L’aboutissement du complot maçonnique contre la sainte Eglise
L’aboutissement du complot maçonnique contre la sainte Eglise
28 Aug
28Aug
"Nous devons arriver par de petits moyens bien gradués, quoique assez mal définis, au triomphe de la révolution par un Pape." Nubius à Volpe, Franc-maçonnerie de la Haute vente des carbonnari, 3 avril 1843
« Notre but final est celui de Voltaire et celui de la révolution française, l’anéantissement à tout jamais du catholicisme et même de l’idée chrétienne. »
Instruction permanente de la Haute Vente des carbonari
« Dans les plans des loges maçonniques, l’Église ne devait pas être anéantie mais conquise et contrôlée, l’affrontement avec elle devait donc être mené sur le plan spirituel. Il devait avoir comme fin ultime la substitution des valeurs morales et religieuses du catholicisme par les valeurs laïques, philanthropiques et humanitaires de la Franc-maçonnerie. » Danièle Sinoni, préface du livre Les illuminés de Bavière d’Augustin Barruel, Mondadori, 2004.
« Les francs-maçons doivent exercer l’empire sur les hommes de tout état, de toute nation, de toute religion, les dominer sans aucune contrainte extérieure, les tenir réunis par des liens durables, leur inspirer à tous un même esprit, souffler partout le même esprit, dans le plus grand silence et avec toute l’activité possible, diriger tous les hommes sur la terre pour le même objet. C’est dans l’intimité des sociétés secrètes qu’il faut savoir préparer l’opinion. »
Le chef des Illuminés de Bavière, Weishaupt, Ecrits originaux de l’ordre et de la Secte des Illuminés, 1787, Munich, cité par l’abbé BARRUEL dans ses Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme, DPF, 1974, nouvelle édition.
Le mot d’ordre de Weishaupt : faire croire aux chrétiens que le divin Jésus Notre Seigneur est le grand inventeur du trinôme maçonnique « Liberté – égalité – fraternité ».
« Une seconde épreuve sera plus terrible encore, lorsque des chrétiens devenus infidèles ne se contenteront pas de renoncer à quelques points de la religion catholique, mais les attaqueront tous à la fois. » Père Pierre de Clorivière, Vues sur la révolution, 1794
« Pour la première fois dans l’histoire, les francs-maçons peuvent rendre hommage au tombeau d’un Pape, sans ambiguïté ni contradiction. »
The Masonic Review n°5, p.290, hommage maçonnique à Paul VI
«Monsieur l’Abbé Giulio Tam, membre de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, d’origine italienne, recevant quotidiennement l’Osservatore Romano, journal officiel de la Curie Romaine, a cru bon, pour l’information de ses confrères, de collectionner les passages les plus significatifs des discours du Pape et des autorités romaines sur les sujets les plus actuels.
Ce regroupement jette une lumière tellement fulgurante sur la Révolution doctrinale inaugurée officiellement dans l’Église par le Concile et continuée jusqu’à nos jours qu’on ne peut s’empêcher de penser au “Siège d’iniquité” prédit par Léon XIII, ou à la perte de la foi de Rome prédite par Notre Dame à la Salette.
La diffusion et l’adhésion des autorités romaines aux erreurs maçonniques condamnées maintes fois par leurs prédécesseurs est un grand mystère d’iniquité qui ruine dans ses fondements la foi catholique.
Cette dure et pénible réalité nous oblige en conscience à organiser par nous-mêmes la défense et la protection de notre foi catholique. Le fait d’être assis sur les sièges de l’autorité n’est plus, hélas ! une garantie de l’orthodoxie de la foi de ceux qui les occupent.
Le Pape lui-même diffuse désormais sans discontinuer les principes d’une fausse religion, qui a pour résultat une apostasie générale. Nous donnons donc ci-joint les textes, sans commentaires. Les lecteurs pourront juger par eux-mêmes, et par les textes des papes d’avant le Concile.
Cette lecture justifie amplement notre conduite pour l’entretien et la restauration du Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ et de Sa Sainte Mère sur la terre comme au Ciel. Le restaurateur de la chrétienté c’est le prêtre par l’offrande du vrai sacrifice, par la collation des vrais sacrements, par l’enseignement du vrai catéchisme, par son rôle de pasteur vigilant pour le salut des âmes. C’est auprès de ces vrais prêtres fidèles que les chrétiens doivent se regrouper et organiser toute la vie chrétienne. Tout esprit de méfiance envers les prêtres qui méritent la confiance, diminue la solidité et la fermeté de la résistance contre les destructeurs de la foi.
Saint Jean termine son Apocalypse par cet appel “Veni Domine Jesu”,Venez Seigneur Jésus, apparaissez enfin sur les nuées du Ciel, manifestez votre toute Puissance, que votre Règne soit universel et éternel !».
Ecône, le 4 Mars 1991, + Marcel Lefebvre
Une lettre et un complot
LÀ OU NOUS AVONS ÉCHOUÉ AVEC RAMPOLLA, NOUS RÉUSSIRONS AVEC MONTINI.LETTRE DE MONSIEUR WINCKLER AU R.P. GUERARD DES LAURIERS
« Mon Révérend Père, Vous m’avez demandé de mettre par écrit le récit de quelques souvenirs romains vieux de trente ans. Les hasards de la guerre m’avaient conduit en Italie après diverses aventures et mésaventures dont plusieurs arrestations par les Allemands, notamment après un article de journal, paru en 1942, qui me désignait comme Juif.
Et voilà un catholique mis d’abord aux abois, puis à toute sortes de caresses et d’honneurs lorsque la roue eut enfin tourné. Elle commença à tourner en ce qui me concerne dans la joie spirituelle, jusqu’au jour où elle tourna mal. Jouissant du privilège immense à l’époque de la Poste aux Armées, qui permettait d’acheminer vers la France et vice-versa la correspondance des nombreux Monseigneurs, Révérends et Révérendes de toute couleur (d’habit) résidant à Rome, j’avais fait la connaissance de beaucoup de monde et appris bien des choses, car la Cour Pontificale était encore une Cour. A mi-chemin entre l’Orient et l’Occident, entre hier et demain, elle était pleine de survivances et de saveurs qu’on ne connaît plus depuis que les Chefs d’Etats sont des gens bardés de dix sortes de polices armées, et véhiculés à une allure folle dans des sortes de trains de catafalques blindés.
Officier interprète d’italien, je me consacrais aux tâches habituelles dans les Etats-Majors. Il me restait du loisir. A cause sans doute de tout ce qui précède, je fus invité à la première réunion d’après-guerre desprincipales personnalités de la communauté juive de Rome. On y parla notamment des moyens de mettre fin à l’antisémitisme. Cela s’est su parmi des catholiques d’origine juive qui travaillaient au Secrétariat Spécial du Vatican (sorte de département financier). Ceux-ci voulurent me connaître. Nous fîmes amitié. A l’occasion des réunions organisées par l’Association des diplômés d’Université, ces personnes tinrent à me présenter à l’aumônier de cette association. C’était Mgr MONTINI, alors Substitut au Secrétariat d’Etat. Mes nouveaux amis m’en avaient fait un portrait enthousiaste, en ajoutant : «Il est des nôtres».
Comprenne qui pourra. Je garde un souvenir ébloui de ces messes et de ces homélies, dans l’extraordinaire chapelle baroque de la Sapienza, une chapelle pour contes de fées, où l’assemblée chaleureuse créait une sorte d’ambiance et comme une grâce sensible, sans que je sache trop à quoi l’attribuer. Je m’en veux de n’avoir conservé aucun souvenir précis d’aucun passage de ces homélies ; c’était chatoyant, il y avait des mots qui jouaient comme la lumière dans un haut vitrail. Nous étions contents et lui aussi. Au demeurant, la mode était à l’éloquence.
Le Souverain Pontife régnant avait involontairement imposé son style et chacun s’essayait à être svelte, à être ascète, à être mystique, à avoir de longues mains (je ne sais pas si l’on allait jusqu’à dormir par terre). Dans son bureau, Mgr MONTINI était actif, direct et précis. Il aurait souhaité que je pousse, à Paris, à la création d’une association semblable à la sienne. Les diplômés parisiens n’ont pas eu besoin de moi ; quant aux étudiants ils ont su montrer, en 1968, de quoi ils sont capables une fois bien imprégnés et chauffés à point.
Le lobby qui avait cru au début du siècle réussir son coup avec le Cardinal RAMPOLLA, c’est-à-dire hisser l’un des siens au sommet de l’Eglise pour la remodeler à sa propre image, ce groupe de pression n’avait pas désarmé. Et l’espoir de la victoire était d’autant plus vif, l’impatience d’autant plus grande, que les circonstances avaient joué en sa faveur depuis la mort de S.S. PIE X. La révolution avait assis sa puissance sur un système financier prodigieux, sur «la victoire des démocraties», sur un empire soviétique fortifié, sur de nouveaux moyens mondiaux de propagande et de pression, et sur le discrédit, en raison de l’effondrement hitlérien, de tout ce qui ressemblait à l’anticommunisme ; et dans l’Eglise, sur la peur, pour beaucoup d’évêques, de religieux et de séculiers, de passer pour des vaincus ou des attardés. Je me rappelle encore les distinctions établies par PIE XII dans son discours de Noël 1944 au sujet du mot «démocratie». Cela, comme on dit, ne passa pas la rampe. Et je me rappelle la confidence désolée du Cardinal SUHARD qui avait suivi le conseil du Nonce de se rallier au Gouvernement de Vichy, dont la «légitimité» n’était pas reconnue par celui de la France «Libre». Le bon Cardinal ne se remettait pas de la poignée de main manquée. Quant au Cardinal TISSERANT, il ruminait ce qui est devenu, lors du Concile, le point de départ du décret sur la liberté religieuse. Il était, quant à lui, le chef incontesté du «parti gaulliste en soutane », et il avait l’oeil - si l’on peut dire - sur tous les évêques de France.
Qui me contredira si j’avance que RONCALLI et MONTINI lui doivent leur élection ? Mais qui, en revanche, a préparé de longue main la possibilité de ces élections dont l’une a rendu possible la suivante ? Il est facile de répondre, mais veuillez enregistrer qu’il est dangereux de s’aventurer sur ce terrain. Je comprends parfaitement l’attitude prudente de ceux qui préfèrent croire que c’est l’Esprit Saint qui a Lui-même manifesté Son choix. Peut-être l’avait-Il manifesté autrement, peut-être n’en a-t-on pas tenu compte, seul le Bon Dieu pourrait nous le dire puisque les Cardinaux, paraît-il, s’engagent au secret... Quoi qu’il en soit, depuis l’arrivée de Jacques MARITAIN comme ambassadeur auprès du Saint Siège, cadeau bête et méchant de Georges BIDAULT, j’avais cessé de servir la messe à Mgr MONTINI. Car en cette conjoncture, les membres de l’association ne se gênèrent plus pour affirmer leur progressisme.
Mes amis, disons le mot, étaient franchement modernistes. MARITAIN avait envahi le groupe MONTINI, et il n’y enavait plus que pour l’humanisme intégral. J’avais fui. Mais puisque c’est un témoignage que vous me demandez, j’affirme qu’il y avait à Rome précisément ce que vous cherchez à savoir, et que vous me permettrez d’appeler le lobby montinien, ou le groupe Rampolla, et qu’un actif Monseigneur, ayant beaucoup d’entregent, que je rencontrais souvent et pour qui j’avais une sincère amitié, apprenant que j’avais été présenté à Mgr MONTINI, que je l’admirais et que j’avais l’air de le suivre, me crut sans doute assez mûr pour faire un pas décisif dans la voie de l’efficacité. Je me rappelle le ton mystérieux qu’il prit - Mgr PIGNEDOLI, c’est de lui qu’il s’agit - pour me parler de la grande revanche qu’on préparait. Il me fit le récit tout au long du veto de l’Autriche, dont le résultat, pour lui, fut de replonger l’Eglise pendant un demi-siècle dans l’obscurantisme et l’isolement du Moyen-Age ; il insista sur la nécessité d’une ouverture et d’une adaptation de l’Eglise ; enfin il me fit entrevoir une ère nouvelle, et pour très bientôt, et avec un succès certain, grâce à celui qui réussirait là ou le Cardinal RAMPOLLA eut le malheur d’échouer. Je le regardai avec de grands yeux. Il crut que cela signifiait : «Mais qui est-ce ?» ; il répondit sans parabole : «Vous lui servez la Messe tous les jeudis». J’avoue que je devais avoir l’air bête ; et je l’étais, car j’étais à cent lieues de me douter de ce qu’on attendait de moi pour le succès de MONTINI, le nouveau désiré des collines temporelles et des nations(unies). Il fallut pourtant bien que je reprenne mes esprits. C’était sérieux.
Le sympathique Mgr PICNEDOLI était fort lié avec MONTINI, puisqu’il le suivit dans son «honorable» éloignement milanais ; il est actuellement cardinal chargé de missions délicates (comme d’engager les Catholiques du Viêtnam à accueillir pour l’honneur de Dieu et pour la paix les troupes communistes du Viêtcong).
Nous étions le 2 janvier 1945, le soir tombait ; il y avait réception chez le vénérable prince E. de NAPLES RAMPOLLA, et mon cher Monseigneur m’avait fait inviter. C’était dans un palais cossu, de style 1880 ; les salons étaient brillants, les lustres rutilants, les hôtes, les invités respiraient l’aisance ; les parfums des jeunes filles et des femmes, l’odeur des alcools, des cigarettes blondes, toute cette ambiance à la fois somptueuse et mondaine me changeait des papalini, ces patriciens qui, depuis la prise de Rome, avaient condamné la porte principale de leur palais en signe de protestation et dès lors n’avaient point bénéficié des faveurs de la Maison de Savoie. Vous le savez déjà, mon cher Père, je n’ai pas répondu aux avances du «Vénérable» prince qui était pour ainsi dire le miroir aux alouettes du fameux lo (là aussi, «vous m’avez compris»). Je pensais, en sortant de cette réception, au titre d’un petit livre italien que je lisais dans mon enfance: «Le cose più grande di lui» (Les choses qui le dépassent) ; et je pensais davantage encore au fameux Santo de Fogazzaro...
Sans doute y a-t-il eu, y aura-t-il encore des caractères d’une trempe particulière, capables, au mépris des larmes et du sang, de dire : «Je m’arrangerai pour...» et «Je ferai en sorte que...», mais pousser la fourberie au degré de perfection où nous la voyons aujourd’hui, cela tient du mysterium iniquitatis, mystère si puissant qu’il va jusqu’à rendre aveugles et sourds même les meilleurs, sans oublier les «saints» prêtres disciples de S. Timoré...
Ils n’ont, par exemple, jamais entendu parler des maladies et de la mort étrange de PIE XII ; et quand on leur donne des preuves, ils s’empressent de les récuser ou de faire le silence. Ce sont des silencieux de l’Eglise, des bons toutous muets.
Heureusement, il existe encore quelques « Domini canes » !
Je vous prie d’agréer, etc. »
Le 11 février 1977. WINCKLER.
Cahiers de Cassiciacum n° 1, mai 1979, p.101-105
« Cette nouvelle Eglise conciliaire, ce n’est pas l’Eglise catholique. Cette nouvelle Eglise n’est pas catholique à cause de son œcuménisme. »
Mgr Lefebvre, conférence spirituelle à Ecône, 13 mars 1978
Un bulletin maçonnique et la nouvelle religion conciliaire…25 ans avant l’heure
Bulletin hebdomadaire des loges de la Région Parisienne relevant du Grand Orient de France et de la Grande Loge de France, 23 avril 1939, p. 5 :
« Temple, 5 rue Jules Lebreton, Paris 13°.Jeudi 27 avril 1939 à 20h45 précises, Tenue blanche fermée. Les théories néocatholiques : « Le sens de la vie collective suivant les doctrines chrétiennes. »Conf.: par M. Emmanuel Mounier, directeur de la revue Esprit (organe du néocatholicisme). »
Ainsi, la nouvelle religion née au concile Vatican II, empreinte de « personnalisme » dont Mounier est un représentant, a été préparée bien à l’avance dans les loges maçonniques, dans le but de détruire le catholicisme romain basé sur la Tradition. Charles de Koninck a bien réfuté l’erreur personnaliste dans son De la primauté du bien commun, Laval, Québec.
Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés
La funeste illusion dans laquelle tombèrent tant de catholiques, de prêtres, d’évêques, de maîtres d’écoles chrétiennes, de professeurs d’université, et de prélats haut placés, très haut placés même, aux XXe et XXIe siècle, ne devait pas s’arrêter au modernisme condamné par saint Pie X. Les subtils artisans d’erreurs proliférèrent dans l’ombre, à la faveur de feuilles polycopiées distribuées dans les séminaires, passées de main en main, de publications progressistes distillant le doute, l’hérésie et les poisons de la pensée moderne.
Citons La justice sociale, La voix du siècle, La revue des Deux Mondes, La revue du Clergé, Les annales de Philosophie chrétienne, La Maison Dieu, Fêtes et Saisons, Esprit, Témoignage chrétien, Les Etudes, La vie catholique (du temps où elle s’affirmait encore catholique…), La Quinzaine, Les Etudes carmélitaines, La Croix, Informations catholiques internationales, Temps présent, La vie intellectuelle, Sept…Toutes ces publications, à un moment ou à un autre au cours de leur existence, dévièrent vers un catholicisme progressiste.
Nous arrivons au tournant des années 1950-1960 où les professeurs des futurs prêtres mettent de plus en plus en doute la saine philosophie et la bonne doctrine ancrée dans la Tradition, l’enseignant sans conviction, l’attaquant parfois, faisant la publicité d’un jésuite apostat.
Le père dominicain Réginald Garrigou-Lagrange, dès 1946, dans La nouvelle théologie, où va-t-elle ? (cf Le sel de la terre n°98), alertait sur le retour du modernisme, contre lequel Pie XII mettra en garde dans son encyclique Humani generis.
La correspondance entre le chanoine Catta, auteur d’une biographie du cardinal Pie, et Mgr Lusseau, professeur à l’université catholique d’Angers, dans les années 1950-1951 (cf Bulletin de la société française d’histoire des idées et d’histoire religieuse n°13, 2003), est révélatrice de l’état d’esprit subversif qui gagnait une partie de l’Eglise en France au sortir de la seconde guerre mondiale alors qu’extérieurement tout était en place : processions, pèlerinages, messes traditionnelles à l’assistance nombreuse, séminaires remplis,…
Lettre du Mgr Lusseau du 28 février 1950 :« Voici les principaux points de doctrine que [le Père Le Floch] considérait comme particulièrement atteints :
La doctrine catholique du péché originel, que la thèse trop souvent prônée du polygénisme dénature,
La doctrine du surnaturel qui perd ses caractéristiques essentielles, du fait que des thèses renouvelant le nominalisme du XIVe siècle, en viennent à refuser toute fixité objective à la nature humaine, et ne semblent l’ouvrir qu’à des perfectionnements complémentaires dans son ordre,
La présence réelle eucharistique qui ne serait plus, selon certaines feuilles du P. de Montcheuil (décédé), qu’un symbolisme efficace de l’activité du Christ dans le monde,
La valeur des preuves traditionnelles de l’existence de Dieu, qui ne reposeraient que sur une philosophie « dépassée et périmée », impuissante à convaincre l’intelligence moderne. (…)
La stabilité du dogme, dont les formules sont relatives aux temps et aux lieux, la foi n’étant qu’un accident dans l’évolution des religions. »
Lettre de Mgr Lusseau du 17 avril 1951 : « L’enseignement affecte de plus en plus (…) une forme adoctrinale dont la grisaille empêche les élèves de discerner nettement les vérités révélées » Mgr Lusseau note que certains professeurs d’instituts catholiques ne croient pas aux miracles de l’Ancien Testament.
Lorsque Mgr Lefebvre était séminariste, il appartenait au séminaire français de Rome, confié à la congrégation des Pères du Saint Esprit, sous la direction du Révérend Père Le Floch. Ce dernier, et ses professeurs, enseignaient comment il fallait voir les événements de l’histoire actuelle, comment rechercher la vérité dans les encycliques des papes saint Pie X, Léon XIII et leurs prédécesseurs, comment découvrir les erreurs, le libéralisme, le modernisme…
Puis vinrent les pontificats des papes conciliaires.
Jean-Paul II a souhaité que la France « contribue à faire progresser sans cesse les idéaux de liberté, égalité et fraternité qu’elle a su présenter au monde » Avvenire, 24 septembre 1996.
Les bienheureux martyrs d’Avrillé, les Vendéens catholiques avec Cathelineau et Charrette, massacrés par les colonnes infernales, les fusillés de Lyon, les prêtres martyrisés sur les pontons de Rochefort, et tant d’autres victimes de la révolution apprécieront certainement peu ces louanges de l’œuvre maçonnique.
" Le respect des droits humains (…) parmi lesquels se distingue la liberté religieuse et d’expression de la pensée, est, en effet, une condition préalable au développement même du pays qu’il soit social ou économique." François, discours aux autorités d’Albanie, 21 septembre 2014.
« Toutefois notre siècle est aussi celui de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. J’ai voulu rappeler que le secret de la véritable paix réside dans le respect des droits humains. » Jean-Paul II, Osservatore romano, 2 janvier 1999.
La vraie paix n’est-elle pas apportée par Notre Seigneur Jésus-Christ lors de son incarnation rédemptrice, puis par son sacrifice qui nous lave du péché sur la croix et nous réconcilie avec Dieu ?
« Le Fils de Dieu s’est incarné pour faire pénétrer dans l’âme des hommes le sentiment de la fraternité. Tous les frères et tous les enfants de Dieu. » François, 24 septembre 2013.
Notre catéchisme traditionnel nous enseigne :
« Pourquoi le Fils de Dieu s'est-il fait homme? Le Fils de Dieu s'est fait homme pour nous sauver.
Que veut dire: pour nous sauver? Pour nous sauver veut dire pour nous délivrer du péché et de l'enfer et pour mériter la gloire du paradis.
De quoi jouit-on en paradis ? En paradis, on jouit pour toujours de la vue de Dieu et de tout bien, sans souffrir aucune sorte de mal.
A qui Dieu donne-t-il le paradis? Dieu donne le paradis comme récompense à ceux qui en cette vie l'aiment et le servent.
Qu'est-ce qu'on souffre en enfer? En enfer on souffre pour toujours la privation de la vue de Dieu, le feu éternel et tous les maux, sans avoir jamais aucune sorte de bien.
Qui est condamné à l'enfer? Sont condamnés à l'enfer ceux qui, en cette vie, n'ont pas voulu aimer ni servir Dieu et qui meurent impénitents.
Qu'a fait Jésus-Christ pour nous sauver? Pour nous sauver, Jésus-Christ a souffert et est mort sur la croix.
Après sa mort Jésus-Christ est-il ressuscité? Jésus-Christ, trois jours après sa mort, est ressuscité glorieux et triomphant pour ne jamais plus mourir. » Catéchisme de saint Pie X, chapitre 1er.
« Il n’y a pas de vie politique, économique et sociale juste dans le respect des droits de l’homme, de liberté, de démocratie de solidarité » Jean-Paul II aux parlementaires, Osservatore romano du 29 mars 1999.
« L’inégalité est la cause des maux sociaux » François, tweet du 28 avril 2014
« Pourquoi les papes sont-ils restés si isolés dans la résistance à la révolution libérale ? (…) il semble certain que ce sont les papes eux-mêmes qui portèrent la principale responsabilité avec leur politique du ralliement, qui eut toujours comme conséquence néfaste l’accession d’évêques libéraux à la tête des diocèses, car seuls capables de rapports gracieux avec les gouvernements révolutionnaires. Ce fut une stratégie très proche du suicide, car (…) ils permirent au plus grand obstacle à leur propre autorité papale de s’interposer : l’autorité épiscopale (…). »
Abbé Calderon, Prométhée – la religion de l’homme, Clovis, 2024, p.228
« L’instauration de cette « église conciliaire » imbue des principes de 89, des principes maçonniques vis-à-vis de la religion et des religions, vis-à-vis de la société civile, est une imposture inspirée par l’Enfer pour la destruction de la Religion catholique, de son magistère, de son sacerdoce et du sacrifice de Notre Seigneur. Cette nouvelle Eglise ne pouvait plus logiquement chanter les louanges de Jésus-Christ, Roi universel des nations, ne peut plus avoir des pensées de Notre Seigneur vis-à-vis du monde ; c’est pourquoi tout l’esprit de la Liturgie a été modifié, par la modification d’une multitude de détails, dans les textes et dans les gestes. (…) C’est donc un devoir strict pour tout prêtre voulant demeurer catholique de se séparer de cette Eglise conciliaire, tant qu’elle ne retrouvera pas la tradition du magistère de l’Eglise et de la foi catholique. »
Mgr Lefebvre, Itinéraire spirituel à la suite de saint Thomas d’Aquin
Conférence de Mgr Lefebvre à ses séminaristes du 17 janvier 1977
Pour vous donner quelques exemples encore de cette foi nouvelle issue de l’esprit du Concile je puis vous donner deux exemples en particulier.
Un qui nous vient du diocèse de Marseille au sujet de la pastorale du sacrement de mariage, c’est dans l’Eglise aujourd’hui à Marseille, le 18 avril 1976.
D’abord il y a toute une page sur la nécessité de faire faire une déclaration d’intention aux fiancés, mais on prend bien soin de dire que cette déclaration d’intention ne comprend pas les fins du mariage telles qu’on les a conçues jusqu’à présent. On ne voulait pas en rester, comme dans les décennies précédentes, à s’assurer au cours de la préparation à la célébration du mariage de l’engagement des époux vis-à-vis des fins du mariage pour en garantir la validité. Donc on met ce côté les fins du mariage dans les déclarations d’intention des fiancés.
C’est inimaginable ! On voit tout de suite derrière ce qu’on peut esquisser, c’est-à-dire que pratiquement les époux vont s’estimer libres de faire ce qu’ils veulent : d’avoir des enfants, de ne pas en avoir, d’user du mariage comme ils voudront, etc. Alors comme il était difficile… Évidemment, quand on ne veut plus imposer une doctrine aux fidèles alors on ne sait plus que faire pour les encourager et les engager à s’exprimer, puisqu’on n’ose plus donner une véritable doctrine. Alors pour mieux aider les fiancés dans leur cheminement un certain nombre de prêtres ont proposé aux fiancés d’écrire eux-mêmes le sens de leur démarche, de composer eux-mêmes leur déclaration d’intention « ça supprime le caractère de généralité » des formules toutes faites et permet à chacun de dire ce qu’il veut, comme il le veut avec plus de vérité et de liberté.
Aujourd’hui cette initiative est devenue une pratique largement expérimentée en France et dans le diocèse. Mgr l’archevêque demande de généraliser cette manière de faire dans le diocèse. Ensuite vient… « Une question qui se pose parfois au cours de la préparation du mariage : rechercher une attitude pastorale. Il apparaît quelquefois en cours de préparation au mariage que les futurs époux ne se jugent pas encore suffisamment prêts à se donner librement le sacrement de mariage ou ne le désirent pas bien qu’ils souhaitent réellement célébrer leur mariage dans une assemblée chrétienne… »
Comprenez si vous voulez ! c’est-à-dire que … « donc il apparaît quelque fois en cours de préparation au mariage que les futurs époux ne se jugent pas encore suffisamment prêts à se donner le sacrement de mariage ou ne le désirent pas bien qu’ils souhaitent réellement célébrer leur mariage dans une assemblée chrétienne ». Il semblerait très simple de leur répondre qu’ils (4 :25) l’assemblée chrétienne qui peuvent vous donner le mariage sans que vous puissiez vous donner le sacrement de mariage. Alors il est arrivé que l’on ait alors tenu compte de la demande des futurs, la célébration a été faite mais le sacrement a été remis à plus tard… » Ecoutez ce qu’il dit ensuite… « cette décision a évité une ambiguïté… » C’est le comble vraiment !… « et a été expliquée à ceux qui participaient à la célébration… » Je me demande bien ce qu’ils ont pu expliquer à ceux qui participaient à la célébration ! « Jusqu’ici cela s’est fait à titre exceptionnel et aucune solution ne s’est avérée parfaitement satisfaisante. Il faut donc poursuivre la recherche d’une attitude pastorale et des propositions à faire lorsqu’on ne peut célébrer le sacrement de mariage ni purement et simplement le refuser. »
Qu’est-ce qu’ils peuvent donc faire ? Alors il faut donc : « poursuivre la recherche d’une attitude pastorale et des propositions à faire lorsqu’on ne peut célébrer le sacrement de mariage ni purement et simplement le refuser, préciser quelques critères objectifs de discernement pour éviter de tomber dans l’arbitraire et de porter un jugement sur la foi des futurs. »
Vraiment ! « Déterminer enfin les caractéristiques d’un accueil à l’Eglise et d’une certaine célébration qui ne prête pas à confusion avec celle du sacrement de mariage. » Ce n’est pas du tout une bénédiction des fiancés comme là il y a une bénédiction des fiancés dans le rituel. C’est tout simplement un simulacre de mariage qui permettra à ces fiancés d’user du mariage comme s’ils s’étaient mariés et d’attendre ensuite le sacrement du mariage. Alors c’est inimaginable !.. « On demande donc à ceux qui se trouveraient dans une situation de ce genre » ça s’adresse aux fiancés je suppose « de bien vouloir prendre contact avec le vicaire général, le responsable de la pastorale sacramentelle et celui de la pastorale familiale de manière à engager avec l’un d’entre eux une concertation. On demande aussi à ceux qui auraient déjà eu l’occasion de traiter une situation semblable de se mettre en relation avec ces mêmes personnes ; on veut ainsi collecter quelques éléments pour éclairer la conduite à tenir. »
C’est incroyable, et ça dans la Semaine diocésaine, je crois : l’Eglise aujourd’hui à Marseille, bulletin d’information du diocèse, 18 avril 1976. C’est vraiment… je pense que les prêtres qui font des choses comme celles-là et même l’archevêque qui accepte que l’on dise des choses comme ça dans son bulletin officiel eh bien n’ont plus la foi, n’ont plus la foi catholique et même enfin accepte de faire un simulacre de mariage, un simulacre de cérémonie de mariage sachant très bien ce qu’ils font, sachant très bien donc qu’ils engagent des gens et qu’ils, au fond, leur donnent l’autorisation de faire une union libre, une union adultère avant de recevoir le sacrement de mariage.
C’est… c’est de l’inconscience ! Ensuite on m’a envoyé le dernier petit fascicule concernant la célébration de la confirmation, le nouveau rituel qui date de 76… qui date de 76… mars 76 enfin l’imprimatur de Mgr Boudon, évêque de Nantes, mars 76. Alors ce qui ce qui vaut la peine d’être lu pour essayer de comprendre l’esprit dans lequel ces rites sont faits c’est précisément la partie qu’ils appellent théologique enfin… « Orientation doctrinale et pastorale » alors voici pour la doctrine : L’esprit et l’Eglise, c’est le titre du chapitre, L’esprit et l’Eglise. Alors vous verrez, quand on suit ces paroles, vainement on cherche à faire cadrer ça avec les définitions que nous connaissons de l’Eglise, de la grâce, du sacrement, du Corps mystique de l’Eglise, de l’appartenance au Corps mystique de l’Eglise. Enfin il y a tout de même des normes, des lois qui existent dans l’Eglise depuis toujours, ce n’est pas du nouveau quand même. Mais vraiment quand on lit ce petit livre on n’arrive pas à faire concorder ça avec… c’est absolument impossible !
Voilà donc… « Une Eglise animée par l’Esprit-Saint… une Eglise animée par l’Esprit-Saint : l’ensemble de ceux qui regardent vers Jésus en croyant en Lui comme l’auteur du salut et le principe de l’unité et de la paix, Dieu les a convoqués pour en faire son Eglise »
Alors voyez, les protestants par conséquent peuvent très bien en faire partie ! « L’ensemble de ceux qui regardent vers Jésus en croyant en lui comme en l’auteur du salut et le principe de l’unité et de la paix ». Ils ne disent pas sa divinité, il n’est pas question de sa divinité en quoi que ce soit « Dieu les a convoqués pour en faire son Eglise afin qu’elle soit pour tous et pour chacun le sacrement visible de cette unité porteuse de salut »
Voilà comment ils définissent l’Eglise ! « Envoyé d’auprès du Père par le Christ glorifié, l’Esprit-Saint anime, organise l’Eglise » Voyez où est la hiérarchie là-dedans ! « C’est l’Esprit-Saint qui organise et anime l’Eglise, c’est lui qui en assure l’unité dans la communion et le ministère, qui la dirige en la munissant de ses divers dons hiérarchiques et charismatiques, c’est par lui que l’Eglise accomplit la mission reçue du Seigneur. »
Alors quelle est la mission reçue du Seigneur ? « Devenir en acte plénier présente à tous les hommes et à tous les peuples pour les conduire à la foi, à la liberté et à la paix du Christ. » C’est d’un vague ! et d’une inconsistance invraisemblable tout ça ! Alors voilà comment ils conçoivent l’Eglise, n’est-ce pas.
Alors ils font rentrer les sacrements dans cet esprit, dans cet esprit ; dans cet esprit qui est plus proche de l’esprit protestant que de l’esprit catholique. Les sacrements seront une initiation ; d’ailleurs c’est ce que… ils parlent toujours : les sacrements de l’initiation chrétienne. Quels sont les sacrements de l’initiation chrétienne ? C’est le baptême, la confirmation et l’eucharistie. « L’esprit qui est le premier don fait aux croyant poursuit son œuvre dans le monde et achève toute sanctification, dans la puissance de l’Evangile il rajeunit l’Eglise et la renouvelle sans cesse. » C’est… vraiment… On n’arrive pas à saisir ce qu’ils veulent signifier tellement tout est vague ! «
A cette nouveauté de vie dans l’unique corps du Christ, ceux qui ont accédé à la foi sont introduits par les sacrements de l’initiation chrétienne » Comme si bientôt les enfants ne pourraient pas accéder à l’initiation chrétienne parce que eux n’ont pas accédé à la foi par eux-mêmes, il n’y a que les adultes qui pourraient être introduits par l’initiation chrétienne : « baptême, confirmation et eucharistie ; les trois sacrements de l’initiation chrétienne s’enchaînent pour conduire à leur stature parfaite les fidèles qui exercent pour leur part, dans l’Eglise et dans le monde, la mission qui est celle de tout le peuple chrétien. Par l’ensemble des signes sacramentels… » Ils ne disent plus même des sacrements, voyez « par l’ensemble des signes sacramentels c’est la puissance de l’Esprit qui s’exerce sur les croyants, ils sont baptisés dans l’eau et l’Esprit, ils sont confirmés par le sceau de l’Esprit, à chaque eucharistie ils demandent que l’Esprit vienne pour rendre présent le Sacrifice du Christ et faire de ceux qui communient un seul corps en Jésus-Christ. » On ne parle pas de présence réelle là-dedans — le Sacrifice du Christ en général, rendre présent le Sacrifice du Christ de quelle manière ?
A chaque eucharistie ils demandent que l’Esprit vienne pour rendre présent le sacrifice du Christ et faire de ceux qui communient un seul corps en Jésus-Christ ! On ne voit pas vraiment la présence réelle de Notre Seigneur, mais non, la participation au Corps et au Sang de Notre Seigneur, non ; c’est tout à fait protestant, les protestants peuvent signer ça, absolument, sans aucune difficulté !
Ce sont des choses qui sont très graves parce qu’on a vraiment une nouvelle conception de l’Eglise, l’Eglise n’est plus fondée vraiment sur les sacrements, sur la grâce, sur la hiérarchie, mais sur l’Esprit, l’Esprit… alors n’importe qui peut dire qu’il… pourvu qu’il regarde vers Jésus comme l’auteur du salut donc, déjà, on pourrait dire que ça peut servir aussi bien pour les protestants que pour les catholiques que pour tous les croyants en Jésus et de quelle foi s’agit-il encore, voyez.. il n’est pas fait allusion à la divinité de Notre Seigneur. Enfin ces exemples on pourrait en donner bien d’autres, ce sont même des choses officielles ; parce qu’enfin ce sont des choses qui sont données officiellement à tous les prêtres de France ! Cette… la semaine religieuse est une chose officielle, faite par l’archevêque, donc ce ne sont pas quelques fidèles ou même quelques théologiens qui ont fait ça, c’est approuvé par la hiérarchie.
Alors si on leur demande : Mais enfin comment pouvez-vous dire des choses comme ça ? Ils diront : mais c’est l’esprit du concile, l’esprit du concile. Précisément c’est ce que nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas, nous ne pouvons pas admettre ce nouvel esprit, cette nouvelle manière de concevoir la religion chrétienne, nous ne pouvons pas, non, c’est absolument impossible !
Et malheureusement les faits montrent toujours davantage et les explications et les études montrent de plus en plus que c’est en effet l’esprit du concile qui a voulu cela, même si le texte ne l’a pas toujours voulu, mais on a tout de même ouvert des portes, on a ouvert des horizons par des phrases équivoques, par des manières de s’exprimer qui ne sont plus dans le sens véritable, dans un sens vraiment dogmatique, dans un sens précis et dogmatique, dans un vague, un vague qui laisse la place à n’importe quelle explication, à n’importe quelle conclusion ! Mais tout cela a été fait avec intention, c’est un nouvel esprit qu’on a insinué, infusé dans le concile.
D’ailleurs ces citations, là les citations, vous savez la plupart sont des citations du concile, des citations du concile. On voit très bien qu’il y a quelque chose qui s’est passé dans ce concile qui est absolument anormal, absolument anormal ! Il y a une petite brochure qui vient de paraître également sous la plume de M. Denoyelle, en Belgique, qui est intitulée Mysterium Fidei et qui est tout entière sur le concile. Il se demande : le concile est-il schismatique ? Eh bien c’est une étude vraiment très poussée, avec beaucoup de références, beaucoup de faits, beaucoup de… qui est très bien faite. A mon sens c’est là le problème le plus grave, il faut, il faut qu’on arrive à démanteler ce qui s’est fait au concile parce que c’est de là qu’est partie vraiment la subversion dans l’Eglise, à partir du concile et tous ceux qui ont travaillé dans ce sens n’est-ce pas.
Je lisais tout à l’heure encore dans des feuilles qui me restent du concile, des documents qui me restent du concile des feuilles de l’IDOC, vous savez cette organisation qui avait été faite surtout par les Hollandais, une organisation énorme ! Ils disent eux-mêmes qu’ils ont distribué jusqu’à la fin de la troisième session plus de quatre millions de feuilles, quatre millions de feuilles qu’il leur a fallu ! Non pas qu’ils demandent de l’argent pour qu’on les aident mais ils disent : Nous avons déjà distribué aux pères du concile pendant les trois années du concile quatre millions de feuilles, alors vous n’avez qu’à diviser, vous n’avez qu’à voir le tas de papier que cela faisait pour chaque évêque ! Et donc l’influence qu’ils voulaient imposer aux évêques, tout cela fait par la conférence hollandaise ! Ils disent que jusqu’à présent c’est la conférence épiscopale hollandaise qui les aidés, ils ajoutent malheureusement à côté et le père Werenfried Van Straten et le cardinal… le cardinal de Boston à ce moment-là, le cardinal Cushin de Boston. Ils les ont aidé, ce sont eux qui ont donné l’argent pour faire tous ces papiers. Alors malgré tout, comme il leur fallait un secrétariat énorme, il y avait même à Rome… et avec quantité de secrétaires, des bureaux énormes n’est-ce pas ; alors ça leur coûtait évidemment très cher et ils demandaient… c’est une lettre qu’ils envoyaient à tous les évêques français pour leur demander de venir un peu au secours de leur organisation en montrant le magnifique travail qu’ils avaient accompli pendant le concile.
Alors nous, nous avons bien essayé de concurrencer un peu cette influence grâce au cardinal Larraona qui a mis son secrétariat à notre disposition alors on avait des machines pour ronéotyper, on avait des machines à écrire, on avait… et quelques personnes, trois ou quatre personnes qui nous aidaient à prendre le contre-pieds de ce que faisait l’IDOC, mais c’était insignifiant par rapport l’organisation de l’IDOC, ce n’était absolument rien, misérable. Alors on a tout de même fait des [actes pour contrer cette propagande].
Il y avait même des brésiliens qui nous ont aidés, des gens de la TFP qui nous ont aidés avec un dévouement inouï, inouï. Ils travaillaient la nuit pour ronéotyper les travaux que nous avions faits à 5 ou 6 évêques, enfin le comité directeur du Coetus internationalis sacrum auquel étaient affiliés 250 évêques, eh bien nous travaillions un peu avec M. le chanoine Berto, Mgr Fido, Mgr Carli, Mgr de Castro Mayer et quelques évêques espagnols, nous rédigions les textes, on les faisait ronéotyper pendant la nuit et de bon matin ces quelques amis brésiliens partaient en voiture et allaient distribuer ça dans les hôtels, dans les boîtes des évêques comme le faisait l’IDOC mais eux avec une organisation dix fois supérieure à la nôtre… non, vingt fois supérieure à la nôtre ! I
l y a eu un complot, il y a eu un complot dans ce concile et c’était préparé d’avance ça, préparé depuis des années et des années, ils ont su ce qu’ils devaient faire, ils ont su comment ils allaient le faire, ils savaient qui le ferait, tout était préparé d’avance, tout a été fait d’avance ! Alors maintenant nous mourons de ce complot qui a réussi.
Alors je disais à l’abbé Laurentin qui était là dimanche, je lui disais : Vous savez bien que depuis un siècle et demi il y a à l’intérieur de l’Eglise deux familles qui ont lutté l’une contre l’autre violemment enfin on peut dire : la famille conservatrice et la famille libérale.
Eh bien pendant un siècle et demi les papes ont condamné les libéraux, mais je dois reconnaître oui, qu’ils ont triomphé au concile ; le libéral a triomphé au concile ! mais alors est-ce parce qu’elle a triomphé au concile elle est lavée de tout ce que les papes lui ont dit avant ? Est-ce que donc tous les papes qui ont parlé pendant un siècle et demi contre ces libéraux, qui les ont condamnés officiellement, publiquement, répété sans cesse !
Est-ce que désormais tout ce qu’ils ont dit est faux, c’est fini, c’est périmé, il faut faire une croix sur ce que les papes ont dit parce que maintenant les autres sont arrivés à leurs fins, c’est-à-dire à prendre pratiquement les commandes de l’Eglise ? Alors voilà, voilà le problème qui se pose ! Alors ils ont dit : mais qu’est-ce que vous voulez, puisqu’ils sont aux commandes, ils ont pris les leviers de l’Eglise, donc c’est eux qui ont raison !
Ah mais ça ne veut pas dire, il peut très bien y avoir un complot, et ce complot les papes l’ont dénoncé, et le pape Pie X l’a dit, et le pape Léon XIII et tous les papes ont dit : si on ne fait pas attention ils finiront par prendre… pénétrer à l’intérieur de l’Eglise et prendre toutes les places dans l’Eglise ! Ils l’ont dit et ils ont réussi. Ils ont réussi, ils les ont maintenant les postes, ce sont eux qui occupent maintenant les postes à Rome ; toutes les congrégations sont occupées par des gens, par des libéraux par des gens qui ont un esprit complètement différent de celui de l’Eglise catholique, ils ont des idées qui ont été condamnées par les papes précédents !
Alors qu’est-ce qu’il faut faire ? Ben on ne peut pas, dire non puis c’est tout ! Qu’est-ce que vous voulez, on ne peut pas admettre… il faut choisir ! C’est ce que je disais au saint Père : nous voudrions bien vous suivre, nous voudrions bien être avec vous, nous voudrions bien… mais dans la mesure où vous vous séparez de vos prédécesseurs, nous sommes obligés de faire un choix : ou nous sommes avec vos prédécesseurs ou nous sommes avec vous. Dans la mesure où vous les suivez il n’y a pas de problème, dans la mesure où vous vous en écartez qu’est-ce qu’il faut faire ? Quand ils ont parlé officiellement et au nom de l’Eglise, comme pasteurs de l’Eglise universelle, nous ne pouvons pas, nous sommes obligés, tenus par l’obéissance à la vérité de toujours de suivre vos prédécesseurs.
— Ah ! alors vous refusez le concile ! —
Oui, nous refusons le concile dans la mesure où il s’oppose à la tradition, nous l’acceptons dans la mesure où il est conforme à la Tradition, nous le refusons dans la mesure où il est contraire à la Tradition.
« On a chargé nos épaules d’un lourd fardeau, cher Volpe. Nous devons faire l’éducation immorale de l’Eglise, et arriver, par de petits moyens bien gradués, au triomphe de l’idée révolutionnaire par le Pape. Dans ce projet, qui m’a toujours semblé d’un calcul surhumain, nous marchons encore en tâtonnant. »
Lettre de Nubius à Volpe, Haute Vente des carbonnari, dans l’ouvrage de Jacque Crétineau-Joly
Commentaire de Mgr Lefebvre dans son livre Ils l’ont découronné, éditions Fideliter, 1987, p. 148 :
« Calcul surhumain, dit Nubius, il vaut dire calcul diabolique ! Car c’est calculer la subversion de l’Eglise par son chef lui-même, ce que Mgr Delassus appelle l’attentat suprême, parce qu’on ne peut imaginer rien de plus subversif pour l’Eglise qu’un pape gagné aux idées libérales, qu’un pape utilisant le pouvoir des clefs de saint Pierre au service de la contre-Eglise ! Or, n’est-ce pas ce que nous vivons actuellement, depuis Vatican II, depuis le nouveau Droit canon ? Avec ce faux œcuménisme et cette fausse liberté religieuse promulguées à Vatican II et appliquées par les papes avec une froide persévérance malgré toutes les ruines que cela provoque depuis plus de vingt ans ! »