Le don du Saint-Esprit qui couronne la vertu de justice est le don de piété. Sans doute ce don s’exerce excellemment dans la vertu de Religion dont nous venons de parler, mais il s’étend aussi à notre comportement dans les sociétés dont nous sommes membres : famille, patrie, Église et toute autre association.
La piété s’exerce particulièrement vis-à-vis de toute autorité ou paternité. C’est la piété filiale qui donne aux relations d’autorité et d’obéissance un caractère de respect que seule une Foi profonde en Dieu peut donner. En effet, contrairement à l’idéologie libérale qui situe l’autorité dans ce peuple, la raison et la Foi nous enseignent que toute autorité vient de Dieu « Omnis potestas a Deo », même dans les cas où l’autorité est désignée par les membres de la société. Aucune personne humaine n’a en soi la faculté de commander une autre personne humaine. Toute autorité est une participation à l’autorité de Dieu. Cette notion fondamentale est essentielle pour le bon ordre de la société parce qu’elle rappelle à celui qui détient l’autorité que ce pouvoir ne lui appartient pas et qu’il aura à rendre compte à Dieu. Elle l’invite à l’humilité et à la discrétion. Par contre, elle facilite l’obéissance, car l’obéissance ainsi comprise s’exerce pour Dieu et à cause de Dieu. Elle invite au respect de la personne qui est investie de l’autorité. Or le respect est la fleur de la Charité. Il rend les relations vraiment chrétiennes et les élèvent au niveau des relations célestes, parce que le motif et le don de la piété filiale viennent de Dieu.
Le Chevalier aura donc le sens du respect qui est le fruit du don de Piété et il s’efforcera de rétablir cette notion si importante partout où il le pourra, dans sa famille, dans toutes les relations sociales. Rien n’a corrompu et ne corrompt les sociétés comme cette fausse notion d’autorité résidant dans la masse. Elle a conduit depuis deux siècles les sociétés à l’anarchie ou à la tyrannie.