, "nous ne pouvons pas ne pas parler", et, devant tous les attentats dirigés contre la morale et contre Dieu, nous devons faire écho au cri que le grand Précurseur faisant entendre à Hérode "Cela n'est pas permis ! Non licet !"
Dans la soirée du 10 décembre 1925, la jeune postulante s’étant retirée dans sa cellule, reçut la visite de la Vierge et à côté d’Elle, portée par une nuée lumineuse, l’Enfant-Jésus. La Sainte Vierge lui montra un Cœur entouré d’épines qu’Elle tenait dans Sa main.
L’Enfant-Jésus dit :
« Aie compassion du Cœur de ta Très Sainte Mère entouré des épines que les hommes ingrats lui enfoncent à tout moment, sans qu’il y ait personne pour faire acte de réparation afin de les en retirer. »
Puis, notre Mère du Ciel lui dit :
« Vois, ma fille, mon Cœur entouré d’épines que les hommes ingrats m’enfoncent à chaque instant par leurs blasphèmes et leurs ingratitudes. Toi, du moins, tâche de me consoler et dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confesseront, recevront la sainte Communion, réciteront un chapelet, et me tiendront compagnie pendant quinze minutes en méditant sur les quinze mystères du Rosaire, en esprit de réparation, je promets de les assister à l’heure de la mort avec toutes les grâces nécessaires pour le salut de leur âme. »
29 décembre 1926
L’Action Française de Charles Maurras est condamnée. Cette condamnation est à l’origine de la démission provoquée des supérieurs ecclésiastiques et religieux de tendance monarchiste et de leur remplacement par des libéraux. Ce fut notamment le cas du père Pègues, O.P., régent du scolasticat de la Province de Toulouse, et du cardinal Billot, S.J. Il faut aussi mentionner, parmi beaucoup d’autres, le départ du père Le Floch, directeur du Séminaire français de Rome et vénéré professeur de Mgr Marcel Lefebvre. Saint Pie X a déclaré : « Tant que je vivrai, jamais l’Action Française ne sera condamnée. Elle fait bien. Elle défend le principe de l’autorité. Elle défend l’ordre.»
3 février 1927
Les adhérents de l’Action Française– et même les simples lecteurs du quotidien – sont excommuniés. Ses sympathisants eux-mêmes, ou supposés tels, furent souvent interdits de sacrements et de sépulture chrétienne, comme des pécheurs publics.
Cette vindicte du pape contre cet organe de la politique nationale à l’école du réalisme politique allait désavouer tout le courant antilibéral dans l’Église de France, et propulser aux commandes des œuvres d’Action catholique, des diocèses, les préparateurs de la révolution du concile. Mgr Tissier de Mallerais écrit : cette condamnation « marque un tournant dans l’Histoire de l’Église ; désormais les évêchés seront confiés à des clercs de l’aile libérale, tandis que le combat antilibéral sera marqué de l’étiquette faussement infamante d’Action française ».
1928
"L'Eglise catholique a résolu de se défendre définitivement, comme disent les philosophes: sub specie aeternitatis. Elle a promulgué le Syllabus. Elle sait le pouvoir presque surnaturel des définitions. Elle sait que nommer c'est tirer du chaos et c'est qualifier."
Noël Vesper, Les Protestants, la Patrie, l'Eglise, p.191
6 janvier 1928
Encyclique Mortalium animos contre le faux œcuménisme :
"En vérité, nous ne savons pas comment, à travers une si grande divergence d'opinions, la voie vers l'unité de l'Église pourrait être ouverte, quand cette unité ne peut naître que d'un magistère unique, d'une règle unique de foi et d'une même croyance des chrétiens. En revanche, nous savons très bien que, par là, une étape est facilement franchie vers la négligence de la religion ou indifférentisme et vers ce qu'on nomme le modernisme, dont les malheureuses victimes soutiennent que la vérité des dogmes n'est pas absolue, mais relative, c'est-à-dire qu'elle s'adapte aux besoins changeants des époques et des lieux et aux diverses tendances des esprits, puisqu'elle n'est pas contenue dans une révélation immuable, mais qu'elle est de nature à s'accommoder à la vie des hommes."
Une présence divine lui révéla qu’il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur Immaculé de Marie :
1. Les blasphèmes contre l’Immaculé Conception.
2. Les blasphèmes contre Sa virginité.
3. Les blasphèmes contre Sa maternité divine, en refusant en même temps de la reconnaître comme Mère des hommes.
4. Les blasphèmes de ceux qui cherchent publiquement à mettre dans le cœur des enfants l’indifférence ou la mépris, ou même la haine à l’égard de Notre Mère Immaculée.
5. Les offenses de ceux qui l’outragent directement dans les saintes images.
Voilà pourquoi, en réparation de ces cinq blasphèmes contre Sa Très Sainte Mère, Notre Seigneur Jésus-Christ nous demande la dévotion réparatrice les cinq premiers samedis du mois.
Mars-avril 1930
Article du Père Garrigou-Lagrange alertant sur la survivance du modernisme
La république est proclamée en Espagne. «C’est peu dire que l’Église se rallia à la République, note Philippe Prévost, puisque, dans beaucoup d’endroits, elle la prépara en travaillant ouvertement à la chute de la monarchie. Le jour des élections municipales « de nombreux ecclésiastiques et même, parfois, le clergé en corps, comme à Madrid et à Tolède, avaient voté à bulletins ouverts pour les républicains ».
25 juillet 1934
Assassinat du chancelier autrichien catholique Dollfuss par les nazis. Au pouvoir depuis 1932, il était résolument opposé à toute force socialiste qu'elle soit nationale ou internationale. Il interdit le parti nazi en juin 1933 et de ce fait subit les foudres du gouvernement allemand nazi un an plus tard.
14 mars 1937
Condamnation du mythe de la race et de la suprématie du parti socialiste national allemand par Pie XI dans Mit brennender Sorge. Des centaines de prêtres et de fidèles sont envoyés en camp de concentration par les nazis.
19 mars 1937
Condamnation du communisme «intrinsèquement pervers » par Pie XI.
Ces deux encycliques, publiées par Pie XI à quelques jours d'intervalle, sont le signe d'une clairvoyance enfin affirmée : non, le fait accompli en politique n'a pas forcément force de légitimité, tout régime qui s'est imposé par la force n'en devient pas forcément voulu par Dieu, même si le bien commun exige de ne pas commettre d'actes moralement mauvais pour le renverser, du moins un coup d'Etat peut être légitime pour autant qu'il est prévisible que la situation n'empire pas après. Le pape ne dit pas textuellement ces vérités mais elles redeviennent acceptables par Rome qui ouvre enfin les yeux sur les deux totalitarismes athées, en s'inscrivant dans la saine doctrine thomiste de la déposition du tyran.
1er juillet 1937
Une lettre collective de l’épiscopat espagnol explique le choix au monde entier de prendre le parti des Nationalistes et qualifie de « croisade » la lutte menée par leurs chefs : les « rouges » avaient massacré tous les évêques de leur territoire, à l’exception d’un aveugle, ainsi que quelques 7 000 prêtres et religieux, et des dizaines de milliers de catholiques en haine de la Foi.
13 juillet 1937
Le Cardinal Pacelli exhorte, à la chaire de Notre Dame, les catholiques de France à la fidélité romaine pour continuer à vivre du seul vrai catholicisme conforme à la Tradition de la sainte Eglise
"Vigilate ! C'est qu'il ne s'agit plus aujourd'hui, comme en d'autres temps, de soutenir la lutte contre des formes défaillantes ou altérées de la civilisation religieuse et la plupart gardant encore une âme de vérité et de justice héritée du christianisme ou inconsciemment puisée à son contact. Aujourd'hui, c'est la substance même du christianisme, la substance même de la religion qui est en jeu. Sa restauration ou sa ruine est l'enjeu des luttes implacables qui bouleversent et ébranlent sur ses bases notre continent et avec lui le reste du monde.(...)
Combien restent sourds et inertes à l'avertissement du Christ à ses apôtres : "Vigilate et orate ut non intretis in tentationem".
Vigilate ! Et pourtant l'Eglise, répétant les paroles même du Christ, les avertit. Depuis les derniers règnes surtout, les avertissements se sont faits plus précis, les encycliques se succèdent."
1938
Infiltrations maçonniques dans l'Eglise catholique
Dossier maçonnique de l’épiscopat français remis par Mgr Beaussart à Pie XI
Cardinal Lavigerie, archevêque d’Alger ; Cardinal Dubois, archevêque de Paris ; Cardinal Verdier, archevêque de Paris ; Cardinal Amette, archevêque de Paris ; Cardinal Liénart, évêque de Lille ; Mgr Cézerac, évêque d’Albi ; Mgr Duthoit, évêque d’Arras ; Mgr Julien, évêque d’Arras ; Mgr Chaptal, évêque auxiliaire de Paris ; Mgr Crépin ; Mgr Mignen, archevêque de Rouen ; Mgr Lefèvre, évêque de Troyes ; Mgr Gaillard, évêque de Tours ; Mgr Durand, évêque d’Oran ; Mgr Rivière, évêque de Monaco ; Mgr Choquet, évêque de Lourdes ; Mgr Le Nordez, évêque de Dijon.
La liste est suivie du nom de soixante-huit prêtres du diocèse de Paris affiliés à la franc-maçonnerie, dont le Maître Général des Frères Prêcheurs, le père Gillet.
Comment Pie XI a t-il préparé la révolution conciliaire ?
Pie XI avait tendance, dans la pratique, à éviter le plus possible l’affrontement avec les gouvernements temporels établis. Il a affaibli l’action propre des catholiques, qui est l’action politique et sociale en encouragent les laïcs catholiques à délaisser l’action temporelle pour se consacrer à l’action purement spirituelle. Il laissait libre le terrain du combat temporel, où les progressistes vont se hâter de prendre la place vacante.
Il a donc créé par sa politique des circonstances qui seront favorables à l’avance du progressisme.
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Pie XII
2 mars 1939
Le cardinal Pacelli est élu pape sous le nom de Pie XII.
Au déferlement des erreurs doctrinales, politiques et sociales, Pie XII opposa, inlassablement, la doctrine de l’Église. Aucun pape avant lui n'avait autant publié d'encycliques, de constitutions, d'exhortations, de motu proprio, de lettres publiques ni prononcé autant d'allocutions. Devant les groupes les plus divers (diplomates, médecins, artistes, ouvriers, jeunes mariés, enfants, etc.), il rappela au cours d’audiences innombrables la conception catholique de la paix fondée sur le Christ, la doctrine sociale de l'Église, la grandeur du mariage chrétien, les devoirs de la famille. Le droit naturel, qui vient de Dieu, est le fondement de la paix et de la prospérité des sociétés.
23 avril 1939
Bulletin hebdomadaire des loges de la Région Parisienne relevant du Grand Orient de France et de la Grande Loge de France, p. 5 :
« Temple, 5 rue Jules Lebreton, Paris 13°. Jeudi 27 avril 1939 à 20h45 précises, Tenue blanche fermée. Les théories néocatholiques : « Le sens de la vie collective suivant les doctrines chrétiennes. » Conf.: par M. Emmanuel Mounier, directeur de la revue Esprit (organe du néocatholicisme). »
Ainsi, la nouvelle religion née au concile Vatican II, empreinte de « personnalisme » dont Mounier est un représentant, a été préparée bien à l’avance dans les loges maçonniques, dans le but de détruire le catholicisme romain basé sur la Tradition. Charles de Koninck a bien réfuté l’erreur personnaliste dans son De la primauté du bien commun, Laval, Québec.
Déjà en 1893 l’abbé Jules Lemire, ancien partisan du comte de Chambord, fut élu député du Nord, le premier prêtre « démocrate chrétien » ou « socialiste chrétien », « incarnant l’itinéraire d’un certain nombre de représentant du clergé et du laïcat catholique qui, après la ralliement, avaient abandonné le contre-révolution catholique pour adhérer au « néochristianisme » (Roberto de Mattéi, Le Ralliement, p. 186.
Ce "néochristianisme", préfiguration du "néocatholicisme" cher aux francs-maçons de 1939 qui invitèrent le représentant du courant personnaliste dans une de leurs loges.
Après l'élection de Pie XII, le 2 mars 1939, Notre-Seigneur renouvela ses requêtes et ses avertissements :
Aux environs de mars 1939, écrit sœur Lucie, Notre-Seigneur m'a dit : “ Demande, insiste de nouveau pour qu'on divulgue la communion réparatrice des premiers samedis en l'honneur du Cœur Immaculé de Marie. Le moment approche où les rigueurs de ma justice vont punir les crimes de plusieurs nations. Quelques-unes seront anéanties. À la fin, les rigueurs de ma justice tomberont plus sévèrement sur ceux qui veulent détruire mon règne dans les âmes. ”
La marche à la guerre s'était tout à coup précipitée. Le 22 août 1939, la nouvelle du pacte germano-soviétique éclatait comme une bombe. Le 1er septembre, Hitler envahissait la Pologne et, deux jours après, l'Angleterre entraînait la France à déclarer la guerre à l'Allemagne. Dix jours plus tard, Mgr da Silva approuva enfin la dévotion des premiers samedis du mois.
5 juillet 1939
Pie XII lève la condamnation de l’Action Française.
Mais la puissante action des catholiques, souvent monarchistes et antirépublicains, avait pratiquement reçu le coup de grâce. Voici l’avis du pape Pie XII au sujet de cette condamnation, à l’abbé Luc Lefèvre, de la Pensée catholique « je vous charge de remercier vos amis de leur courageuse résistance à une condamnation indue, car sans cette résistance, jamais l’Église ne serait revenue sur elle et il resterait comme une tache dans son histoire. Car cette paix retrouvée entre l’Église et certains de ses fils, ce n’est pas un acte de charité, mais une œuvre de justice. »
Seconde guerre mondiale
Le pacte germano-soviétique
Les deux idéologies monstrueuses antichrétiennes semblent être des ennemis irréductibles. Or ces deux systèmes procèdent de la pensée d'Hegel. L'ennemi diffère mais pas les principes. Les communistes veulent détruire la bourgeoisie, les nazis les races jugées inférieures, et les Juifs trop puissants.
Les futurs cadres de l'armée allemande s'entraînent dès 1922, sous la république de Weimar, dans des camps de l'Union soviétique, pour contourner le traité de Versailles. Les relations commerciales vont bon train entre les deux puissances jusqu'à la guerre. Les deux dictateurs ne sont pas dupes de l'un envers l'autre, mais Staline constate l'irrésolution et le défaitisme des démocraties occidentales devant le réarmement et le volonté d'expansion des nazis, tandis que Hitler a besoin de la neutralité soviétique pour attaquer la Pologne. Il est convaincu que les Britanniques et les Français ne lui viendront pas en aide, tout comme ils n'ont pas aidé l'éphémère et peu viable Tchécoslovaquie.
Devant la menace grandissante, Anglais et Français cherchent l'alliance soviétique, Staline devient alors l'arbitre de la politique européenne et fait monter les enchères. Hitler est prêt à lui accorder beaucoup, et Staline entend récupérer les territoires perdus lors de la première guerre mondiale. Les deux agents antichrétiens deviennent alliés géostratégiques de par leurs intérêts convergents.
Le 22 août 1939, le monde apprend stupéfait le pacte de non-agression germano-soviétique. Son protocole secret place la Finlande et les pays baltes dans la zone d'influence russe, tandis que la Pologne est dépecée entre les deux.
Staline fait d'une pierre deux coups. Non seulement il éloigne une perspective de guerre contre l'Allemagne, mais il facilite un conflit entre cette dernière et les puissances anglo-saxonnes ainsi que la France. Il compte ensuite sur une guerre longue épuisante comme la première guerre mondiale pour tirer les marrons du feu et imposer ses conditions aux nations exsangues. De cette manière avaient triomphé les Arabes des empires perses et romain, épuisés par des années de guerre.
Le 1er septembre 1939, l'Allemagne envahit la Pologne. Ecrasée en quinze jours, l'URSS lui assène le coup de grâce en l'attaquant à revers le 17 septembre. Une persécution s'ensuit dans les pays occupés par la Russie soviétique. Un million deux cent mille Polonais d'Ukraine et de Biélorussie sont déportés en Sibérie.
La France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre, mais se gardent de le faire envers la Russie lorsque celle-ci envahit à son tour la Pologne. La complicité occulte des régimes libéraux maçonniques avec le marxisme des Bolchéviques éclate au grand jour. Le plus tragique est pour la Pologne qui, à la fin de la guerre commencée pour lui venir en aide, est contrainte d'accepter la domination communiste de Moscou pour près d'un-demi siècle, elle qui avait dû se battre contre la double attaque des nazis et des communistes, elle à qui la France et l'Angleterre avaient promis leur aide mais qui n'enverront aucune troupe sérieuse attaquer l'Allemagne avant que celle-ci ne jette tout son arsenal contre la France en mai 1940.
En septembre 1939, le PCF, Parti communiste français, trahit ouvertement la France en répandant le pacifisme délétère, en ordonnant des sabotages dans la production des armes de la France et en cessant d'attaquer subitement l'Allemagne nazie.
Cependant le courant antimilitariste date de plus loin : après les hécatombes de la Grande guerre, le courant pacifiste a essaimé et si les instituteurs laïcs abhorrent la soutane et l'uniforme, les générations qu'ils ont formées ont été abreuvées d'objection de conscience, de dégoût envers la patrie et de fausse liberté. Leur slogan, applaudi lors des congrès d'instituteurs, était "Mieux vaut la servitude que la mort", slogan ignoble de lâcherie.
Depuis vingt ans, les hommes politiques, les milieux intellectuels influents, ne cessent de vanter les mérites de la paix et l'absurdité de la guerre. La ligne Maginot est un parfait exemple de cet état d'esprit de défensive soit-disant supérieure à l'offensive.
Au contraire, les Allemands ont compris l'importance d'attaques rapides coordonnées entre des corps blindés en nombre et des attaques aériennes. Cette défaillance des énergies, l"affaiblissement de l'autorité, la sclérose intellectuelle du haut-commandement français sont à l'origine de la plus terrible défaite française. Un immense dégoût envers les politiciens responsables par leur aveuglement parcourt toute la population dès juin 1940. Ceux-ci, pour beaucoup, fuient sans honneur et délaissent le pouvoir au Maréchal Pétain.
La défaite et l'armistice de juin 1940
Le front enfoncé, toutes les défenses emportées, des millions de réfugiés sur les routes, Paul Reynaud refuse d'endosser la responsabilité d'un armistice et suggère au président Lebrun de désigner le Maréchal Pétain comme chef de gouvernement. Il signe un armistice le 22 juin afin d'éviter que tout le territoire ne soit envahi et la capture du reste de l'armée, et le 10 juillet reçoit les pleins pouvoirs de l'Assemblée.
20 juin 1940
Maréchal Pétain
« Français ! J’ai demandé à nos adversaires de mettre fin aux hostilités. Le Gouvernement a désigné mercredi les plénipotentiaires chargés de recueillir leurs conditions. J’ai pris cette décision, dure au cœur d’un soldat, parce que la situation militaire l’imposait. Nous espérions résister sur la ligne de la Somme et de l’Aisne. Le Général Weygand avait regroupé nos forces. Son nom seul présageait la victoire. Pourtant la ligne a cédé et la pression ennemie a contraint nos troupes à la retraite. Dès le 13 juin, la demande d’armistice était inévitable. Cet échec vous a surpris.
Vous souvenant de 1914 et de 1918, vous en cherchez les raisons. Je vais vous les dire. Le 1er mai 1917, nous avions encore 3 280 000 hommes aux armées, malgré trois ans de combats meurtriers.
À la veille de la bataille actuelle, nous en avions 500 000 de moins. En mai 1918, nous avions 85 divisions britanniques ; en mai 1940, il n’y en avait que 10. En 1918, nous avions avec nous les 58 divisions italiennes et les 42 divisions américaines. L’infériorité de notre matériel a été plus grande encore que celle de nos effectifs. L’aviation française a livré à un contre six ses combats. Moins forts qu’il y a vingt-deux ans, nous avions aussi moins d’amis.
Trop peu d’enfants, trop peu d’armes, trop peu d’alliés, voilà les causes de notre défaite. Le peuple français ne conteste pas ses échecs. Tous les peuples ont connu tour à tour des succès et des revers. C’est par la manière dont ils réagissent qu’ils se montrent faibles ou grands. Nous tirerons la leçon des batailles perdues. Depuis la victoire, l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu’on a servi. On a voulu épargner l’effort ; on rencontre aujourd’hui le malheur. J’ai été avec vous dans les jours glorieux.
Chef du Gouvernement, je suis et resterai avec vous dans les jours sombres. Soyez à mes côtés. Le combat reste le même. Il s’agit de la France, de son sol, de ses fils. »
25 juin 1940
Maréchal Pétain
« (…) La terre, elle, ne ment pas. Un champ qui tombe en friche, c’est une portion de France qui meurt. Une jachère de nouveau emblavée, c’est une portion de France qui renaît. N’espérez pas trop de l’État qui ne peut donner que ce qu’il reçoit. Comptez pour le présent sur vous-mêmes et, pour l’avenir, sur les enfants que vous aurez élevés dans le sentiment du devoir.
Nous avons à restaurer la France. Montrez-la au monde qui l’observe, à l’adversaire qui l’occupe, dans tout son calme, tout son labeur et toute sa dignité. Notre défaite est venue de nos relâchements. L’esprit de jouissance détruit ce que l’esprit de sacrifice a édifié.
C’est à un redressement intellectuel et moral que, d’abord, je vous convie. Français, vous l’accomplirez et vous verrez, je le jure, une France neuve surgir de votre ferveur. Pendant les trois quarts de siècle qui ont précédé la guerre, le régime politique auquel étaient soumis les Français était la culture du mécontentement. Aujourd’hui que la France est en proie au malheur véritable, il n’y a plus de place pour les mensonges et les chimères. Il faut que les Français s’attachent à supporter l’inévitable, fermement et patiemment. »
Le Maréchal avait donné l'ordre formel à la délégation française de rompre les négociations si l'Allemagne exigeait la remise partielle ou totale de la flotte, l'occupation totale de la métropole et l'occupation d'une partie quelconque de l'empire colonial.
En politique intérieure, le Maréchal supprime les impôts et taxes spécifiques que les congrégations religieuses et les écoles catholiques devaient payer. La charte du travail qu'il met en place s'inspire beaucoup de la doctrine sociale de l'Eglise. Le cardinal Feltin, archevêque de Bordeaux, le souligne en septembre 1940 : "L'ordre social nouveau que veut établir en France le chef de l'Etat, s'inspire nettement des enseignements pontificaux en même temps que des traditions et qualités nationales."
Cependant deux tendances s'affrontent à Vichy autour du Maréchal. La première est à gauche avec Laval en tête, pacifiste et nourrie d'idéalisme européen. Laval pense que l'Allemagne gagnera et veut tout faire pour donner à la France une place dans la nouvelle Europe. Il est soutenu par le dissident socialiste Marcel Déat, Léon Emery du Syndicat national des instituteurs, de Georges Dumoulin dirigeant cégétiste, de la fédération de l'enseignement en la personne de Ludovic Zoretti, etc.
La seconde ligne est représentée par le général Weygand, nettement hostile à l'Allemagne et ne songe qu'à la revanche, l'armistice étant une suspension provisoire des combats. La plupart sont à droite, avec plusieurs maurrassiens, des anciens cagoulards comme Gabriel Jeantet, des nationalistes et des conservateurs venant des organisations du colonel de la Rocque, etc. Le Maréchal sera pris par les deux écoles, en maintenant une ligne de non hostilité envers l'Angleterre malgré l'ignominie de Mers-el-Kébir, et d'amitié envers les Etats-Unis.
Dès la signature de l'armistice, le général Weygand encourage, avec l'accord du Maréchal, les commandants de région militaire à dissimuler le matériel et les munitions qui doivent être livrés aux Allemands. Nommé délégué général en Afrique du Nord, il emploie toute son énergie à remettre sur pied l'armée d'Afrique, camoufle les hommes dans des organisations paramilitaires et des chantiers de jeunesse, repartie du matériel de métropole. Au début de 1941, il dispose de deux cent mille hommes bien entraînés, mais n'a ni char ni artillerie lourde et son aviation est peu performante. Les Allemands apprenant ses activités, l'arrêtent en novembre 1942 et le déportent jusqu'à la fin de la guerre.
L'armée d'Afrique joue un rôle décisif en Tunisie en novembre 1942 avec le général Giraud à sa tête, puis avec le général Juin, resté fidèle au Maréchal Pétain. Cette armée capture le général von Arnim commandant des forces de l'Axe en Afrique du Nord et contraint ses deux cent mille soldats de l'Afrikakorps à capituler.
Le général de Lattre, lui, est nommé par le gouvernement du Maréchal commandant supérieur en Tunisie, puis de la seizième région militaire à Montpellier. En novembre 1942, il se livre à un baroud d'honneur contre les Allemands ce qui lui vaut d'être arrêté. Il se voit libéré en 1943 grâce au cabinet du Maréchal puis rejoint Alger pour prendre le commandement de la 1ère armée.
Equipée par les Américains, la 1ère armée d'Afrique se couvre de gloire en Italie, en Corse, en Provence lors du débarquement, puis dans tous les combats de la libération, jusqu'à la capitulation allemande.
31 août 1941
Le troisième Mémoire de soeur Lucie, terminé le 31 août 1941, ne compte qu’une douzaine de pages, mais il est le plus saisissant des écrits de sœur Lucie. Pour la première fois, sont révélées les deux premières parties du Secret qui désignent explicitement « la Russie » comme l’ennemie de l’Église et de la paix du monde. Certes, la voyante l’avait déjà écrit partiellement dans sa lettre à Pie XII, mais cette lettre était demeurée secrète.
1942
En cette année 1942, le président Roosevelt faisait pression sur Pie XII pour qu’il atténuât ses dénonciations du péril communiste. Comme si la Russie bolchevique ne constituait pas un danger pour l’Europe ! Un “ accord Rome - Moscou ” fut conclu dont les protagonistes furent Mgr Montini, le futur Paul VI, et Staline lui-même. Nous n’en savons pas la teneur exacte, mais une lettre de Pie XII à l’ambassadeur américain Taylor, datée du 22 septembre 1942, fait allusion à une promesse stupéfiante qu’il aurait accepté de faire au sujet de l’Urss :« (...) À la demande du président Roosevelt, le Vatican a cessé toute polémique avec le régime communiste, mais ce silence qui pèse à nos consciences n’a pas été compris par les dirigeants soviétiques qui poursuivent en Urss et dans les pays occupés par les troupes de l’Armée rouge leurs persécutions contre les Églises et les fidèles. Dieu fasse que le Monde libre n’ait pas un jour à regretter mon silence. »
Pie XII était écartelé entre sa sympathie pour les principes démocratiques et moraux affichés par Roosevelt, soutenus par son entourage, les cardinaux Maglione et Tisserant, ainsi que par Mgr Montini, et sa dévotion envers Notre-Dame de Fatima, dont les révélations l’impressionnaient.
11 janvier 1943
Allocution du Pape au patriarcat et à la noblesse de Rome
« L'avant-garde de cette évolution a été ce que l'on appelle la Réforme protestante, dont les événements et les guerres ont permis à une grande partie de la noblesse européenne de se détacher de l'Église catholique et de s'approprier ses biens. Mais l'incroyance s'est propagée avant la Révolution française.
Les historiens notent que l'athéisme, même sous le lustre du déisme, s'était alors rapidement répandu dans la haute société, en France et ailleurs : la croyance en un Dieu créateur et rédempteur était devenue, dans ce monde voué à tous les plaisirs des sens, une chose presque ridicule et déshonorante pour les esprits cultivés, avides de nouveauté et de progrès. »
15 janvier 1943
Le Maréchal Pétain sur la franc-maçonnerie, qu’il a interdite en France, déclare à Bernard Faÿ, directeur des Documents maçonniques :
"Vous ne devez pas hésiter. La Franc-maçonnerie est la principale responsable de nos malheurs; c'est elle qui a menti aux Français et qui leur a donné l'habitude du mensonge. Or, c'est le mensonge et l'habitude du mensonge qui nous ont amenés où nous sommes."
1943
Encyclique Mystici corporis : l’Église corps mystique du Christ
Noël 1944
Etonnante déclaration du pape Pie XII au sujet de la démocratie moderne sans Dieu en affirmant son avènement inéluctable : le pape idéalise un système politique où les hommes seraient honnêtes et vertueux alors précisément qu'un tel système est basé sur le refus de toute loi naturelle et de toute morale individuelle ou politique en dehors de celle inventée par les hommes.
En réalité, pour être élu, il faut beaucoup d'argent, beaucoup de réseaux, beaucoup arroser les médias et avoir des amis parmi eux, beaucoup mentir pour plaire et promettre l'irréalisable, beaucoup de soutiens chez les grands financiers et les puissants de la terre, les riches propriétaires et les maîtres des industries et du commerce.
Le pape se rallie ainsi à la "démocratie chrétienne" dont Marc Sangnier est l'âme damnée, alors que cette dernière est une contradiction dans les termes puisqu'il est impossible de concilier le décalogue voulu par Dieu tout puissant et à côté considérer que rien ne peut se trouver au-dessus de la loi du nombre à la base de la souveraineté populaire.
9 avril 1945
Mort de l’abbé Primo Vannutelli, moderniste souterrain. En 1978, un document jusqu’alors inconnu, intitulé Dalprofondo : il testamento di fede di don Primo Vannutelli [Des profondeurs : le testament de foi de l’abbé Primo Vannutelli] fut publié, d’un prêtre romain décédé à Rome le 9 avril 1945, chez les pères philippins de l’Oratoire. L’abbé Vannutelli, après avoir été moderniste, était officiellement « rentré dans l’ordre » en prêtant le serment antimodemiste prescrit. Selon son exécuteur testamentaire, Francesco Gabrieli, « sa place est parmi ces modernistes restés au sein de l’Église après la condamnation, qui se sont pliés à sa discipline tout en gardant dans leur cœur leurs convictions intimes [...] ». Selon Gabrieli, en écoutant cette voix qui vient des profondeurs et en la rapprochant du symbole de Nicée, « tout l’édifice de la foi s'effondre », « la filiation divine de Jésus, sa naissance virginale, les miracles, la résurrection, la Trinité. [...] Le cadre dogmatique du christianisme, ou du moins du catholicisme romain, en sort détruit [...]». Tout en niant la divinité de Jésus-Christ et de l’Église, le prêtre romain postulait la nécessité de ne pas en sortir, attendant patiemment son inévitable transformation historique. Les moyens pour favoriser ce processus étaient à son avis la liberté de la discussion et de la recherche, ainsi que le changement de la liturgie.
La réforme, pour être radicale, « devrait concerner les rites, non pas les dogmes ouvertement ».
Primo Vannutelli était resté un incrédule qui exerçait son ministère dans l’une des plus belles églises de Rome, la Chiesa Nuova, où il vivait en parfaite harmonie avec le père Giulio, le futur cardinal Bevilacqua, et avec le père Paolo Caresana, supérieur général de la Congrégation, sans que personne ne remarquât sa duplicité.
24 décembre 1945
Pie XII , allocution aux cardinaux
« Un libéralisme suranné voulut créer l'unité sans l'Église et contre l'Église au moyen de la culture laïque et d'un humanisme sécularisé. Çà et là, comme un fruit de son action dissolvante, en même temps que comme son ennemi, lui succéda le totalitarisme. En somme, quel fut, après un peu plus d'un siècle, le résultat de tous ces efforts exercés sans et souvent même contre l'Église ? La tombe de la saine liberté humaine ; les organisations forcées ; un monde qui, pour les brutalités et la barbarie, pour les destructions et les ruines, mais surtout pour la désunion funeste et pour le manque de sécurité, n'avait pas connu son pareil. »
20 avril 1946
Pie XII : « L'objet contre lequel l'adversaire dirige aujourd'hui son assaut, qu'il soit ouvert ou subtil, n'est plus, comme d'ordinaire dans le passé, tel ou tel point particulier de doctrine ou de discipline, mais bien l'ensemble de la foi et de la morale chrétienne jusqu'à leurs conséquences finales. En d’autres termes, c’est un assaut total ; d'un oui complet ou d'un non complet. Dans cet état de choses, le vrai catholique doit rester d’autant plus ferme et ferme sur le terrain de sa foi et la démontrer par des faits. Dans le feu de la lutte, un christianisme purement extérieur et purement formel fond comme la cire au soleil. »
Le père dominicain Réginald Garrigou-Lagrange, dès 1946, dans La nouvelle théologie, où va-t-elle ? (cf Le sel de la terre n°98), alertait sur le retour du modernisme, contre lequel Pie XII mettra en garde dans son encyclique Humani generis.
Novembre 1947. La révolution gronde en France. Le pays est au bord de l’abîme : faillite économique due à une gestion calamiteuse de l’après-guerre, impuissance des pouvoirs publics, grèves à caractère insurrectionnel dans un climat international de guerre froide, tout est prêt pour le Grand Soir que les communistes attendent en France depuis 1944. Les apparitions de l’Île-Bouchard, dont l’Église a permis le culte public et les pèlerinages, s’inscrivent dans la suite merveilleuse des interventions divines sur la France, honorée des titres de “ Fille aînée de l’Église ”, de “ Nation prédestinée ” et de “ tribu de Juda de la Nouvelle Alliance ”.
« Le lundi 8 décembre 1947, j’allai faire une prière à l’église Saint-Gilles en me rendant à l’école à 1 h avec Jeanne, ma sœur, et Nicole, ma cousine», raconte Jacqueline Aubry, douze ans. Jeanne, sa sœur, a sept ans et demi, Nicole dix ans. Les sœurs de l’école leur ont recommandé de prier ce jour-là spécialement pour la France. « On prit de l’eau bénite dans le bénitier, on fit le signe de la Croix et la génuflexion, puis on alla à gauche par la nef. En passant devant la statue de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus on s’arrêta devant elle et, debout, on récita un “ Je vous salue Marie ”. »Pieuse coutume instituée par le curé de L’Île-Bouchard, l’abbé Ségelle, dévot et apôtre de la petite Thérèse. N’était-elle pas, depuis le 3 mai 1944, patronne secondaire de la France avec sainte Jeanne d’Arc ? Précisément, l’histoire locale raconte que Jeanne d’Arc fit halte à L’Île-Bouchard, avant d’arriver à Chinon, le 6 mars 1429. Elle franchit le portail nord de l’église Saint-Gilles, et pria devant le maître-autel. C’est ainsi que les deux “ saintes de la Patrie ” introduisirent les petites filles auprès de leur Reine.« Puis, on s’avança jusqu’au fond, devant l’autel de la Sainte Vierge. On s’agenouilla à droite, sur les premiers prie-Dieu et on récita une dizaine de chapelet. Alors je vis tout à coup à ma gauche, entre le vitrail et l’autel, une grande lumière, vive mais non éblouissante, au milieu de laquelle apparut une belle Dame, se tenant dans une grotte et ayant à sa droite un ange. Sous ses pieds, on lisait l’invocation : “ Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. ” Je poussai du coude Nicole qui était tournée d’un autre côté et je lui dis :– Regarde donc !« Nicole regarde ainsi que Jeanne. Elles firent :“ Oh ! ” en mettant leur main droite à leur bouche, puis Nicole s’écria : “ Oh ! la belle Dame ! ”« Quant à Jeannette, elle fut sidérée par l’Ange :– Oh ! le beau Ange ! Oh ! le beau Ange ! fit-elle les mains jointes en se relevant. »
« On s’arrêta de prier puis, plutôt effrayées, on sortit de l’église. On aperçut dans la rue Sergine Croizon [treize ans] et sa petite sœur Laura [huit ans et demi] qui allaient à l’école. On leur raconta ce qu’on avait vu et elles rentrèrent avec nous dans l’église pour voir la Dame. »Les cinq fillettes s’engagent ensemble dans la nef de la Sainte Vierge. Lorsqu’elles sont à la hauteur de la statue de sainte Thérèse, Laura s’écrie : « Je vois une belle Dame et un Ange ! » Mais Sergine, elle, ne voit rien.Arrivées devant l’autel, elles s’agenouillent devant la belle Dame qui les a attendues. Elles récitent un Notre Père, une dizaine de chapelet et trois fois l’invocation Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.
Cette prière terminée, la Dame disparaît, après leur avoir souri à toutes, spécialement à Jeanne Aubry, la plus petite. Alors les enfants se lèvent et vont à l’école.
À peine les enfants sont-elles à genoux devant l’autel de la Sainte Vierge, que la belle Dame, accompagnée de l’Ange, se montre de nouveau à elles.Prenant la parole pour la première fois, avec une expression d’indicible tristesse, elle leur dit :
« Dites aux petits enfants de prier pour la France, car elle en a grand besoin. »
La Dame a insisté sur le mot “ France ”. Poussées par Jacqueline, les deux plus petites demandent :
« Madame, êtes-vous notre Maman du Ciel ? »
Le visage de la Dame s’éclaire d’un sourire, et elle répond d’une voix douce et lente :
– Oui, je suis votre Maman du Ciel. »En prononçant le mot “ Ciel ”, la Sainte Vierge a tourné ses yeux bleus très purs vers le Ciel. Jacqueline s’enhardit et demande elle-même à la Dame :« Quel est l’Ange qui vous accompagne ?L’Ange se détourne et répond en souriant :– Je suis l’ange Gabriel. »Ce furent les seules paroles prononcées par l’Ange à l’adresse des enfants, pendant toutes les apparitions. Puis la Dame tend la main droite et dit :
« Donnez-moi votre main à embrasser, chacune à votre tour.»
Elles approchent sans crainte et la Dame, se penchant, prend lentement leur main droite, l’embrasse sur sa face dorsale, à l’extrémité de l’index, du médius et de l’annulaire et leur dit en les congédiant :
« Revenez ce soir à 5 heures et demain à 1 heure. »
Alors la vision disparaît et les enfants retournent à l’école. Elles remarquent que la trace du baiser de la Dame est restée sur leurs mains et se signale par un ovale blanc. « Dépêchons-nous, dit Jacqueline, la chère sœur sera bien obligée de nous croire, cette fois-ci. » Malheureusement, la trace disparaît à la sortie de l’église pour l’une, à la porte de l’école pour les autres.
Nous étions en 1947. Le pape Pie XII se préparait à définir solennellement le dogme de l’Assomption de la Très Sainte Vierge, montée au Ciel avec son corps. Comme c’était un sujet d’ardentes controverses dans l’Église, le Pape allait devoir faire appel à son magistère solennel et infaillible. Eh bien ! à L’Île-Bouchard, la Reine du Ciel a voulu manifester d’avance la vérité du dogme, qui sera défini le 1er novembre 1950. En embrassant la main des enfants, et en y laissant une trace sensible de son baiser, la Sainte Vierge a voulu faire comme Jésus, son Fils, avec Thomas l’incrédule : Donne ta main et mets-la dans mon côté... (…)
Mardi 9 décembre 1947
À 1 heure de l’après-midi, les voyantes se placent, comme la veille, devant l’autel de la Sainte Vierge, et commencent le chapelet. Bientôt la lumière apparaît, « un globe de lumière » s’ouvre et un rideau argenté se déploie, couvrant la moitié du vitrail de gauche et la moitié de l’autel de Notre-Dame des Victoires. Sur ce fond de rideau se détache une grotte et, dans cette grotte, la Dame. À quelque distance, sous une voûte de rocher, l’Ange, à gauche de la Dame, cette fois.Sous les pieds de la Dame, l’invocation de la veille : “ Ô Marie conçue sans péché... ” a été remplacée par ces mots : “ Je suis l’Immaculée Conception ”. Des lettres brillantes, en partie cachées par les mains de la Dame, apparaissent sur sa poitrine : MA ... CAT.
Les voyantes sont seules dans l’église. Trois amies les attendent dehors. Jacqueline a promis de demander à la Dame si elles pouvaient entrer. Elle le fait.
« Oui, répond la Dame, mais elles ne me verront pas. »
Jacqueline s’empresse d’aller le dire à ses amies. Une femme du village, madame Trinson, survenue sur les entrefaites, se joint aux enfants et pénètre avec elles dans l’église.Dès le retour de Jacqueline, la Dame levant sa main droite à la hauteur de sa joue, fait signe de l’index d’approcher. Quand les quatre fillettes sont près d’elle, elle les invite à s’approcher d’elle :
« Embrassez la croix de mon chapelet.»
Jacqueline et Nicole, en se haussant sur la pointe des pieds, parviennent à atteindre le crucifix que la Dame tient dans sa main, mais Laura et Jeannette, trop petites, doivent être soulevées à bout de bras par Jacqueline. Ce que celle-ci fait sans aucun effort.Lorsqu’elles ont, toutes les quatre, baisé le crucifix d’or, elles font très, très lentement, le signe de Croix, à l’imitation de Celle qui vient de les unir d’une manière si simple mais très intime à sa compassion. « Qu’il est impressionnant ce signe de la croix ! » diront-elles.
Jacqueline et Nicole (au second plan), Jeannette et Laura (au premier plan) avec le chanoine Ségelle, dans la cour du presbytère.
Puis la Dame, devenue subitement toute triste, dit :« Je vais vous dire un secret que vous pourrez redire dans trois jours : Priez pour la France qui, ces jours-ci, est en grand danger. » (…)Puis la Dame continue :« Allez dire à monsieur le Curé de venir à 2 heures, d’amener les enfants et la foule pour prier. »
Ce même 9 décembre, à la stupéfaction générale, le Comité national de grève de Paris donnait l’ordre de reprendre le travail. Le revirement fut aussi brusque qu’imprévu. La veille encore, on exhortait les grévistes à « tenir et vaincre », puis brusquement, sans les consulter, l’ordre était donné de cesser la grève.
Jeudi 11 décembre
« D’où nous vient cet honneur que vous veniez dans l’église Saint-Gilles ?
– C’est parce qu’il y a ici des personnes pieuses et que Jeanne Delanoue y est passée.»
Sainte Jeanne Delanoue, fondatrice des Sœurs de Sainte-Anne de la Providence (1666-1736), appelée “ la Mère des pauvres ”, venait d’être reconnue bienheureuse un mois auparavant (le 9 novembre 1947).
Vendredi 12 décembre
« Priez-vous pour les pécheurs ? demande la voix.
– Oui, Madame, nous prions.
– Bien. Surtout, priez beaucoup pour les pécheurs. »
(...) – Je ne suis pas venue, dit enfin la Dame redevenue toute triste, pour faire des miracles mais pour que vous priiez pour la France qui est en grand danger, ces jours-ci. »
Samedi 13 décembre
– Est-ce que vous me construirez une grotte ?
– Oui, Madame, nous vous la construirons.
Dimanche 14 décembre
La foule grossit de plus en plus. Bientôt il n’y a plus une place à prendre, bien qu’on ait enlevé une partie des chaises. La chaire, la tribune, sont pleines. Des grappes humaines s’attachent, s’accrochent aux piliers de l’église. Des échafaudages les plus hétéroclites s’élèvent, des gens apportent des échelles doubles qui sont aussitôt garnies jusqu’au faîte. Il y a là plus de deux mille personnes, sans compter celles qui n’ont pu entrer. Toute cette foule est néanmoins disciplinée et récite, sans interruption, quatre chapelets.
« Madame, que faut-il faire pour consoler Notre-Seigneur de la peine que lui causent les pécheurs ?
– Il faut prier et faire des sacrifices. »
– Avant de partir, j’enverrai un vif rayon de soleil, répond la Dame, qui ajoute : Dites à la foule qu’elle chante le Magnificat. »
la menace d’une guerre civile suscitée par les “ erreurs de la Russie ” fut, durant cette semaine du 8 au 14 décembre 1947, définitivement écartée. Les historiens datent de cette fin d’année 1947 le commencement du déclin du parti communiste français, et parlent des mois qui suivirent comme d’un « moment de grâce et de détente, dans le destin tourmenté du régime ». Peut-être aussi comme un avant-goût du « certain temps de paix » promis à Fatima.
Mars 1948
Pie XII réunit une commission pour étudier la reprise d'un concile en particulier afin de réagir contre la diffusion du poison marxiste dans l'Eglise. Cette commission souligne que "le bourbier d'erreurs dangereuses, ainsi que les graves périls dont se trouve menacée l'Eglise et la société, loin de s'éloigner et de diminuer, semblent au contraire s'aggraver." Mais devant les divergences et les oppositions, le pape ajourne ce projet.
1949
« En 1949, le pape Pie XII évoquait avec tristesse l’existence des ‘quelque 2 000 faux prêtres infiltrés dans l’Église’»
Danièle et Pierre DE VILLEMAREST, Le KGB au coeur du Vatican, op. cit., pp. 258-259, voir aussi le bulletin Introïbo n° 4, 1974, p.7, cité par le Bulletin St Jean Eudes, prieuré de Gravrus, Calvados n° 56, de juin juillet 2000
Le Saint Office condamne Karl Rahner.
30 juin 1949
Décret du Saint Office interdisant aux catholiques d’adhérer à un parti communiste et excommuniant ceux qui propagent cette erreur perverse.
20 décembre 1949
Instruction du Saint Office au évêques sur l'œcuménisme :
"Ils veilleront de même à ce que, sous le faux prétexte qu'il faut beaucoup plus considérer ce qui nous unit que ce qui nous sépare, on ne nourrisse pas un dangereux indifférentisme (...). La doctrine catholique doit par conséquent être proposée et exposée totalement et intégralement, il ne faut point passer sous silence ou voiler par des termes ambigus ce que la vérité catholique enseigne sur la vraie nature des étapes de la justification (...), sur la seule véritable union par le retour des chrétiens séparés à l'unique véritable Eglise du Christ."
28 février 1950
Lettre du Mgr Lusseau au Chanoine Catta :« Voici les principaux points de doctrine que [le Père Le Floch] considérait comme particulièrement atteints :
La doctrine catholique du péché originel, que la thèse trop souvent prônée du polygénisme dénature,
La doctrine du surnaturel qui perd ses caractéristiques essentielles, du fait que des thèses renouvelant le nominalisme du XIVe siècle, en viennent à refuser toute fixité objective à la nature humaine, et ne semblent l’ouvrir qu’à des perfectionnements complémentaires dans son ordre,
La présence réelle eucharistique qui ne serait plus, selon certaines feuilles du P. de Montcheuil (décédé), qu’un symbolisme efficace de l’activité du Christ dans le monde,
La valeur des preuves traditionnelles de l’existence de Dieu, qui ne reposeraient que sur une philosophie « dépassée et périmée », impuissante à convaincre l’intelligence moderne. (…)
La stabilité du dogme, dont les formules sont relatives aux temps et aux lieux, la foi n’étant qu’un accident dans l’évolution des religions. »
6 juin 1950
Lettre de Mgr Roncalli futur Jean XXIII à la veuve de Marc Sangnier peu après le décès de ce dernier enterré le 28 mai lors d'obsèques solennelles à Notre-Dame de Paris. Il lui avoue combien son mari l'a séduit par la puissance de sa parole et de son action : un éloge sans mesures aux doctrines du fondateur du Sillon y est dressé, en contradiction complète avec saint Pie X rappelant la saine doctrine dans la Lettre aux évêques français sur le Sillon Notre charge apostolique.
Ce saint pape y dénonçait les graves erreurs de ce mouvement "qui ne forme dorénavant qu'un misérable affluent du grand mouvement d'apostasie organisé, dans tous les pays, pour l'établissement d'une Eglise universelle qui n'aura ni dogmes, ni hiérarchie, ni règle pour l'esprit, ni frein pour les passions, et qui, sous prétexte de liberté et de dignité humaine, ramènerait dans le monde, si elle pouvait triompher, le règne légal de la ruse et de la force, et l'oppression des faibles, de ceux qui souffrent et qui travaillent".
12 août 1950
Encyclique Humani generis pour rappeler l’importance de saint Thomas d’Aquin et condamner le relent du modernisme. Il vise, sans les nommer hélas, les chefs de file du modernisme : Teilhard de Chardin, de Lubac, Daniélou, von Balthasar, Karl Rahner, Chenu et Congar. Il dénonce le venin répandu par les théologiens et philosophes modernistes contaminés par l'esprit des "lumières" insensées du XVIIIe siècle, par le nominalisme de Kant et de ses disciples. N'étant pas nommés, les artisans d'erreurs visés par le pape auront beau jeu de soutenir qu'ils n'ont pas été condamnés.
1er novembre 1950
Pie XII définit le dogme de l’Assomption de Notre Dame.
17 avril 1951
Lettre de Mgr Lusseau au Chanoine Catta : « L’enseignement affecte de plus en plus (…) une forme adoctrinale dont la grisaille empêche les élèves de discerner nettement les vérités révélées » Mgr Lusseau note que certains professeurs d’instituts catholiques ne croient pas aux miracles de l’Ancien Testament.
De Léon XIII à Paul VI, Il est évident qu’il a existé, une impressionnante continuité de parrainages – voire de politique, à quelques différences significatives près, dues pour l’essentiel aux circonstances – entre les Secrétaires d’État, qui se sont succédés : les cardinaux Rampolla, Gasparri, ces deux derniers franc-maçons, Pacelli et Montini, ainsi qu’avec les cardinaux Della Chiesa et Roncalli, qui leur étaient très liés. Ces quatre derniers deviendront papes. Le jeune Pacelli avait appris le métier au sein de l’équipe Rampolla, avec Della Chiesa, Gasparri, Radini-Tedeschi et son protégé Roncalli. L’abbé Montini, autre protégé du cardinal Gasparri, devait rester pendant 23 ans le très proche collaborateur de Pie XII, avant comme après son accession au trône pontifical.
En quoi le pontificat de Pie XII prépara t-il la révolution conciliaire ?
Pie XII était très philosémite (Mary BALL-MARTINEZ, La sape de l’Église catholique, p. 41-42. « En 1937, à l’arrivée dans le port de New-York du paquebot Conte di Savoia sur lequel il se trouvait, le cardinal Pacelli demanda au commandant d’arborer un drapeau improvisé portant l’étoile à six branches du futur État d’Israël. En l’honneur, dit-il, des six cents juifs allemands qui étaient à bord. »), il a promu à de très hauts postes les traîtres comme Béa et laissé s’étendre dans l’Église le cancer de l’anarchie dogmatique et liturgique.
Le haut clergé d’après-guerre, nommé par Pie XII conseillé par le père Bea et les nonces comme Roncalli, était formé de prélats sillonnistes dont la nomination en remplacement des prélats catholiques avait été exigée par les puissances victorieuses en 1945. Le père Bea, provincial des jésuites, avait obtenu de Pie XI qu’il soit nommé à la tête de l’Institut Biblique Pontifical (le Biblicum). Allemand, rempli d’ardeur pro-juive, le cardinal Bea devait jouer un rôle important dans le travestissement des relations de l’Église avec les juifs lors du concile. Il sera alors soutenu et financé par la franc-maçonnerie juive des Bénai Bérith comme le prouve l’article de Look du 25 janvier 1966. Il devint le confesseur de Pie XII.
Un des collaborateurs les plus proches de Pie XII était l’abbé Montini, futur Paul VI et démolisseur de l'Eglise, et il le resta 23 ans, avant d’être nommé archevêque de Milan pour être écarté sans être nommé cardinal, à la suite de l’affaire du Russicum où sa trahison apparut, envers les missionnaires envoyés derrière le rideau de fer.
La Compagnie de Jésus ayant interdit le père Teilhard de Chardin de publication dans le domaine religieux, c’est Pie XII qui intervint pour obtenir la levée de cette sanction, permettant à celui-ci de donner une série de conférences dans le Paris occupé des années de guerre.
C’est Pie XII, qui, par le statut d’Institut séculier qu’il créait pour lui en 1947, permit à l’Opus Dei, de se développer internationalement, alors qu’il diffusait depuis sa fondation en 1928 les idées qui devaient triompher à Vatican II, telles que l’Œcuménisme libéral, la fausse liberté religieuse et même un rôle du laïcat volontairement mis sur pied d’égalité avec le sacerdoce.
C’est également Pie XII, qui en cette même année nomma l’abbé Annibale Bugnini à la tête de la Commission liturgique qu’il créait. Mgr Bugnini devait être initié à la franc-maçonnerie le 23 avril 1963, d’après la liste de l’Osservatore politico. Pour faire passer la réforme liturgique, Mgr Bugnini mettra sur pied des congrès liturgiques internationaux notamment à Maria Laach en Allemagne, à Lugano en Suisse, à Louvain en Belgique et enfin à Assise. Pie XII adressa un message de félicitations à l’issue de ce dernier congrès : « Le mouvement liturgique est apparu comme le signe d’un don providentiel de Dieu pour notre temps, comme le passage du Saint-Esprit sur l’Église, afin de montrer aux fidèles le mystère de la foi et les richesses de la grâce qui dérivent d’une active participation à la liturgie ». Cette participation active si dévoyée par les modernistes.
C’est enfin Pie XII qui enverra Mgr Roncalli comme nonce à Paris. Il le fera même cardinal. En 1946, ce dernier fera nommer le baron Yves Marsaudon, franc-maçon « 33e degré » bien connu – il en était parfaitement conscient– comme ministre plénipotentiaire de l’Ordre de Malte à Paris.
Pendant la guerre, Assise, la cité de saint François, devint le centre principal de l’impression des faux certificats de baptême pour les juifs, Pie XII y installant le complexe connu sous le nom de ‘La Citadelle’, sorte de ‘réservoir à idées’ pour de nouveaux projets d’Église : ce même centre qui, plus tard organisera la scandaleuse Journée de la Paix du pape Jean-Paul II. Pendant toute la durée de la deuxième guerre mondiale, par permission papale, des services religieux de la Synagogue purent avoir lieu dans la crypte de la basilique de saint François. Ce fut là que pour l’essentiel sera conçue la ‘Nouvelle Messe’ par Mgr Bugnini.
Il cesse de condamner le communisme ouvertement après l’alliance des Etats-Unis avec l’URSS. Pourtant, plus tard, dans une lettre poignante adressée à son vieil ami et hôte à New-York, Myron C. Taylor (Myron C. Taylor (1874-1959) était « un milliardaire épiscopalien et franc-maçon actif », membre de la loge L’Humanité n° 406, Lyons, New York, depuis octobre 1897. Il fut le premier ambassadeur personnel des États-Unis au Vatican. Mary BALL-MARTINEZ, op. cit., p. 34, précise que Myron C. TAYLOR était 33e degré dans la Franc-Maçonnerie.)– l’envoyé de Roosevelt, puis de Truman, auprès du Saint-Siège – Pie XII écrit : « A la requête du président Roosevelt, le Vatican a cessé toute mention du régime communiste. Mais ce silence, qui pèse lourdement sur notre conscience, est mal compris par les responsables soviétiques, qui continuent leurs persécutions contre les Églises et les fidèles. Puisse Dieu permettre que le monde libre ne regrette pas un jour mon silence. » Déjà lorsqu’il était cardinal, Pacelli accepta, à la demande de Roosevelt, de réduire au silence le Père Charles Coughlin, célèbre prédicateur à la radio américaine, grand ennemi des banquiers internationaux, qui recommandait la paix avec l’Allemagne, dévoilait les intentions guerrières de Roosevelt non moins que les intentions mauvaises de la judéo-maçonnerie sur le gouvernement des Etats-Unis, l’économie et les spectacles. Ce prêtre était ami avec le Père Denis Fahey, l’apôtre irlandais de la Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Enfin, un grand absent de la prédication de Pie XII fut la Lettre sur le Sillon Notre charge apostolique du saint pape Pie X du 25 août 1910, qui rappelait les vérités politiques et sociales face à l'hydre démocratique libérale et à la fausse conciliation des libéraux déguisés dans le Sillon de Sangnier.
Terminons cependant en affirmant que Pie XII avait un tel souci de maintenir l’intégrité de la foi qu’il passait chaque jour des heures et des heures derrière sa machine à écrire (il ne se couchait pas avant une heure du matin) pour exposer la saine doctrine et réfuter les erreurs. Pour se documenter, Pie XII « disposait d’une énorme bibliothèque de manuels spécialisés, d’encyclopédies et d’abrégés des sciences, en tout plus de cinquante mille volumes. Il était assisté dans ses recherches par le Père Hentrich et le toujours fidèle Père Robert Leiber, ainsi que par une troupe improvisée de jésuites de bonne volonté. Intransigeant sur l’exactitude, il n’hésitait pas à malmener ses auxiliaires, vérifiant et revérifiant chaque référence et chaque citation. Il dit un jour à un monsignor:
«Le pape a le devoir de faire toute chose mieux dans tous les domaines; à d’autres, il est possible de pardonner leurs imperfections, au pape, jamais. Non!» »
John Cornwell, Le pape et Hitler. L‘histoire secrète de Pie XII, Paris 1999, p. 437
Il enrichit le missel, en créant un office qui n’existait pas avant lui: le « commun des papes ». Bien entendu, l'église conciliaire se hâta de supprimer cet office. Pourquoi?
Parce que cet office contient deux prières extraordinaires, qui constituent un rempart puissant pour les catholiques désireux de rester intégralement catholiques. Voici le texte de la secrète: « Munera quae tibi, Domine, laetantes offerimus, suscipe benignus, et praesta ut, intercedente beato N, Ecclesia tua et fidei integritate laetetur, et temporum tranquillitate semper exsultet » (« Accueillez avec bonté, Seigneur, les présents qu’avec joie nous vous offrons, afin que par l’intercession du bienheureux N., votre Église connaisse le bonheur d’une FOI INTÉGRALE et des temps à jamais paisibles »). Voici le texte de la postcommunion: « Refectione sancta ellutritam gubema, quaesumus, Domine, tuam placatus Ecclesiam: ut potenti moderatione directa, et incrementa libertatis accipiat et in religionis integritate persistat » (« Cette Église dont vous avez refait les forces par ce repas sacré, guidez-là, Seigneur, avec bonté, en sorte que, sous votre impulsion souveraine, elle voie sa liberté croÎître sans cesse et qu’elle persévère dans L’INTÉGRITÉ DE LA RELIGION »).
LETTRE DE MONSIEUR WINCKLER AU R.P. GUERARD DES LAURIERS
" Le lobby qui avait cru au début du siècle réussir son coup avec le Cardinal RAMPOLLA, c’est-à-dire hisser l’un des siens au sommet de l’Eglise pour la remodeler à sa propre image, ce groupe de pression n’avait pas désarmé. Et l’espoir de la victoire était d’autant plus vif, l’impatience d’autant plus grande, que les circonstances avaient joué en sa faveur depuis la mort de S.S. PIE X. La révolution avait assis sa puissance sur un système financier prodigieux, sur «la victoire des démocraties», sur un empire soviétique fortifié, sur de nouveaux moyens mondiaux de propagande et de pression, et sur le discrédit, en raison de l’effondrement hitlérien, de tout ce qui ressemblait à l’anticommunisme ; et dans l’Eglise, sur la peur, pour beaucoup d’évêques, de religieux et de séculiers, de passer pour des vaincus ou des attardés. Je me rappelle encore les distinctions établies par PIE XII dans son discours de Noël 1944 au sujet du mot «démocratie». Cela, comme on dit, ne passa pas la rampe. Et je me rappelle la confidence désolée du Cardinal SUHARD qui avait suivi le conseil du Nonce de se rallier au Gouvernement de Vichy, dont la «légitimité» n’était pas reconnue par celui de la France «Libre». Le bon Cardinal ne se remettait pas de la poignée de main manquée. Quant au Cardinal TISSERANT, il ruminait ce qui est devenu, lors du Concile, le point de départ du décret sur la liberté religieuse. Il était, quant à lui, le chef incontesté du «parti gaulliste en soutane », et il avait l’oeil - si l’on peut dire - sur tous les évêques de France.
Qui me contredira si j’avance que RONCALLI et MONTINI lui doivent leur élection ? Mais qui, en revanche, a préparé de longue main la possibilité de ces élections dont l’une a rendu possible la suivante ? Il est facile de répondre, mais veuillez enregistrer qu’il est dangereux de s’aventurer sur ce terrain. Je comprends parfaitement l’attitude prudente de ceux qui préfèrent croire que c’est l’Esprit Saint qui a Lui-même manifesté Son choix. Peut-être l’avait-Il manifesté autrement, peut-être n’en a-t-on pas tenu compte, seul le Bon Dieu pourrait nous le dire puisque les Cardinaux, paraît-il, s’engagent au secret... Quoi qu’il en soit, depuis l’arrivée de Jacques MARITAIN comme ambassadeur auprès du Saint Siège, cadeau bête et méchant de Georges BIDAULT, j’avais cessé de servir la messe à Mgr MONTINI. Car en cette conjoncture, les membres de l’association ne se gênèrent plus pour affirmer leur progressisme.
Mes amis, disons le mot, étaient franchement modernistes. MARITAIN avait envahi le groupe MONTINI, et il n’y enavait plus que pour l’humanisme intégral. J’avais fui. Mais puisque c’est un témoignage que vous me demandez, j’affirme qu’il y avait à Rome précisément ce que vous cherchez à savoir, et que vous me permettrez d’appeler le lobby montinien, ou le groupe Rampolla, et qu’un actif Monseigneur, ayant beaucoup d’entregent, que je rencontrais souvent et pour qui j’avais une sincère amitié, apprenant que j’avais été présenté à Mgr MONTINI, que je l’admirais et que j’avais l’air de le suivre, me crut sans doute assez mûr pour faire un pas décisif dans la voie de l’efficacité. Je me rappelle le ton mystérieux qu’il prit - Mgr PIGNEDOLI, c’est de lui qu’il s’agit - pour me parler de la grande revanche qu’on préparait. Il me fit le récit tout au long du veto de l’Autriche, dont le résultat, pour lui, fut de replonger l’Eglise pendant un demi-siècle dans l’obscurantisme et l’isolement du Moyen-Age ; il insista sur la nécessité d’une ouverture et d’une adaptation de l’Eglise ; enfin il me fit entrevoir une ère nouvelle, et pour très bientôt, et avec un succès certain, grâce à celui qui réussirait là ou le Cardinal RAMPOLLA eut le malheur d’échouer. Je le regardai avec de grands yeux. Il crut que cela signifiait : «Mais qui est-ce ?» ; il répondit sans parabole : «Vous lui servez la Messe tous les jeudis». J’avoue que je devais avoir l’air bête ; et je l’étais, car j’étais à cent lieues de me douter de ce qu’on attendait de moi pour le succès de MONTINI, le nouveau désiré des collines temporelles et des nations(unies). Il fallut pourtant bien que je reprenne mes esprits. C’était sérieux. "
Le 11 février 1977. WINCKLER.
Cahiers de Cassiciacum n° 1, mai 1979, p.101-105
Juillet 1954
"Renier les principes de la Révolution qui inspirent toute la société moderne, telle est, à l'heure actuelle, la première exigence de salut public".
Verbe, organe de la Cité Catholique
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Le concile et l’Église investies par les modernistes
« Le concile a été investi par les forces progressistes. Nous l’avons éprouvé, senti, et quand je dis « nous », j’entends la majorité des pères du concile à ce moment-là. Nous avons eu l’impression qu’il se passait quelque chose d’anormal. » Mgr Lefebvre, Lettre ouverte aux catholiques perplexes, p. 136
« (…) l’inspiration fondamentale du Modernisme et du Progressisme est bien la même : mépris agressif du passé et de la tradition, adoration aveugle et irrationnelle du futur, croyance au progrès fatal et continu, etc. » Louis Jugnet, revue Itinéraires n°86, Face au modernisme
« Le problème des années soixante était d’acquérir les valeurs mieux exprimées par deux siècles de culture libérale, ceci a été fait [par Vatican II]. » Cardinal Ratzinger, revue Jésus, novembre 1984
« Pourquoi les papes sont-ils restés si isolés dans la résistance à la révolution libérale ? (…) il semble certain que ce sont les papes eux-mêmes qui portèrent la principale responsabilité avec leur politique du ralliement, qui eut toujours comme conséquence néfaste l’accession d’évêques libéraux à la tête des diocèses, car seuls capables de rapports gracieux avec les gouvernements révolutionnaires. Ce fut une stratégie très proche du suicide, car (…) ils permirent au plus grand obstacle à leur propre autorité papale de s’interposer : l’autorité épiscopale (…). »
Abbé Calderon, Prométhée – la religion de l’homme, Clovis, 2024, p.228
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25 janvier 1959
Jean XXIII annonce la convocation d’un concile œcuménique, la réunion d’un synode du diocèse de Rome et la réforme du code de droit canonique.
Phase antépréparatoire
18 juin 1959
Lettre du cardinal Tardini invitant les évêques et les prélats à lui envoyer leurs vota en vue du Concile (consultation étendue le 13 juillet aux nonces et le 18 juillet aux universités catholiques).
22 août 1959
Vota de Mgr de Proenca Sigaud pour le concile
« Tout restaurer dans le Christ. [...] De nombreux Catholiques sont fortement tentés de traiter le communisme de la même manière dont, au siècle dernier, l’Église traitait le libéralisme, et tel qu’il est encore traité de nos jours. [...] La coopération avec le communisme aura toujours pour issue la destruction de l'Église.La solution aux difficultés actuelles ne se trouve pas avant tout dans les conférences internationales, mais dans une nouvelle christianisation des mœurs. Si Dieu et son Christ étaient placés à la base de la vie individuelle, familiale et nationale, les forces mêmes de la nature exigeraient des solutions naturelles, qui devraient être soutenues par l’intellect et la bonne volonté des hommes. [...]
Si le Concile œcuménique présentait un programme positif d’action contre-révolutionnaire et de construction de la Chrétienté, avec ses aspects concrets, et convoquait dans ce but les catholiques, je crois que l’on assisterait alors à l’aube du Règne du Sacré Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie.»
Vota de Mgr Lefebvre pour le concile
Les vota de Mgr Lefebvre montrent un homme attentif à la rigueur doctrinale et disciplinaire, demandant des définitions et des affirmations doctrinales (définition de la médiation universelle de Marie, explication du dogme «hors de l’Église, point de salut», etc.), souhaitant la condamnation des erreurs (par exemple celles d’Yves Congar), mais aussi un évêque soucieux d’adaptation pratique, d’organisation efficace et de simplification. Ses préoccupations n’étaient pas seulement doctrinales ; elles étaient également pragmatiques, comme le montrent, par exemple, ses souhaits concernant l’accélération des procès en nullité de mariage, la simplification et l’adaptation des règles relatives aux bénéfices ecclésiastiques, l’élargissement du pouvoir d’entendre les confessions, et l’extension de la possibilité de célébrer la messe le soir. C’est aussi pour des raisons pratiques qu’il préconisait une réforme de la Congrégation de la Propagande, l’augmentation du nombre des évêques, l’adaptation des cérémonies du baptême et du catéchuménat, ainsi que la simplification du costume ecclésiastique. Mgr Lefebvre, prélat missionnaire, était donc un homme de doctrine, mais également pragmatique, soucieux d’adaptations et de rénovations pratiques.
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Phase préparatoire
Janvier 1960
Mgr Roméo, revue Divinitas :
« [...] On en est ainsi arrivé à la “théologie nouvelle’’, qui s'inspire des slogans du moment, de la “morale nouvelle ”, qui veut satisfaire les passions humaines et abolir la notion et le sens du péché ; de l’“histoire nouvelle”, qui consacre l’historicisme, ou le triomphe du fait ; du “droit nouveau ”, qui proclame la liberté du mal et de ceux qui sont suffisamment puissants pour pouvoir tout se permettre ; de la “psychologie nouvelle”, basée sur la psychanalyse pansexuelle ; de la “pédagogie nouvelle”, qui satisfait tous les instincts ; de l’“art sacré nouveau ”, qui exalte le surréalisme et le conceptualisme des charlatans. Le terme “principes ”, autrefois si employé, est en train de disparaître de la circulation [...]. Les progressistes d’aujourd’hui, se fondant sur le double mythe de la liberté humaine et du progrès humain, double postulat gnostique qui divinise la contingence fugace de notre valeur individuelle et de notre écoulement éternel et collectif vers un futur inconnu, en en faisant l'ersatz de l’Absolu, ces progressistes disais-je, transforment la religion et la science en une recherche continuelle, sans en déterminer la finalité, ni l’objet, ni les “constantes” que toute foi et toute science doit pourtant se proposer. On en arrive ainsi au triomphe de l'indétermination, c’est à dire du relativisme, et, enfin de compte, de la négation ».
Son article dénonçait pour la première fois l’existence d’une conspiration organisée, issue de groupes néo-modernistes qui œuvraient au sein de l’Église. Mgr Romeo en parlait comme d’un « groupe qui, infatigablement, s’agite pour ouvrir des brèches de plus en plus larges dans l’édifice surhumain de la foi catholique, prétextant que, de nos jours, il n ’y a que la nouveauté qui doit intéresser, puisque l'Evangile qu 'il faut admettre n'est pas celui du passé, mais celui de l'avenir, l'Église à laquelle nous devons obéir n'est pas celle que nous connaissons, mais c'est celle de l’avenir ».
14 novembre 1960
Début du travail des commissions et secrétariats.
9 mai 1961
Lettre du cardinal Ruffini au cardinal Ottaviani
« Je l’ai dit et je le redis : le modernisme, condamné par saint Pie X, est aujourd’hui librement répandu sous des aspects encore plus graves et plus délétères qu’il ne l’était alors. »
20 juin 1961
Première réunion de la commission centrale préparatoire.
Le Saint Office publie un monitum sur « l’authentique vérité historique et objective » de la sainte Écriture et condamne les pères Lyonnet et Zerwick.
24 août 1961
Le cardinal Ruffini dans l’Osservatore romano critique l’allusion aux genres littéraires dans l’interprétation des saintes Ecritures. « Que dirait saint Pie X – qui condamna énergiquement le modernisme- face à des erreurs qui le font revivre et le rendent d’autant plus redoutable qu’il est accrédité par des hommes qui sont à bien des titres dignes d’une considération particulière ? »
Le cardinal Pizzardo envoya cet article aux recteurs de tous les séminaires d’Italie à l’attention de leurs professeurs.
31 octobre 1961
Programme du parti communiste de l’Union soviétique au XXIIe congrès reprenant les indications du rapport Illitchev pour combattre la religion et répandre l’athéisme militant.
22 janvier 1962
Le cardinal Ottaviani attirait l’attention sur le fait que « cette constitution a pour objet d’une part de reconnaître la part de vérité dans ce que beaucoup disent sur l’aspect historique de l’objet de la Révélation, et d’autre part de réprouver ce qui se dit de faux sur ce sujet. Il ne manque pas de personnes qui, imbues d’anti-intellectualisme, voudraient déclarer que la Révélation est constituée d’événements salutaires, auxquels les paroles des envoyés de Dieu seraient ajoutées de manière seulement subsidiaire, ce qui veut dire que la foi chrétienne peut être aidée par ces paroles, mais non pas dirigée par elles ». L’intention des rédacteurs a été de confirmer et de compléter l’enseignement du concile Vatican I. Notamment, on précise la notion de Révélation en affirmant qu’elle est « une locution de Dieu qui rend témoignage (locutio Dei attestantis) ».
13 avril 1962
Le Père Sébastien TROMP S.J., de la commission de théologie préparatoire au concile, fit une importante déclaration au sujet de ce « magistère ordinaire universel », c’est-à-dire de l’enseignement courant des évêques dispersés, unanimes à enseigner comme à croire de foi divine un article de foi, un point de doctrine, qui oblige à l’assentiment de foi (VATICAN I, Dz 1792, DS 3011) et mentionne « ces modernistes qui disent qu’il faut faire une refonte de tous les points de doctrine qui n’ont pas encore été définis par le magistère extraordinaire », c’est-à-dire par un jugement solennel, et critique les évêques hollandais qui nient implicitement ce point de doctrine (cf Le Sel de la terre n°106, p.12).
25 avril 1962
Le cardinal Béa préconise pour le futur concile d’expliquer la doctrine « suivant la mentalité et les habitudes de langage de l’homme moderne ou de tel ou tel groupe de frère séparé [hérétique] »
Juin 1962
Un plan à l’œuvre Le cardinal Suenens réunit les cardinaux Döpfner, Liénart, Montini et Siri pour discuter d’un plan pour le concile. Il agite l’intégrisme comme épouvantail et critique les schémas. Il suggère que le Pape crée une commission limitée à quelques membres entre les mains du Pape.
8 juin 1962
Article du Times magazine
Une seconde réforme pour les catholiques et les protestants, sur le livre de Hans Küng Concile et retour à l’unité qui théorise la convergence des mouvements biblique, liturgique et œcuménique pour « renouveler » l’Eglise. Un renouveau conciliaire qui sera son tombeau.
« Lors d’une réunion de la Commission centrale préparatoire du Concile, où siégeaient soixante-dix cardinaux, une trentaine d’évêques et les supérieurs des congrégations religieuses, j’ai posé la question suivante : “Le cardinal Ottaviani vient de dire qu’il ne faut pas que les experts choisis aient été condamnés par le Saint-Office, or j’en connais trois qui l’ont été, comment se fait-il qu’ils figurent sur la liste des experts ?” Le cardinal n’a pas répondu sur le moment, mais à l’issue de la réunion, quand il est passé près de moi, il m’a pris par le bras et m’a dit : “Je le sais bien, mais c’est le patron qui le veut…” », c’est-à-dire le pape Jean XXIII lui-même.
Mgr Lefebvre, C’est moi l’accusé qui devrais vous juger, p. 213
19 juin 1962
Affrontement entre les cardinaux Ottaviani et Béa au sujet de l’Etat catholique et de ses prérogatives.
Juin 1962
Le cardinal Suenens élabore un plan qu’il présente aux cardinaux Döpfner, Liénart, Montini et Siri pour évacuer la Tradition au concile.
30 juin 1962
Le Saint Office met en garde contre Teilhard de Chardin.
18 août 1962
Rencontre secrète à Metz entre le cardinal Tisserand et Nikodim, archevêque schismatique russe, pour convenir que le concile ne condamnerait pas le communisme.
7 septembre
Discours de Jacques Mitterand, grand maître du grand Orient de France, lors de leur assemblée générale
« Notre mission à nous est de servir l’avenir. Servir l’avenir, ce n’est pas seulement, dans les temps modernes, défendre les droits de l’homme qui sont notre chose (…) ce n’est pas seulement servir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, qui est notre principe, façonné par nous. C’est dans le même temps, servir la république, et c’est aussi se dresser dans le monde occidental contre les forces de réactions sociales représentées par l’Église catholique romaine. »
« Ecoutez bien : un jour, un savant s’est levé de leurs rangs (…), Teilhard de Chardin. Il a commis (…) le péché de Lucifer qui a été si reproché par Rome aux maçons (…). Teilhard a élevé l’homme sur l’autel et, l’adorant, il n’a pas pu adorer Dieu. »
« Non contents d’être, chez nous, dans nos temples, garantis par la république, nous sommes en même temps la contre-Eglise (…) »
10 octobre
Journal du cardinal Siri : la croix viendra des évêques français et allemands.
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"Celui qui veut être l'ami du monde se pose en ennemi de Dieu."
Jacques IV, 4
Les chrétiens libéraux, peste depuis le XIXe siècle, vont voir leurs thèses acceptées. Ce sont des personnes qui se font des fausses idées sur la liberté surtout, ils sont infectés par le subjectivisme, l'indépendance de la raison envers la réalité. Luther refuse le magistère, l'enseignement de l'Eglise instituée par Notre Seigneur, ne gardant qu'un libre examen des Ecritures, dissolvant de toute religion. Kant refuse toute possibilité pour notre raison de parvenir à Dieu. Il ne considère que les données matérielles dans leur réalité changeante en évolution constante. Avec Rousseau, la pensée individuelle doit se dissoudre dans la volonté générale. Chacun doit professer l'opinion subjective du nombre le plus grand de personnes, en pratique ce sont les mensonges des gros financiers, des politiciens menteurs et des médias aux ordres des pouvoirs politiques et financiers.
Première session
11 octobre 1962
Ouverture du concile
Allocution de Jean XXIII : le pape critique implicitement ses prédécesseurs qui mettaient en garde contre les périls du monde moderne.
13 octobre 1962
Premier coup d’Etat des libéraux qui refusent les listes de la curie romaine : renvoi de l’élection des commissions.
16 octobre 1962
Élection : les progressistes obtiennent 49% des sièges dans les dix commissions.
19 octobre 1962
Le père Schillebeecks réussit à faire rejeter les quatre premiers schémas dogmatiques préparés par les commissions préconciliaires, de doctrine traditionnelle. Conspiration des progressistes le même jour, Congar note dans son Journal : « Objet : discuter et arrêter une tactique relativement aux schémas théologiques. »
Lettre de Mgr Marcel LEFEBVRE au cardinal William GODFREY, (Archives du Séminaire d’Écône, E02-05, 001). Un premier groupe de combat s’est formé autour de Mgr Marcel Lefebvre dès les premiers jours du concile.
20 octobre 1962
Message du concile à tous les hommes, sans saveur surnaturelle.
Communication des noms des membres élus de sept des dix commissions conciliaires. Pour chacune d’entre elles, il s’agit des 16 candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix ; pour qu’il en soit ainsi, Jean XXIII a accordé une dérogation à l’article 39 du règlement qui prévoyait une élection à la majorité absolue. Sur les 900 candidats des évêques progressistes, 79 furent élus.
Journal de Mgr Fenton
« A mon avis, l’Eglise sera durement frappée par le concile. L’opposition entre libéraux et fidèles catholiques sera mise à jour. »
22 octobre-13 novembre 1962
Débat sur le schéma De sacra liturgia.
Le cardinal Bacci, Mgr Parente et Mgr Staffa défendent la liturgie alors que Mgr VanBekkum prône l’abandon du latin. Le cardinal McIntyre défend la langue sacrée : « L’attaque contre le latin dans la Sainte Liturgie est, de manière indirecte mais réelle, une attaque contre la stabilité des dogmes sacrés, parce que la liturgie est en lien nécessaire avec les dogmes. »
29 octobre 1962
Belle défense de la tradition liturgique par Mgr Peruzzo : « (...)Ceux-ci, de saint Charles Borromée à saint Antoine- Marie Claret, de saint François de Sales à saint Alphonse, anciens et nouveaux, ont tous adhéré à la Tradition latine. Ce fait doit nous rendre prudents devant les nouveautés. On abandonne facilement la route ancienne et sûre ; mais vers quel gouffre ces nouveaux sentiers pourraient-ils nous conduire ! (...)L'introduction de la langue vulgaire pendant la Messe, en général, fut le premier acte de séparation d’avec notre Sainte Mère l’Église. »
30 octobre 1962
Le cardinal Ottaviani défend la sainte liturgie, mais le cardinal Alfrink l’humilie en lui coupant son micro au bout des dix minutes, la gauche du parlement ecclésiastique jubile et applaudit. Il disait: « Il s’agit d’une matière éminemment sainte (la Messe) qui ne peut être modifiée à son gré par chaque génération ; d’une matière sainte au suprême degré, dont on doit traiter avec respect et révérence, et à laquelle on ne doit toucher qu’avec précaution. »
9 novembre 1962
Le cardinal Wyszynski (1901-1981), cardinal archevêque de Varsovie et Gniezno, primat de Pologne, et le cardinal William Godfey (1889-1963, prêtre en 1916), archevêque de Westminster prennent fermement la défense du bréviaire.
Le secrétariat pour « l’unité des chrétiens » se réunit à l’Hotel Columbus pour élaborer sa stratégie d’action. Il se réunira au même endroit le 16 novembre.
14-21 novembre 1962
Débat sur le schéma De fontibus revelationis.
14 novembre 1962
Le Cardinal Ottaviani s’exprime sur ce que doit être le langage du concile, à l’école de la sainte Eglise dans ses définitions et conciles antérieurs : « sed notandum est Concilium loqui concinnate, lucide, breviter. »
Mgr Lefebvre accepte de faire partie du futur Coetus, qui se réunit Corso Italia, à la procure des Pères du Saint Esprit.
15 novembre 1962
Le Times titre : « Les modernistes en action au concile Vatican II ».
18 novembre 1962
Les progressistes chez Mgr Volk. Il est convenu de rejeter tout LANGAGE CLAIR mais d’adopter un schéma AMBIGU.
19 novembre 1962
Une belle défense de l’inerrance biblique par Mgr de Proença Sigaud qui affirma que les très graves erreurs condamnées par Pie XII, dans l’encyclique Humani generis, existaient toujours et que leur venin contaminait encore l’Église.
20 novembre 1962
Manœuvre des progressistes pour faire passer l’abandon du schéma sur les sources de la Révélation. La question posée impliquait de voter « non placet » pour conserver le débat sur ce schéma…
24 novembre 1962
Dix-neuf cardinaux demandent dans une lettre au Pape de « garantir la Foi catholique contre les erreurs et les déviations répandues un peu partout ».
1er-7 décembre 1962
Débat sur le schéma De Ecclesia.
3 décembre 1962
Journal de Mgr Borromeo : « Nous sommes en plein modernisme. (..) Le modernisme d’aujourd’hui est plus subtil, plus camouflé, plus pénétrant et plus hypocrite. Il ne veut pas soulever une autre tempête, il veut que l’Eglise tout entière se retrouve moderniste sans s’en rendre compte.(…) Le modernisme d’aujourd’hui sauve le Christianisme tout entier, ses dogmes et son organisation, mais il le VIDE ENTIEREMENT ET LE RENVERSE. »
5 décembre 1962
Institution d’une Commission de coordination avec six membres dont trois progressistes.
8 décembre 1962
Clôture de la première session.
3 juin 1963
Décès de Jean XXIII ; le concile est suspendu.
21 juin 1963
Élection de Paul VI ; annonce de la poursuite du concile.
L’ex-jésuite Malachi MARTIN, biographe de PAUL VI, écrit : « L’Humanisme intégral de Maritain imprégna toute la politique de son pontificat. Tout ce que la philosophie peut dire, c’est que nous les hommes sont naturellement bons, qu’ils sont attirés au bien et rejettent le mal si on leur montre la différence. La fonction de l’Église est simplement de témoigner en servant les hommes, dans le monde d’aujourd’hui où une nouvelle société prend naissance. » Mary BALL-MARTINEZ, op. cit., pp. 35-36.
La porte fermée par saint Pie X, avec la condamnation du Modernisme et du Sillon, était donc une fois de plus ouverte aux nouveautés. La philosophia perennis allait être supplantée par une pensée immergée dans le siècle.
L’heure du succès sonne pour Maurice Blondel (1861 † 1949) et ses disciples, tels les jésuites Henri de Lubac (1896 † 1991) et Gaston Fessard (1897 † 1978), qui disait : « Blondel, c’est notre Hegel », ou encore les dominicains Marie-Dominique Chenu (1895 † 1990, auteur des « lieux théologiques en acte » qu’il « reconnaîtra avec joie » dans les « signes des temps » dont parlera Jean XXIII), et Yves Congar (1904 † 1995, qui dévoilera le « vrai visage » de l’Église et se voudra avant tout œcuméniste), ou encore ces autres jésuites : Jean Danielou (1905 † 1974), Hans Urs von Balthasar (1905 † 1988), Karl Rahner (1904 † 1984) et Pierre Teilhard de Chardin (1881 † 1955), refusant tous la théologie dite « baroque » du Concile de Trente. Maurice Blondel, ennemi acharné de l’Action française, peut lui-même être considéré comme le père de la Nouvelle Théologie, qui s’imposera avec Vatican II.
Les théologiens suspects ou condamnés devinrent « experts » aux Concile. Henri de Lubac, Yves Congar, Jean Danielou et Hans Urs von Balthazar reçurent même le chapeau cardinalice. Leurs idées furent bien sûr relayées par la plupart des mouvements d’Action catholique et la Démocratie chrétienne.
26-29 août 1963
A Fulda, congrès des évêques allemands et des pays voisins, qui adopte les amendements du moderniste Rahner.
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Deuxième Session
30 septembre-30 octobre 1963
Débat sur le schéma De Ecclesia.
2 octobre 1963
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Fondation du Coetus intaernationalis Patrum pour défendre la Tradition.
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8 octobre 1963
Premiers votes sur le schéma De sacra liturgia
27 octobre 1963
Un sujet de droit inconnu à la Tradition catholique est soumis au vote des pères par la troisième question, « le collège épiscopal », à qui le pouvoir suprême était donné : la majorité accepte cette nouveauté contraire à la constitution de l’Eglise.
5-15 novembre 1963
Débat sur le schéma De episcopis ac de dioceseon regimine.
13 novembre 1963
Mgr Luigi Carli se prononce contre la pseudo collégialité de droit divin.
Il ouvre les yeux à de nombreux pères du concile sur les périls où les progressistes veulent les mener.
18 novembre-2 décembre 1963
Débat sur le schéma De Oecumenismo.
29 novembre 1963
Pétition de 88 pères au pape pour exposer la doctrine sociale catholique avec clarté et rejeter les erreurs contraires (marxisme, du socialisme et du communisme)
4 décembre 1963
Promulgation de la constitution Sacrosanctum Concilium et du décret Inter mirifica ; clôture de la deuxième session.
1964
« Nous ne pensons pas qu’un franc-maçon digne de ce nom, et qui s’est lui-même engagé à pratiquer la tolérance, ne puisse se féliciter sans aucune restriction des résultats irréversibles du Concile ». Les catholiques devront « se maintenir dans cette courageuse notion de la liberté de pensée, qui, partie de nos loges maçonniques, s’est étendue magnifiquement au-dessus du dôme de saint Pierre »
Yves Marsaudon: l‘œcuménisme vu par un franc-maçon de tradition, 1964, p. 119- 121
3 février 1964
Mgr de Proença Sigaud remet au Pape une pétition signée par cinq cent dix prélats de soixante-dix-huit pays l’implorant de consacrer la Russie en union avec tous les évêques au Cœur Immaculé de Marie, conformément à la demande de Notre Dame à Fatima.
Juin 1964
Lettre adressée au Saint Père sur le danger des expressions équivoques, par cinq Pères du concile.
6 août 1964
Encyclique Ecclesiam suam par le Pape Paul VI, la nouvelle religion prend forme.
13 septembre 1964
Note à l’intention du Saint Père sur le schéma «Constitutionis de Ecclesia» présentée par vingt-cinq cardinaux et treize supérieurs d’instituts religieux, rédigée par S.E. le cardinal Larraona.
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Troisième session
29 septembre 1964
L’hérésie antiliturgique montre sa queue : Instruction Inter oecumenici.
13 novembre 1964
Le Pape Paul VI abandonne publiquement la tiare.
21 novembre 1964
Promulgation de la constitution dogmatique Lumen Gentium, du décret Unitatis reintegratio et du décret Orientalium Ecclesiarum ; clôture de la troisième session.
25 novembre 1964
Paul VI intervient pour supprimer le « aussi » du texte sur le mariage, qui laissait entendre que la fin première et essentielle, la procréation et l’éducation des enfants, passait au second plan et devenait accessoire. Mais le texte final reste ambigu.
23 janvier 1965
Schillebeeckx, dans l’hebdomadaire religieux d’Amsterdam De Bazuin, expert moderniste, récusait la technique de la dissimulation qu’un autre expert libéral avait avoué mener.
27 janvier 1965
Réformes liturgiques : prière universelle introduite, suppression du psaume Judica me, des prières exorcistes de Léon XIII, et du Dernier évangile le prologue de saint Jean, affirmation lumineuse pourtant de la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Cette instruction supprimait également les prières au bas de l’autel avant et après la messe. En effet, dans le n° 48, il est dit : « En attendant que soit entièrement restauré l’Ordo de la messe, on observera déjà ce qui suit : (…) c) Dans les prières du bas de l’autel, au début de la messe, on omet le psaume 42. (…) j) On omet le dernier Évangile ; les prières de Léon XIII sont supprimées. »
Ceci est directement contraire à l'oeuvre restauratrice de saint Pie V.
Ainsi, au moment où le communisme était à son apogée, quatre ans après que Kroutchev ait déclaré 1960 an un du communisme, l’Église demandait de cesser de prier pour la Russie à la fin de chaque messe. Padre Pio ne fut absolument pas d’accord avec cette décision et continua à réciter ces prières jusqu’à sa mort en 1968.
Publication des rituels de concélébration et de communion sous les deux espèces.
29 janvier 1965
Le drapeau de Lépante, victoire navale catholique contre l’islam menaçant de l’empire turc, est remis aux musulmans de Turquie, par le Pape.
4 avril 1965
Mgr Bugnini, prélat franc-maçon, déclare dans la Documentation catholique, colonne 604, que la réforme liturgique devait écarter « toute pierre qui pourrait constituer ne serait-ce que l’ombre d’un risque d’achoppement ou de déplaisir à nos frères séparés [hérétiques] ».
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Quatrième Session
14 septembre 1965
Ouverture de la quatrième session.
15-22 septembre 1965
Débat sur le schéma De libertate religiosa.
21 septembre-8 octobre 1965
Débat sur le schéma De Ecclesia in mundo huius temporis.
7-13 octobre 1965
Débat sur le schéma De activitate missionali Ecclesiae.
4 octobre 1965
Discours humaniste de Paul VI à l’ONU, il exalte le triptyque maçonnique.
13-26 octobre 1965
Débat sur le schéma De ministerio et vita presbyterorum.
20 octobre 1965
Le cardinal Ruffini sur le schéma 13, futur Gaudium et spes : « On parle sept fois de dignité humaine sans évoquer la Rédemption. »
28 octobre 1965
Promulgation des décrets Christus Dominus, Optatam totius et Perfectae Caritatis et des déclarations Nostra Aetate, le seul qui ne contient aucune référence aux enseignements traditionnels de l’Eglise, qu’ils soient patristiques, conciliaires ou pontificaux, et Gravissimum educationis.
18 novembre 1965
Promulgation de la constitution dogmatique Dei Verbum et du décret Apostolicam actuositatem.
7 décembre 1965
Suppression du Saint-Office. Promulgation de la constitution pastorale Gaudium et Spes, des décrets Ad gentes et Presbyterorum ordinis et de la déclaration Dignitatis humanae ; lecture de la déclaration commune du pape Paul VI et du patriarche Athénagoras.
Paul VI récidive : "(…) nous aussi, plus que quiconque, nous avons le culte de l'homme", paroles qui ont dû faire frémir d'horreur tous les saints du Ciel et du paradis, en particulier saint Pie X qui dans son encyclique inaugurale E supremi apostolatu déclarait vouloir déraciner cette monstrueuse iniquité de l'homme qui cherche à se faire passer pour Dieu. Seul Dieu a droit à un culte, sinon c'est de l'idolâtrie.
Le texte conciliaire Gaudium et spes « joue le rôle d’un contre-syllabus dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l’Église avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789 »
Cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, Les Principes de la théologie catholique, 1985, p. 426
LA GRANDE ESCROQUERIE DU CONCILE VATICAN II
Le Bulletin du Grand Orient de France n°48, novembre-décembre 1964, p. 87, cite comme référence de "positions constructives et nouvelles" cette intervention faite lors de la troisième session du concile par un jeune évêque qui fit ensuite une carrière remarquée : "Il faut accepter le danger de l'erreur. On n'embrasse pas la vérité sans avoir une certaine expérience de l'erreur. Il faut donc parler du droit de chercher et d'errer. Je réclame la liberté pour conquérir la vérité".
Cette déclaration plut tellement aux francs-maçons qu'ils la soulignèrent. Elle est très grave. Elle est de Mgr Wojtila, évêque de Cracovie. Pour un catholique, ce n'est pas la liberté qui engendre la vérité, c'est Notre-Seigneur.
Ce n'est pas la liberté qui serait première et amènerait à la vérité, mais c'est la vérité qui rend libre : "Si vous demeurez dans Ma parole, vous êtes vraiment Mes disciples; vous connaîtrez la Vérité, et la Vérité vous rendra libres" Jean viii, 32. "Mais nous, nous sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute point : c'est par là que nous connaissons l'esprit de la Vérité et l'esprit de l'erreur" I Jean 4, 6
L'ordre est :
1° Jésus-Christ, enseigné par l'Eglise Catholique ;
2° la Vérité sûre ;
3° la Liberté.
Pour la secte conciliaire l'enchaînement que l'on annonçait, était :
1° la liberté ;
2° la vérité ;
3° Jésus-Christ.
Là est l'escroquerie. Ce nouvel ordre est faux, car si l'on prend la liberté en premier, on n'a pas toujours en second la Vérité, mais la Vérité et, ou l'erreur. C'est ce que les vrais initiés savaient. C'est avec cet artifice qu'ils imposèrent leur secte conciliaire, destructrice de l'Eglise catholique.
On peut distinguer cinq phases dans leur processus :
1) au début "le droit de chercher et d'errer" est demandé ;
2) puis des erreurs sont enseignées en même temps que la vérité, les quelques combattants pour la Vérité sont repérés, contrés, marginalisés ;
3) après on disqualifie la Vérité, on la dit dépassée, on la rend anodine et on fait passer l'erreur pour la Vérité ;
4) ensuite la Vérité est persécutée jusqu'à sa disparition totale : les démons tueurs succèdent aux démons menteurs;
5) et finalement, le règne de l'erreur est imposé.
Avec la liberté, l'église conciliaire a établi l'erreur, qui a éliminé le règne de Jésus-Christ, pour le remplacer par le pseudo règne de l'Homme qui est le véritable règne de Satan. Les ennemis des catholiques sont devenus leurs amis.
« Il est certain qu’avec les 250 pères conciliaires du Coetus, nous avons essayé par tous les moyens mis à notre disposition d’empêcher les erreurs libérales de s’exprimer dans les textes du Concile ; ce qui fait que nous avons pu tout de même limiter les dégâts, changer telles affirmations inexactes ou tendancieuses, ajouter telle phrase pour rectifier une proposition tendancieuse, une expression ambiguë. Mais je dois avouer que nous n’avons pas réussi à purifier le Concile de l’esprit libéral et moderniste qui imprégnait la plupart des schémas. Les rédacteurs, en effet, étaient précisément les experts et les Pères entachés de cet esprit. Or que voulez-vous, quand un document est, dans tout son ensemble, rédigé avec un esprit faux, il est pratiquement impossible de l’expurger de cet esprit ; il faudrait le recomposer complètement pour lui donner un esprit catholique. Ce que nous avons pu faire, c’est, par les modi que nous avons présentés, faire ajouter des incises dans les schémas, et cela se voit très bien : il suffit de comparer le premier schéma de la liberté religieuse avec le cinquième qui fut rédigé — car ce document fut cinq fois rejeté et est revenu cinq fois sur le tapis — pour voir que l’on a réussi tout de même à atténuer le subjectivisme qui infectait les premières rédactions. De même pour Gaudiumet spes, on voit très bien les paragraphes qui ont été ajoutés à notre demande, et qui sont là, je dirais, comme des pièces rapportées sur un vieil habit : cela ne colle pas ensemble ; il n’y a plus la logique de la rédaction primitive ; les adjonctions faites pour atténuer ou contrebalancer les affirmations libérales restent là comme des corps étrangers. »
Mgr Marcel LEFEBVRE, Ils l’ont découronné. Du libéralisme à l’apostasie. La tragédie conciliaire, Escurolles, Éditions Fideliter, 1987, p. 167-168.
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Phase post-conciliaire
La tourmente conciliaire arrive, qui va laisser nos aînés déboussolés, dans l'inquiétude et la tourmente.
C'est une véritable vague libérale qui survient dès 1965 et submerge toute l'Eglise. Ce qui est ancien est dépassé. Les évêques demandent à leurs prêtres d'appliquer les réformes conciliaires. Les prêtres quittent la soutane, leurs évêques aussi. Les religieux, les religieuses quittent leur habit ou en prennent un mi-figue mi-raisin entre le monde et la vie consacrée. Les autels sont délaissés et parfois détruits, une simple table les remplace. Le tabernacle est remisé sur le côté. Les statues des saints, les reliques, les ornements sacerdotaux, les vases sacrés, sont mis au grenier ou bazardés. La communion dans la main est introduite de force par les pires des progressistes. Les processions, le chapelet, les bancs de communion disparaissent. Le sacrement de confession tombe en désuétude. La prédication ne parle plus très souvent du péché, de la nécessité de la grâce, de la prière et des sacrements pour faire son salut, du Ciel ni de l'enfer, de la pratique des vertus qui demandent un effort constant, aller à la messe le dimanche n'est plus imposé comme une obligation par bien des prêtres. Les vocations sont mises à mal, les missionnaires disparaissent, les séminaires se vident après s'être remplis de l'esprit du monde. "L'autodestruction" de l'Eglise arrive (Paul VI, le 7 décembre 1968), car "après le concile (…) nous avons eu les nuages, la tempête, les ténèbres, la recherche, l'incertitude" (Paul VI, le 29 juin 1972).
Comment de si mauvais fruits peuvent-ils venir d'un bon arbre ? L'arbre tout entier, le concile et ses réformes, est donc mauvais.
3 janvier 1966
Motu proprio Finis Concilio portant création d’une commission centrale et de cinq commissions post-conciliaires.
12 janvier 1966
Paul VI : « Etant donné son caractère pastoral le Concile a évité de proclamer selon le mode extraordinaire des dogmes dotés de la note d’infaillibilité. Toutefois le Concile a attribué à son enseignement l’autorité du magistère suprême ordinaire ; cet enseignement est manifestement authentique et doit être accepté par tous les fidèles suivant les normes que lui a attribuées le Concile, compte tenu de la nature et du but de chaque document » (La Documentation Catholique, n° 1466, 1966, p.420). Ainsi ce concile n’a pas la valeur d’infaillibilité au titre du magistère extraordinaire, puisque précisément aucun dogme n’a été défini, volontairement.
Nota bene : la prétention d’élever le concile à un «magistère suprême ordinaire» n’existe que dans l’imagination de Paul VI car c'est une contradiction dans les termes, un enseignement est ou bien quotidien, courant, donc ordinaire, ou bien ponctuel, donc suprême.
25 janvier 1966
Influence juive au concile : article de Look, périodique américain : « Comment les juifs ont changé la pensée catholique », cf Le Sel de la terre n°34 p. 196.
23 mars 1966
Acte contre l’unicité de la Religion catholique
Remise par Paul VI de l’anneau papal à Ramsey, hérétique et franc-maçon, laïc, à Saint Paul hors-les-murs. Ils donnent ensemble la bénédiction à l’Eglise présente, cardinaux, clergé et fidèles. Léon XIII a déclaré les ordinations anglicanes invalides dans Apostolicae Curae.
14 juin 1966
Suppression de l’Index des livres interdits.
Juillet 1966
"Comment en sommes-nous descendus à ce point et avec cette rapidité ?(...) Prenons garde de ne point oublier les Franc-maçonneries de toute espèces et leur fonctionnement méthodique, lorsque nous cherchons une explication suffisante de cette nouveauté apocalyptique des temps actuels : une Eglise apparente qui s'infiltre dans la véritable Eglise et tente de la supplanter. Nous parlons d'infiltration. Il s'agit en effet, de nos jours, d'une pénétration peu visible à un regard superficiel, peu apparente, insidieuse, plutôt que d'une persécution ouverte. A la suite des suggestions de Roca et de Saint Yves d'Alveydre, les Franc-maçonneries se préoccupent moins de combattre l'Eglise violement que de lui enlever en douceur, et sous anesthésie préalable, ce qui la constitue en elle-même : la vie surnaturelle et la structure hiérarchique avec la primauté pontificale."
Père Calmel op, Itinéraires n°105, p.218
24 juillet 1966
Le cardinal Ottaviani s’adresse aux supérieurs de congrégations au sujet de déviations doctrinales dans la saint Eglise.
6 août 1966
Motu proprio Ecclesiae Sanctae instituant la démocratie dans l’Eglise, alors que Notre Seigneur l’a voulue monarchique.
20 décembre 1966
Réponse de Mgr Lefebvre au cardinal Ottaviani : « (…) le mal se situe surtout dans une littérature qui sème la confusion dans les esprits par des descriptions ambiguës, équivoques, mais sous lesquelles on découvre une nouvelle religion. (…) Les doutes sur la nécessité de l’Église et des sacrements entraînent la disparition des vocations sacerdotales. Les doutes sur la nécessité et la nature de la « conversion » de toute âme entraînent la disparition des vocations religieuses, la ruine de la spiritualité traditionnelle dans les noviciats, l’inutilité des missions. Les doutes sur la légitimité de l’autorité et l’exigence de l’obéissance provoqués par l’exaltation de la dignité humaine, de l’autonomie de la conscience, de la liberté, ébranlent toutes les sociétés en commençant par l’Église, les sociétés religieuses, les diocèses, la société civile, la famille. L’orgueil a pour suite normale toutes les concupiscences des yeux et de la chair. (…)
Il faut donc, acculé par les faits, conclure que le Concile a favorisé d’une manière inconcevable la diffusion des erreurs libérales. La foi, la morale, la discipline ecclésiastique sont ébranlées dans leurs fondements, selon les prédictions de tous les Papes. »
22 février 1967
Exhortation apostolique Petrum et Paulum sur des opinions nouvelles attaquant la foi.
23 juin 1967
Monseigneur Dwyer, membre du Consilium de Liturgie, archevêque de Birmingham : « La Réforme liturgique est dans un sens très profond la clef de l'aggiornamento, ne vous y trompez pas, c'est là que commence LA REVOLUTION...».
2 juillet 1967
Lettre de Mgr Bugnini, grand architecte de la réforme liturgique, au grand maître de la Franc-maçonnerie en Italie. Ce dernier lui demandait d’appliquer des réformes du prêtre apostat Roca, selon le grand principe « désurnaturaliser l’Incarnation », donc appliquer la langue locale, la démultiplicité des rites, de la liturgie, pour introduire la confusion partout. Réponse de Mrg Bugnini : oui, dans 10 ans j’y serai parvenu. La réforme de la messe aura lieu deux ans plus tard.
17 juillet 1967
Paul VI abolit le serment antimoderniste, demandé jusque-là à tout séminariste souhaitant accéder au sacerdoce.
24 juillet 1967
Création de la commission pontificale pour l’interprétation des décrets du concile Vatican II, qui prend la suite de la commission centrale post-conciliaire.
15 août 1967
Réforme de la Curie romaine. Le Pontife est réduit de facto à un rôle de souverain de façade doublé d’un régent presque plénipotentiaire.
Novembre 1967
Revue Notitiae n°35, du Consilium pour la réforme liturgique, les catholiques de Suède notent « le rapprochement opéré avec les formes liturgiques de l’Eglise luthérienne. »
1968
Ouvrage de Marcel Prélot sur le libéralisme catholique qui a triomphé au concile, édition Armand Colin :
« Il connaît des victoires le libéralisme catholique il pointe avec, il fulgure avec l’essor de l’Avenir, il pointe avec la circulaire d’Eichstein en 1814, il fulgure avec l’Avenir en automne 1830. Il connaît des victoires, des crises alternées, jusqu’à ce que le message de Vatican II aux gouvernants marque sa fin, ses revendications fondamentales, éprouvées et épurées étant reçues par le concile lui-même. » Donc le libéralisme se considérant comme maintenant officiellement reconnu par le concile Vatican II. « Aussi est-il possible aujourd’hui de considérer le libéralisme catholique tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change. Il échappe aux confusions qui ont encombré sa carrière, qui a certains moments ont failli la clore prématurément, il apparaît ainsi qu’il fut réellement, non pas une suite d’illusions pieuses professées par des ombres diaphanes et chlorotique, mais comme une pensée engagée ayant au cours d’un siècle et demi mis son emprise sur les esprits et sur les lois avant de recevoir l’accueil définitif de cette Eglise qu’il avait si bien servie, mais dont il avait été si souvent méconnu. »
Publication de l'abominable "catéchisme" hollandais qui affirme :
« Les éléments du marxisme sont de nature à mettre beaucoup d’hommes sur la voie du christianisme vécu d’une manière nouvelle.[... Nous voyons dans] l’islam, l’humanisme, le marxisme, un désir inconscient et une recherche tâtonnante du vrai visage de Jésus-Christ, que nous, chrétiens, obscurcissons trop souvent » (Le catéchisme hollandais. Une introduction à la foi catholique. Le nouveau catéchisme pour adultes réalisé sous la responsabilité des évêques des Pays-Bas, Paris 1968, p. 58).
18 juin 1968
Nouveau rite d’ordination sacerdotale, qui fait disparaître la mention de pouvoir offrir le saint sacrifice par le prêtre.
14 février 1969
Nouveau calendrier liturgique
Mars 1969 puis 1990
Nouveau rituel du mariage
3 avril 1969
Nouvelle messe
Dans un but de faux oecuménisme libéral, un nouveau missel est composé artificiellement avec l'aide de six protestants. Le luthérien Gérard Siegwalt, professeur à la faculté protestante de Strasbourg, dans Le Monde du 22 novembre 1969, confirme que l'objectif a été atteint : "Rien dans la messe maintenant renouvelée ne peut gêner vraiment le chrétien évangélique".
De même l'anglican Pawley dans Rome et Cantorbéry durant quatre siècles, p. 343 : "La nouvelle liturgie, en beaucoup d'endroits, a dépassé la liturgie de Cranmer, en dépit d'un retard de quatre cents ans, dans sa modernité." Le problème est que ces novateurs ont transformé nos rites sacrés pour les confondre avec ceux des protestants, oeuvre humaine, eux pour qui la messe n'est pas un sacrifice propitiatoire mais seulement la cène.
Les modifications apportées par Luther se retrouvent dans cette réforme qui déforme :
L'autel est remplacé par une table : idée de repas suggérée et non plus de sacrifice propitiatoire pour nos péchés.
Le prêtre est face aux fidèles (et derrière la table du repas communautaire) et nous plus face à l'autel du sacrifice. Les fidèles sont orientés non plus vers Celui dont tient lieu son ministre revêtu du sacerdoce, mais vers ce dernier, président d'assemblée. La prière personnelle de chacun devient plus difficile.
Il n'y a plus d'unité de la liturgie autour de la croix, qui ou bien est reléguée dans le dos du prêtre, il ne peut donc plus la voir, ou bien elle sépare le prêtre des fidèles, et là encore ou bien le crucifié est côté prêtre donc les fidèles ne le voient pas, ou c'est l'inverse et le prêtre ne le voit plus. Plus de côté de l'Evangile et de l'épître non plus sur cette table qui rassemble pour diviser de Notre Seigneur.
Pour Luther la foi vient de la parole et la prédication est au-dessus des sacrements, donc la liturgie protestante est célébrée en langue vulgaire dans le sens de langue de la vie quotidienne, et le latin disparaît. Même si Jean XXIII et les pères du concile du Vatican II ont rappelé l'importance du latin et du chant grégorien, ceci a été complètement méprisé par les progressistes. La pratique de la langue liturgique demande un effort qui nous élève vers le sacré alors que la langue de tous les jours nous rabaisse vers la terre, et divise l'Eglise selon les peuples, les nations et leurs langues. La latin symbolise l'unité et la stabilité de la sainte Eglise.
L'offertoire a été particulièrement attaqué par Luther car il exprime nettement que la messe est un sacrifice pour la rémission des péchés. Une prière juive de bénédiction de la table le remplace avec une expression si indéterminée qu'elle pourrait venir d'un rituel maçonnique : "Dieu de l'univers." Non !! Dieu est Sainte Trinité et le Verbe incarné est Notre Seigneur Jésus-Christ, voilà des expressions catholiques, celle de la nouvelle formule a une saveur païenne, hérétique.
La génuflexion du prêtre immédiatement après chaque consécration, avant l'élévation, disparaît. Les novateurs voudraient insinuer que c'est la foi du peuple, après avoir vu l'hostie, qui permet la présence de Notre Seigneur, qu'ils ne s'y seraient pas pris autrement.
Les trois nouvelles prières eucharistiques brillent par les omissions qui s'y trouvent : les affirmations typiquement catholiques sont évacuées, la Très Sainte Vierge Marie n'est plus toujours Vierge, les mérites des saints sont ignorés, l'enfer est passé complètement sous silence,etc.
L'adoration et le respect envers Dieu ne sont plus de mises, aux enfants les catéchistes, prêtres n'enseignent plus à s'agenouiller lors de la consécration, la sainte communion est forcée à être reçue dans les mains .
Tutoiement dans les prières.
Acclamations ambiguës après la consécration "Nous annonçons ta mort,…jusqu'à ce que tu viennes" ou encore "Viens, Seigneur Jésus", alors qu'Il est censé être venu à l'instant par la consécration!
Traduction complètement fausses : l'Orate fratres a été traduit par "Prions ensemble au moment d'offrir le sacrifice de toute l'Eglise",donc le sacrifice non plus de Notre Seigneur visiblement avec cette formule ambiguë une fois encore.
Le rôle du prêtre s'efface, cf le point précédent, la génuflexion en moins qui altère son rôle d'unique consécrateur par son Ministère sacré sacerdotal reflet de l'Eglise unique Epouse du Christ essentiellement sacerdotale, mais aussi la disparition de son rôle unique d'intercesseur dans le Confiteor aux côtés des saints.
Fausse traduction de pro multis, en anglais "for all" est une hérésie et "pour la multitude" en français est imprécis, flou, inexact au sens strict, comme toute cette nouvelle religion. Le fruit du sacrifice rédempteur ne s'étend qu'à ceux qui ont accepté la Rédemption, et non à tous, car certains hélas refusent.
Ite missa est à la fin de la messe déformé par "Allez dans la paix du Christ".
Les lectures ont été amputées des passages où Notre Seigneur menace, avertit, semble dur, donc insupportable aux oreilles du monde moderne incrédule et orgueilleux.
15 mai 1969
Nouveau rituel du baptême
2 juillet 1969
« Si le monde change, la religion ne devrait-elle pas changer aussi? [...]C’est exactement la raison pour laquelle l’Église a, en particulier après le concile, entrepris tant de réformes » Paul VI, audience générale. Quelle folie que de vouloir changer ce qui est essentiellement stable. Stat crux dum volvitur orbis disent les Chartreux.
3 décembre 1970
Nouvelles huiles saintes
1er novembre 1970 (constitution apostolique) puis décret du 11 avril 1971
Nouveau bréviaire
7 février 1971
Honte à Paul VI qui se complaît dans les réalisations humaines à l'occasion de la conquête de l'espace : "Honneur à l'homme, à la pensée, à la science, à la technique, au travail, à la hardiesse humaine. (…) Honneur à l'homme, roi de la terre et maintenant prince des cieux."
Revenons à saint Paul : "Qu'as-tu que tu n'aie reçu ?"
15 août 1971
Nouveau rite de la confirmation (attention à l’huile utilisée)
30 novembre 1972
Nouveau rite de l’Extrême-onction
2 décembre 1973
Nouveau rite de la confession
Les apôtres et les disciples de Notre Seigneur chassaient les démons; l'église conciliaire a supprimé les exorcismes du baptême, l’exorcisme sur les saintes huiles du jeudi saint, le sel exorcisé, le petit exorcisme de Léon XIII récité à la fin de la messe, l’ordre des exorcistes (Paul VI supprima l’ordre des exorcistes le 15 août 1972, accordant toutefois aux évêques la faculté de maintenir un exorciste si bon leur semblait).
Le 29 septembre 1985 (Documentation catholique, 1986, p. 197), la Congrégation pour la doctrine de la foi a même formellement interdit à quiconque de réciter le petit ou le grand exorcisme de Léon XIII. Quelle infamie ! Ordre illégitime bien sûr.
Les prières des agonisants ont été expurgées: toute mention du démon, adversaire redoutable de la dernière heure, y est supprimée. Les complies des bénédictins ont été amputées de la belle leçon de l’apôtre St. Pierre:« Frères, soyez sobres et vigilants, car votre adversaire le diable, rugissant tel un lion, tourne autour de vous, cherchant qui dévorer; vous lui résisterez en demeurant forts dans la foi » (1. PierreV, 8).
1975
« Il y a une différence essentielle entre les modernistes et nous : c’est que le jour où Rome reconnaîtra que c’est nous qui avons raison, elle ne reconnaîtra pas des idées qui nous appartiendraient en propre, que nous aurions inventées, mais des idées qui furent celles de toujours de l’Eglise et que certains clercs ont perdues en route. »
Jacques Ploncard d’Assac, L’Eglise occupée, DPF, 1975, p.238
Congar contre le concile de Trente
« Notre dessein était de combattre ce que, dans notre jargon, nous appelions la « théologie baroque » (…) la théologie de la Contre-Réforme » (Une vie pour la vérité, Jean Puyo interroge le Père Congar, Le Centurion, 1975, p.82)
9 septembre 1975
"Il s'agit de la lutte séculaire entre les papes, entre la vérité de l'Eglise et ceux qui veulent marier l'Eglise avec le monde, avec la Révolution, qui veulent marier la vérité avec l'erreur, le bien avec le mal. Voilà le libéral, qui n'a de cesse que l'Eglise finisse par accepter le monde tel qu'il est (...). Eh bien, cela Dieu, Notre Seigneur, ne le veulent pas. Notre Seigneur veut qu'on se convertisse à l'Eglise et non que l'Eglise se convertisse au monde."
Mgr Lefebvre, Vienne, Autriche
Octobre 1975
Mgr Lefebvre, Lettre aux amis et Bienfaiteurs n°9
« Ces principes et leurs conséquences, qui exigent la liberté de pensée, la liberté d’enseignement, la liberté de conscience, la liberté de choisir sa religion, ces fausses libertés qui supposent la laïcité de l’Etat, ont été, depuis le concile de Trente, sans cesse condamnés par les successeurs de Pierre, et d’abord par le concile de Trente lui-même. Enumérons quelques documents parmi les plus importants qui ont complété cette doctrine du concile de Trente et l’ont confirmée : La bulle Auctorem fidei de Pie VI contre le concile de Pistoie, l’encyclique Mirari vos de Grégoire XVI contre Lamennais, l’encyclique Quanta Cura et le Syllabus de Pie IX, l’encyclique Immortale Dei de Léon XIII condamnant le droit nouveau, les actes de saint Pie X contre le Sillon et le modernisme et spécialement le décret Lamentabili et le serment antimoderniste, l’encyclique Divini Redemtoris du pape Pie XI contre le communisme, l’encyclique Humani generis du pape Pie XII. Ainsi le libéralisme et le catholicisme libéral ont toujours été condamnés par les successeurs de Pierre au nom de l’Evangile et de la Tradition apostolique. »
Eté 1976
Réflexions de Mgr Lefebvre suite à la suspens a divinis
"L'Eglise d'aujourd'hui n'est la véritable Eglise que dans la mesure où elle continue et fait corps avec l'Eglise de toujours. La norme de la foi catholique, c'est la Tradition."
20 août 1976
Conférence de Mgr Lefebvre à ses séminaristes :
« (...) Ah une lettre du 25 juin qui précédait, ça c’est de Mgr Benelli, la lettre du 25 juin, c’est tout de même très grave ce qu’il dit là. « Le Saint-Père me charge aujourd’hui même de confirmer la mesure qui vous a été intimée en son nom de mandato speciali vous abstenir actuellement de conférer toute ordination, ne prenez pas prétexte du désarroi des séminaristes – ça c’était la réponse à ma lettre en disant : je ne peux pas abandonner les séminaristes – vous abstenir donc actuellement de conférer toute ordination, ne prenez pas prétexte du désarroi des séminaristes ordinands. C’est justement l’occasion de leur expliquer ainsi qu’à leur famille que vous ne pouvez les ordonner au service de l’Eglise contre la volonté du pasteur suprême de l’Eglise. Il n’y a rien de désespérant dans leur cas. S’ils sont de bonne volonté et sérieusement préparés à un ministère presbytéral dans la fidélité véritable à l’Eglise conciliaire, dans la fidélité véritable à l’Eglise conciliaire on se chargera de trouver ensuite la meilleure solution pour eux. Mais qu’ils commencent d’abord eux aussi par cet acte d’obéissance à l’Eglise – donc à l’Eglise conciliaire–.
Mais qu’est-ce que c’est que cette Eglise conciliaire ? Ils se vendent là, ils se trahissent, parce qu’enfin nous ne connaissons pas. Qu’est-ce que c’est que cette Eglise conciliaire : fidélité véritable à l’Eglise conciliaire. Donc, à ce concile, ils sont obsédés vous voyez par la fidélité à ce concile Vatican II, n’est-ce pas, qui pour eux est la nouvelle Eglise, c’est l’Eglise conciliaire avec ses sacrements, sa foi, son culte, enfin ses catéchismes, et tout, c’est effrayant, effrayant. On ne peut pas être soumis à ça, impossible, ils se trahissent eux-mêmes. (…)Un franc-maçon, qu’est-ce que vous voulez, c’est effrayant, c’est effrayant, c’est effrayant. Ce n’est pas moi qui dit ça, ce n’est pas nous qui disons ça. Ce sont les ennemis de l’Eglise, les libéraux sont les ennemis de l’Eglise. Car le pape Pie IX disait il n’y a pas de pires ennemis de l’Eglise que les catholiques libéraux. Il l’a dit dix fois, vingt fois à tous ceux qui venaient le voir à Rome n’est-ce pas. Alors voilà ces gens-là qui viennent dire notre concile a définitivement accepté nos théories. Nous avons lutté un siècle et demi, depuis la Révolution française, nous avons été un siècle et demi pour que nous y arrivions, désormais le concile les a entérinés. Celui-ci, ce franc-maçon : voilà, maintenant nous arrivons au concile, la liberté de pensée a plané sur le dôme de Saint-Pierre. Ah oui, la liberté de pensée, la liberté de culte, la liberté de conscience, mais oui, avec l’objection de conscience qui se trouve dans le schéma de Gaudium et spes, il y a la liberté de conscience, s’il y a une objection de conscience on fait donc ces trois libertés ont été reconnues par le concile.
C’est le libéralisme qui triomphe, c’est sûr, qui est le pire ennemi, enfin le modernisme, enfin ce que vous disiez tout à l’heure. On ne peut pas accepter ce concile. Ce concile sera jugé un jour par l’histoire, l’histoire de l’Eglise dans trente ans, dans cinquante ans, dans un siècle, on jugera ce concile du Vatican et on ne pourra pas ne pas dire que ce concile a été infesté par les idées libérales et que tout est équivoque.
Alors qu’est-ce que je vais demander, je vais demander aux séminaristes de faire le serment qu’ils sont soumis à l’Eglise conciliaire ? ! Qu’est-ce que c’est que ça, c’est pas possible. Non, non, c’est clair maintenant que nous avons affaire à une nouvelle Eglise, une Eglise qui a douze ans, c’est ce que j’ai dit aussi à ces messieurs quand ils le demandent. Vous vous opposez, vous avez l’air très sûr de vous-même Je suis sûr de moi, c’est pas moi, je suis sûr par ma Tradition, par les deux mille ans de Tradition. »
«Le moderniste a ceci de commun avec d’autres hérétiques, qu’il refuse toute révélation chrétienne. Mais parmi les hérétiques, il présente ceci de particulier qu’il dissimule son refus. Le moderniste, on ne le saura jamais assez, est un apostat doublé d’un traître. »
Père Calmel, op, préface sur le catéchisme sur le modernisme du père Lémius
4 août 1976
"Comment un pape vrai successeur de Pierre, assuré de l'assistance de l'Esprit-Saint, peut-il présider à la destruction de l'Église, la plus profonde et la plus étendue de son histoire, en l'espace de si peu de temps, ce qu'aucun hérésiarque n'a jamais réussi à faire ?"
Mgr Lefebvre, Le Figaro
27 mai 1977
"Le libéralisme catholique, ou soi-disant catholique, a agit à la manière du cheval de Troie pour faire pénétrer ces faux principes à l'intérieur de l'Eglise. Ils ont voulu marier l'Eglise et la Révolution. Ces efforts ont fait leur chemin et, aidés par es sociétés secrètes et les gouvernements laïcs et démocratiques, les membres les plus éminents e l'Eglise ont été contaminés. Théologiens, évêques, cardinaux, séminaires, universités, ont peu à peu été attirés par ces idées universalistes opposées fondamentalement à la foi catholique."
Mgr Lefebvre
13 mars 1978
« Cette nouvelle Eglise conciliaire, ce n’est pas l’Eglise catholique. Cette nouvelle Eglise n’est pas catholique à cause de son œcuménisme. »
Mgr Lefebvre, conférence spirituelle à Ecône
1978
Mort de Paul VI
« Pour la première fois dans l’histoire, les francs-maçons peuvent rendre hommage au tombeau d’un Pape, sans ambiguïté ni contradiction. »
The Masonic Review n°5, p.290, hommage maçonnique à Paul VI
En se mettant à l'écoute du monde moderne (les plus anciens se souviennent : "l'Eglise écoute le monde" répétaient les progressistes dans les années sombres de la décennie 1970), les hommes d'Eglise de sont mis à rebours de la pastorale de Notre Seigneur Jésus-Christ. Le monde apostat nie les dix commandements, or pour lui plaire les prélats, qui semblent être malades d'être catholiques, veulent reconnaître la grandeur des réalisations humaines, la justesse de ses décisions. Ce faisant, ces aveugles conducteurs d'aveugles confirment l'homme moderne dans une auto-satisfaction orgueilleuse charnelle, et dans un refus de la loi divine qui ferment son coeur à la Parole de Dieu.
La vraie charité envers le prochain exige de nous mettre à l'école du Christ, en l'imitant à la manière dont il nous a aimé, en nous faisant petits, humbles et doux. L'homme n'est ni grand moralement, ni riche spirituellement, ni juste sans la grâce de Dieu.
21 juin 1978
Mgr Lefebvre à ses séminaristes : « Je pense qu’à la prochaine rencontre (…) c’est moi qui les interrogerai, pour leur dire : « -Quelle Eglise êtes-vous ? A quelle Eglise avons-nous affaire, si j’ai affaire à l’Eglise catholique, ou si j’ai affaire à une autre Eglise, à une contrefaçon de l’Eglise ? » Oui, je crois sincèrement que nous avons affaire à une contrefaçon de l’Eglise et non pas à l’Eglise catholique. Ils n’enseignent plus la foi catholique. Ils ne défendent plus la foi catholique. Et je dirai : « -Que pensez-vous des anathèmes du concile de Trente ? Que pensez-vous des anathèmes de l’encyclique Auctorem fidei sur le concile de Pistoie ? Que pensez-vous du Syllabus ? Que pensez-vous de l’encyclique Immortale Dei du Pape Léon XIII ? Que pensez-vous de la Lettre sur le Sillon par le Pape saint Pie X ? De l’encyclique Quas Primas du Pape Pie XI, de Mortalium animos justement du Pape Pie XI contre l’œcuménisme, contre ce faux œcuménisme, et ainsi de suite. Qu’ils me répondent ! »
2 septembre 1978
Infiltrations maçonniques
Le journaliste italien Pecorelli diffuse dans l’Osservatore politico une liste de prélats affiliés à la Franc-maçonnerie, avec la matricule et la date d’affiliation de chacun.
Figurent notamment :
le ministre des Affaires étrangères du Vatican sous Jean-Paul II, secrétaire d'Etat de 1979 à 1989 : Casaroli
son successeur à ce poste jusqu'en 1992 : Baggio
le secrétaire privé, condamné pour hérésie, de Paul VI : Macchi
le Recteur de l'Université Pontificale de la Basilique Saint Jean de Latran et confesseur de Paul VI (ce dernier savait s'entourer visiblement) : Biffi
Le chef de l'Office de l'Université de la Congrégation des Etudes : Cerruti
Le Préfet de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin qui élabora la nouvelle messe avec plusieurs protestants donc hérétiques : Noé
Le Secrétaire d'Etat sous Paul VI, Camerlingue du Pape (Trésorier) : Villot
Le Nonce Apostolique au Portugal : Sensi
Celui qui contrôla la réécriture du Droit Canon : Brini
Le Cardinal, Membre de la Sacrée Congrégation des Sacrements et du Culte Divin, Président des Œuvres Pontificales pour la Préservation de la la Foi, Président de l'Académie Liturgique, Vicaire de Sa Sainteté au Diocèse de Rome, qui contrôlait le clergé de Rome depuis le 6 mars 1973 : Poletti.
17 novembre 1980
« Je viens à vous, vers l’héritage spirituel de Martin Luther, je viens comme pèlerin »
Rencontre de Jean-Paul II avec le Conseil de l’église évangélique
25 janvier 1983
Nouveau Code de Droit Canon, la révolution en lois
20 octobre 1985
"Les concordances entre l'Eglise et la Franc-maçonnerie peuvent être considérés comme un fait acquis."
Cardinal Casaroli, secrétaire d'Etat du Vatican (sorte de premier ministre du Pape), cathédrale Saint Patrick, New York.
1986
"Après les purifications de l'humanité, la Messe Tridentine sera de nouveau la seule Messe de Jubilation de l'Eglise"
La Très Sainte Vierge Marie à une âme expiatrice, feuille accompagnant le livre du père Franz Rudrof sur la Sainte Messe
20 mai 1986
"C'est notre foi qui est en jeu (...). C'est maçonnique, c'est vraiment une révolution à l'intérieur de l'Eglise. Le diable a réussi son coup de maître : il s'est servi de l'Eglise pour détruire l'Eglise."
Mgr Lefebvre
28 août 1987
Monseigneur Lefebvre aux futurs évêques qu'il va consacrer
"Bien chers amis, La chaire de Pierre et les postes d’autorité de Rome étant occupés par des antichrists… Je vous conférerai cette grâce, confiant que sans tarder le Siège de Pierre sera occupé par un successeur de Pierre parfaitement catholique en les mains duquel vous pourrez déposer la grâce de votre épiscopat pour qu’il la confirme…. Je vous conjure de demeurer attachés au Siège de Pierre, à l’Église Romaine."
+ Marcel Lefebvre, en la fête de saint Augustin, le 28 août 1987.
« On a chargé nos épaules d’un lourd fardeau, cher Volpe. Nous devons faire l’éducation immorale de l’Eglise, et arriver, par de petits moyens bien gradués, au triomphe de l’idée révolutionnaire par le Pape. Dans ce projet, qui m’a toujours semblé d’un calcul surhumain, nous marchons encore en tâtonnant. »
Lettre de Nubius à Volpe, Haute Vente des carbonnari, dans l’ouvrage de Jacque Crétineau-Joly
Commentaire de Mgr Lefebvre dans son livre Ils l’ont découronné, éditions Fideliter, 1987, p. 148 :
« Calcul surhumain, dit Nubius, il vaut dire calcul diabolique ! Car c’est calculer la subversion de l’Eglise par son chef lui-même, ce que Mgr Delassus appelle l’attentat suprême, parce qu’on ne peut imaginer rien de plus subversif pour l’Eglise qu’un pape gagné aux idées libérales, qu’un pape utilisant le pouvoir des clefs de saint Pierre au service de la contre-Eglise ! Or, n’est-ce pas ce que nous vivons actuellement, depuis Vatican II, depuis le nouveau Droit canon ? Avec ce faux œcuménisme et cette fausse liberté religieuse promulguées à Vatican II et appliquées par les papes avec une froide persévérance malgré toutes les ruines que cela provoque depuis plus de vingt ans ! »
9 septembre 1988
« Vous continuez et représentez vraiment l’Église, l’Église catholique. Je crois nécessaire de convenir de ceci : vous représentez vraiment l’Église catholique. Non qu’il y ait une Église en dehors de nous ; il ne s’agit pas de cela. Mais ces derniers temps, on nous a dit qu’il était nécessaire que la Tradition entre dans l’Église visible. Or, je pense que l’on commet là une erreur très, très grave.
Où est l’Église visible ? L’Église visible se reconnaît aux signes qu’elle a toujours donnés de sa visibilité : elle est une, sainte, catholique et apostolique. « Et je vous le demande : Où sont les véritables notes de l’Église ? Se trouvent-elles davantage dans l’Église officielle (il ne s’agit pas de l’Église visible, il s’agit de l’Église officielle) ou en nous, en ce que nous représentons, ce que nous sommes ? « Il est clair que c’est nous qui conservons l’unité de la foi, laquelle a disparu de l’Église officielle.
Où est l’unité de la foi dans le monde? C’est bien nous qui l’avons gardée. L’unité de la foi réalisée dans le monde entier c’est la CATHOLICITÉ.
Or, cette unité de la foi dans le monde entier n’existe plus, il n’y a donc plus de catholicité pratiquement. Il y a bientôt autant d’églises catholiques que d’évêques et de diocèses. Chacun a sa manière de voir, de penser, de prêcher, de faire son catéchisme. Il n’y a plus de catholicité.
L’APOSTOLICITÉ? Ils ont rompu avec le passé. S’ils ont fait quelque chose, c’est bien cela. Ils ne veulent plus de ce qui s’est passé avant le concile Vatican II. [...] L’apostolicité: nous, nous sommes rattachés aux apôtres par l’autorité. Mon sacerdoce me vient des apôtres; votre sacerdoce vous vient des apôtres. Nous sommes les fils de ceux qui nous ont donné l’épiscopat. Notre épiscopat descend du saint pape Pie V et par lui nous remontons aux apôtres. Quant à l’apostolicité de la foi, nous croyons la même foi que les apôtres. Nous n’avons rien changé et nous ne voulons rien changer.
La catholicité, c’est la foi une dans l’espace. L’apostolicité c’est la foi une dans le temps et la sainteté c’est le fruit de la foi, qui se concrétise dans les âmes par la grâce du Bon Dieu, par la grâce des sacrements. Il est tout à fait faux de nous considérer comme si nous ne faisions pas partie de l’Église visible. [... ] Ce n’est pas nous, mais les modernistes qui sortent de l’Église. Quant à dire "sortir de l’Église visible", C’EST SE TROMPER EN ASSIMILANT ÉGLISE OFFICIELLE ET ÉGLISE VISIBLE. [...] »
Mgr Lefebvre
Novembre 1988
« Nous n’avons pas la même façon de concevoir la réconciliation. Le cardinal Ratzinger la voit dans le sens de nous réduire, de nous ramener à Vatican II. Nous, nous la voyons comme un retour de Rome à la Tradition. On ne s’entend pas. C’est un dialogue de sourds. Je ne peux pas beaucoup parler d’avenir, car le mien est derrière moi. Mais si je vis encore un peu, et en supposant que d’ici à un certain temps Rome fasse un appel, qu’on veuille nous revoir, reprendre langue, à ce moment-là, c’est moi qui poserai les conditions. Je n’accepterai plus d’être dans la situation où nous nous sommes trouvés lors des colloques. C’est fini. Je poserai la question au plan doctrinal : « Est-ce que vous êtes d’accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédés ? Est-ce que vous êtes d’accord avec Quanta cura de Pie IX, Immortale Dei, Libertas praestantissimum de Leon XIII, Pascendi de Pie X, Quas primas de Pie XI, Humani generis de Pie XII ? Est-ce que vous êtes en pleine communion avec ces papes et avec leurs affirmations ? Est-ce que vous acceptez encore le serment antimoderniste ? Est-ce que vous êtes pour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Si vous n’acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n’aurez pas accepté de reformer le Concile, en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédé, il n’y a pas de dialogue possible. C’est inutile. Les positions seraient ainsi plus claires. Ce n’est pas une petite chose qui nous oppose. Il ne suffit pas qu’on nous dise : ‘Vous pouvez dire la messe ancienne, mais il faut accepter cela [le Concile]’. Non, ce n’est pas que cela [la messe] qui nous oppose, c’est la doctrine. C’est clair. »
Mgr Lefebvre, Fideliter n° 66, novembre décembre 1988, pp. 12-13.
4 décembre 1990
"L' "Eglise conciliaire" étant désormais répandue universellement, diffuse des erreurs contraires à la foi catholique et en raison de ces erreurs, a corrompu les sources de la grâce que sont le saint Sacrifice de la Messe et les sacrements. Cette fausse Eglise est en rupture toujours plus profonde avec l'Eglise catholique."
Mgr Lefebvre, Lettre à Mgr de Castro Mayer
1991
Nouveau chemin de Croix
4 mars 1991
« (…) la Révolution doctrinale inaugurée officiellement dans l’Église par le Concile et continuée jusqu’à nos jours, (…) on ne peut s’empêcher de penser au “Siège d’iniquité” prédit par Léon XIII, ou à la perte de la foi de Rome prédite par Notre Dame à la Salette.
La diffusion et l’adhésion des autorités romaines aux erreurs maçonniques condamnées maintes fois par leurs prédécesseurs est un grand mystère d’iniquité qui ruine dans ses fondements la foi catholique.
Cette dure et pénible réalité nous oblige en conscience à organiser par nous-mêmes la défense et la protection de notre foi catholique. Le fait d’être assis sur les sièges de l’autorité n’est plus, hélas ! une garantie de l’orthodoxie de la foi de ceux qui les occupent.
Le Pape lui-même diffuse désormais sans discontinuer les principes d’une fausse religion, qui a pour résultat une apostasie générale. (…) »
Mgr Lefebvre
11 octobre 1992
Nouveau catéchisme
24 septembre 1996
Jean-Paul II a souhaité que la France « contribue à faire progresser sans cesse les idéaux de liberté, égalité et fraternité qu’elle a su présenter au monde » Avvenire
1998
Nouveau rituel d’exorcisme
2 janvier 1999
« Toutefois notre siècle est aussi celui de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. J’ai voulu rappeler que le secret de la véritable paix réside dans le respect des droits humains. » Jean-Paul II, Osservatore romano
21 mars 2000
"Que St. Jean Baptiste protège l’islam"
Jean-Paul II
Ah non, l'islam est une erreur affreuse un faux culte, jamais un saint ne peut la protéger, saint Jean-Baptiste est tout à l'honneur de Dieu et de sa seule tunique religion, catholique !
29 juin 2001
Nouveau martyrologe
Saint Pierre et Saint Paul 2002
"Cette nouvelle religion n'est rien d'autre, bien chers frères, qu'une gnose. (...) une religion sans péché, sans justice, sans miséricorde, sans pénitence, sans conversion, sans vertu, sans sacrifice, sans effort, (...) c'est une religion purement intellectuelle, c'est une pure gnose."
"Pour être hérétique aujourd'hui, plus n'est besoin comme jadis de nier des vérités de foi, il suffit de changer le sens des mots. Ansi, "rédemption", "satisfaction", etc, ne sont pas absents du langage du nouveau catéchisme, mais ils sont vidés de leur sens catholique pour signifier autre chose, la plupart du temps non défini et délayé dans un verbiage trompeur."
Mgr Bernard Tissier de Mallerais, ordinations sacerdotales à Ecône
Exemple concret pour appuyer les paroles de Mgr Tissier de Mallerais :
Notion moderniste faussée de la pénitence
Catéchisme de l'Eglise catholique, (id est de l'église conciliaire) n°1459 : "la satisfaction : (...) relevé du péché, le pécheur doit encore recouvrer la pleine santé spirituelle. Il doit donc faire quelque chose de plus pour réparer ses péchés : il doit "satisfaire" de manière appropriée ou "expier" ses péchés. Cette satisfaction s'appelle aussi "pénitence". " A aucun moment il n'est parlé de l'honneur de Dieu outragé par l'homme pécheur.
Vraie notion de la pénitence :
Saint Thomas d'Aquin, III, q.85, a.3 : "la pénitence ne tire pas son caractère spécial du seul fait qu'elle regrette le mal commis, regret auquel suffirait la charité, mais de ce que le pénitent regrette son péché en tant qu'il est offense de Dieu, et qu'il se propose de réparer."
Pie XII, encyclique Humani generis, 1950 : "(...) écartant les définitions du concile de Trente, on fausse la notion du (...) péché en général, en tant qu'il est offense à Dieu."
16 octobre 2002
Nouveau rosaire
7 avril 2012
Lettre des trois évêques de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X à son supérieur
« (...)Mais la réalité qui domine tout, et à laquelle tous ces désirs sincères doivent céder, c’est que depuis Vatican II les autorités officielles de l’Église se sont séparées de la vérité catholique, et aujourd’hui elles se montrent tout aussi déterminées que toujours de rester fidèles à la doctrine et pratique Conciliaires.
Les discussions romaines, le « préambule doctrinal » et Assise III en sont des exemples éclatants. Le problème posé aux catholiques par le second concile du Vatican est profond. Dans une conférence qui semble avoir été comme le dernier testament doctrinal de Mgr Lefebvre, donnée à des prêtres de sa Fraternité à Ecône une demi-année avant sa mort, après avoir brièvement résumé l’histoire du catholicisme libéral sortant de la Révolution française il a rappelé comment les Papes ont toujours combattu cette tentative de réconciliation entre l’Église et le monde moderne, et il a déclaré que le combat de la Fraternité contre Vatican II était exactement le même combat.
Il a conclu : « Plus on analyse les documents de Vatican II et leur interprétation par les autorités de l’Église, et plus on se rend compte qu’il ne s’agit ni d’erreurs superficielles ni de quelques erreurs particulières comme l’œcuménisme, la liberté religieuse, la collégialité, mais plutôt d’une perversion totale de l’esprit, de toute une philosophie nouvelle fondée sur le subjectivisme… C’est très grave ! Une perversion totale !… C’est vraiment effrayant. »
Or, la pensée de Benoît XVI est-elle meilleure à cet égard que celle de Jean-Paul II ? Il suffit de lire l’étude de l’un de nous trois sur La Foi au Péril de la Raison pour se rendre compte que la pensée du Pape actuel est également imprégnée de subjectivisme. C’est toute la fantaisie subjective de l’homme à la place de la réalité objective de Dieu. C’est toute la religion catholique soumise au monde moderne. Comment peut-on croire qu’un accord pratique puisse arranger un tel problème ?
Mais, nous dira-t-on, Benoît XVI est vraiment bienveillant envers la Fraternité et sa doctrine. En tant que subjectiviste il peut bien l’être, parce que les libéraux subjectivistes peuvent tolérer même la vérité, mais pas si elle refuse de tolérer l’erreur. Il nous accepterait dans le cadre du pluralisme relativiste et dialectique, à condition de rester dans la « pleine communion », par rapport à l’autorité et envers les autres « réalités ecclésiales ».
Voilà pourquoi les autorités romaines peuvent tolérer que la Fraternité continue d’enseigner la doctrine catholique, mais ils ne supporteront absolument pas qu’elle condamne la doctrine conciliaire. Voilà pourquoi un accord même purement pratique ferait nécessairement taire progressivement, de la part de la Fraternité, toute critique du Concile ou de la nouvelle messe. En cessant d’attaquer ces victoires les plus importantes de toutes de la Révolution, la pauvre Fraternité cesserait nécessairement de s’opposer à l’apostasie universelle de notre lamentable époque et elle s’enliserait elle-même. En dernière instance, qui nous garantira de rester tels que nous sommes en nous protégeant de la curie romaine et des évêques ? Le Pape Benoît XVI ? On a beau le nier, ce glissement est inévitable. Ne voit-on pas déjà dans la Fraternité des symptômes de cet amoindrissement dans la confession de la Foi ? Aujourd’hui, hélas, c’est le contraire qui serait « anormal ».
Juste avant les Consécrations de 1988 lorsque de nombreux braves gens insistaient auprès de Mgr Lefebvre pour qu’il fit un accord pratique avec Rome qui ouvrirait un grand champ d’apostolat, il dit sa pensée aux quatre consécrands : « Un grand champ d’apostolat peut-être, mais dans l’ambiguïté, et en suivant deux directions opposées à la fois, ce qui aurait fini par nous pourrir. » Comment obéir et continuer à prêcher toute la vérité ? Comment faire un accord sans que la Fraternité « pourrisse » dans la contradiction ? Et lorsqu’une année plus tard, Rome semblait faire de vrais gestes de bienveillance envers la Tradition, Mgr Lefebvre se méfiait toujours. Il craignait qu’il ne s’agisse que de « manœuvres pour séparer de nous le plus grand nombre de fidèles possible. Voilà la perspective dans laquelle ils semblent céder toujours un peu plus et même aller très loin. Nous devons absolument convaincre nos gens qu’il ne s’agit que d’une manœuvre, qu’il est dangereux de se mettre entre les mains des évêques conciliaires et de la Rome moderniste.
C’est le plus grand danger qui menace nos gens. Si nous luttons depuis vingt ans pour résister aux erreurs conciliaires, ce n’était pas pour nous mettre maintenant entre les mains de ceux qui professent ces erreurs. » À la suite de Mgr Lefebvre le propre de la Fraternité est, plus que de dénoncer les erreurs par leur nom, de s’opposer efficacement et publiquement aux autorités romaines qui les diffusaient. Comment pourrai-t-on concilier un accord et cette résistance publique aux autorités, dont le Pape ? Et après avoir lutté pendant plus de quarante ans, la Fraternité devrat-elle maintenant se mettre entre les mains de modernistes et libéraux dont nous venons de constater la pertinacité ? (...) »
3 juin 2012
Sermon de Mgr Tissier de Mallerais à Saint Nicolas du Chardonnet, Paris
« Tout pouvoir m'a été donné du Père au Ciel et sur la Terre. Allez donc enseigner toutes les nations, baptisez-les au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. »
Voilà la mission de l'Eglise, la mission de la Fraternité Saint-Pie-X et la foi que nous avons dans le pouvoir de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dans le pouvoir du Christ-Roi, du Christ-Prêtre qui nous anime depuis notre fondation. Nous avons mené ce combat pour le Christ-Prêtre, pour Son Sacerdoce, pour Ses Prêtres et pour le Christ-Roi c'est-à-dire pour une Cité catholique, pour un Etat catholique. Et nous continuerons à lutter, bien chers fidèles. Comme l'ont fait les Saints des premiers siècles de l'Eglise confrontés aux hérésies qui minaient la foi catholique, comme aujourd'hui. Il y a une comparaison à faire entre les hérésies ariennes, etc. contre la Sainte Trinité, et l'hérésie actuelle contre le Sacerdoce et la Royauté de Jésus-Christ. (…)
Réfuter les hérésies et expliquer la foi catholique, comme nous devons le faire aujourd'hui, bien chers fidèles, en réfutant la liberté religieuse et en expliquant la foi catholique. La liberté religieuse qui veut que l'on respecte tous ceux qui professent les erreurs religieuses, que l'Etat laisse la liberté à toutes les erreurs, à toutes les fausses religions, au nom de la liberté humaine.
Et nous disons non, c'est Jésus-Christ qui doit régner, c'est Jésus-Christ qui doit régner dans les coeurs, qui doit régner publiquement dans la Cité. La Cité doit être catholique. Vous voyez, nous voulons réfuter l'erreur de cette fausse dignité humaine, de la liberté, que l'Etat devrait tolérer, respecter la liberté de tout le monde. Ce qui est impossible, et faux, toujours faux. Et puis, affirmons au contraire la vérité. C'est Jésus qui a droit de régner publiquement dans la Cité, dans l'Etat.
Voilà ce que nous devons faire, à l'exemple de saint Cyrille d'Alexandrie. Et ne croyons pas aujourd'hui parce que Rome nous propose un accord, une situation officielle dans l'Eglise, eh bien nous devions renoncer à proclamer ces vérités évidemment fortes qui contredisent le concile. Nous ne devons pas renoncer à combattre le concile et les erreurs du concile. (…)
Voilà, chers fidèles, notre programme de combat. Ne nous faisons pas d'illusion, la crise n'est pas loin de cesser... la crise n'est pas près de cesser. Il va falloir combattre encore longtemps et donc nous organiser pour durer et pour continuer à professer la foi catholique intégrale. Dans une totale confiance dans le Pouvoir de Notre-Seigneur Jésus-Christ. (...) »
24 septembre 2013
« Le Fils de Dieu s’est incarné pour faire pénétrer dans l’âme des hommes le sentiment de la fraternité. Tous les frères et tous les enfants de Dieu. » Pape François
Catéchisme de saint Pie X :
« Pourquoi le Fils de Dieu s'est-il fait homme? Le Fils de Dieu s'est fait homme pour nous sauver. Que veut dire: pour nous sauver? Pour nous sauver veut dire pour nous délivrer du péché et de l'enfer et pour mériter la gloire du paradis.
24 novembre 2013
Pape François, Evangelii Gaudium, §129 : « Il ne faut pas que l’annonce évangélique doive se transmettre toujours par des formules déterminées et figées, ou avec des paroles précises qui expriment un contenu absolument immuable. »
Et pourtant le dépôt de la foi est clos depuis la mort du dernier apôtre Très Saint Père, il est ferme et immuable, et se déploie comme la fleur dans la graine par les définitions des conciles et des Papes, les enseignements des docteurs et des Pères de l’Eglise, toujours dans le même sens.
21 septembre 2014
" Le respect des droits humains (…) parmi lesquels se distingue la liberté religieuse et d’expression de la pensée, est, en effet, une condition préalable au développement même du pays qu’il soit social ou économique." François, discours aux autorités d’Albanie
« L’instauration de cette « église conciliaire » imbue des principes de 89, des principes maçonniques vis-à-vis de la religion et des religions, vis-à-vis de la société civile, est une imposture inspirée par l’Enfer pour la destruction de la Religion catholique, de son magistère, de son sacerdoce et du sacrifice de Notre Seigneur. Cette nouvelle Eglise ne pouvait plus logiquement chanter les louanges de Jésus-Christ, Roi universel des nations, ne peut plus avoir des pensées de Notre Seigneur vis-à-vis du monde ; c’est pourquoi tout l’esprit de la Liturgie a été modifié, par la modification d’une multitude de détails, dans les textes et dans les gestes. (…) C’est donc un devoir strict pour tout prêtre voulant demeurer catholique de se séparer de cette Eglise conciliaire, tant qu’elle ne retrouvera pas la tradition du magistère de l’Eglise et de la foi catholique. »
Mgr Lefebvre, Itinéraire spirituel à la suite de saint Thomas d’Aquin
16 octobre 2025
Retour des Rédemptoristes transalpins à la Tradition sans concession
« Vive Jésus, notre amour, et Marie, notre espérance ! C’est le cœur lourd et profondément triste que nous vous écrivons. Ce qui nous unit, c’est notre profond amour pour notre sainte Mère, l’Église catholique et Épouse de Jésus-Christ, pour laquelle les martyrs ont versé leur sang et les saints ont donné leur vie. C’est cet amour qui nous pousse à exprimer une vérité difficile, mais essentielle. (Lc 12, 4-9) Tout comme vous, nous avons nourri une grande espérance pendant de nombreuses années. Nous croyions qu’il était possible de vivre en enfants fidèles de la Tradition au sein des structures de l’Église moderne. Nous croyions que les anciennes et merveilleuses traditions de notre foi, en particulier la Sainte Messe de tous les temps, nous seraient légitimement restituées. Cela nous a donné de l’espoir, surtout à l’époque de Benoît XVI. Nous espérions avec confiance pouvoir pratiquer librement la foi de nos Pères dans l’Église. Nous ne savions pas à quel point nous nous trompions !
« Après des années d’épreuves et d’expériences, nous sommes arrivés à la triste conclusion que la foi catholique traditionnelle, la foi de tous les temps et des saints, est incompatible avec la nouvelle Église moderne, fruit du Concile Vatican II. Elles ne peuvent tout simplement pas coexister au sein d’un seul corps.
La foi catholique traditionnelle est incompatible avec la nouvelle Église moderne, fruit du Concile Vatican II
« Parce que nous aimons et honorons profondément la Sainte Messe traditionnelle et ne pouvons y renoncer, cette nouvelle Église ne veut pas de nous. À cause de notre fidélité, nous avons été considérés comme têtus, difficiles et rebelles ; nous avons été isolés et calomniés avec un acharnement sans fin. Cette lettre s’adresse à tous ceux qui sentent que quelque chose ne va pas dans l’Église ou qui pensent que la nouvelle Église et la foi immuable peuvent coexister pacifiquement. Permettez-nous d’énoncer la triste vérité : notre expérience démontre clairement que c’est impossible !« Cette nouvelle Église renverserait assurément tous les saints papes qui ont déclaré à maintes reprises que l’indifférentisme religieux était un mal très grave, absolument incompatible avec la foi catholique. Nous vous disons que nous ne serons pas complices de cette destruction continue de l’Église par le silence. Nous devons nous exprimer, et quel meilleur moment que maintenant ?
« Après dix-sept ans de communauté au sein des structures de l’Église, nous avons été continuellement isolés et harcelés. Ces dernières années, l’évêque de Christchurch nous a réduits au rang de rebuts. Par ses nombreux décrets et appels à Rome, il a tenté d’expulser nos moines du diocèse. Il veut que quinze vocations locales soient exilées à jamais de leurs familles et de leur patrie. Nous vous le disons dès maintenant : un devoir supérieur nous l’interdit. Tant qu’une seule âme nous demandera le Saint Sacrifice de la Messe, les sacrements ou l’assistance spirituelle, avec la grâce de Dieu, nous ne l’abandonnerons pas. Le Bon Pasteur nous exhorte à donner notre vie pour ses brebis et à tenir le loup affamé à distance. C’est notre devoir de charité, fondé sur la théologie et le droit canon.« Pourquoi ? Parce que la chaîne de commandement a été rompue. L’autorité dans l’Église est ministérielle (servir Notre Seigneur), et non absolue (faire ce qu’elle veut) : elle nous lie parce qu’elle est elle-même liée au Christ, au dépôt de la foi, au Magistère constant. Lorsqu’un supérieur se distancie de son obéissance au Christ-Roi, son commandement n’est plus le bras du Christ, mais le geste d’un homme (Saint Thomas d'Aquin, IIa IIæ, q. 104, a. 5).« Ces ecclésiastiques désobéissent à Dieu. Puis, après avoir rompu la chaîne de commandement divine, ils tentent d’invoquer l’obéissance religieuse pour des affaires qui appauvrissent l’Église et abolissent la Sainte Messe.
Adhérant de toutes leurs « forces à la communion profonde avec notre Sainte Mère l’Église », ils rejettent l’église conciliaire et synodale
« Tolle Missam, Tolle Ecclesiam : supprimer la messe, détruire l’Église (Luther). Nous devons obéir à Dieu avant les hommes. C’est pourquoi, adhérant de toutes nos forces à la communion profonde avec notre Sainte Mère l’Église, notre devoir devant notre Seigneur Jésus-Christ et envers les âmes exige que :« Nous rejetons Amoris Laetitia qui permet la Sainte Communion aux couples vivant dans le péché. « Nous répudions la persécution de la messe et des catholiques par Traditionis custodes. « Nous rejetons Fiducia supplicans qui permet la bénédiction des couples de même sexe. « Nous rejetons le Document sur la Fraternité Humaine qui affirme que Dieu veut toutes les religions. « Nous rejetons la fausse théologie des « Églises sœurs » et de la « communion partielle ». « Nous rejetons les faux bergers qui portaient triomphalement l’idole de la Pachamama en procession jusqu’à Saint-Pierre. « Nous répudions François qui s’est excusé pour le catholique héroïque qui a jeté cette idole dans le Tibre. « Nous rejetons le fléau de l’indifférence religieuse en Nouvelle-Zélande et dans toute l’Église. « Nous répudions les actions des évêques néo-zélandais qui ferment les églises et refusent les sacrements dans une soumission lâche à l’oppression du Covid-19. « Nous répudions l’évêque de Christchurch qui a reçu les cendres le mercredi des Cendres de l’évêque anglican de Christchurch.
Ne vous taisez pas ! Défendez la foi de nos pères !
« Nous répudions la corruption des enfants et le scandale causé aux innocents par des programmes catéchétiques maléfiques. « Nous rejetons l’enseignement de François selon lequel toutes les religions sont des langages différents, ainsi que la question : « Mon Dieu est-il plus important que le tien ? ». Nous rejetons le silence des évêques qui n’ont pas dénoncé cette trahison de la foi. « Nous rejetons l’Église synodale comme distincte de l’Église catholique divinement constituée. « Nous rejetons la destruction et l’humiliation continues de notre sainte Mère l’Église. « Nous répudions ceux qui attaquent ou minent l’Église dans ses dogmes, sa morale, ses sacrements ou sa discipline avec un nouveau culte de l’homme.
« À tous ceux qui lisent, nous demandons : combien de temps encore cette absurdité va-t-elle durer ? Quel qu’en soit le prix, avec l’Apôtre, nous devons dire : anathème ! « Mais si nous-mêmes, ou un ange du ciel, vous annonçons un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu’il soit anathème. Nous l’avons déjà dit, je le dis maintenant : si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème. » (Galates 1:8-9)
« Ne vous taisez pas ! Défendez la foi de nos pères ! « Même si toutes les nations obéissent au roi Antiochus, si bien que chacune se détourne de la loi de son père et observe ses commandements, moi, mes fils et mes frères, nous obéirons à la loi de nos pères. » (1 Maccabées 2:19-20)« « Au contraire, il est écrit (Actes 5, 29) : Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Or, parfois, les commandements d’un supérieur sont contraires à Dieu. Il ne faut donc pas obéir en tout aux supérieurs. » (Saint Thomas d’Aquin (ST, IIa IIæ, q. 104, a. 5)« Expecta Dominum, viriliter age et confortetur cor tuum : attendez le Seigneur, agissez comme un homme et soyez courageux dans votre cœur (Ps 26,14).
« Réjouissez-vous, ô Vierge Marie ; vous seule avez écrasé toutes les hérésies dans le monde entier. »