Soyons simples comme la colombe, mais aussi prudents comme le serpent afin de discerner les vrais signes de l’authentique restauration de la sainte Église romaine.
Nous vivons l’époque de l’Église de Sardes, celle de la désolation : un petit reste tient bon et maintient fidèlement la tradition de nos pères en attendant l’heure du Bon Dieu qui nous relèvera. Ne tombons pas dans le piège du miroir aux alouettes du ralliement comme la Fraternité sacerdotale Saint Pierre, ou d’une liturgie traditionnelle déconnectée du bon combat de la foi.
Souvenons-nous de nos pères les continuateurs du saint sacrifice de la messe dans les années 1960-1970, créateurs de chapelles traditionnelles à partir de garages comme à Vannes, de salons de coiffure comme à Conflans-Sainte-Honorine, restaurateurs de vieilles chapelles dans nos campagnes afin qu’y soit célébré le vrai culte catholique. Leur foi admirable nous est un flambeau. Souvenons-nous de M. Saclier de la Bâtie, pionnier dans le maintien de nos traditions.
Souvenons-nous des pionniers d’Ecône dès 1969 aux côtés de Mgr Lefebvre. Souvenons-nous des Parisiens réduits à célébrer la vraie messe dans des salles de spectacle comme à Wagram entre 1970 et 1976 avant d’occuper avec foi et courage saint Nicolas du Chardonnet. Souvenons-nous des fidèles de Port Marly à qui leur évêque interdit le vrai culte en envoyant la Police qui interrompit le prêtre en plein lors de l’action sainte, et en faisant murer leur chapelle dans les années 1980.
Gardons le témoignage des prêtres souffrant intimement de voir la tradition latine chassée méchamment par ceux qui auraient dû l’aimer et la défendre comme les prélats face à Élisabeth Ière d’Angleterre qui imposait la nouvelle religion anglicane. Unissons-nous à ce prêtre religieux de Saint Vincent de Paul qui se levait à 3h du matin à Paris pour pouvoir célébrer en paix le culte catholique dans les années 1970 dans sa propre communauté persécutrice.
Prenons garde que les réformateurs modernistes appliquent un saupoudrage de traditions pour masquer leur œuvre destructrice de la foi : un peu de latin par ci, un peu d’encens par là, la soutane à Versailles mais oui, quelques rappels de la morale quand même ma bonne dame, mais leur foi est pleine de vide.
Au XVIe siècle, la religion anglicane établie par la Reine comportait un alliage bizarre des trois religions, catholique, luthérienne et calviniste : c'est ainsi que, tout en se ralliant à la nouvelle liturgie, elle avait gardé quelques rites et usages catholiques tels que l'emploi de la chape dans des grandes églises et, pour les autres, du surplis, des cierges à l'autel, etc., et elle avait gardé la constitution hiérarchique.
Dans la pensée d’Élisabeth Ière, la religion anglicane ainsi établie sur la base d'un compromis devait être facilement acceptée de tous ses sujets. Elle se trompait. L'anglicanisme était loin de contenter tout le monde ; il ne contentait ni les catholiques qui entendaient rester attachés au dogme de la sainte Église, ni les calvinistes radicaux qui ne trouvaient pas suffisantes les réformes opérées.
Le rêve de Paul VI et des papes conciliaires depuis est de réunir tous les hommes dans une sorte de religion humanitaire où il n'y aura ni catholiques, ni protestants, ni mahométan (« musulman »), etc. Dans une première étape, abusant de la prière du Seigneur «qu'ils soient un», on poussa, au nom d'une fausse unité, catholiques et protestants à fusionner. Dans ce but, on ne parla plus de catholiques mais de «chrétiens».
Voilà tout le scandale des mauvaises réunions dites œcuméniques qui scandalisent les fidèles, outragent Notre Seigneur et Notre Dame et ruinent la vraie foi catholique.
La fausse restauration
Le discours du Cardinal Ratzinger devant les évêques du Chili en 1988 est un texte à méditer pour comprendre qui est Ratzinger, pourquoi et comment il veut détruire la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
1 - En premier lieu il rassure les évêques, leur disant que dans la tentative d’accord avec Mgr Lefebvre ils étaient restés bien fermes dans la Révolution libérale :«Dans ce dialogue difficile, Rome a uni la générosité sur tout ce qui pouvait être négocié, à la fermeté sur l’essentiel»
2 - Son but était de récupérer la réaction. Se défendant des critiques des progressistes, le Cardinal Ratzinger cite la plainte de Mgr Lefebvre lui-même disant que l’accord qu’il avait signé ne cherchait pas autre chose qu’à intégrer sa fondation dans “l’Eglise du Concile.”
3 - Mgr Lefebvre a échappé à leur piège : «De toute façon, le problème posé par Mgr Lefebvre n’est pas terminé avec la rupture du 30 juin 1988... Notre devoir de nous demander quelle erreur nous avons commise et laquelle nous sommes en train de commettre.»
4 - Le Cardinal Ratzinger se plaint du fait que la réaction s’est cristallisée, elle est là, elle est plus importante que ce qu’elle paraît : «Le fait qu’un nombre non négligeable d’hommes, au delà du cercle restreint des membres de la Fraternité de Mgr Lefebvre, voient en cet homme une sorte de guide, doit nous faire réfléchir.»
5 - Il faut faire un examen de conscience. La Révolution dans l’Eglise a été faite de manière trop étroite, ne laissant pas d’espace suffisant à tout ce qui ne contredit pas la Révolution même. «Le phénomène (lefebvriste) ...eût été impensable sans les éléments positifs, qui n’ont généralement pas trouvé d’espace vital suffisant dans l’Eglise d’aujourd’hui.»
6 - Il faut donc rendre superflue la réaction catholique en accordant suffisamment d’espace aux choses moins importantes. «Ainsi nous pourrions ouvrir un espace à ceux qui cherchent et qui demandent dans l’Eglise, nous parviendrions ainsi à convertir le schisme à l’intérieur même de l’Eglise et à le rendre superflu.»
7 - Enlever aux traditionalistes le plus d’arguments possibles : «Je nommerai trois aspects qui, à mon avis, jouent un rôle important à cet égard.»
8 - Faire la restauration liturgique en supprimant les diverses liturgies désacralisantes : «Un grand nombre de gens cherchent refuge dans l’ancienne liturgie [...] tirer la conclusion directe : il faut récupérer la dimension sacrée de la liturgie.»
9 - Il réaffirme leur intention de demeurer ferme et dur dans la Révolution libérale de l’Église : «Il faut défendre le Concile Vatican II contre Mgr Lefebvre, comme un devoir qui oblige vis-à-vis de l’Eglise et comme une nécessité permanente.»
10 - Pour ceux qui n’auraient pas encore compris, le Cardinal Ratzinger montre enfin où se situe le coeur du combat : «Maintenant, laissant de côté la question liturgique, le point central du conflit se situe dans l’attaque contre la liberté religieuse et contre le prétendu esprit d’Assise.» [Merci de nous confirmer cela].
11 - Toutefois les gens semblent ne pas tomber dans le piège : "TOUT CELA PORTE BEAUCOUP DE PERSONNES A SE DEMANDER SI L’EGLISE D’AUJOURD’HUI EST RÉELLEMENT ENCORE LA MÊME QUE CELLE D’HIER, OU SI ON NE L’AURAIT PAS CHANGÉE CONTRE UNE AUTRE."
Lettre de Son Excellence Mgr Lefebvre aux futurs évêques, 29 août 1987 :
"Bien chers amis, La chaire de Pierre et les postes d’autorité de Rome étant occupés par des antichrists… Je vous conférerai cette grâce, confiant que sans tarder le Siège de Pierre sera occupé par un successeur de Pierre parfaitement catholique en les mains duquel vous pourrez déposer la grâce de votre épiscopat pour qu’il la confirme…. Je vous conjure de demeurer attachés au Siège de Pierre, à l’Église Romaine."
+ Marcel Lefebvre, en la fête de saint Augustin, le 28 août 1987.
Nous voulons revenir à l’obéissance au Pape quand, comme nous l’enseigne Mgr Lefebvre, il sera : «parfaitement catholique». Pour comprendre si l’on est «parfaitement catholique», il faut connaître les erreurs de toute la Révolution et ne pas croire qu'elles sont des vérités, puis constater qu'elles sont entrées dans l'Église avec Vatican II, les identifier, enfin constater et accepter parfaitement le Magistère infaillible et irréformable qui les a condamnées.
C’est l’apostolat que nous faisons.
Nous attendons, avec impatience, ce moment pour obéir et servir le Pape.
Mais depuis 60 ans, les erreurs des hommes d’Église font perdre à de nombreuses fidèles la foi catholique, infaillible et irréformable, et l’éternité à beaucoup d'âmes.
Quelle est la fausse restauration que le Card. Ratzinger fait connaître avec le livre « Entretien sur la foi » ?
C'est une ligne intermédiaire entre les progressistes et les traditionalistes, dans le but de récupérer les traditionalistes catholiques et d'empêcher les catholiques modérés, effrayés par le progressisme, d'aller avec Mgr Lefebvre, et cela en créant aussi des congrégations qui célèbrent la messe de saint Pie V mais qui acceptent le libéralisme de Vatican II comme la Fraternité Saint-Pierre, le Bon Pasteur, le Christ-Roi, etc.
Le cardinal Ratzinger déclare: "Restauration ? Oui, si cela signifie un nouvel équilibre… si par restauration on entend retourner en arrière, alors aucune restauration n’est possible”. Le cardinal lui-même affirme qu’une restauration est en train de s’accomplir. Il se peut que nous soyons à la veille d’une opération de grande envergure, pas moins importante que Vatican II, et qui continuera même après sa mort.
C’est la méthode politique mondaine pour légitimer le « centrisme » contre les extrémismes opposés de droite et de gauche, mais ce n’est pas la logique surnaturelle de la vérité.
Cette méthode se poursuivra pendant de nombreuses années. Le Card. Ratzinger dit :
«En ce sens, on peut dire que la première phase après Vatican II est terminée…» (Entretien sur la foi, p. 36). Le Card. Ratzinger le déclare officiellement et avec autorité dans la célèbre interview à la revue italienne Jesus (Nov. 1984) publiée avec la note : «Texte approuvé par S.E. le Card. Ratzinger le 1er octobre»; un des sous-titres dit même : «Restauration ? Oui, si cela signifie un nouvel équilibre… si par restauration on entend retourner en arrière, alors aucune restauration n’est possible : l’Église avance vers l’accomplissement de l’histoire, les yeux fixés en avant vers le Seigneur. Mais si par “restauration” on entend la recherche d’un nouvel équilibre, après les exagérations d’une ouverture au monde sans discriminations, après les interprétations trop positives d’un monde agnostique et athée, alors oui, cette “restauration”est souhaitable, elle est du reste déjà à l’oeuvre… …Oui, le problème des Années soixante était d’acquérir les valeurs mieux exprimées de deux siècles de culture libérale. [“liberté, égalité, fraternité”, Mgr Lefebvre nous avait prévenu : « Il y avait au Concile trois bombes à retardement, liberté, égalité, fraternité ». («Un évêque parle»)] Ce sont en fait des valeurs qui, même si elles sont nées hors de l’Église, peuvent trouver leur place – épurées et corrigées – dans sa vision du monde. C’est ce qui a été fait.»
Voici plusieurs points qui nous aideront à discerner le moment où Rome aura retrouvé la foi catholique, ce sont aussi les signes de la vraie restauration de la civilisation chrétienne.
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VÉRITÉ
CHRIST DOCTEUR
ENSEIGNEMENT DE LA FOI ET PREDICATION CATHOLIQUE
Rétablir le Saint Office.
Rétablir l’Index.
Tous les actes des papes jusqu’à Pie XII inclusivement à promouvoir et mettre en valeur par Rome : Mortalium animos de Pie XI, Quas primas sur le Christ Roi, Pascendi de saint Pie X, Immortale Dei de Léon XIII, le Syllabus et Quanta Cura de Pie IX……. Obligation de les lire et commenter en chaire.
Rétablir le catéchisme traditionnel sur le modèle de celui de saint Pie X, et du concile de Trente.
Rétablir de vraies traductions de la sainte Ecriture avec de bons commentaires conformes à la foi catholique.
Axer la prédication sacerdotale sur les vérités de foi : nos fins dernières, le péché et la grâce, l’enfer et le Ciel, la messe, la Présence réelle de Notre Seigneur Jésus-Christ sous les espèces sacramentelles du pain et du vin grâce à la double consécration, par le prêtre seul, lors du saint sacrifice de la messe, via la transsubstantiation, afin de renouveler mystiquement et réellement l’unique sacrifice propitiatoire et vicaire de l’Homme Dieu sur la sainte Croix le Vendredi Saint, ……………….
Prêcher la nécessité de la pénitence, de la mortification des sens, le bon usage des écrans si dangereux pour le salut de notre âme, la fuite des occasions, la pratique des vertus, en particulier l'honneur d'être chrétien baptisé et catholique, la chasteté pour tous y compris dans le mariage, que la fornication et les péchés sexuels conduisent en enfer, l'humilité, la dévotion et la piété...
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CONDAMNER L’ERREUR
Anathème sur les erreurs conciliaires : dans le deuxième concile du Vatican, les papes conciliaires, les fauteurs de la fausse théologie moderniste.
Destitution et condamnation des prélats modernistes.
Tous les actes des papes depuis les mauvaises réformes qui ont ruiné l’Église déclarés nuls, y compris les canonisations, faites avec un esprit libéral donc sans volonté d’engager l’autorité, les encycliques, etc.
Mauvais livres, revues, interdits.
Pour tout prêtre qui voudra faire partie de l’Église catholique fidèle à la Tradition catholique : prestation des serments tridentin et anti-moderniste.
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CHARITÉ
CHRIST PRÊTRE
PIÉTÉ ET DÉVOTION
Restaurer LES PROCESSIONS : Fête Dieu, Assomption, Immaculée Conception,…
Restaurer les pèlerinages : Mont Saint Michel, Saint Joseph de Cotignac, Rocamadour, sanctuaires mariaux de Pellevoisin, La Salette, la Rue du Bac….
Regrouper les familles autour d’écoles vraiment catholiques.
Remettre en honneur les pratiques de dévotion traditionnelles : rosaire médité, neuvaines, triduums, messes à célébrer pour nos intentions, ex-voto en remerciement, vêpres du dimanche en paroisse à l’exemple du curé du Mesnil Saint Loup, le Père Emmanuel, consécrations à Notre Dame, à saint Michel, au Sacré Cœur de Jésus, …
LA SAINTE MESSE, LA LITURGIE ET LES SACREMENTS
Restaurer des séminaires dignes de ce nom avec formation à l’école de saint Thomas d’Aquin, de la sainte liturgie romaine, des Pères de la sainte Église, de l’enseignement des conciles dogmatiques et des papes fidèles à la Tradition, de l’enseignement courant des évêques dispersés dans l’univers catholique et moralement unanimes, à travers le temps, à prêcher comme de foi divine un point de foi.
Restauration de la vraie messe catholique, traditionnelle, codifiée par saint Pie V selon le rite antique de la sainte Église romaine et catholique.
Interdiction du nouvel ordo missae de Paul VI, à saveur hérétique, moderniste et protestante.
Condamnation ferme des erreurs sur le saint sacrifice de la Messe et proclamation des vérités à prêcher dans toutes les paroisses avec sessions de formation et examens pour les candidats au sacerdoce et les prêtres.
Démolition des églises conciliaires qui sont teintées de références maçonniques comme le temple à Padre Pio, suprême vengeance du démon pour celui qui avait en horreur la secte maçonnique, dans un but d’assainissement.
Consacrer de nouveau toutes les églises qui ont vu des activités profanes en leur sein.
Restaurer le chant grégorien dans les paroisses de même que l’orgue.
Remettre en honneur le sacrement de pénitence.
Restaurer les autels : en forme d’autel et non de table, avec une croix digne dessus.
Restaurer la messe solennelle avec diacre et sous-diacre.
Cérémonies des relevailles pour la mère après la naissance de l'enfant, à faire connaître et à développer.
Ornements dignes, surplis, étole, amict pour le prêtre ; reliques des saints martyrs, trois nappes d’autel, trois cierges de chaque côté de la sainte croix pour le saint autel ; sonneries, croix, encens pour le service du saint sacrifice de la messe.
Architecture sacrée digne : plan de l’église, chapelles et autels, vitraux, autels, matériaux naturels, chemins de croix, crucifix, peintures sacrées, selon les règles immuables du Beau.
Ordination sacerdotale : reprendre le rite traditionnel. Si la porrection des instruments ne fait pas partie de la forme essentielle de la substance sacramentelle, du moins l'intention d'ordonner en vue de célébrer le saint sacrifice est-elle suffisamment importante pour remettre cette intention en valeur.
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ŒUVRES DE MISÉRICORDE
Remettre en honneur les corporations de métier avec leur saint patron afin d’unir patrons et ouvriers, employés, du même métier pour l’intérêt de leur profession et le bien de la société.
Congrégations enseignantes et hospitalières à susciter.
Restaurer les œuvres de retraites spirituelles sur le modèle de celles de saint Ignace par exemple, à l’école du père Barrielle et de ses successeurs de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X.
Restaurer les missions catholiques pour convertir les infidèles.
Promouvoir les ordres de Chevalerie, par exemple les Chevaliers de Notre Dame de Dom Marie-Gérard Lafond, et la garde noble pontificale à restaurer afin de défendre la Chrétienté contre ses ennemis : francs-maçons, mahométans, communistes…
Promouvoir l’enseignement du catéchisme chez les enfants et les adolescents, puis les adultes pour approfondir.
Restaurer les patronages.
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AUTORITÉ
CHRIST ROI
Restaurer le Droit public de la sainte Église afin de promouvoir des États catholiques où Notre Seigneur puisse régner par le culte public, les lois, l’enseignement.
Restaurer la hiérarchie ecclésiastique avec les ordres mineurs.
Restaurer l’autorité personnelle des évêques dans leur diocèse, des prêtres dans leur paroisse, des supérieurs religieux dans leur ordre.
Reprendre en main les maisons d’édition et la presse pour la purger de toute infestation progressiste.
Restaurer la censure ecclésiastique par l’imprimatur et le nihil obstat.