2 - Le Chevalier croit à Notre Seigneur Jésus-Christ

Le Chevalier croit à Notre Seigneur Jésus-Christ, Verbe de Dieu qui nous révèle son Père et sa Charité envers les hommes pécheurs, la Mission qu’il confie à son Fils et à l’Esprit-Saint. Il croit à la transmission de toutes ces vérités par les Apôtres, c’est-à-dire par l’Église. Il croit avec l’Église que la Révélation s’est terminée avec la mort du dernier des apôtres et en conséquence, que sa Foi a pour objet un enseignement transmis d’âge en âge par les successeurs des Apôtres, c’est-à-dire une Tradition. À l’imitation de saint Paul, de tous les Pères de l’Église, de tous les saints, de toute l’Église, le Chevalier a un culte pour la garde de ce dépôt sacré de la Foi.
Il fuit donc les nouveautés, et tout ce qui ressemblerait à une évolution de la Foi. Son Credo est immuable.


Immutabilité de la foi catholique : 

Saint Vincent de Lérins, Commonitorium : « C’est cela qui est proprement et véritablement catholique, comme le montrent la force et l’étymologie du mot lui-même, qui enveloppe l’universalité des choses. Et il en sera ainsi, si nous suivons l’universalité, l’antiquité, le consentement général. Nous suivrons l’universalité, si nous confessons comme uniquement vraie la foi que confesse l’Église entière répandue dans l’univers ; l’antiquité, si nous ne nous écartons en aucun point des sentiments manifestement partagés par nos saint aïeux et nos pères ; le consentement enfin si, dans cette antiquité même, nous adoptons les définitions et les doctrines de tous les évêques et des docteurs. » PL 50/639. 

« Cum dicas nove, non dicas novas. » PL 50/667 

« Dans sa fidélité sage à l’égard des doctrines anciennes, l’Église met tout son zèle à ce seul point : perfectionner et polir ce qui, dès l’antiquité, a reçu sa première forme et sa première ébauche ; consolider, affermir ce qui a déjà son relief et son évidence ; garder ce qui a été déjà confirmé et défini. » PL 50/669


Rester fidèle au dépôt transmis :

« Dans les conciles, elle ne s’est pas donnée d’autre but que de proposer à une croyance plus réfléchie ce qui était cru auparavant en toute simplicité : de prêcher avec plus d’insistance les vérités prêchées jusque-là d’une façon plus molle...Voici ce que l’Église catholique, provoquée par les nouveautés des hérétiques, a toujours fait par les décrets de ses conciles, et rien de plus : ce qu’elle avait reçu des ancêtres par l’intermédiaire de la seule tradition, elle a voulu le remettre aussi en des documents écrits à la postérité, elle a résumé en peu de mots quantité de choses et, le plus souvent pour en éclaircir l’intelligence, elle a caractérisé par des termes nouveaux et appropriés tel article de foi qui n’avait rien de nouveau. » PL 50/669

La tradition est le « depositum quod accepisti, non quod excogitasti, res ad te perducta et non a te prolata » : le dépôt que l’on a reçu, non celui que l’on a mis au point, celui parvenu jusqu’à nous, non celui élaboré soi-même.Commonitorium, livre 1 n°22, PL 50/667

« Sous cette réserve que ce progrès constitue vraiment pour la foi un progrès et non une altération : le propre du progrès étant que chaque chose s’accroît en demeurant elle-même, le propre de l’altération étant qu’une chose se transforme en une autre. Donc, que croissent et que progressent largement l’intelligence, la science et la sagesse, tant celle des individus que celle de la collectivité, tant celle d’un seul homme que celle de l’Église tout entière, selon les âges et selon les sexes. Mais à cette condition que ce soit exactement selon leur nature particulière, c’est-à-dire dans le même dogme, dans le même sens, dans la même pensée (in suo dumtaxta genere, in eodem scilicet dogmate, eodem sensu, eademque sententia.) » PL 50/668

« Qu'il en soit de la religion des âmes comme du développement des corps. Ceux-ci déploient et étendent leurs proportions avec les années, et pourtant ils restent constamment les mêmes. [...] Il est juste, il est logique que - la fin répondant pleinement au début - nous moissonnions, maintenant que le froment de la doctrine vient à maturité, les épis du dogme, parfaitement pur lui aussi. Si la semence première s'est développée avec le temps, s'est épanouie en mûrissant, rien n'est changé dans les propriétés intrinsèques de cette graine.  [...] L'Eglise du Christ, elle, gardienne attentive et prudente des dogmes qui lui ont été donnés en dépôt, n'y change jamais rien ; elle ne diminue point, elle n'ajoute point. [...] Elle met tout son zèle à ce seul point : perfectionner et polir ce qui, dès l'antiquité, a reçu sa première forme et sa première ébauche ; consolider, affermir ce qui a déjà son relief et son évidence ; garder ce qui a été déjà confirmé et défini. » Commonitorium, livre 1, n°23, PL 50/668-669.

« Que par tes explications on comprenne plus clairement ce qui auparavant était cru plus obscurément. Que grâce à toi la postérité se félicite d'avoir compris ce que l'antiquité vénérait sans le comprendre. Mais enseigne les mêmes choses que tu as apprises ; dis les choses d'une manière nouvelle sans dire pourtant des choses nouvelles ». Commonitorium, livre 1, n°22, PL 50/667.