Ainsi le veut la vertu de justice et l’ordre, qu’elle veut rétablir en toutes choses. Ordre dans les rapports avec Dieu par la dévotion ; ordre dans les rapports avec les autorités par la piété filiale ; ordre dans les rapports avec le prochain par une grande Charité qui s’exprime surtout par la miséricorde.
Car le Chevalier au cœur généreux, comme saint Martin, ne peut demeurer insensible à la misère.
Cependant il sera particulièrement sensible à la misère morale, à ceux qui vivent dans l’esclavage du péché. Il se penchera sur les conditions de cet esclavage et s’efforcera avec ses frères d’armes d’y remédier. C’est dire qu’une action pour améliorer la législation, la constitution et parfois le gouvernement peut avoir sur le salut des âmes une influence considérable. Cela ne doit pas dispenser le Chevalier d’actions individuelles pour libérer de l’esclavage du démon. Cet esclavage s’étend aux personnes les plus cultivées et les plus fortunées. Le Chevalier, dans toute la mesure de ses moyens, est toujours prêt à bouter l’ennemi hors de la place. Son action sera prudente et s’exercera selon le don de Conseil. Mais elle sera aussi confiante et courageuse. Sa miséricorde s’étendra aussi et surtout auprès des petits, des faibles, des abandonnés. Il exercera sa générosité pour lutter contre tous les maux qui affligent les hommes, non seulement ceux qui lui sont proches, mais aussi ceux qui sont éloignés. Il défendra volontiers les peuples catholiques opprimés et persécutés par les ennemis de Dieu et de l’Église. Cependant en toutes ces manifestations de générosité, il se gardera d’oublier de remplir avant tout fidèlement et loyalement son devoir d’état, qui représente la volonté de Dieu à son égard. Il veillera particulièrement à remplir fidèlement ses devoirs d’époux et de père de famille. Il veillera particulièrement à l’éducation et à l’instruction chrétienne de ses enfants. C’est aujourd’hui une œuvre particulièrement difficile, étant donné les scandales au milieu desquels nous vivons actuellement. Il militera pour l’existence d’écoles vraiment catholiques et dénuées de toute influence de l’esprit libéral contraire à l’esprit de l’Évangile.