A mille ans d'intervalle, Charlemagne, Napoléon Bonaparte.
Le premier édifia la chrétienté, le second l'enterra.
Napoléon Bonaparte
Position de l’Eglise face à la révolution codifiée : Napoléon Bonaparte au pouvoir
Lorsque Bonaparte conclut avec l’Eglise un concordat, il y eut lieu de se réjouir de la paix retrouvée, de la liberté laissée à l’Epouse de Jésus-Christ de sanctifier les âmes au grand jour. Cependant, le concordat commençait par ces mots : « Le gouvernement de la République reconnaît que la religion catholique est la religion de la grande majorité des Français. »
Cette constatation était un état de fait reconnu, et non la proclamation de la royauté sociale et politique de Notre Seigneur Jésus-Christ. C’était cantonner la foi catholique aux consciences. L’empereur voulut de plus mettre la main sur la nomination des évêques, et la formation des séminaristes dans des écoles spéciales, afin de former une Eglise nationale à sa main, vecteur des idées nouvelles.
La politique étrangère de l’empereur confirmait le caractère anticatholique de sa politique intérieure. Ses guerres de conquête poursuivaient celles commencées en 1792. Par le fer et le feu, les troupes françaises répandaient les principes de la sécularisation. Elles brûlaient des églises, tuaient des religieux, et installaient au pouvoir des fils de la révolution dans des républiques sœurs. Il annexa les Etats pontificaux le 17 mai 1809, ce qui conduisit le Pape à l’excommunier le 10 juin suivant.
Alors, le Pape et son secrétaire d’Etat furent enlevés et conduits à Grenoble. Pie VII fut emprisonné à Savonne dès le 20 août, jusqu’en 1812, puis à Fontainebleau jusqu’en 1814. Avec le code civil et le concordat, la révolution prit une forme légale et stable, elle s’installa en France pour façonner les générations futures.
Charlemagne
« L'empereur apparaissait dans le monde comme le défenseur armé de la vérité désarmée et le pape comme le prédicateur indépendant de la vérité souveraine. Pour rendre cette indépendance plus certaine et plus durable, Charlemagne, confirmant et complétant ce qu'avait fait son père, jugea qu'il était nécessaire de donner au Souverain Pontife un véritable royaume, afin que ce gardien de la doctrine n'ait à recevoir d'aucun autre roi une hospitalité périlleuse pour sa liberté... En ceignant sur la tête du roi de France le diadème impérial, la papauté plaçait sur le front du peuple français lui-même le signe honorifique de sa dignité suprême. Elle achevait d'une manière solennelle sous les voûtes du Latran l'œuvre commencée 300 années auparavant dans le baptême de Reims. Elle donnait en même temps son véritable caractère au régime social chrétien dont la France était le représentant dans le monde. À ce point de vue, on peut dire que le couronnement de Charlemagne était l'acte de naissance de la civilisation chrétienne. Il existait enfin une société dont le Christ était le chef représenté par ses deux vicaires : le pape et l'empereur ».
Mgr Henri Delassus ( 1836 - 1921)
« Le 6 mai 1806, le franc-maçon Fourcroy, directeur de l'enseignement public, apportait au Corps législatif un projet de loi sur l'organisation de l'université dont l'article 1 était ainsi rédigé : "Art. 1. Il sera formé, sous le nom d'Université impériale, un corps chargé exclusivement de l'enseignement et de l'éducation publique dans tout l'empire." Ainsi fut réalisé dans ses traits essentiels, le plan maçonnique d'éducation de la jeunesse par l'État, en mettant sur le même pied toutes les religions et en les subordonnant toutes à la loi civile, plan qu'avaient ébauché d'Alembert, Talleyrand, Condorcet, Lepelletier. Ce fut là l'origine de cette université impériale qui, malgré les hommes excellents qu'elle comprend dans son sein, est restée, dans son organisation et son esprit général, l'expression de la Révolution et le moule où tant de jeunes générations ont appris l'indifférentisme et le panthéisme. » Abbé Nicolas Deschamps (1797 - 1873)