Première conférence de Mgr Lefebvre à ses séminaristes
Première conférence de Mgr Lefebvre à ses séminaristes
27 Aug
27Aug
30 mai
Attitude face à la réforme liturgique-Raison d’être de la Fraternité Saint Pie X-But et synthèse du séminaire : la Messe-Doutes sur la validité de la nouvelle législation liturgique-Conclusions pratiques
Première conférence spirituelle de Mgr Lefebvre à ses séminaristes
Je n’ai pas eu de révélation spéciale, je ne suis malheureusement pas mystique, mais j’ai été poussé par les circonstances : les pressions des séminaristes, des parents, des prêtres, des amis des séminaristes : Est-ce que vous ne connaissez pas un séminaire, vous ne connaissez pas une maison pour les mettre ? Je n’ai rien trouvé à Fribourg, rien trouvé, toujours rien poussé par le Père Philippe, poussé par Bernard Faÿ poussé par l’Abbé d’Hauterive : « Mais il faut faire quelque chose, il faut faire quelque chose quoi, faites quelque chose, allez trouver Monseigneur !, « Oh mais ! laissez-moi respirer, je n’ai même pas le temps de respirer, je ne peux pas faire ça comme ça du jour au lendemain, dans un an si vous voulez mais pas maintenant », « Non, non, non, c’est tout de suite, tout de suite, me dit le Père Philippe, tout de suite qu’il faut faire ça parce qu’après l’université libre, l’université va crouler, vous savez s’il n’y a pas de bons éléments qui défendent un petit peu les professeurs traditionalistes on va tous être mis dehors ». — « Bon écoutez, si Monseigneur Charrière dit oui, bien ce sera le signe de la Providence, mais pour moi il dira non parce que je vois très bien les évêques : mais c’est un grand ami Monseigneur Charrière… mais comprenez mon conseil, mes prêtres… et puis ceci et puis cela, ce ne sera pas possible… Monseigneur m’a reçu : « Mais Monseigneur faites, faites, je vous en supplie, faites ». Je suis parti, j’ai commencé et puis ma foi je suis là avec vous, puis c’est tout, je ne sais pas comment tout cela c’est fait, de fil en aiguille comment l’argent est venu, comment les ensembles se sont formés, comment ces messieurs nous ont accueillis ainsi de suite ! tout ça est vraiment… moi je n’en sais rien… alors je pense tout de même que le Bon Dieu est avec nous. Je pense, je l’espère !
Je ne voudrais rien faire qui soit contre l’Eglise voyez-vous. Je ne voudrais pas même critiquer ce que fait le Père Bugnini, critiquer le père Bugnini ou critiquer le Pape, non. je préfère fermer les yeux là-dessus, mais je ne veux pas fermer les yeux sur quelque chose qui va me faire perdre la foi, ah ça non !
Je préfère mourir que de perdre la foi et devenir protestant, je ferais n’importe quoi ! je préférerais… s’il faut fermer le séminaire on ferme le séminaire et on s’en va, on garde notre foi mais il n’y a rien à faire, je ne veux pas passer sur la foi, je ne veux pas devenir protestant. Or, il est certain, absolument certain que peu à peu nous devenons protestants, c’est absolument certain. Vous pouvez demander à tous les prêtres, tant soit peu, ceux qui sont conscients de ce qui se passe dans l’Eglise actuellement et qui même sont forcés par les circonstances par leurs évêques de dire la messe selon le nouveau rite, ils sont douloureusement peinés par ce qu’ils constatent, par ce qu’ils voient, ils ne savent plus quoi faire, ils ne savent plus vers qui se retourner, comment faire, mais ils sentent très bien que tout s’en va, ils le sentent, ils le sentent très bien.
Il est curieux de voir que dès qu’on a adopté toute cette liturgie il y a quelque chose qui se produit dans les communautés : une division, des luttes intestines, des faits qui détruisent les communautés, qui détruisent les paroisses, qui détruisent les familles. Il y a le virus vient à l’intérieur des familles, à l’intérieur de l’Eglise qui fait tout éclater. Tout, tout, tout éclate et tout finit par se résoudre à rien.Alors nous ne pouvons pas, nous ne pouvons pas laisser ces choses-là n’est-ce pas, c’est vraiment le cœur de l’Eglise qui s’en va.
Alors je pense que la résolution enfin que je veux prendre et que j’espère vous prenez avec moi… — ceux qui ne seraient pas d’accord, je le dis bien simplement, si il y en a qui disent “ce n’est pas possible moi je ne puis pas admettre ça, ce que vous dites ça me trouble vraiment, j’estime que dans ce cas il vaut mieux que je ne reste pas dans une maison où on semble presque critiquer ce qui vient de Rome etc. » Ecoutez, moi je vous le dis sincèrement, je ne veux pas vous faire de peine et moi ne me faites pas de peine non plus, mais oui séparons-nous en bonne amitié et puis, mon Dieu, allez où vous voudrez mais moi je peux pas, je peux pas faire autrement que de vous dire ça et si il y en a qui ne sont pas d’accord, qui croiraient ne pas pouvoir être d’accord et bien que le Bon Dieu les bénisse, ils sont peut-être plus forts que moi, que le Bon Dieu leur donne les grâces, mais qu’on se sépare, c’est mieux, pour ne pas mettre la zizanie dans la maison, pour ne pas mettre la division voyez. Si la division commence à se mettre dans la maison c’est fini une maison finie. Une maison divisée en elle-même Notre Seigneur l’a dit elle est terminée, c’est fini, alors ce n’est pas la peine, ce n’est pas la peine.
Or, [je prends] la résolution… je résumerais, si vous voulez tout cela : gardons l’Eucharistie. Nous gardons l’Eucharistie, nous sommes les gardiens de l’Eucharistie, les défenseurs de l’Eucharistie. Or pour l’Eucharistie il faut des prêtres, parce que l’Eucharistie vient d’un sacrifice, et sans prêtre il n’y a pas de sacrifice, et l’Eucharistie vient du Sacrifice. Ces trois choses sont liées comme les doigts de la main : l’Eucharistie, le sacrifice, le prêtre. Alors si je veux faire de vous de bons prêtres c’est pour que vous puissiez offrir un sacrifice et le vrai sacrifice, le seul sacrifice et que de ce sacrifice, de votre action et de l’action sacrificale de Notre Seigneur vienne l’Eucharistie, la vraie Eucharistie où Notre Seigneur est présent, où Notre Seigneur est là, où on peut s’agenouiller et l’adorer, vivre avec Lui alors ça, c’est ça… le séminaire n’a pas d’autre raison d’être, la Fraternité n’a pas d’autre raison d’être, le prêtre, le sacrifice, l’Eucharistie. Voilà nous devons garder ça. Alors je disais la messe catholique avait et a toujours eu pour effet d’élever les hommes vers la croix, de les unir à Notre Seigneur Jésus-Christ crucifié, d’atténuer en eux les ferments du péché qui les portent à la division.
Si la croix de Notre Seigneur disparaît, si son Corps et son Sang ne sont plus présents, les hommes se retrouveront entre eux autour d’une table déserte et sans vie et plus rien ne les unira et c’est ça qui arrive, il n’y a plus de vie et les gens ont cette conscience là d’ailleurs. De là sans doute cette lassitude et cet ennui qui commence à s’exprimer partout, de là la disparition des vocations qui n’ont plus d’objet. Il n’y a pas d’objet de faire une cène qui est un souvenir de la croix qui est une cène protestante ; c’est pour ça que vous venez ici, peut être inconsciemment, c’est inconsciemment que vous êtes poussés à venir ici, parce que vous savez, vous dites on nous formera encore des vrais prêtres.
Qu’est-ce que ça veut dire, on fera encore de nous de vrais prêtres, qu’est ce que ça veut dire, qu’est-ce que cela veut dire ? Faire des prêtres qui offriront le sacrifice, le vrai sacrifice. Vous serez de vrais prêtres et vous offrirez le vrai sacrifice et vous ferez une vraie Eucharistie et vous ferez en sorte que Notre Seigneur soit présent sur l’autel, c’est tout, c’est tout, ne cherchez pas plus loin, ne cherchez pas plus loin. C’est pour ça que vous êtes venu, je pense, ou même si vous ne l’avez pas pensé explicitement eh bien implicitement c’est ça qui vous a poussé ici, et c’est pour ça qu’il n’y a plus de vocations sacerdotales. Parce que je ne vois pas moi un jeune homme qui a vécu auprès de l’autel, qui a servi la messe, qui a vu des prêtres célébrer la sainte Eucharistie et qui s’est dit un jour : “Ah je veux offrir la messe comme lui, je veux monter à l’autel comme ce prêtre, comme mon curé, comme ce prêtre auquel j’ai servi la messe, c’est tellement beau j’ai l’impression… je sens le divin, je vois le divin, je veux faire ça aussi, je veux faire du bien aux autres, Je veux donner le Christ aux autres, je veux porter le Christ aux autres. Sa vocation est née insensiblement, puis un beau jour il a décidé, je veux être prêtre. Eh bien c’est ça, c’est ça toute la vie, toute votre vie et tout le but d’être ici, et tout le but de toutes les études que vous faites ici. Ne séparez pas la messe de vos études. Il n’y a pas de raison d’être de vos études hors de la messe, hors de ce qui existe dans la messe. Toutes vos études vous feront mieux comprendre Notre Seigneur Jésus-Christ, mieux comprendre Dieu et Notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu, mieux comprendre toute la Rédemption, toute la théologie tourne autour de Notre Seigneur Jésus-Christ et Sa Messe et de Sa Croix et toute la philosophie c’est la même chose, le substratum, en quelque sorte le piédestal sur lequel est élevé le Sacrifice de la Messe. Et toutes vos études tournent vers là. Ne séparez jamais… pensez toujours à cela que si vous voulez faire une synthèse de votre formation, une synthèse de ce qui vous est enseigné ici, de ce qui vous sera enseigné ici pendant les années de votre séminaire c’est l’autel. C’est le sacrifice de la Messe.
Alors de là cette sécularisation, cette profanation du prêtre ne trouvant plus sa raison d’être, de là ce besoin du monde pour trouver une échappatoire, il sait plus ce qu’il est. Alors il va vers le monde sans savoir exactement ce qu’il va lui porter, ce qu’il va faire, pourquoi il est fait, le prêtre se profane, le prêtre se sécularise, le prêtre va dans le monde et il finit par se marier puis par trouver : « après tout je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas comme les autres, pourquoi je n’irais pas faire une profession puis simplement un culte le dimanche ! » C’est fini les prêtres, c’est fini le Sacrifice de Notre Seigneur, l’Eglise est morte dans cette région-là, c’est fini, c’est terminé. Jésus-Christ peu à peu, par la faute de cette conception protestante de la Sainte Messe, quitte les églises qui sont souvent malheureusement profanées. Il faut bien se dire ça, nos églises vont être vides de Notre Seigneur Jésus-Christ, Il n’y sera plus, Notre Seigneur ne sera plus là, il va nous abandonner. Notre Seigneur abandonnera son Eglise comme ça. Il ne faut pas que Notre Seigneur abandonne son Eglise. Nous, nous sommes là pour faire en sorte que nos églises soient habitées par Notre Seigneur. Alors je conclus : la conception de cette réforme, la manière dont elle a été publiée avec des éditions successives indûment modifiées, la façon dont elle a été rendue obligatoire parfois tyranniquement comme ce fut le cas pour l’Italie. Alors que tous les évêques d’Italie avaient demandé que cette application de la liturgie ne se fasse que dans deux ans, comme c’était prévu, comme le pape l’avait dit, eh bien tout à coup a paru dans l’Osservatore Romano, deux mois après que l’assemblée épiscopale italienne à l’unanimité avait demandé que l’application de cette réforme ne se fasse que dans deux ans comme le Saint Père l’avait prévu, est paru un article non signé dans l’Osservatore Romano qui a dit : « La conférence épiscopale ou du moins en Italie, l'application du Novus Ordo Missæ se fera le mois de novembre prochain ». Cela, c’est paru durant le courant du mois de novembre 1969. Il y a même eu des évêques, je le sais, je les connais, qui ont fait un recours canonique contre cet article en disant : “mais enfin, c’est illégitime, l’assemblée était en droit de demander que l’application ne se fasse que dans deux ans, le Pape l’avait dit et pourquoi on nous oblige alors à faire dans deux mois au lieu dans deux ans, on n’a pas le temps de préparer nos fidèles. Ils avaient demandé d’attendre pour préparer les fidèles à cette réforme, pour faire les traductions qui soient de vraies traductions, qu’on puisse les étudier, qu’on puisse faire les essais tout doucement, une application lente, ce qui était absolument enfin le plus normal qu’on pouvait imaginer. Non ! un article non signé dans l’Osservatore Romano a exigé que les évêques le fassent et les évêques l’ont fait. Il y a dû avoir… qu’est ce qui s’est passé ? là encore mystère, moi je n’en sais rien. Donc la façon dont elle a été rendue obligatoire parfois tyranniquement comme ce fut le cas pour l’Italie, la modification de la définition de la messe de l’art. 7, sans aucune conséquence pour le rite lui-même sont autant de faits sans précédents dans la tradition de l’Eglise, de l’Eglise romaine, agissant toujours cum consiglio e sapientia, avec conseil et sagesse, toujours avec prudence, conseil, sagesse et doucement, lentement les réformes sont faites et toujours dans un sens d’une plus grande foi, d’une plus grande foi, d’une plus grande vérité, d’une plus grand sainteté toujours.
Nous nous trouvons dans… Alors tous ces faits nous permettent de mettre en doute la validité de cette législation et ainsi de nous conformer au canon 23 : « Dans le doute d’une nouvelle législation on n’admet pas la révocation d’une loi, mais la loi récente doit être ramenée à la précédente et on doit autant que faire se peut les concilier. » Bien, je me fie à cet article du droit canon car je crois qu’on peut au moins… la moindre chose qu’on puisse dire c’est qu’il y a un doute sur la validité de cette législation, au moins un doute, un doute légitime, très légitime. Bien dans ce cas on doit se ramener… c’est toujours la règle dans l’Eglise parce que les nouveautés ne doivent être que conformes à ce qui est ancien, toujours ; c’est toujours…
La Tradition est la règle parce que c’est Notre Seigneur qui nous a donné la Révélation et donc il faut se référer à Notre Seigneur, il faut se référer à la Révélation, il faut se référer aux Pères de l’Eglise, il faut se référer à la Tradition de l’Eglise, il faut se référer au magistère de l’Eglise. C’est comme ça qu’on connaît la vérité des choses, ce n’est pas en regardant en face de soi en disant : “Qu’est ce que va être le futur ? il faut voir !” Non, il faut toujours se référer à ce qui est passé, et il est certain qu’il y a plus de vérité, je dirais plus de force de vérité dans ceux qui ont vécu à côté de Notre Seigneur, qui sont plus près de Notre Seigneur que ceux qui, comme nous, qui en sommes éloignés, qui avons passé des siècles pendant lesquels malheureusement il y a eu des troubles dans la foi etc… Il faut donc se référer. C’est pourquoi ce canon dit : quand il y a un doute dans une loi nouvelle, il faut se référer à la loi ancienne et conformer autant que possible la loi nouvelle avec la loi ancienne. Bien, c’est ce que je suis personnellement décidé à faire quoi qu’il arrive, c’est-à-dire garder l’ancienne messe quitte à, mon Dieu, quelques petits aménagements qui ne sont pas essentiels à la messe, qui ne sont pas essentiels à ces trois vérités fondamentales qui doivent rester dans la messe et qui par conséquent pour moi personnellement, je vous dis ce que je pense, je crois que de l’Offertoire à la Communion, il est impossible que nous changions ; au moins dans les circonstances actuelles nous ne pouvons pas changer sans risquer de voir tout doucement la Communion, la présence de Notre Seigneur disparaître sur l’Autel. Nous ne pouvons pas changer, ce n’est pas possible parce que c’est là le cœur, le cœur de la messe et l’expression même de notre foi. Si nous venons à changer eh bien arrivera chez nous ce qui arrive partout ailleurs, ce que l’on voit, malheureusement ce que l’on constate partout ailleurs.
Alors je pense que de cette manière là, nous sommes sûrs de garder l’Eucharistie, ce qui demeure un devoir et un droit absolu, c’est la sauvegarde de notre foi, et la Sainte Messe en est l’expression la plus vivante, la source divine, d’où son importance primordiale. Personne n’a le droit de nous faire perdre la foi personne, personne, personne, personne. Voilà ce que je voulais vous dire parce que nous arrivons dans des circonstances vraiment dramatiques, vraiment dramatiques, et je pense que peut-être le Bon Dieu permet que nous soyons réunis ici et que dans quelques mois nous soyons cinquante peut-être dans deux, trois ans nous soyons quatre-vingt, cent, pour continuer l’Eucharistie pour qu’on puisse encore… qu’il y ait encore des Eucharisties où Notre Seigneur est présent. Or il n’est pas possible qu’en gardant un rite qui a été celui de siècles et de siècles… on peut dire non seulement de siècles mais qui vient des apôtres. On dit toujours le rite de St Pie V, St Pie V n’ a fait que codifier ce qui venait autrefois. Vous lirez dans St Thomas tout ce que St Thomas dit au sujet de la messe, St Thomas vivait bien avant le Concile de Trente, bien avant St Pie V ; eh bien St Thomas explique tous… tous ces rites de la messe, tous ces rites... Combien de fois il disait — nous pensons par exemple au Mysterium fidei à l’intérieur de la Consécration du Précieux Sang — St Thomas dit explicitement : « Nous pensons que ces paroles nous viennent des Apôtres ». Alors ce n’est pas une petite chose si les Apôtres ont cru devoir mettre ce Mysterium fidei dans la Consécration ; ils étaient bien plus, bien plus au fait que nous ; qui sait si ce n’est pas Notre Seigneur lui-même qui leur a dit pendant les quarante jours pendant lesquels Il s’est trouvé avec eux après Sa Résurrection auxquels Il a certainement donné des indications pour le futur, pour le futur prochain. Ils allaient avoir à organiser la Sainte Messe, le culte et tout ça. Notre Seigneur leur a certainement donné des indications, alors qui sait si ce n’est pas Notre Seigneur lui-même qui l’a dit. Si tout cela nous vient des Apôtres, nous devons garder ça précieusement avec un culte qui équivaut, je dirais au culte pour garder notre foi, c’est la même chose.
Si on nous arrache tout ça tout doucement, on finira par ne plus savoir où nous en sommes, plus savoir si les formules que nous prononçons sont valides, nous serons, nous serons dans le… dans le… perdus, complètement perdus.
C’est pourquoi je crois sincèrement que je ne désobéis pas au Saint Père en continuant le rite de St Pie V parce que je crois que le Saint Père veut que nous gardions la foi, j’en suis persuadé. Je suis sûr que le Saint Père veut que nous continuions l’Eucharistie. Je suis sûr que le Saint Père veut que nous continuions le Sacrifice de la Messe. Pourquoi alors tout ça ? Pourquoi tout ça disparaît ? Là, mystère, je préfère ne pas chercher, je ne sais pas ce qui se passe dans les bureaux de Rome, je ne sais pas ce qui se passe entre le Saint Père et ses services et ses bureaux et tout ça, dans quelle mesure le Saint Père est conscient de tout ce qui se passe, je n’en sais rien, je veux pas le savoir. Je suis sûr que le Saint Père ne veut pas qu’on perde la foi, je suis sûr que le Saint Père veut qu’on continue l’Eucharistie, et par conséquent je suis sûr de continuer d’être en conformité avec l’esprit du Saint Père en faisant cela. Mais on dira : mais alors dans la pratique, voyez tout ce qu’il faut faire… bien moi je ne veux pas perdre la foi, moi je veux pas devenir protestant, puis c’est tout. Je vois les deux bouts, je n’arrive pas à relier la chaîne, je ne sais pas ce qui se passe au milieu de la chaîne, je ne sais pas, mais je m’aperçois que d’un côté il y a la foi de l’Eglise, la foi contre laquelle je risque, si je ne la crois plus, d’être hérétique et de quitter l’Eglise et puis il y a ce qu’on nous dit être donné par les bureaux de Rome enfin par Rome, venir du Saint Père, je ne sais pas. Mais moi, j’estime qu’il y a pas de conciliation entre les deux, il y a une rupture entre les deux, alors moi je ne veux pas devenir protestant. Je ne sais pas ce qui se passe dans les bureaux, je ne sais pas comment tout cela nous vient, je ne sais pas ce qui se passe, mais je pense qu’il est impossible de nier ce que l’Eglise a toujours cru. Je voulais vous dire ça mes chers amis parce que je crois que c’est important, c’est pourquoi j’ai demandé aux prêtres qui sont avec vous ici et même aux religieux de bien vouloir venir pour que vous l’entendiez tel que je le comprends. Je prie le Bon Dieu tous les jours de faire en sorte que je ne fasse rien qui soit contre la volonté de Dieu, contre la volonté de l’Eglise, contre la volonté même du Saint Père, voyez, que je crois on peut interpréter certainement, certainement…
Je suis sûr que si aujourd’hui j’avais une audience du Saint Père et que je lui demandais : Très Saint Père est-ce que vous êtes pour que nous perdions la foi dans le Sacrifice de la Messe dans la Sainte Eucharistie, dans la présence réelle et dans le Sacrifice de Notre Seigneur sur l’autel ? Mais, mais, mais, mais non, mais de grâce… Si je pouvais lui mettre sous les yeux alors tout ce qui se passe actuellement mais Très Saint Père voilà tel prêtre, voilà ce que dit tel prêtre, voilà ce que dit tel autre, voilà ce que fait celui-ci, voilà ce que fait celui-là et dans la plupart des églises voyez donc que tout se perd actuellement. Il serait peut-être stupéfait, je ne sais pas ce qu’il me répondrait, je n’en sais rien, mais je crois que… moi je crois à son sentiment premier, il me dirait non, non, non surtout gardez, gardez l’Eucharistie, mais bien sûr gardez la foi c’est évident, il n’est pas question de la perdre. Je pense que c’est peut-être par faiblesse, peut être je ne sais pas comment… mais en tout cas c’est un fait certain que ce qui est traduit dans les fait par la réforme liturgique va à l’encontre certainement de la pensée profonde du Saint Père, c’est pas possible autrement.
Alors je pense nous ne pouvons pas nous laisser entraîner par cela. On pourrait parler des heures et des heures n’est-ce pas ! Surtout des exemples, vous en avez je pense autant que moi et à tout instant n’est-ce pas. Qu’est ce que vous voulez, il est évident que le Saint Sacrifice de la messe risque de disparaître avec tous ces nouveaux séminaires, avec tout ce que les séminaires font actuellement n’est-ce pas, ce n’est pas possible. Quand il n’y a plus… On nous dit qu’il y a plus de vocations n’est-ce pas, il n’y a plus de vocations et que les prêtres désirent ne plus avoir des institutions et qu’ils désirent simplement vivre, avoir une profession, vivre dans le monde avec une profession et ensuite se réunir une fois par semaine autour d’un prêtre pour avoir quelques conférences et c’est comme ça qu’ils se formeront comme prêtres. Il est évident que tout ça n’est pas sérieux et que pour une personne sérieuse c’est possible. Alors c’est le Cardinal Renard qui me disait ça. Je pense qu’il n’y croyait pas lui-même et la meilleure preuve c’est qu’il m’a dit qu’il fallait que je continue ce que je faisais avec vous maintenant et que au fond… il m’a dit au fond quand je lui ai dit : alors Monseigneur, Eminence il n’y plus de place dans le monde pour vous, pour un prêtre saint, un prêtre qui dit encore bien sa Messe, qui croit aux Sacrements, qui croit à la confession, qui visite ses malades, qui va porter l’Extrême-Onction, il n’y aura plus de place pour ces prêtres là ! Il a attendu un petit instant puis il m’a dit : « Au fond vous avez raison Monseigneur »
Alors voilà, voyez des hommes éminents dans l’Eglise donc qui sentent eux-mêmes qu’il y a quelque chose qui… une espèce de contradiction. Eux-mêmes disent il faut aller plus loin, il faudra encore mettre les séminaristes davantage dans le monde pour qu’il ait davantage de vocations etc… et quand on les mets devant les réalités « au fond vous avez raison ». Donc il y a quelque chose qui est évidemment tragique dans l’Eglise actuellement. Je pense qu’il faut prendre des options sûres, des options nettes, des options claires, ne pas hésiter et que ceux qui éventuellement ne seraient pas d’accord et bien je vous dis, je crois qu’il vaut mieux que nous vivions uniquement entre ceux qui sont d’accord sur ces principes là afin que nous n’ayons pas de zizanie dans la maison, de division, de mésentente et que le ferment de la division qui est un ferment diabolique finisse par détruire la maison par l’intérieur. Voilà je vous ai parlé de la Messe, je voudrais dire deux mots de la Fraternité maintenant.
Alors je vais dire deux mots de la Fraternité parce que si.... Mon Dieu, le temps passe, évidemment ! J’ai reçu donc encore de…Voici la lettre que j’écrivais au Cardinal Rey le 13 mai dernier lorsque j’étais à Rome : “Eminence Révérendissime, Encouragé par les paroles que vous avez bien voulu m’adresser le mardi 11 mai, je vous expose en quelques mots la requête ci-dessous. Au mois de février dernier j’ai remis à Son Excellence Monseigneur Palatini, une copie du décret d’érection de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X par son Excellence Monseigneur Charrière alors évêque de Fribourg en Suisse. Je joignais à cette copie un exemplaire des statuts approuvés par ce même décret. Vous avez bien voulu par lettre du 18 février me dire votre satisfaction au sujet de ces deux documents et du but de la Fraternité, ce dont je vous suis très reconnaissant. Voici donc notre requête. La Fraternité recevant des demandes de prêtres, de séminaristes déjà incardinés ou prêts à recevoir des ordinations il nous serait très utile pour le développement normal de la Fraternité d’avoir le privilège d’incardiner dans la Fraternité. Si ce privilège exige le droit pontifical mais en conséquence la dépendance d’une Congrégation romaine, nous demandons de dépendre de la Sacrée Congrégation du Clergé. Formant une association sacerdotale sans vœux et le premier but étant la réalisation d’un apostolat sacerdotal, nous pensons que cette dépendance de la Sacrée Congrégation pour le Clergé est normale. Espérant vivement que vous voudrez bien nous accorder etc…” Alors le cardinal m’a répondu… vous connaissez le latin maintenant, je peux vous lire la lettre en latin :
“Excellentissime domine......”(traduction) J’ai reçu avec joie vos lettres du 13 mai de cette année dans laquelle vous m’expliquez le progrès de l’Association de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X. Lebenti animo......... De très grand cœur, je fais des vœux pour que se multiplient les vocations sacerdotales afin d’exercer un apostolat partout où la nécessité le demande… — Hein ! vous êtes prêts à aller en Chine ou en Indochine, ou je ne sais pas où, en Sud Amérique ou en Alaska — partout où la nécessité… Ubicumque......... enfin ça c’est le cardinal qui dit ça évidemment, pro bonum animarum, pour le bien des âmes, quo ad incardinationem vero… pour l’incardination. Pro nunc opportet procedere… pour le moment, il faut continuer selon la méthode que vous avez employée jusqu’à présent c’est à dire per incardinationem ad aliquam diocesum… incardiner à quelque diocèse de Guyane ou, je ne sais pas moi ** en Espagne, chercher un diocèse quoi, per incardinationem ad aliquam diocesum, parce que cum nove legistationis orientatione quæ expectantur et...
C’est à dire que les orientations de la nouvelle législation qui… que la Congrégation voudrait bien que cette législation arrive le plus vite possible et qu’elle soit mise en texte le plus vite possible. Pour le moment ça n’a pas encore été rédigé, ça n’a pas passé encore dans les décrets et dans les lois, alors donc il faut encore attendre un petit peu et en attendant eh bien envoyer les… incardiner ceux qui doivent être incardinés dans les différents diocèses. Combien de temps ça va durer ? alors là je ne peux pas vous dire, je n’en sais rien, ils ne le disent pas.
Alors voilà, voilà la réponse du Cardinal Rey. Mais en tout cas pour le moment, grâce à Dieu, avec ces évêques qui acceptent l’incardination, il n’y a pas de problèmes graves, on peut donc continuer comme ça pendant quelques temps. D’ailleurs prochainement, je ne vois pas d’incardinations encore rapides à faire, il n’y aurait que l’année prochaine Georges Saleron, je n’en vois pas d’autres. L’année prochaine il n’y aura que Georges Saleron, donc il n’y aura qu’un seul à incardiner, donc cela ne pose pas de problèmes. Mais enfin ça montre encore une fois, cela vous montre que le cardinal est donc tout à fait d’accord avec nous, on n’est pas contre Rome, on n’est pas contre Rome, voilà ! Alors pour la Fraternité maintenant. Nous arrivons à la fin de l’année. Je sais que quelques-uns parmi vous, peut-être, posent la question : alors est-ce que, si nous désirons nous engager dans la Fraternité, est-ce que nous aurions la possibilité de nous engager avant la fin de l’année scolaire ? Je le souhaite notez bien, moi-même, bien sûr, je souhaite qu’il y en ait quelques-uns. Encore une fois, toute liberté pour chacun d’entre-vous, il n’est pas question de pousser, de… vous êtes complètement libres. Ne dites pas, comme on me l’a dit à propos d’un de vos confrères qui est parti au mois de décembre dernier n’est-ce pas ; son père m’écrivait : « Il paraît que vous lui avez dit que c’était ou le choix entre la Fraternité Sacerdotale ou le départ ». J’ai dit : ça alors, c’est un peu raide, je n’ai jamais dit, je n’ai même pensé même, jamais pensé, jamais effleuré l’esprit une chose pareille jamais, jamais, je suis trop, trop respectueux de la liberté de chacun pour faire une chose pareille : ou c’est la Fraternité ou c’est le départ jamais, jamais. Je pense que vous n’avez jamais encore entendu cela de ma bouche, et je le répète encore maintenant, vous êtes entièrement libres. Le séminaire est ouvert à quiconque, quiconque admet les orientations du séminaire, accepte la formation du séminaire, c’est tout. Que vous alliez après dans une congrégation contemplative, que vous alliez, je ne sais pas, dans une congrégation missionnaire, tout ce que vous voudrez, n’importe quelle congrégation, cela m’est égal, au contraire je suis très content, je me réjouirais de penser qu’un du séminaire, qu’un des prêtres formés ici part ailleurs pour porter la bonne parole et porter enfin la formation qu’il aura reçue ici je suis très content, je n’ai absolument aucune hésitation là-dessus. Donc, vous êtes tout à fait libres et ceux qui désireraient s’engager évidemment auraient une démarche à faire, je ne veux pas dire alors on fait l’engagement pour tout le monde à la fin de l’année, non ; je veux que ce soit une démarche personnelle, une démarche privée, personnelle et que vous soyez bien décidés. Et par conséquent je regrette un petit peu de n’avoir pas eu le temps et la possibilité de vous commenter un peu les statuts de la Fraternité, je voudrais vous faire un peu le commentaire pour que vous voyiez un peu l’esprit dans lequel la Fraternité se trouve. Alors c’est pourquoi je voudrais chaque jour… je ne sais pas si cela sera possible pour la fin de l’année parce que je trouve que ce n’est pas très normal que l’on fasse un engagement pour des statuts qui n’ont pas été commentés et développés par celui qui est responsable ou enfin quelqu’un qui représente le responsable de la Fraternité voyez ; cela se fait toujours dans une Société, on développe, on explique les constitutions et puis c’est quand on a bien étudié les Constitutions que l’on fait son choix et qu’on.... Alors c’est pour cela il ne semble peut-être que c’est un peu prématuré de penser faire les engagements déjà à la fin de cette année. Je vous demanderai de patienter un peu mais… c’est tout de même mon désir, évidemment, que vous le fassiez le plus tôt possible mais je pense que ce serait… je ne vois pas la possibilité de commenter tous les statuts ici en l’espace de 2 semaines, par exemple, ou de 3 semaines, cela me paraît un peu trop rapide. Je pense que nous pourrons le faire avant le premier trimestre par exemple et puis faire les engagements à Noël par exemple, alors là j’aurai le temps de vous expliquer un peu plus et vous-même de considérer un petit peu enfin toutes les conséquences de votre engagement, parce qu’il y en a tout de même, il ne faut pas croire que cet engagement ne vous oblige pas tout de même à une certaine discipline envers vous-même, une certaine réforme je dirais de vous-mêmes qui fait qu’en principe, en principe les membres de la Fraternité devraient être des exemples pour les autres — évidemment, je souhaite que les autres leur montrent l’exemple aussi — mais enfin… mais enfin en principe les membres de la Fraternité devraient faire un effort particulier je dirais pour suivre Notre Seigneur et entrer dans la spiritualité de la Fraternité dans la mesure où… vous le comprenez bien quoi. Alors voilà pour ce qui est des engagements, je vous demanderais… Vous avez je crois tous en mains les statuts, vous vous engagerez.
Je vous dis aussi, pour l’avenir, pour les orientations qui sont tout de même utiles à connaître. Voyez, la Fraternité a été faite dans des circonstances particulières, dans des circonstances donc tragiques de l’Eglise actuellement, et donc c’est pourquoi ces engagements sont temporaires pendant un certain temps et qui peuvent permettre à ceux qui sont entrés dans la Fraternité à cause des circonstances actuelles, à cause des circonstances actuelles, qui ne seraient peut-être pas rentrés dans la Fraternité — d’ailleurs la Fraternité n’aurait probablement pas existé enfin s’il n’y avait pas eu ces circonstances — mais qui seraient plutôt rentrés chez les dominicains, chez les jésuites, je ne sais pas moi, chez les missionnaires, dans une Congrégation missionnaire si tout avait normal comme autrefois, donc vous ne vous seriez pas retrouvés ensemble. Je pense que cette vocation que vous pouvez éventuellement avoir dans le cœur : moi je serais plutôt une vocation de prédicateur, j’aurais plutôt une vocation de contemplatif, j’aurais plutôt une vocation de missionnaire, j’aurais une vocation simplement pastorale dans le diocèse, dans mon diocèse j’aurais été content d’être curé, d’être vicaire dans mon diocèse, simplement du ministère, quoi du ministère traditionnel. Eh bien je pense que tout au long de ces années, une fois que vous serez assez nombreux, je ne vois aucun inconvénient à ce que évidemment spirituellement et moralement vous vous regroupiez par mêmes orientations sous l’égide de vos directeurs de conscience, sous l’égide de ceux qui vous connaissent en demandant conseil enfin, mais tout doucement, tout doucement, je dirais un petit peu comme l’a fait le père Libermann voyez à Issy-les-Moulineaux ; Quand il était à Issy-les-Moulineaux, il a formé une petite équipe de ceux qui étaient de pré-missionnaires, c’est de là qu’est née la Congrégation — la Congrégation à partir du père Libermann, je ne parle pas au père Claude Poullard des Places qui avait commencé déjà avant — mais c’est comme cela que c’est venu : se sont rencontrés au séminaire des hommes qui avaient les mêmes aspirations et qui étaient des gens qui voulaient aussi une perfection plus grande, qui voulaient être religieux et donc qui tout doucement, avec l’autorisation de leur supérieur, se sont regroupés, se sont retrouvés de temps en temps ; tout doucement, tout doucement a grandi en eux cette idée qu’il faudrait aller à l’apostolat auprès des noirs parce qu’il y en avait un qui venait de l’île Bourbon et qui avait vu la misère de ces pauvres noirs qui n’étaient pas évangélisés et alors il a soumis cette idée au père Libermann qui a trouvé cela tellement bien que c’est lui qui a été l’âme de ce petit groupe, qui les a déjà presque conduits comme un maître des novices tout doucement vers une plus grande perfection et puis à leur sortie ils se sont retrouvés ils ont fondé la Congrégation. Et je verrais très bien, dans les circonstances actuelles, que des groupes comme cela se forment par affinité, je dirais, des vocations un peu, suivant évidemment les inspirations du Saint-Esprit. Il ne faut pas suivre des aspirations naturelles, sensibles et tout cela, il ne s’agit pas de se regrouper par amitié et camaraderie, il ne s’agit pas de cela il s’agit de se regrouper par vraiment enfin sous l’inspiration du Saint-Esprit, vraiment avec l’idée, avec une idée surnaturelle et non pas simplement le plaisir de se retrouver à 4 ou 5 bons copains qui plutôt se feraient du tort que du bien n’est-ce pas, il ne s’agit pas de cela. Il s’agit d’être foncièrement convaincu par exemple… ici vous avez un père carme, vous avez un père coopérateur du Sacré-Cœur, vous avez un père bénédictin, eh bien mon Dieu que tout doucement germe parmi le nombre des séminaristes un petit groupe qui serait attiré par la spiritualité, par l’apostolat de l’un de ces pères qu’ils ont avec eux, qui vivent avec eux et qu’un jour renaisse quelque chose du même genre, moi je bénirais le ciel, je bénirais le Bon Dieu. Je n’ai pas du tout l’intention de vous forcer votre vocation dans telle orientation, dans tel sens, quoi que vous pensiez, quoi que vous fassiez non, ce serait une très grande, une très grande liberté.
Evidemment il y a une certaine organisation, il faut bien une certaine obéissance, il faut bien une certaine… il n’y a pas moyen autrement sinon ce serait le désordre complet, l’anarchie complète mais enfin dans la mesure où ces choses seraient vraiment inspirées par le Saint-Esprit, seraient vraiment conformes je dirais au désir de l’Eglise, j’en remercierais le Bon Dieu. De même que j’espère qu’il y en aura parmi vous, car c’est tout de même le but premier de la Fraternité, j’espère qu’il y en aura qui se dévoueront à l’enseignement, à l’enseignement dans les séminaires et qui continueront l’œuvre que nous faisons ici, car cela c’est d’une importance capitale, car justement faire des prêtres et des bons prêtres, c’est capital pour l’Eglise, qu’il y en aura qui accepteront d’aller ailleurs, même dans des pays d’autres langues, même pas français pour commencer avec d’autres à regrouper quelques prêtres pour créer un séminaire, créer un séminaire comme celui que nous essayons de faire ici. Cela, je pense que c’est aussi d’une très grande importance !
Voilà quelques mots sur la Fraternité qui peuvent, je crois, vous intéresser, enfin qui donc vous montrent un petit peu ce qu’est l’esprit de la Fraternité et je.. il est certain que, encore une fois que la spiritualité si on peut dire, la spiritualité de la Fraternité… si quelqu’un demande quelle est la spiritualité de la Fraternité, pour moi, c’est une spiritualité toute tournée vers le Saint Sacrifice de la Messe ; ce que je vous expliquais tout à l’heure, c’est cela, c’est le Saint Sacrifice de la Messe, c’est vraiment là que se trouve le cœur de la Fraternité, que se trouve l’esprit de la Fraternité. Même pour les Frères, même si un jour il y a des religieuses, même si un jour il y a une espèce de Tiers Ordre. Hier, des personnes sont venues me trouver que je ne connaissais pas et m’ont dit : « Mon Dieu, Monseigneur, vous n’avez pas ici quelque chose, est-ce qu’il n’y a pas des laïcs aussi qui pourraient éventuellement enfin se rattacher un petit peu à votre ordre, enfin est-ce que vous ne recevez que des prêtres, des séminaristes, des religieuses éventuellement enfin ? » J’ai dit : « non, c’est marqué dans les statuts qu’éventuellement aussi des laïcs pourraient s’agréger, ou enfin vivre un peu de la spiritualité de la Fraternité, c’est un genre de Tiers Ordre j’ai dit, une espèce de Tiers Ordre voyez comme il y en a eu dans la plupart des grands Ordres, enfin il y avait des Tiers Ordres qui aidaient beaucoup les laïcs à vivre de l’esprit de l’Ordre ». Ils m’ont dit : « Ah ! Monseigneur, il faut nous considérer comme vos premiers tertiaires, il faut nous considérer comme vos premiers tertiaires, acceptez-nous comme vos premiers tertiaires » Oh bien, je leur ai dit : « Réfléchissez quand même un peu, n’allez pas trop vite, moi je n’ai encore rien fait là-dessus, je n’ai rien du tout, il y a simplement une allusion dans les statuts, je ne sais pas même encore ce que seraient les statuts de ce Tiers Ordres, alors laissez moi souffler, je ne peux pas faire les choses trop rapidement, mais considérez vous comme… » « Non, lorsque nous retournerons chez nous, nous essaierons de faire des petits groupes etc. » - J’ai dit « Doucement, n’allez pas trop vite ! » Ah c’est vous dire que… voyez, je crois aussi que beaucoup de personnes peut-être voudraient vivre un peu de… il leur semble que tout croule autour d’eux, ils voudraient se rattacher à quelque chose de solide, quelque chose qui tienne encore. Voilà, alors je vous remercie de votre attention, excusez moi d’avoir été bien long, mais enfin je crois que je suis content de pouvoir vous dire un peu ce que je pense, j’espère ne pas vous avoir scandalisés, j’espère ne pas vous avoir mal exprimé ce que je voulais dire car je ne voudrais pas que ce soit mal interprété voyez.
Surtout ne dites jamais Monseigneur est contre le pape ou est contre le concile, ce n’est pas vrai [le Pape en tant qu'autorité divine, le concile dans ce qu'il rappelle de vérités catholiques] ! Je suis prêt à m’agenouiller aux genoux du Saint Père en lui demandant « dites-moi ce que je dois faire etc. ». J’ai une vénération pour le Saint Père, mais toute complète et entière et totale n’est-ce pas, mais je n’aime pas vivre dans la contradiction, pas être.... Le Saint Père souhaite certainement que nous gardions tout ce que l’Eglise nous a enseigné ; et puis en même temps, qu’on vienne nous demander au bout des échelons de commandement de l’Eglise nous dire : que voulez-vous, il faut tout doucement abandonner votre foi, il ne faut plus croire à telle chose, à telle chose. Tout cela ce n’est pas possible, je ne peux pas être écartelé comme cela entre deux pôles : la Tradition de l’Eglise est certainement ce que intimement veut le Saint Père, mais puisque pratiquement on nous met dans les mains, on nous met sur les lèvres des choses qui ne vont pas avec cette foi alors... Il faut choisir, il faut choisir l’un ou l’autre, moi je choisis la foi de mes pères, je choisis la tradition, je suis sûr que c’est là qu’est la vérité, tandis que dans les nouveautés eh bien je ne suis pas sûr que ce soit la vérité, pas sûr parce que ne sais pas, c’est croulant la nouveauté, on n’en sait rien et saint Paul le dit bien : « Faites attention aux nouveautés, ne vous laissez pas prendre même aux paroles nouvelles simplement ».
Alors à plus forte raison à des nouveautés graves comme celles de changer notre Sacrifice de la Messe, c’est considérable n’est-ce pas. Alors cela, c’est pour cela, ne me faites pas dire ce que je ne veux pas dire surtout, ce que je ne voudrais pas qu’on dise. On le dira certainement de nous, de vous, parce que nous réagissons un peu alors ben : « vous n’êtes pas conformes à l’esprit actuel de l’Eglise, vous réagissez, vous êtes contre le concile, vous êtes contre ceci ».
Fatalement on nous le dira, cela c’est fatal, mais il ne faut pas se laisser intimider par ces quelques objections que l’on peut nous faire qui sont vaines n’est ce pas, qui sont vaines, qui ne correspondent pas du tout à la réalité.