Déclaration de NN. SS. Lefebvre et de Castro Mayer suite au scandale d'Assise
Déclaration de NN. SS. Lefebvre et de Castro Mayer suite au scandale d'Assise
20 Sep
20Sep
Le concile est clos depuis vingt ans. Les pontifes conciliaires font la sourde oreille aux angoisses des catholiques qui constatent avec effarement la démolition contrôlée de l’Eglise, alors que nos pays de vieille Chrétienté sont en voie de socialisation avancée, conformément aux plans du communisme et de la maçonnerie, alors que Giscard le libéral a ouvert les vannes de l’avortement, que l’immigration-invasion par les peuples africains commence…
Mgr Lefebvre poursuit son œuvre de formation sacerdotale, contre vents et marées. De même qu’un chef avide de pouvoir après des années à se morfondre à le désirer, les chefs conciliaires ont clairement abusé de leur autorité pour imposer à l’Eglise catholique le libéralisme et la laïcité des Etats, alors que Pie IX dans Quanta Cura et le Syllabus, Léon XIII dans Libertas et Immortale Dei, saint Pie X dans Vehementer Nos avaient fermement rappelé la doctrine catholique sur le sujet. Pour imposer le faux œcuménisme libéral contenu dans Lumen gentium I, 8, condamné par Mortalium animos de Pie XI, et la Tradition qui nous affirme « Hors de l’Eglise, point de salut ».
Pour imposer une mentalité tournée vers l’homme par Lumen Gentium II, 22 et tout Gaudium et spes, monument de libéralisme pseudo catholique et de bêtise face au monde moderne. Ces trois ruptures, liberté, égalité, fraternité, voilà la révolution de 1789 à l’œuvre dans l’Eglise. Le sacerdoce catholique de Notre Seigneur Jésus-Christ nous sauvera, par la saine doctrine puisée aux sources apostoliques, des Pères de l’Eglise, des saints, des bons docteurs.
Déclaration de Mgr Lefebvre et de Mgr Antonio de Castro Mayer faisant suite à la visite de Jean-Paul II à la Synagogue et au congrès des religions à Assise.
Rome nous a fait demander si nous avions l’intention de proclamer notre rupture avec le Vatican à l’occasion du Congrès d’Assise.
La question nous semblerait plutôt devoir être la suivante : Croyez-vous et avez-vous l’intention de proclamer que le Congrès d’Assise consomme la rupture des Autorités romaines avec l’Église Catholique ?
Car c’est bien cela qui préoccupe ceux qui demeurent encore catholiques. Il est bien évident en effet que depuis le Concile Vatican II, le Pape et les Épiscopats s’éloignent toujours plus nettement de leurs prédécesseurs.
Tout ce qui a été mis en œuvre pour défendre la foi par l’Église dans les siècles passés, et tout ce qui a été accompli pour la diffuser par les missionnaires, jusqu’au martyre inclusivement, est désormais considéré comme une faute dont 1’Église devrait s’accuser et se faire pardonner.
L’attitude des onze Papes qui depuis 1789 jusqu’en 1958 ont, dans des documents officiels, condamné la Révolution libérale, est considérée comme « Un manque d’intelligence du souffle chrétien qui a inspiré la Révolution ».
D’où le revirement complet de Rome depuis le Concile Vatican II, qui nous a fait redire les paroles de Notre-Seigneur à ceux qui venaient l’arrêter : Haec est hora vestra et potestas tenebrarum (Luc XXII 52-53). « C’est ici votre heure et la puissance des ténèbres . »
Adoptant la religion libérale du protestantisme et de la Révolution, les principes naturalistes de J-J. Rousseau, les libertés athées de la Constitution des Droits de l’Homme, le principe de la dignité humaine n’ayant plus de rapport avec la vérité et la dignité morale, les Autorités romaines tournent le dos à leurs prédécesseurs et rompent avec l’Église Catholique, et elles se mettent au service des destructeurs de la Chrétienté et du Règne universel de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Les actes actuels de Jean-Paul II et des Épiscopats nationaux illustrent d’année en année ce changement radical de conception de la foi, de l’Église, du sacerdoce, du monde, du salut par la grâce. Le comble de cette rupture avec le magistère antérieur de I’Église s’est accompli à Assise, après la visite à la Synagogue. Le péché public contre l’unicité de Dieu, contre le Verbe Incarné et Son Église fait frémir d’horreur : Jean-Paul II encourageant les fausses religions à prier leurs faux dieux : scandale sans mesure et sans précédent.
Nous pourrions reprendre ici notre Déclaration du 21 novembre 1974, qui demeure plus actuelle que jamais. Pour nous, demeurant indéfectiblement attachés à 1’Église Catholique et Romaine de toujours, nous sommes obligés de constater que cette Religion moderniste et libérale de la Rome moderne et conciliaire s’éloigne toujours davantage de nous, qui professons la foi catholique des onze Papes qui ont condamné cette fausse religion.
La rupture ne vient donc pas de nous, mais de Paul VI et Jean-Paul II, qui rompent avec leurs prédécesseurs. Ce reniement de tout le passé de l’Église par ces deux Papes et les Evêques qui les imitent est une impiété inconcevable et une humiliation insoutenable pour ceux qui demeurent catholiques dans la fidélité à vingt siècles de profession de la même foi.
Nous considérons donc comme nul tout ce qui a été inspiré par cet esprit de reniement : toutes les Réformes post-conciliaires, et tous les actes de Rome qui sont accomplis dans cette impiété.
Nous comptons avec la grâce de Dieu et le suffrage de la Vierge fidèle, de tous les martyrs, de tous les Papes jusqu’au Concile, de tous les Saints et Saintes fondateurs et fondatrices des Ordres contemplatifs et missionnaires, pour nous venir en aide dans le renouveau de l’Église par la fidélité intégrale à la Tradition.
Buenos Aires, le 2 décembre 1986.
S. Exc. Mgr LEFEBVRE Arch.-Evêque émérite de Tulle
S. Exc. Mgr Antonio de CASTRO MAYER Evêque émérite de Campos en parfait accord avec la présente Déclaration