12 - Vertus de prudence, de force et de tempérance
12 - Vertus de prudence, de force et de tempérance
Prudence
La vertu de Prudence et le don de Conseil doivent être cultivés spécialement par ceux qui ont des responsabilités. Ils se rappelleront que les trois actes prudentiels : le conseil, le jugement, et l’exécution sont nécessaires pour agir raisonnablement. Prendre conseil de sa propre expérience, de la sagesse d’autres personnes jugées prudentes, prendre une décision sans demeurer dans une hésitation nuisible, enfin procéder à l’exécution de la décision malgré les difficultés, c’est le propre de l’autorité. Autre chose est prendre conseil auprès de personnes compétentes, autres chose vouloir associer tous les inférieurs à l’exercice du pouvoir comme si ce pouvoir leur appartenait également. C’est donner raison aux libéraux qui situent l’autorité dans le peuple.
Force
La vertu de Force est particulièrement estimée par le Chevalier, car le combat incessant qu’il a entrepris contre les forces du mal réclame de lui les deux attitudes fondamentales de cette vertu : la patience qui soutient dans les difficultés, les échecs, et le courage qui entreprend des actions hardies, mais non présomptueuses, mettant sa confiance dans Celui qui donne la victoire.
Tempérance
La Tempérance qui règle l’usage des biens de ce monde aidera le Chevalier à trouver en cet usage et en toutes circonstances la mesure qui convient à son état de chrétien, à son devoir d’État, à ses responsabilités. Cependant il ne peut oublier que le désordre résultant du péché originel se manifeste particulièrement dans la concupiscence, c’est pourquoi il veillera à ne pas être l’esclave des biens de ce monde, à ne pas se laisser dominer par la « prudentia carnis » mais par la « prudentia spiritus ». (Rm VIII)
Conclusion
Ainsi revêtu des sept Vertus et des sept Dons du Saint-Esprit, comme d’une armure invincible, le Chevalier ne craindra pas le combat contre les puissances des ténèbres et contre les suppôts de Satan en ce monde. Puisant sa vitalité spirituelle aux sources de la Pénitence, de l’Eucharistie, de la prière, de la dévotion à la Vierge Marie, à saint Michel Archange ; recherchant la vraie sagesse dans une Foi profonde et éclairée par toute l’histoire de l’Église, il demeurera vigilant et ferme dans son attachement à Notre Seigneur Jésus-Christ et à sa Sainte et unique Église. Ainsi il trouvera dans son adhésion à l’Ordre de la Chevalerie, dans son adoubement, dans son engagement, un soutien puissant pour sa vie spirituelle. Il y trouvera le courage d’accomplir ses devoirs et toute sa vie comme un vrai compagnon d’armes de Notre Seigneur, de Celle qui est forte comme une armée rangée en bataille et du Chef des armées célestes, l’Archange saint Michel. Il se trouvera ainsi l’héritier de tous les martyrs, de tous les saints, dont il s’efforce de continuer la noble lignée, refusant de se joindre à tous ceux qui, sous des prétextes insensés, trahissent la cause de l’Église et la livrent à ses ennemis. Ainsi à sa dernière heure ici-bas, il pourra dire avec Saint Paul : « Cursum consummavi, Fidem servavi, in reliquo reposita est mihi corona justitiae quam reddit mihi Dominus in die illo jutus judex ». (2 Tm IV, 7 & sq.)
La Croix-Valmer, en la fête de l’Épiphanie de Notre Seigneur 1970
+ Marcel Lefebvre, Arch. tit. de Synnada in Phrygia